Collège de Cienfuegos
26/Feb/2010
La ville de Cienfuegos, que la beauté et les avantages de sa situation ont fait appeler, dans le pays, la " Perle du Sud'‘. s'élève sur la côte méridionale de l'île de Cuba, 820 km. au S. E. de la Havane, au bord d'une vaste baie de 80 km. de contour, qu'on dit être une des plus belles du monde. Fondée en 1819 par le colonel Louis de Clouet, riche émigré de la Louisiane, elle reçut le nom du général Don José Cienfuegos, qui était alors gouverneur de l'île au nom du roi d'Espagne. Grâce à son excellente situation commerciale, à la modération de son climat et à la fertilité de ses alentours, elle s'est accrue ,assez rapidement durant le siècle qu'elle compte d'existence, jusqu'à avoir actuellement près de 40.000 âmes. Pour son commerce général, elle tient le second rang dans la République cubaine et elle se place au premier pour le commerce du sucre, qui constitue, avec le tabac et le café, la principale richesse, du pays. Au point de vue politique, elle l'ait partie de la province de Santa Clara, la plus centrale de File, et sous le rapport religieux elle est le siège d'un évêché. Elle est divisée en cieux paroisses: celle de la "Purísima'‘qui est la cathédrale, et à laquelle ressortissent près des deux tiers de la population, et celle de "Notre Dame’’ dont sont chargés les Dominicains. Il y a en outre l'église des Jésuites, qui, sans être paroisse, attire un assez grand concours de fidèles, et plusieurs chapelles de religieuses.
Comme centres d'enseignement pour les garçons, la ville compte, en dehors de plusieurs collèges et écoles laïques et neutres, trois collèges religieux, dirigés respectivement par les Jésuites, les Dominicains et les Petits Frères de Marie. C'est de ce dernier, le plus récent de tous, que nous voudrions esquisser aujourd'hui â grands traits la brève mais encourageante histoire.
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En 1902, les RR. PP. Dominicains français, qui depuis trois ans avaient fondé à Cienfuegos le "Collège Bartolomé de las Casas’’ firent de vives instances pour qu'une communauté de nos Frères vint les Seconder ou même les remplacer dans la direction de celte œuvre, dont les autres soins du ministère apostolique ne leur permettait plus de s'occuper avec. toute l'activité et l'assiduité nécessaire. Et pour nous y engager, ils faisaient valoir éloquemment le bien immense qu'il y avait à faire à Cuba par le moyen de la bonne éducation de la jeunesse, à ce moment où les Protestants mettaient tout en œuvre pour l'accaparer.
Par l'intermédiaire de ces écoles, écrivait l'un d'eux au nom du Supérieur de la mission, nous pourrions former une nouvelle génération de Cubains qui serait plus tard le salut de cette île, qui vient de subir de si cruelles épreuves, et qui a perdu pratiquement la foi, que nous devons chercher à lui inspirer de nouveau par tous les moyens en notre pouvoir. Si c'est une œuvre grande et noble que celle d'augmenter le nombre des enfants de l'Eglise par les missions chez les Infidèles, celle de défendre les droits du Catholicisme et de porter secours aux âmes qui sont à la veille de se perdre pour toujours en tombant dans les mains ennemies n'est ni moins grande ni moins noble.
Or notre expérience de trois ans à Cuba, nous a démontré qu'avec un peu d'énergie et de courage nous pouvons sauver ces âmes que les Protestants américains convoitent et qu’ils ont juré de conquérir… L'œuvre est relativement facile, quoique de longue durée. Les éléments abondent et sont souverainement dociles. En octobre 1899, nous avons ouvert un petit collège avec trois enfants, aujourd'hui, nous avons trois écoles avec près de 500 enfants, dont 230 filles et 270 garçons. Ces derniers se répartissent en deux écoles: l'une gratuite et l'autre payante, que nous appelons "Colegio Bartolomé de las Casas’’. Nous avons organisé un cours de commerce qui, pour limité qu'il soit, a cependant donné des résultats supérieurs à nos espérances.
Ce sont ces enfants que nous voudrions vous donner; car, si nous ne le faisons pas, et tout de suite, notre œuvre tombera, et les Protestants et les écoles publiques sans Dieu bénéficieront de nos labeurs. Le ministère des missions nous appelle, et, ne pouvant suffire aux deux besognes, nous serons obligés d'abandonner une œuvre pour laquelle nous n'avons pas, comme vous, une vocation spéciale, mais qui s'impose à Cuba plus que toute autre… Il est absolument nécessaire de commencer les classes en janvier au plus tard, soit en raison des cours, soit en raison de la saison favorable pour les nouveaux arrivés… Je me permets donc de compter, avec votre autorisation, sur cette fondation comme sur un fait accompli, non seulement parce qu'un grand bien doit en résulter pour les chères âmes de cette grande Ile, mais encore •parce que voire Congrégation trouvera à Cuba l'occasion d'ajouter un nouveau fleuron à la couronne des belles œuvres qui la rendent si chère aux cœurs catholiques’’.
L’invitation, comme on voit, était pressante et engageante d'autant plus engageante qu'en même temps, et par l'intermédiaire de l'auteur même de la lettre dont ou vient de lire les principaux passages, Mgr. Barnada, archevêque de Santiago de Cuba, nous demandait aussi instamment des Frères pour les écoles de son diocèse, sans compter que les RR. Pères Dominicains eux-mêmes avaient l'intention de nous confier un peu plus tard d'autres écoles qu'ils avaient fondées ou voulaient dans leurs autres centres de missions.
Nos Supérieurs répondirent qu'il leur serait difficile dans un -espace de temps aussi court que celui qui était donné, d'avoir les Frères prêts à commencer en janvier 1903; mais qu'ils prenaient la demande en sérieuse considération et qu’ils ne désespéraient pas de pouvoir les envoyer dans le courant de l'année. Les RR. Pères furent bien un peu contrariés de ce retard, soit parce qu'ils étaient fort embarrassés pour trouver des maitres provisoires en attendant l'arrivée des Frères, soit parce qu'ils craignaient pour la santé de ces derniers s'ils arrivaient pendant la période des grandes chaleurs; mais que faire? Un départ pour un pays si éloigné ne se prépare pas du jour au lendemain. Ce ne fut donc qu'aux premiers jours du mois .d'août que les quatre Frères désignés purent s'embarquer à Santander (Espagne), et le 4 septembre qu'ils abordèrent â Cienfuegos, où ils trouvèrent un cordial accueil.
, Dix jours plus tard, le 14 septembre, les cours s'ouvraient avec 80 élèves. En vue de relier le présent avec le passé de l'œuvre, les Pères conservèrent transitoirement la direction du Collège, où, au cours de cette première année scolaire (1903-1904) les Frères furent simplement professeurs et surveillants. Ils furent bien un peu déroutés par une manière d'entendre la discipline et une méthode d'enseignement notablement différentes de celles qui sont en usage dans l’Institut ; celles-ci, toutefois, dans la mesure où elles purent être appliquées attirèrent favorablement l'attention, et le nombre des élèves, quand arriva la clôture des cours, était monté à 180. L’année en somme avait été bonne, et à la daté du 14 juillet 1904, le R. Père Verdier écrivait au R. Frère Supérieur:
"Dans le diocèse de Cienfuegos, il y a un véritable élan pour le réveil de la cause religieuse ; et vous le savez aussi bien que moi, dans cet ordre de choses l'aide le plus puissant du prêtre, après la grâce de Dieu, est le maitre d'école religieux. Les quatre Frères que vous avez eu la bonté de nous envoyer l'année dernière, se font apprécier et font apprécier votre Congrégation. Sur la demande du Frère Directeur, vous êtes engagé à nous en envoyer trois autres. Au lieu de trois, ne pourriez-vous pas nous en envoyer quatre? Des huit, cinq feraient les cours du collège; deux s'occuperaient de l'école . gratuite que nous nous proposons de fonder sur notre paroisse de Cienfuegos; le huitième serait cuisinier. Selon toute probabilité, dans le courant de l'année prochaine, nous vous demanderons six autres Frères pour nos paroisses de campagne’’.
Tout était donc à l'espoir. Vers le commencement de septembre, à l'ouverture de l'année scolaire 1904-1905, les Pères se déchargèrent entièrement sur les Frères de la direction du Collège, dont le nombre des élèves atteignit bientôt les 200, et l'école gratuite qu'on avait annexée allait, grâce à Dieu, également fort bien. Mais, au moment où moins on s'y attendait, des nuages inquiétants surgirent à l'horizon. Cette cession aux Frères de la direction du Collège ne fut-elle 'pas 'vue de boa œil par les Supérieurs de la province dominicaine? Les Pères. de la mission qui, à la suite des mesures persécutrices du Gouvernement français d'alors, avaient reçu plusieurs de leurs confrères voulurent-ils leur procurer du travail?… On ne sait. Toujours est-il que, dès avant la fin de -l'année scolaire, on vit se dessiner dans leur attitude un mouvement bien accusé de régression vers l'ancien état de choses. Dès qu'ils se furent un peu formés à l'espagnol, plusieurs des Pères venus de France prirent des fonctions au Collège ; à la rentrée des. classes de,.. 1905, ils en assumèrent de nouveau la direction, et, aux vacances suivantes, ils avertirent les Frères d'avoir à se pourvoir comme ils pourraient de travail ailleurs, leurs services au Collège n'étant plus nécessaires.
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Ainsi pris au dépourvu, les Frères n'avaient le choix qu'entre cieux alternatives: retourner en Europe ou tacher de fonder, dans cette terre cubaine oh le besoin d'instruction chrétienne se faisait si vivement sentir, une œuvre dont ils avaient pu mesurer l'opportunité durant leurs trois ans de séjour dans l'ile. Tout bien considéré, c'est — du consentement des Supérieurs — à ce dernier parti qu'ils se résolurent.
Dans la partie Sud de la ville, à l'angle S-0 de la rue Santa Clara et de la rue De Clouet, une maison assez vaste et relativement commode pour le fonctionnement d'un collège était à louer. Ils se l'assurèrent au prix 136 dollars par mois, dans le but d'y ouvrir le plus tôt possible leurs classes.
C'était de leur part une grande hardiesse; car ils étaient sans ressources, et, vu le moment de l'année où l'on se trouvait, il n'y avait pas à ‘espérer beaucoup d'élèves ; mais ils comptaient sur l'aide de la Providence, dont tout leur désir était de seconder les desseins auprès de la jeunesse cubaine.
Cette aide céleste ne devait pas leur manquer; mais, en ce qu'elle a de sensible, elle se fit assez longtemps attendre: elle se borna pendant bien des mois à soutenir leur courage, ce qui était d'ailleurs une façon fort efficace et fort opportune de se manifester. II fut mis, en effet, ce pauvre courage à de si rudes épreuves! Il fallait vivre, pourvoir d'un mobilier au moins sommaire la maison vide ù l'on venait d'entrer, payer chaque mois un loyer de 680 francs. Pour cela on ne pouvait compter que sur les rétributions des élèves, et comment en trouver par le temps de guerre civile, de crise économique, d'épidémie et de fin d'année scolaire où l’on était? Le jour de l'ouverture des classes, le .28 juin 1906, quatre seulement se présentèrent, et les autres ne vinrent d'abord que lentement.
A la fin de septembre, quelques jours après l'ouverture des cours de l'année scolaire 1906-1907 ils étaient cependant déjà une trentaine. C'était encore bien peu, pour couvrir les frais énormes auxquels on devait faire face; mais, pour le temps où l'on se trouvait, c'était cependant d'un assez bon augure, bientôt confirmé d'ailleurs par les mois suivants, qui en amenèrent chacun un bon contingent. Au mois de janvier, 80 étaient présents.
Le Frère Bérillus, qui suivait avec un intérêt fébrile ces premiers pas de l'œuvre, s'en montra tout joyeux. "Par le retour du courrier, écrivait-il au Frère. Directeur pour toute la communauté, à la date du 11 novembre, je veux vous redire la joie que je vous ai déjà manifestée dans ma dernière lettre pour les bénédictions que vos prières, votre régularité, la sainteté de votre vie et les généreux efforts que vous avez faits pour l'instruction et l'éducation chrétiennes de vos enfants vous ont attirées. Vingt élèves nouveaux, en octobre! C'est splendide''. Et deux mois plus tard, il ajoutait: "Quelle joie pour moi d'apprendre la superbe rentrée que vous avez eue au nouvel an! Si cette fois vous ne travaillez pas de toutes vos forces à vous faire saints pour remercier Dieu et la bonne Mère du coup de filet qu'ils ont jeté pour vous dans les meilleures familles de Cienfuegos, vous ne mériterez pas qu’ils vous en concèdent un autre. Et cependant je sais que c'est dans leur intention de ne pas en rester là si vous leur êtes fidèles''.
Il est vrai que d'autres fois il est moins enthousiaste. C'est lorsque, en présence du déficit préoccupant du budget de la maison, il doit avancer ou faire avancer la balance. Il se prend alors à trouver que, pour les débuts, on s'est peut-être bien un peu trop aventuré; qu'il aurait fallu commencer sur une phis petite échelle, et qu'il sera sans doute prudent d'y revenir, si l'on ne peut pas arriver bientôt à faire ses frais avec l'immeuble actuel; mais ces hésitations sont passagères et l’optimisme, qui était le fond de son âme ne tarde pas â reparaître et à devenir en lui une conviction profonde.
Cette conviction, grâce à Dieu, était fondée. Malgré les dénigrements intéressés, les manœuvres malveillantes et les prophéties d'échec inévitable, venus souvent d'où l'on aurait le moins cru devoir les attendre, le nombre des élèves alla croissant d'année en année d'après la progression suivante:
Et le chiffre de 400, que bise la population actuelle de l'établissement, serait certainement dépassé depuis plusieurs années, sans l'exigüité relative du local, qui a déjà empêché d'admettre une centaine au moins de pensionnaires qui demandaient à être reçus.
Aussi se préoccupe-t-on vivement de trouver une installation plus ample; mais c'est précisément le côté difficile. Dans les villes, les immeubles qui se prêtent aux multiples exigences d'espace, de calme, de commodité et surtout d'hygiène que requiert une maison d'éducation de cette importance sont tout à fait rares, et ceux qui les ont tiennent à les garder. L'unique solution vraiment pratique serait d'acheter un emplacement suffisant et d'y construire ad hoc, mais, sans compter que les bons emplacements de ce genre sont eux-mêmes d'assez difficile rencontre, ils demanderaient, avec les constructions subséquentes, des dépenses inabordables. Alors on tâche de manœuvrer au moins mal que l'on peut avec ce qu'on a, en attendant de la bonne Providence, si riche en moyens quand son heure est venue, fasse éclore une occasion favorable de- se procurer quelque chose de mieux.
L'essentiel est que, d'ici là, dans cet abri de fortune, réputé. naguère beaucoup trop vaste et que l'on trouve aujourd’hui étroit à l'excès, le bien se fasse dans la mesure des possibilités présentes : or, par l'effet de la bénédiction divine, il ne semble pas, tant s'en faut, à voir les résultats obtenus jusqu'â présent, qu'on ait fait une œuvre inutile. Les Frères, clans les débuts, se heurtèrent à de grandes difficultés pour faire accepter l'enseignement religieux et surtout les pratiques de la vie chrétienne. Les élèves avaient horreur de la confession et ne se pliaient que fort difficilement aux autres exercices de piété. En 1907, la veille d'une grande fête, dit un ancien Directeur du Collège, après avoir fait notre possible pour préparer nos enfants à la confession, nous les accompagnâmes k la Cathédrale pour la réception du sacrement de Pénitence ; mais, le moment venu, personne ne put se résoudre à s'approcher du confessionnal; et peu de temps après la même chose arriva pour la récitation du chapelet: pas moyen de les faire prier surtout les grands. Peu à peu, Dieu aidant, les choses, sous ce rapport, ont très notablement changé. Aujourd'hui l’enseignement religieux est donné dans toutes les classes pendant tout le temps de règle et reçu non seulement sans protestation, mais avec plaisir; et la grande majorité des élèves se confessent et communient fréquemment et remplissent tous les autres devoirs du chrétien. Les externes assistent en corps à la sainte messe les jours de dimanche et de fête, et les internes tous les jours. La veille du premier vendredi de chaque mois, quatre prêtres viennent entendre la confession de tous ceux qui veulent s'approcher du sacrement de pénitence et le lendemain, sans qu'il soit fait la moindre pression, un grand nombre font la sainte communion. Le chapelet se récite chaque jour dans toutes les classes et les prières de rentrée, de sortie et de l'heure s'y font très fidèlement.
Sans doute, pour ce qui regarde la persévérance, le Collège a encore beaucoup à envier à ceux de certains, pays, où la très grande majorité des élèves, leurs études terminées, continuent à se faire un honneur autant qu'un devoir de pratiquer intégralement leur foi. A Cuba, malheureusement, bien que la foi spéculative soit encore vivace, la foi pratique est tellement tombée en désuétude chez la généralité des gens que les y faire retourner équivaut à une véritable conquête. Nulle part les chaînes du respect humain ne sont plus dures à rompre, et il ne faut guère moins que de l'héroïsme pour s'en affranchir. Cela explique qu'un trop grand nombre de jeunes gens, même élèves dans un collège chrétien, n'évitent pas de lui payer tribut. Il y a néanmoins, grâce à Dieu, de consolantes et assez nombreuses exceptions, qui, il y a lieu de l'espérer, se multiplieront dans la suite. En attendant, beaucoup de ceux qui ont reçu une éducation bien chrétienne se convertissent du moins à l'heure de la mort. On pourrait citer de très frappants exemples.
Au point de vue de l'enseignement, le Collège a 12 classes, dont six d'enseignement élémentaire; deux d'enseignement commercial et quatre d'enseignement secondaire classique, dont le couronnement est le baccalauréat. Pour ce qui regarde cette dernière catégorie, le Collège est affilié à l'Institut provincial de Santa Clara. Cela donne à ses élèves le privilège de passer les examens dans la maison. A la fin de chaque cours, une commission de professeurs vient examiner les candidats, et se retire généralement très satisfaite des réponses données. Les résultats, naturellement, sont en conséquence.
Quant aux élèves de Commerce, ils reçoivent, à la fin de leurs éludes, un diplôme attestant les matières étudiées et les notes. obtenues. Ce diplôme, fort apprécié des Banques et des maisons de Commerce, est la meilleure recommandation pour les jeunes gens qui désirent s'y placer.
En somme, au point de vue intellectuel comme au point de vue religieux, le "Collège Français’’ a déjà fait sa bonne place à Cienfuegos ; et tout permet d'espérer qu'avec une meilleure installation matérielle et la continuation de l'assistance d’En . Haut il ne tardera pas à prendre un rang d’honneur parmi les plus importants et les plus accrédités de l'Ile.