19/Jun/2023 MAISON GéNéRALE

19 juin : Journée internationale pour l’élimination de la violence sexuelle dans les conflits

Selon l’Organisation des Nations unies (ONU), la violence sexuelle dans les conflits désigne le viol, l’esclavage sexuel, la prostitution forcée, la grossesse forcée, l’avortement forcé, la stérilisation forcée, le mariage forcé et la traite à des fins d’exploitation sexuelle perpétrés contre des femmes et des filles, ou des hommes et des garçons, directement ou indirectement liés à un conflit.  Afin de sensibiliser l’opinion publique, d’honorer les victimes et les survivants et de rendre hommage à ceux qui se consacrent à l’éradication des violences sexuelles liées aux conflits, l’Assemblée générale des Nations unies a proclamé en 2015 le 19 juin Journée internationale pour l’élimination de la violence sexuelle en temps de conflit. Cette journée est aussi l’occasion de rappeler aux auteurs de ces violences que la violence sexiste, quelle que soit sa forme, est intolérable.

Jusqu’à la fin du XXe siècle, la violence sexuelle et sexiste était considérée comme un dommage collatéral malheureux. En effet, les victimes ne les signalaient guère, les survivants étaient ignorés par leurs communautés et les auteurs restaient impunis.  Bien que le cadre international des violences sexuelles condamne fermement ces dernières en tant que crime contre l’humanité et crime de guerre, elles se poursuivent en toute impunité dans de nombreux pays déchirés par la guerre, car les mécanismes d’application sont fragiles et n’existent pas partout. Toutefois, à partir du Sommet mondial de Londres de juin 2014 pour mettre fin à la violence sexuelle dans les conflits, il est apparu clairement que le droit international humanitaire pouvait mettre fin à la violence sexuelle si l’interdiction des abus sexuels était dûment respectée et si les auteurs étaient punis.  C’est pourquoi les 1 700 représentants gouvernementaux qui ont participé au sommet ont décidé de demander des comptes aux auteurs, d’apporter un soutien aux survivants, de traiter la violence sexuelle dans les conflits comme une question de sécurité et de coopérer au niveau international.

Les Nations unies et la communauté internationale ne sont pas les seules à se préoccuper de la violence sexuelle à l’égard des femmes. De nombreuses organisations non gouvernementales et groupes religieux, dont l’Institut Mariste, sont pleinement impliqués dans la défense des droits de l’homme. L’élimination de la violence, quelle que soit sa forme, est un sujet clé pour l’Institut Mariste depuis sa fondation. Champagnat a été tellement terrifié par les châtiments corporels infligés par son professeur qu’il a refusé de retourner à l’école le lendemain, malgré l’insistance de ses parents. Jusqu’à la fin de sa vie, Champagnat a insisté sur son principe éducatif d’aimer tous les enfants de la même manière, a inculqué aux éducateurs maristes l’importance d’éradiquer les abus physiques, sexuels ou psychologiques dans les écoles et a interdit la violence dans l’éducation des enfants.

Alors que les efforts pour mettre fin à la violence sexuelle et sexiste se poursuivent, la réflexion sur ses causes profondes n’est pas oubliée. Nombreux sont ceux qui accusent les structures sociétales patriarcales et socioculturelles et les circonstances de la guerre d’être à l’origine de la violence sexuelle à l’égard des femmes. Sans réfuter cette idée et sur la base de son enseignement social de la dignité inhérente à chaque personne, l’Église catholique blâme l’incapacité des humains à traiter leurs semblables comme des personnes dignes de respect et d’amour. Elle condamne donc la violence sexuelle à l’égard des femmes comme un acte humain effroyablement violent qui dégrade à la fois les victimes et les auteurs. 

Étant donné la persistance de la violence sexuelle à l’égard des femmes dans toutes les régions du monde, l’Église insiste sur le fait que la résolution des crises par des moyens pacifiques contribuerait à la prévenir. Un sens de la discipline au sein des forces armées et des campagnes de sensibilisation respectueuses des femmes seraient également utiles. Tout en encourageant l’adoption et la mise en œuvre de plans et de législations visant à responsabiliser les auteurs, l’Église encourage également l’assistance aux victimes et aux survivants.  Les femmes enceintes à la suite d’un viol devraient bénéficier de soins, d’un soutien, d’une éducation et d’une assistance pour répondre à leurs besoins matériels, sociaux et spirituels avant et après la grossesse. En outre, l’Église salue les efforts de la communauté internationale pour accroître le rôle des femmes dans les décisions relatives à la prévention et à la résolution des conflits, ainsi que dans la réconciliation et la reconstruction d’après-guerre.

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Frère Francis Lukong – Secrétariat de la Solidarité
19/06/2023

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