Aperçu de nos oeuvres en N. Calédonie

03/Nov/2010

Situation et histoire.

Notre mission de Nouvelle-Calédonie fêtera bientôt ses 100 ans d'existence. Voici une note sur l'état de nos œuvres en ce pays.

Après la Nouvelle-Zélande, la Nouvelle-Calédonie est l'île la plus grande du Pacifique sud. Elle s'étend sur plus de 400 km avec une largeur de 50 à 60 km, soit une superficie de 20.000 km².

Sa population, très mêlée: Calédoniens, Français, Indochinois, Tahitiens, Wallisiens, Chinois, Indonésiens… s'accroît d'année en année et atteint actuellement 80 000 habitants.

Mille cinq cents kilomètres la séparent de l'Australie et de la Nouvelle-Zélande. Cette situation explique sa découverte tardive. Avant le navigateur français Bougainville, qui passa à proximité en 1768, son existence n'avait jamais été signalée. En 1774, le capitaine Cook y aborda et l'appela Nouvelle-Calédonie. Vers la fin du 18ième siècle, un autre navigateur français, Antoine d'Entrecasteaux, étudia les côtes de la grande île et releva les contours de la partie ouest, mais il fallut attendre 1853 pour que cette terre de lumière fût rattachée à la France.

 Voici comment un écrivain, J. Mariotti, traduit ses impressions en explorant l'île: « L'approche de la terre calédonienne est d'une remarquable beauté. La pureté de la lumière, la diversité, l'opposition ou l'accord des couleurs font naître au regard un monde saisissant… Le bleu pur et léger du ciel, la gamme des verts, la fauve rousseur des montagnes minérales du sud forment une symphonie un peu étrange, inhabituelle, à la fois tendre et violente. Le vert lumineux, chaud et doux, diffusé par les hauts fonds coralliens, baigne la lumière du ciel soyeux comme l'Orient d'une pierre précieuse très pure ».

La population indigène reste encore attachée à sa vie tribale et s'éparpille sur toute l'Ile. Les Français et autres immigrants sont surtout installés à Nouméa et s'intéressent à l'exploitation du nickel, au commerce et à la vie économique du pays. Tous vivent en parfaite intelligence.

* * *

En 1836 les premiers Missionnaires Maristes voguent vers l'Océanie. Les uns sont déposés dans l'île Wallis, les autres (le Père Chanel et le Frère Marie-Nizier) descendent à Futuna, à 200 km de là, et une troisième équipe aborde la Nouvelle-Zélande. Par ailleurs en décembre 1843, un groupe de Pères menés par Mgr. Douaire arrive en Nouvelle-Calédonie. Mais, après le meurtre du Frère Marmoiton, ils doivent se retirer et attendre 1851 pour reprendre pied sur la Grande lie. Après 10 ans d'efforts, ils réussissent à former le noyau de la future Eglise néo-calédonienne, grâce aux mérites et aux prières de son martyr, le Frère Biaise Marmoiton.

Nos Frères travaillent longtemps avec les Pères Maristes, s'occupant tout spécialement de catéchiser les enfants et les jeunes, leur enseignant aussi les rudiments du savoir.

 

Arrivée des Frères Maristes.

En 1873, sur la demande expresse du Ministère de la Marine, le Révérend Frère Louis-Marie envoie quatre Frères pour un premier établissement scolaire à Nouméa. Plus de 100 Frères donnent leur nom et, pour satisfaire toutes les Provinces, le Révérend Frère en prend un dans chacune. Le 5 mai 1873, ils prennent place à bord du Calvados qui conduit 580 condamnés aux travaux forcés; le 27 septembre de la même année, ils arrivent à destination. Le II octobre, les Frères ouvrent leur première école avec 31 élèves. Non sans vicissitudes l'œuvre se développe. Elle subit les tracasseries de la loi de laïcisation qui se fait sentir même dans ces lointaines régions. En 1914, l'œuvre primitive de Nouméa, installée baie de la Moselle, est transférée à proximité de la cathédrale et devient l'Ecole du Sacré-Cœur, internat-externat de plus de 1 000 élèves. D'autres écoles nous sont offertes, plus vers l'intérieur: l'Ecole Sainte Marie de Paita, en 1875, pour l'éducation des autochtones; le Pensionnat Saint Léon, en 1882: l'école de Bourail à 130 km au N.-O de Nouméa; Néméara, à 9 km de Bourail, et une ferme-école. Les Frères aident également les Pères des postes de mission: Saint Louis, Puébo, Ile Lifou, Vao (1879). Seul ce dernier poste subsiste encore dans l'Ile des Pins.

A cette époque très florissante, les statistiques citent les noms de 80 Frères répandus à travers l'Ile dans près de 10 écoles et postes de mission.

 

Nos œuvres actuelles.

Cette terre lointaine est rattachée à la Province de Beaucamps depuis 1959. Mais le District compte dans ses rangs des Frères de l'Œuvre Saint-François Xavier, de la Province de Notre-Dame de l'Hermitage, de Saint-Genis-Laval, de la Suisse et de Beaucamps.

Depuis l'ouverture du Juvénat et du Noviciat de Port Laguerre, nous avons pu former 10 Frères autochtones. Plus que jamais la continuation de nos œuvres en pays de mission dépend de la vitalité des vocations en ces pays.

 

a) Ecole du Sacré-Cœur et Ecole Champagnat.

La fondation, on le sait déjà, remonte à 1914 et, d'année en année, l'œuvre a prospéré. Au 8 décembre dernier l'effectif scolaire était de 1 051 élèves dont 696 dans la section primaire et 355 dans le secondaire, répartis en 27 classes. La rentrée de mars 1966 verra bien des modifications au Sacré-Cœur: en effet, les élèves du secondaire de la sixième à la seconde incluse utiliseront les nouveaux locaux de l'Ecole Champagnat, bâtis dans un secteur plus calme de la ville, la Vallée des Colons. Les élèves jouiront de locaux scolaires bien adaptés, d'une vaste cour de récréations et surtout du calme et d'un peu plus de fraîcheur que dans la fournaise de Nouméa. Dans l'ancienne école, installée dans le centre de la ville, ne se regrouperont plus que les élèves des classes primaires et ceux des classes terminales: première. Philosophie et Mathématiques.

L'Ecole du Sacré-Cœur a toujours eu excellente réputation et nous retrouvons beaucoup d'Anciens Elèves dans l'administration, le commerce, dans les cadres du nickel et à travers toute l'Ile. Tous gardent un excellent souvenir de leurs anciens Maîtres et, qui plus est, vivent le message que ceux-ci leur ont inculqué.

 

b) Ecole Sainte-Marie de Paita.

Cette école créée en 1888 a connu des débuts difficiles, tant pour l'installation que pour l'éducation des élèves. La population scolaire est presque totalement autochtone. Pendant plus de 50 ans, les Frères et les élèves ont logé dans des bâtiments de fortune. Les parents ne pouvant pas payer de scolarité, il a fallu cultiver les terres et ainsi nourrir et instruire à la fois les nombreux indigènes qui se pressaient à la porte de l’école.

 Depuis 1963, l'école Sainte-Marie a été reconstruite. L'ancienne bâtisse a fait place à une construction neuve et fort bien conditionnée, de style moderne et de belle apparence. Le bâtiment abrite les classes du primaire et du premier cycle de l'enseignement secondaire, soit une population scolaire de 300 élèves, à peu près tous internes. L'école possède deux autres œuvres très nécessaires en ce pays en plein développement : une école artisanale préparant au métier d'ajusteur, de tourneur et une section bois pour former des menuisiers. A la rentrée de mars 1966 de la nouvelle année scolaire, l'école doit recevoir les Elèves-Moniteurs qui suivront les cours du premier cycle secondaire et se prépareront à devenir des Moniteurs pour les écoles de brousse.

 

c) Juvénat et Noviciat de Paita Port-Laguerre.

Depuis 1949 les Frères se sont efforcés de trouver des continuateurs pour leur belle tâche. Les juvénistes, autochtones pour la plupart, viennent de nos écoles de Paita ou de Vao (Ile des Pins) et aussi des petites écoles établies dans la brousse.

Le nombre de juvénistes oscille entre 25 et 30. Ils fréquentent les classes de l'école Sainte-Marie. Le soir, ils sont ramenés au juvénat et peuvent y recevoir, matin et soir, le complément de formation religieuse propre à un juvéniste. D'année en année, le niveau des études monte et bientôt on pourra commencer à préparer les juvénistes au baccalauréat.

Tous les deux ou trois ans, un certain nombre passe au postulat. C'est ainsi qu'en décembre 1965, cinq novices ont émis leurs premiers vœux.

 

d) Ecole Saint-Joseph et école Gabriel Rivat (Vao, Ile des Pins).

Cette école fondée en 1879 appartient à la Mission et occupe encore maintenant les anciens locaux du pénitencier, solidement bâtis à l'européenne. Les Frères au nombre de trois sont aidés de deux moniteurs indigènes et tiennent là une école primaire qui groupe tous les garçons de l'île, soit 142 eu 1965. Le cycle scolaire se termine au Certificat d'Etudes Primaires et les élèves qui souhaitent continuer leurs études doivent rallier la Grande Terre. Néanmoins, depuis quelques années, une école artisanale se crée petit à petit. Cette année 1966, grâce à l'apport de matériel neuf ou d'occasion venu d'Europe ou même de l'Armée, et à une aide financière de 20 000 francs du Ministère d'Outre-Mer, un nouvel essor est donné à cette œuvre vraiment sociale.

L'école technique « Gabriel Rivat » s'adonne à la mécanique, à la menuiserie et développe « l'Art mélanésien ». Elle compte une trentaine d'élèves. Tout y est sans doute à l'échelle du pays, île minuscule en plein Pacifique, sauf le dévouement des Frères et des Sœurs qui, sous la direction du Père Ambroise, curé de Vao, maintiennent la foi dans cette île merveilleuse.

En conclusion nous pouvons dire que ce secteur de l'Institut est en bonne voie. Il s'agit pour les Frères de consolider les œuvres actuelles. Ils devront plus que jamais trouver sur place des vocations de religieux-éducateurs et d'éducateurs laïques, et cela surtout parmi leurs élèves qui restent toujours le meilleur champ d'apostolat.

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