A la gloire de la Bienheureuse S?ur Thérèse de lEnfant Jésus

Frère Louis-Michel

27/Sep/2010

En octobre 1920, Frère Pierre-Marcel, professeur à l'école municipale de Shanghai, déjà affaibli par la grippe et une bronchite négligée, fut pris d'hémorragies pulmonaires qui mirent sa vie en grand danger.

Remis de cette secousse, il vint demander au climat du nord le rétablissement d'une santé compromise. Grâce à un repos complet et à un régime fortifiant, il se trouvait à même, en septembre 1921, de pouvoir faire un peu de classe et fut envoyé à l'Ecole Française de Tientsin.

Présuma-t-il trop de ses forces? Y eut-il imprudence ?… En décembre les hémorragies recommencèrent et continuèrent, par intervalles, en janvier et en février.

A la fin mars, suffisamment rétabli pour supporter le voyage de Tientsin à Pékin, il revint demander une seconde fois, à la maison provinciale de Cha-la, le repos et les soins que réclamait impérieusement son état.

Malgré une amélioration très sensible, due en grande partie à un séjour de deux mois en Mongolie où il jouit en même temps de la douceur de la température et de la cordiale hospitalité des Pères de Nan-hao-tsien, il ne fut pas question, à l'ouverture des classes, de lui donner du travail. Ce fut une mesure très prudente. En effet, le 14 septembre il fut pris de douleurs de côté très aiguës, accompagnées de fièvre. C'était la pulmonie déclarée, suivie bientôt après, d'hémoptysies.

Dès les premiers jours d'octobre, le docteur déclarait conserver peu d'espoir de le sauver, et lui-même, conscient de son état, reçut l'Extrême-Onction et fit généreusement à Dieu le sacrifice de sa vie.

Novembre, décembre, janvier, se passent, sans grande amélioration.

En février, il commence à quitter le lit quelques instants; à la fin mars, il peut rentrer à la maison provinciale pour la troisième fois, mais dans un état de faiblesse telle qu'après plus d'un mois de convalescence il ne peut encore s'habiller tout seul.

Au commencement de mai, il va s'installer au sanatorium de la montagne afin d'y respirer un air plus pur, plus sec et, partant, plus vivifiant.

La confiance semblait renaître en lui et en ses confrères, lorsqu'au bout de quelques jours, les hémorragies recommencèrent. Force lui fut de rentrer de nouveau à l'hôpital, où, malgré les soins plus que maternels des Sœurs et le dévouement sans bornes d'un excellent docteur, son état continua à aller en empirant.

Dès les premiers jours de juin, le docteur avoua qu'il n'avait jamais eu l'espoir de le guérir, et que, vu son état actuel, le mois de juillet, avec ses chaleurs et son humidité, pourraient bien être un mois fatal.

Un matin, c'était le 5 juin, je revenais de faire à notre malade, une de ces visites, dont le but était moins de le distraire un instant que de l'entretenir dans des sentiments d'abandon à la Providence et de résignation à sa sainte volonté. Soudainement, l'idée me vint que la petite Sœur Thérèse, qui venait d'être béatifiée, pourrait bien faire quelque chose pour lui: elle sème des roses partout; pourquoi pas à Pékin?…

Immédiatement je formulais trois promesses, toutes à la gloire de la Bienheureuse, si elle daignait exaucer nos prières et guérir ce confrère, de façon qu'il puisse suivre les exercices communs de la retraite du 8 au 15 août, et reprendre du travail en septembre, à l'ouverture des classes.

J'écrivis ce jour-là même aux Carmélites de Tchongk'ing pour les prier de s'unir à nous pendant la neuvaine de prières que nous ferions à la Bienheureuse, du 1 au 9 juillet.

Coïncidence remarquable : à partir de ce moment, le malade cesse de vomir le sang et son état va en s'améliorant de telle façon que le 24 juin il peut retourner à la montagne et que, la neuvaine terminée, il peut faire des promenades de une heure et même deux heures dans les collines sans fatigue tandis que la toux a disparu et que son extérieur reprend son état normal.

Du 8 au 15 août, il suit les exercices de la retraite, se levant à 4 heures et demie comme les autres, et, à la suite, reçoit sa nomination comme professeur à l'Ecole Française de Tien sin où, depuis plus de deux mois, il remplit ses fonctions sans ressentir aucune fatigue1.

La première promesse fut exécutée le 30 septembre dernier, en la première fête de la Bienheureuse: grand'messe solennelle d'action de grâces dans la chapelle de la maison provinciale de Cha-la, messe propre de la Bienheureuse, autorisée par une faveur spéciale de Son Excellence, Monseigneur le Délégué Apostolique.

La seconde promesse s'exécute en ce moment, par la publication, à la gloire de la Bienheureuse, dans différentes revues, de la faveur qu'elle a daigné nous accorder, et la troisième promesse, qui est aussi en voie de réalisation, va doter la chapelle de la maison provinciale d'une statue de la Bienheureuse, qui, avec saint Louis de Gonzague et saint Stanislas Kostka, deviendra patronne de la jeunesse en formation à l'Ecole Normale.

                                           Frère Louis-Michel.

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1 A la date du 24 décembre, le Frère Pierre-Marcel confirme lui-même sa guérison en ces termes: "Me voilà à Tientsin, où je fais trois heures et plus de classe par jour sans ressentir aucune fatigue extraordinaire; ce qui ne m'était pas arrivé depuis quatre ans. Je ne tousse plus, et Dieu sait ce que j'ai toussé depuis plus de quatre ans! Enfin la Bienheureuse Carmélite n'a pas fait les choses à demi. Gloire à Dieu et merci à elle !"

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