Brésil – Congrès des religieux
22/Oct/2010
A l'aurore de l'année Mariale, la Vierge Immaculée Aparecida a accordé au Brésil la faveur signalée d'un Congrès des Religieux, convoqué à Bio, du 7 au 13 janvier 1954, par la Sacrée Congrégation des Religieux. Evénement rare, et, il faut en convenir, d'une très haute portée.
C'était une élite qui allait se réunir pour étudier l'attitude à garder en face de certaines exigences modernes.
Des problèmes, en effet, se sont posés dans ces dernières années, dont la solution n'est point facile. Aussi, la Sainte Église, riche de son expérience vingt fois séculaire et guidée par l'Esprit-Saint sait-elle prendre des initiatives fécondes.
Par des actes officiels comme l'encyclique « Sponsa Christi » elle a invité ses fidèles à garder le sens de l'Église.
Le Congrès international des Religieux, tenu à Rome, dans les premiers jours de décembre 1950, a ouvert la série d'organisations ayant pour fin de procéder, avec prudence et sagesse, à la mise au point de ce que dans la vie des Ordres, Congrégations et Instituts est susceptible d'adaptation aux nécessités de la vie actuelle.
Donc, le Congrès National de Religieux du Brésil avait à marcher dans la ligne du Congrès international de Borne. Cette réunion a été minutieusement préparée, parfaitement organisée et admirablement réalisée. Environ six mois à l'avance, la Commission, présidée par Son Éminence le Cardinal de Rio, distribua les questions ou sujets à; traiter. Deux travaux furent demandés aux Frères Maristes. Le F. João de Deus, Provincial du Brésil Central,, se chargea du thème : « Les vocations religieuses », Le second sujet sur : « La Pauvreté et vie commune », fut confié au F. Marie Gobrien. Visiteur. Les rédacteurs purent constater que leurs efforts de recherches et de composition furent bien accueillis par les Membres du Congrès.
Le 7 janvier, les 450 religieux et les 1.200 religieuses, venus de tous les points du Brésil, se rassemblèrent dans la Basilique nationale de Sant'Ana où depuis des années le Cœur Eucharistique de Jésus reçoit nuit et jour les hommages des fidèles.
Sous la variété des costumes palpitaient des âmes d'élite, ayant tout abandonné pour se jeter dans les bras de N.-S. et de la Sainte Vierge. Et l'on peut bien dire que c'était le cœur du Brésil qui battait dans ces prêtres, ces religieux et ces religieuses prosternés aux pieds du divin Roi ; car c'est par une Heure Sainte qu'ils commencèrent leur Congrès. Le Cardinal y prit la parole et une cinquantaine de Petits Frères de Marie à la tribune se chargèrent des chants.
Ce même jour arriva sur le « Conte Grande » Son Exc. Mgr Arcadio Larraona, Secrétaire de la S. C. des Religieux. Le C. F. Désiré Alphonse, Assistant Général, en visite de délégation, et les Frères Provinciaux des quatre provinces brésiliennes l'accueillirent. Nous aurions l'honneur de l'héberger dans notre collège Saint-Joseph, choisi pour siège des travaux du Congrès.
Après le repas du soir, en compagnie des mêmes Frères. Mgr le Secrétaire visita notre exposition mariale récemment arrivée de São Paulo et dont il admira la belle ordonnance.
Le lendemain matin, pendant la méditation, les Frères congressistes, représentants du Nord, du Centre et du Sud et les Frères de la communauté eurent le précieux avantage d'entendre la parole claire, chaude et solide du Très Révérend Père Larraona, traitant des merveilles de grâce qu'opèrent en nous le Saint-Esprit et la Sainte Vierge.
La première séance du Congrès était fixée à 9 heures. Des centaines de personnes se meuvent dans un va-et-vient continu. Bientôt, dans la salle de théâtre du collège, environ 450 congressistes attendent, non sans impatience, l'arrivée de S. E. le Cardinal de Rio. Il s'avance paternel, bénissant les Frères de la communauté et adressant à chacun d'eux un mot aimable. Il est accompagné du R. P. Larraona, de l'abbé du monastère bénédictin de Rio, de Mgr Elder Câmara, évêque auxiliaire de Rio et très ami des Frères, du Secrétaire du Nonce et de quelques autres prêtres. Le secrétaire du Congrès présente à l'assemblée le Délégué du Saint-Siège qui est longuement applaudi.
Dans un beau discours, pénétré de douceur et de charité, il souligne l'importance du travail qu'on se propose de faire et indique la méthode à suivre, terminant par une invocation à la Vierge Aparecida, Patronne de ce vaste Brésil, espérance de l'Église.
Puis, c'est la lecture de la première relation. L'échange d'idées qui suit l'exposé est l'occasion d'exprimer avec chaleur des points de vue divers et de provoquer parfois la mise au point par Son Exc. Mgr Larraona, dont l'intelligence lucide et équilibrée s'était manifestée dans un rôle analogue au Congrès international de 1950 à Rome.
Qu'il nous soit permis de noter l'intervention ^fréquente de nos Frères au cours des débats. D'ailleurs, c'est une atmosphère toute de délicatesse et de charité qu'on respire parmi ces personnes consacrées à Dieu. Et lorsque, après une longue séance, elles entonnent la mélodie « Ubi caritas et amor ibi Deus est » elles en perçoivent mieux la touchante vérité.
A 3 heures, s'ouvre la deuxième séance qui durera jusqu'à 5 heures et qui évoluera comme celle du matin. A 5 heures, tous se dirigent vers la chapelle pour l'allocution et le salut. Chaque jour du Congrès, une âme ardente tâchera de faire monter la flamme qui brûle au cœur des religieux congressistes et tel sera l'ordre suivi pendant toute la durée du Congrès. Le premier orateur de la réunion du soir fut Mgr Antonio-Maria Alves de Siqueira, grand ami des Frères et âme éminemment mariale. C'est une personnalité marquante au sein de l'épiscopat brésilien, toujours prêt à voler au moindre signe de ses chers Maristes. Le deuxième jour, S. E. Mgr le Secrétaire de la S. C. des Religieux nous rappela les enseignements jadis reçus au noviciat et qui tendent à s'effacer de la mémoire au grand détriment de la ferveur.
Un ancien élève, Dom Orlando Chaves, évêque de Corumba, nous adressa aussi quelques mots, ainsi que Mgr Eder Camara, évêque auxiliaire de Rio, d'une grande simplicité et très attaché aux FF. Maristes.
Ne pouvant relater en détail le développement de cette importante réunion, qu'il soit permis de souligner l'estime et l'admiration manifestée par tous ces religieux pour les Frères Maristes, principalement à cause de leur union, de leur dévouement et de leur charité. Tous en ont été enchantés et ne savaient comment témoigner leur reconnaissance. Ne serait-ce pas un indice que l'esprit de la Sainte Vierge est encore parmi nous ?
Le Congrès touchant à sa fin, le Rév. Père Supérieur Général des Capucins dit le dernier mot tout rayonnant d'optimisme et d'espérance. Le Te Deum final fut l'expression des sentiments de gratitude envers le Seigneur qui remplissaient le cœur de tous. Puis chacun retourna au poste que la Providence lui a assigné, mais bien résolu de vivre plus intensément sa vie de consacré, en faisant croître Jésus en lui et dans les autres.
La première conclusion pratique du Congrès a été la fondation de la « Conférence des Supérieurs Majeurs religieux du Brésil ». C'est le 11 février, fête de Notre Dame de Lourdes, que vit le jour cet organisme des communautés religieuses établies au Brésil. Cette Conférence a pour fin principale le groupement des différentes communautés religieuses, l'étude des problèmes et l'organisation des services d'intérêt commun, visant à une collaboration plus efficace. Après une étude attentive de la nouvelle organisation, les Supérieurs Provinciaux procédèrent à l'élection de la Direction. Elle est ainsi constituée :
Président : Don Martinho Michler, O. S. 15.
Secrétaire : P. Ireneu Leopoldino, S. D. B.
Trésorier : Irmao João de Deus, notre C. F. Provincial.
Deux Conseillers : deux Sœurs, l'une Supérieure Générale d'une récente Congrégation brésilienne, l'autre. Supérieure Provinciale.