A propos du XXXIV° Congrès eucharistique, international
13/Oct/2010
L'âme d'un vrai Petit Frère de Marie est eucharistique à l'image de celle de son père le V. Champagnat, et c'est avec bonheur qu'elle s'intéresse aux œuvres destinées à développer dans l'Eglise le culte de l'Eucharistie.
Parmi les grands courants d'œuvres surgis aux cours des siècles: confréries, adorations réparatrices, ligues, croisades, etc. … celui des congrès eucharistiques internationaux de formation relativement récente s'impose maintenant à l'attention du monde entier. Il ne sera peut être pas inutile à plus d'un lecteur du Bulletin de nous y arrêter un peu.
Origine des congrès eucharistiques. — L'histoire de l'Eglise et la vie des Saints nous apprennent que Dieu pour susciter ses œuvres se sert d'instruments très humbles. Pour créer dans le monde les triomphes de N. S. au T. S. Sacrement dont nous sommes les témoins émerveillés, il choisit une jeune fille de Tours, Mlle Marie Emilia Tamisier, née en 1843. Elevée dans une famille tout embaumée de piété eucharistique, elle connaît au foyer maternel le « saint-homme » de. Tours, Mr. Dupont, organisateur de l'adoration nocturne dans cette ville. A vingt ans, elle reçoit la direction du Bx. Julien Eymard, fondateur de deux congrégations vouées au St Sacrement ; un peu plus tard, celle terrible mais décisive du V. P. Chevrier, le saint prêtre de Lyon, qui la nomme « la mendiante du St. Sacrement » et lui précise sa vocation.
Saturée de dévotion eucharistique, elle va l'irradier autour d'elle.
Elle multiplie prières, brochures et démarches; « elle court les chemins », selon le mot du P. Chevrier ; intéresse à ses idées Mgr de Ségur, Mgr Mermillod, des évêques de France, de Belgique et des Pays-Bas.
Le « saint » de Lille, M. Philibert Vrau, gagné par les nobles ambitions de Mlle Tamisier, organise à Lille, en 1881, le premier congrès international. Il y a un millier de membres et des représentants de dix peuples… Une procession de 4000 hommes le couronne… Le jour de clôture, un Comité permanent se constitue. L'œuvre est fondée.
L'humble femme se retire dans le silence. Ignorée de tous, elle verra de loin les assemblées triomphales. Elle meurt en 1910. Alors seulement, on proclame son nom.
La série des congrès. – Présidé successivement par Mgr de la Bouillerie, par NN. SS. Duquesnay de Cambrai, Mermillod de Genève, Doutreloux de Liège et, depuis 1901, par Mgr Heylen de Namur, le Comité permanent représentant aujourd'hui plus de 50 nations a promené les assises eucharistiques à travers tous les continents.
Les sept premières se succèdent en Belgique, en France et à Fribourg (Suisse) et n'ont encore de retentissement que dans les milieux catholiques.
En 1893, le 8ième congrès présidé à Jérusalem par le Cal Langénieux, légat du Pape Léon XIII, remue, par sa splendeur, les populations orientales et attire l'attention du inonde.
Au cours des dix années suivantes, la France et la Belgique se partagent les congrès. En 1905, le S. Père Pie X, convoque l'assemblée eucharistique à Rome et veut la présider en personne. Dès lors, un Cardinal Légat représentera. le Souverain Pontife.
Jusqu'à la guerre, les réunions se produisent, tous les ans, de plus en plus retentissantes, grandioses, apostoliques : Tournai, Metz, Londres, Cologne, Montréal, Madrid, Vienne, Lourdes.
Le cataclysme mondial supprime pendant huit ans ces assises pacifiques. En 1922, S. S. Benoît XV, veut que la maison du Père Commun abrite cette première rencontre entre les fils divisés. Il meurt avant de l'avoir présidée.
Notre S. Père Pie XI la bénit et, dans sa première encyclique, parle « de la paix du Christ dans le règne du Christ ».
A la demande du Pape, les congrès désormais se tiendront tous les deux ans pour permettre une préparation qui en assure. plus largement les fruits salutaires. Les assemblées d'Amsterdam (1924), de Chicago (1920), de Sydney (1928) manifestent la puissance spirituelle du catholicisme au milieu de populations protestantes émues et respectueuses.
A Carthage, au milieu des vestiges d'un passé glorieux s'ouvrent des perspectives riches d'espoir vers le continent noir.
Dublin (1931) offre au monde étonné le spectacle d'un million de représentants de ce peuple dont la foi catholique a résisté à d'iniques persécutions.
Les splendeurs et les cérémonies grandioses des congrès de Buenos Aires (1934) et de Manille (193G) sont trop récentes pour les évoquer.
Les résultats ou fruits. – Tous ces congrès ont magnifiquement réussi et atteint leur but ; Dieu les a visiblement bénis. Parmi les innombrables résultats et les fruits précieux retirés des réunions eucharistiques internationales, il convient d'en signaler quelques-uns de plus remarquables:
1) Ils donnent un large retentissement aux enseignements et aux directions des Souverains Pontifes sur l'Eucharistie.
Dans le temps de la préparation intensive qui les précède et pendant qu'ils se tiennent, ils ramènent la foi et la piété eucharistique dans la ville et la contrée. Tout le monde y parle de l'eucharistie; tout le monde pense à l'eucharistie. Magnifiquement groupées et entraînées toutes les catégories de fidèles prient et communient. La ferveur gagne de proche en proche et rend l'atmosphère toute divine. On étudie, on prêche, on explique l'eucharistie. Les foules s'y instruisent et s'y sanctifient. C'est un coup de mort au respect humain. Des réunions d'études, il sort des hommes d'œuvres réconfortés, plus zélés, plus dévoués.
2) Ils créent comme un courant eucharistique et impriment une vive impulsion à l'organisation des œuvres eucharistiques paroissiales, diocésaines, aux confréries. Ils font aimer aux fidèles : l'adoration du S. Sacrement, les visites solitaires et les grandes veillées réparatrices. Ainsi, dans tous les pays, s'organisent des congrès locaux, régionaux, nationaux rivalisant de piété et d'enthousiaste amour pour Jésus-Hostie et constituant des foyers de rayonnement et de propagande.
3) Mais un fruit inappréciable des C. E. Internationaux, c'est d'exalter à la face de l'univers entier, devant tous les peuples, la royauté sociale de N. S. J. C.; c'est de tirer de l'humilité volontaire des tabernacles, ce Dieu caché, ce Roi plein d'amour et de douceur et de prosterner devant l'ostensoir d'innombrables multitudes oui se confondent les grands et les petits, les riches et les pauvres les savants et les ignorants, reconnaissant que le S. C. de Jésus est la source de toute sainteté, de toute autorité, de toute grandeur !
Le XXXIV Congrès a Budapest. — Sa note caractéristique. — MIle Tamisier, dans son rêve de manifestations eucharistiques poursuivait le salut social par l'Eucharistie. De fait, du cœur et des lèvres de tous les catholiques, témoins de ces grandioses solennités a toujours jailli ce cri de foi, d'espoir et d'amour: « Il faut que le Cœur de Jésus règne sur le monde! »
Et ce souhait, un jour, a abouti à l'établissement de la fête du Christ-Roi. Mais le Congrès de Budapest devait avoir une note caractéristique. Les thèmes des travaux multiples tenaient en deux mots : l'Eucharistie lien d'amour! Notre Saint Père le Pape, dans sa lettre apostolique déclarait « que les thèmes du congrès étaient particulièrement opportuns, car ils tendent à réconcilier les âmes divisées en les unissant par le lien d'amour que nous offre le très St. Sacrement et à pacifier les nations mêmes qui se regardant l'une l'autre avec défiance, menacent toujours plus ouvertement de déchaîner sur le genre humain d'effroyables désastres, par la violence et la barbarie des armes ».
Et le Cardinal Légat avec la splendeur de son talent, et le chef du gouvernement hongrois M. Bela Imredy, et l'illustre orateur et écrivain Mgr Tihamer Toth, et l'ancien ministre M. Tibor de Kallay, et les orateurs des diverses sections, chacun à sa manière a repris le thème pontifical en montrant comment dans cette Europe centrale tonte frémissante de haines intestines et extérieures, sur le terrain des grandes luttes historiques, N. S. J. C. seul pouvait unir dans l'amour et la paix les fidèles de toutes les nations chrétiennes.
Comment ne pas insister sur ce violent contraste? Au roulement des chars d'assaut et des batteries de canon, au vrombissement des avions, à l'agitation des états-majors et des chancelleries diplomatiques et à l'effarement des journaux a grand tirage, répondent, pendant cinq jours et cinq nuits la prière et la charité d'un million d'âmes; et, quand après une cérémonie où des centaines de prêtres pendant trois quarts d'heure distribuent deux ou trois cent mille hosties, éclate l'hymne du congrès, c'est en 60 idiomes que retentiront ces mots : « O Christ, lien d'amour, unis les cœurs humains! »
Parmi tant de scènes grandioses, touchantes ou gracieuses, nous n'en citerons qu'une seule parce qu'elle offre quelque chose d'exceptionnel dans le programme des congrès internationaux. Nous en empruntons la description à deux périodiques: Les Etudes et le Courrier catholique de l'Europe centrale.
Procession nocturne sur le Danube. — « Les Hongrois sont fiers et généreux. Ils ont voulu (et ils n'ont rien épargné pour cela) que leur Congrès ne fût pas inférieur aux précédents. Ils y ont réussi… S'ils n'avaient pas la baie azurée de Manille, et son ciel de turquoise et ses forêts d'émeraude,… les Hongrois avaient le Danube, lourd de légende et d'histoire, s'infléchissant pour embrasser dans une courbe harmonieuse la forteresse de Buée et l'église de Mathias Corvin, après avoir, en passant, baisé les assises du Parlement magyar et les fondements de la basilique de Saint-Etienne. Ce cadre merveilleux, comment ne pas l'utiliser durant le Congrès pour une manifestation eucharistique d'un caractère exceptionnel?
Une procession du très saint Sacrement sur le Danube, à la tombée de la nuit : tel devait être, tel fût l'un des traits spéciaux du programme de Budapest et, de l'aveu des congressistes, l'un des plus magnifiquement réussis.
La nuit tombait quand, vers 8 h. 30, la flottille eucharistique s'ébranla; elle se composait d'une dizaine de bateaux, précédés de trois vedettes, dont l'une portait seulement une grande croix lumineuse, les deux autres, escortant la croix à droite et à gauche, deux fanaux qui simulaient deux gigantesques cierges liturgiques. Un vapeur suivait, chargé de moniales en prière, tel un vol blanc de mouettes balancé sur les flots; puis un autre portant des centaines de prêtres en surpris; et alors, la merveilleuse et resplendissante nef-chapelle, glissant sous le ciel sans lune et sur les flots noirs, avec les milliers de points lumineux qui silhouettaient sa coque et ses cheminées, avec son sanctuaire dressé à l'avant comme un grand écrin de cristal; dans l'écrin, sous la vive lumière des réflecteurs, le Christ vivant, petite hostie blanche dans le massif ostensoir d'or; à ses pieds, aussi hiératique, aussi immobile, le Cardinal-Légat en adoration.
Partie de la place Eövös, c'est-à-dire du cœur de la ville, la procession remonta le cours du fleuve durant environ 5 kilomètres, pour faire le tour de l'île Marguerite, ce parc charmant, plein de jardins, de sources et de villas, que l'on appelle la perle du Danube. Sur les deux rives la foule des fidèles s'alignait, dense et recueillie, au pied des édifices publics, des palais princiers, des grands immeubles commerciaux, dont les lampes électriques pointillaient les balcons. Tout le long du parcours, de distance eu distance, des boy-scouts étaient debout tenant à bout de bras des torches de résine qu'ils inclinaient vers le sol en manière de salut, sur le passage du saint Sacrement ; dans leur mouvement rythmique, admirablement coordonné, ils semblaient à chaque fois éteindre leur flambeau dans le fleuve et en même temps l'y raviver.
Ayant contourné la pointe de l'île Marguerite, la flottille eucharistique avant de revenir à son point de départ, redescendit, en suivant la rive droite du fleuve, jusqu'au nouveau pont Horthy. C'est alors qu'elle longea la ville royale de Bude, la colline hérissée de monuments historiques, reliquaire de pierre qui garde toujours vivants les souvenirs les plus sacrés de la millénaire monarchie magyare; puis le mont Saint-Gérand, d'où le pieux conseiller du roi Etienne a été précipité dans le Danube, et d'où ce soir les immenses raies blafardes des projecteurs électriques fusent en éventail dans la nuit, comme autant de naissantes voies lactées qui chercheraient leur place au firmament.
Alors aussi la nef-chapelle, toute resplendissante sut les flots sombres, avec son ostensoir d'or, passa au pied du célèbre monument médiéval, dont la base baignait dans l'ombre et dont les réflecteurs faisaient jaillir la fantastique architecture: le Bastillon des Pêcheurs, une des gloires et des curiosités de Budapest.
La nef ballottée sur les flots, le pêcheur immobile sur le roc. Sur un fleuve qui tant de fois vit remonter menaçantes les galères musulmanes et charria les cadavres de tant de héros chrétiens, cette flottille très chrétienne et très moderne, où la vapeur, l'électricité,
la radio, sont au service du Maître invisible et éternel. Dans une nuit profonde, ce bastion plusieurs fois séculaire, dont une lueur de rêve ne fait vivre et palpiter que les sommets, comme miraculeusement soutenus sur un océan de ténèbres… Quel symbolisme étrange, quel sujet de méditation pour les congressistes admis à contempler ce spectacle!
Le Congrès eucharistique de Rome (1922) avait eu le Colisée et le Vatican; Carthage avait offert son amphithéâtre, ensanglanté par Perpétue et Félicité; sa croix, marquant l'endroit où mourut Cyprien; son promontoire où pleura Monique; sa colline, où mourut le Roy Lois… Il reste à Budapest d'avoir, par la procession nocturne sur le Danube, réveillé tout ensemble le souvenir d'une fidélité millénaire envers le pêcheur d'âmes, successeur de Pierre, dressé sur son roc immuable et la mémoire des héros glorieux ou anonymes tombés sur les bords du Danube pour la défense des droits de Dieu et de l'Eglise. et de la chrétienté d'Occident.
Cela, les heureux témoins du Congrès eucharistique de Budapest ne l'oublieront jamais: Nem, nem, soho ! »
L'Ecole Champagnat de Budapest. Le Bulletin d'octobre 1929 présentait à ses lecteurs, dans un article plein d'espérances, l'orphelinat de Kispest fondé en 1924. Comme toutes les œuvres de Dieu, l'Ecole Champagnat se débattait alors dans les difficultés du début.
Paru en pleine effervescence des préparatifs du Congrès, le dernier Bulletin ne pouvait préciser encore l'appoint de nos Frères à ces solennités.
Pour contribuer à la propagande intensive que les Comités organisateurs ont lancé dans le inonde entier. l'Ecole Champagnat, dans son humble rayon, a multiplié les efforts utilisant dans ce but: cartes postales, insignes du Congrès, images, renseignements par correspondance, ouvrages eucharistiques, etc. C'était la préparation matérielle et extérieure. Mais, simultanément, par des prières spéciales, par des visites au Si. Sacrement et par des sacrifices, les élèves se disposaient de leur mieux à profiter des grâces de Dieu.
Et puisque pour toute la durée des assises eucharistiques, les établissements scolaires auraient vacances, les locaux de l'Ecole Champagnat devenaient disponibles pour accueillir les pèlerins. De fait, les Frères ont joyeusement offert à divers groupes leur dévouement, leur temps et leur maison.
Mais à Budapest comme à Dublin, comme à Buenos Aires, comme à Manille et dans tous les Congrès, le programme comportait la communion d'une foule immense d'enfants. Dans l'infinie bigarrure des groupes de jeunesse, les tout petits communiants de l'Ecole Champagnat, radieux dans la blancheur de leur costume, trouvèrent une place de choix.
On s'est plu à relever avec une note admirative l'ordre impeccable, la tenue et la docilité des foules obéissant aux policiers d'ailleurs assez forts et calmes eux-mêmes pour pouvoir, le plus souvent, contempler pieusement les cérémonies.
Rarement dans les autres assemblées, on avait pu contenir à certaines heures l'enthousiasme populaire rompant cordons et barrages. A Budapest, l'Osservatore Romano du 26 mai 38 caractérisait en quatre mots l'attitude de la foule hongroise: immensa, composta, ordinatissima, attenta!
Le IX° centenaire de la mort de St. Etienne, premier roi de Hongrie. — Immédiatement après les solennités du congrès eucharistique où l'univers catholique a pu admirer l'amour du peuple hongrois envers le S. Sacrement, se sont célébrées les fêtes du IX° centenaire de la mort de S. Etienne (1038). Grand instaurateur du christianisme en Hongrie, ce saint roi reçut du pape Sylvestre II, le titre de «Roi Apostolique ». Aux temps de S. Etienne, la capitale était Szekes–Fehervar (Alba Regalis), la plus antique cité de Hongrie, longtemps lieu de couronnement et de sépulture des rois. De la, rayonnaient moines et missionnaires sur toutes les terres hongroises pour annoncer l'Evangile de N. S.
Depuis cette lointaine époque, le peuple hongrois s'affirma fort dans sa foi, ardent et convaincu; et, bien des fois le long des siècles, il sut verser en abondance son sang généreux pour le Christ et l'Eglise catholique.
Au milieu du XIII° siècle, quand les Tartares menaçaient l'Europe de sanglantes invasions, la Hongrie catholique se dressa puissante contre le terrible fléau.
Plus tard, au XV°, XVI°, XVII° et jusqu'au seuil du XVIII° s. l'histoire de la Hongrie se compose uniquement de guerres contre le fanatisme turc qui n'aspirait, en passant à travers le pays hongrois, qu'à porter la désolation sur les terres d'Allemagne, d'Italie et de France ; mais il ne put jamais réaliser ses plans de conquête.
C'est alors que les fils de la chevaleresque et fidèle nation hongroise écrivent les plus éclatantes pages d'héroïsme et de foi au service de l'Eglise et de la civilisation européenne.
Aujourd'hui, la Hongrie conserve fièrement son antique noblesse et sa grandeur, restant une nation libre et indépendante.
Des hommes comme S: A. le Régent Horthy, le Premier ministre Imredy etc. … reconstruisent le pays sur de nouvelles bases non seulement au point de vue matériel mais aussi spirituel et moral.
Le Régent a mérité justement le titre de « Constructeur de la nation », que lui décerne le peuple reconnaissant. Puissent les solennités religieuses du Congrès et du Centenaire attirer les plus abondantes bénédictions de la Grande Dame sur le pays de S. Etienne et sur l'œuvre que les Petits Frères de Marie cherchent à y développer!