Au Salvador (Nos oeuvres)

05/Oct/2010

Le pays. — La république du San Salvador, la plus petite de l'Amérique centrale, a 24.000 Km2, soit presque la Belgique, et une population de 1.800.000 âmes. Son aspect est généralement montagneux, car la Cordillère des Andes s'y continue et la traverse du sud-est au nord-ouest. Quoique moins hauts ses sommets y dépassent en plusieurs points 2.000 m. Elle abonde en volcans dont l'un l'Izalco que les marins surnomment le Phare du Pacifique est toujours en activité. Il a surgi da sol en 1635, et, par ses coulées de laves et ses éruptions presque ininterrompues, a accumulé un cône de 1.800 mètres, bien supérieur à celui du Vésuve. L'ascension en est difficile et périlleuse. Aussi a-t-elle été rarement tentée.

Un autre volcan, le Quezaltepeque, domaine la capitale San Salvador de ses 2.060 m. C'est un voisin terrible qui a causé plusieurs fois d'immenses désastres à la ville et aux populations des alentours. « Mais il est plus abordable, raconte un témoin oculaire, et on peut y parvenir, comme nous le fîmes, il y a peu, sans trop de peine à l'occasion de la visite du C. F. Adalbony, Provincial.

Son vaste cratère a environ 12 kilomètres de pourtour et 600 m. de profondeur. Tout en bas se trouve un autre petit cratère de 280 mètres de tour, si régulier qu'on le dirait fait au compas.

La première fois que nous y sommes allés, nous avons employé une heure à descendre jusqu'au fond du gouffre, mais il en fallut six pour remonter.

C'est en effet un problème inextricable que de cheminer à travers les cendres, les rocs, les broussailles et les fumerolles.

Perdus et sur le point de périr, ce n'est qu'à force d'invoquer tous les saints du ciel et en particulier Ste Thérèse de l'Enfant Jésus que nous reprîmes courage jusqu'au bout, et nous lui gardons reconnaissance d'être sortis du volcan avec la vie sauve. Je sais quelqu'un qui promit dans cette aventure de ne jamais la recommencer, et qui a tenu parole. D'autres, pourtant depuis ont eu un meilleur succès ».

Le volcan San Miguel, près de la ville de même nom, présente actuellement un aspect des plus intéressants: aucun feu d'artifice au monde ne peut lui être comparé. Tant que les volcans se contentent de lancer des pierres ou de la fumée, il n'y a pas trop à craindre, mais quand ils se mettent à faire couler de la lave avec accompagnement de tremblements de terre, alors on n'en mène pas large. Et dire pourtant que certains se familiarisent avec tout ce remue-ménage jusqu'à y trouver le plaisir d'un balancement sur les flots.

La ville de San Salvador, en conséquence, est construite de maisons peu élevées, dont aucune ne dépasse trois étages et toujours en ciment armé ou eu bois. C'est une bonne ville moderne d'environ 100.000 habitants. Tout près s'étend le splendide lac d'Ilopango, où amerrissent les hydravions. Il a 65 Km. carrés, avec au milieu un énorme rocher, cratère d'au volcan qui a surgi là le 20 janvier 1880. Un pays si tourmenté ne manque pas non plus d'eaux thérapeutiques, notamment une véritable station de Vichy sur le lac voisin de Coatepec.

 

Nos Etablissements. — On excusera cet exorde un peu long que mérite bien ce pays si curieux. Venons-en à nos trois établissements.

Le premier en date, connu sous le nom d'Institut Catholique est celui de San Miguel, dont la fondation en 1923 a été racontée en son temps par le Bulletin (T. 8, p. 291). Grâce à Dieu les difficultés du début ont fait place à une situation bien satisfaisante. Il comptait ces derniers temps 200 élèves, dont 10 ont brillamment obtenu l'an passé le baccalauréat. D'importantes améliorations ont été faites au local et une belle chapelle y abrite Notre-Seigneur.

La bonne réputation de l'Institut catholique de San Miguel a fait souhaiter un établissement semblable à la capitale. Ce fut Monseigneur Pérez y Aguilar qui y installa nos Frères, dont le Directeur était le C. F. Arnoldo, auquel succéda le C. F. Hériberto. Un seul mot suffira pour montrer la valeur du Liceo Salvadoreño, nom sous lequel il est connu. Au centenaire de la fondation de la ville de San Salvador, c'est à lui que fut décernée la Coupe España qui récompensait le meilleur établissement scolaire de la République.

Il compte 300 élèves environ et peut montrer à ceux qui le visitent de belles salles de classe, de beaux jardins, et surtout une chapelle artistement décorée et ornée de belles statues et d'un chemin de croix remarquable.

Enfin, le Collège Maria Inmaculada s'est ouvert à Santa Tecla, petite ville qui n'est qu'à 12 Km. de la capitale. Il est dû à l'initiative et au zèle de Don Salvador Revelo, curé de la paroisse, qui par des collectes recueillies petit à petit est parvenu à construire le local proche de l'église. On compte établir là un internat que ferait apprécier le climat salubre et réputé de la région, et ce serait une moyen de développer l'œuvre qui abrite déjà environ 120 élèves.

Au total, c'est donc plus de 600 élèves et une trentaine de Frères qui représentent les œuvres de l'Institut dans ce beau pays du San Salvador.

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