Belgique – Nos oeuvres et la guerre
12/Sep/2010
Dans notre dernier numéro, en rendant compte de la visite que le Révérend Frère Supérieur venait de faire en Belgique, nous insistions avec bonheur sur les progrès que, par la bénédiction de Dieu et de la Très Sainte Vierge, notre œuvre avait pu faire dans cette catholique contrée au cours de ces derniers vingt-cinq ans, et sur les belles espérances qu'elle faisait concevoir pour l'avenir, dont l'horizon paraissait sans nuages. Hélas les événements viennent de nous montrer une fois de plus combien est juste et vraie la réflexion du poète
Jamais un jour calme et serein
Du choc des vents et des tempêtes
N'a garanti le lendemain.
Moins de quinze jours après, la guerre impitoyable déchaînait ses fureurs les plus aveugles sur ce malheureux pays que son caractère de neutre semblait devoir mettre à l'abri de ses atteintes, et naturellement nos œuvres subissaient le sort commun de tout ce qui s'y trouvait établi. Tandis qu'un grand nombre de nos Frères étaient obligés de prendre les armes, beaucoup d'autres, après des transes cruelles, devaient passer la frontière, et la jeunesse si bien disposée qui peuplait nos maisons de formation faire place aux pauvres blesses qui affluaient de toutes parts. C'est ainsi que Pitthem, Pommerœul, Arlon et probablement plusieurs autres dont n'avons pas de nouvelles sont devenues des ambulances, ce qui est d'ailleurs la meilleure affectation qu'on pouvait souhaiter pour elles en ce temps calamiteux.
En attendant des jours meilleurs — que Dieu daigne faire lever le plus tôt possible ! — nos chers juvénistes, postulants et jeunes Frères ont été demander asile à leurs familles, où nous aimons à espérer que le bon Dieu, en les préservant de tout accident, les conservera bons, pieux et fidèles à leur vocation. Déjà quelques postulants ont pu revenir à Pommerœul et peut-être même y revêtir le saint habit.