Concours marial scolaire

F. M.-G.

22/Oct/2010

Pour souligner l'année mariale, un concours a été organisé dans la Province de Saint-Genis-Laval, auquel tous les élèves devaient participer. C'était un travail scolaire faisant appel aux ressources intellectuelles et artistiques des participants, sous l'inspiration des maîtres, et destiné à glorifier la Vierge Marie.

Sujets. — Pour les classes de l’enseignement secondaire, il fallait développer, sous forme de dissertation, un sujet choisi en harmonie avec le programme d'enseignement religieux de ces classes. Parmi les questions posées, citons-en quelques-unes, à titre d'exemple :

« Il est singulier de voir combien les hommes aiment que Dieu soit terrible. Je ne sais pourquoi, disait Leibniz, nous prenons tant de plaisir à croire les gens damnés. » Pour que cette crainte incorrigible ne vienne pas de nouveau s'insinuer par l'impuissance que nous avons à nous croire dignes d'amour, il était convenable qu'il y eût aussi, en même temps que le Christ, une image terrestre de l'amour divin : la Vierge Marie. Développez ces pensées d'un philosophe contemporain, Jean Guitton. » (Classe de Math, élém.)

« Victor Hugo, parlant de la maternité d'Eve, intitule son poème : « Le sacre de la femme ». N'est-ce pas beaucoup plus vrai encore de la maternité de Marie ? La dignité de Marie dans la vie chrétienne ne fonde-t-elle pas la dignité de la femme dans la vie humaine ? Ne pourrait-on pas trouver une confirmation de cela dans le fait que la compréhension de la dignité de la femme coïncide avec l'épanouissement du culte marial ? » (Classe de Première.)

« Etudiez la scène de l'Annonciation pour faire ressortir que la Vierge est un modèle de personnalité forte : elle n'a pas peur, elle sait interroger, prendre une décision ferme et accepter ses responsabilités. » (Classe de Troisième.)

« La Sainte Vierge a apparu, par exemple à Lourdes et à Fatima, et elle a demandé qu'on récite le chapelet ; essayez de raconter l'une de ces apparitions et montrez que le message de la Sainte Vierge est bien tiré de l'Evangile. » (Classe de Sixième.)

Dans le cycle primaire, les élèves avaient à répondre à une série de questions et on leur demandait de soigner spécialement la présentation du travail. Quoique ces questions offrent moins d'intérêt que les précédentes, en voici quelques spécimens :

« Qui a institué l'année mariale ? Pourquoi ? Qu'est-ce que l'Immaculée Conception ? Pouvez-vous citer quelques paroles de l'Ancien Testament annonçant la Sainte Vierge ? Comment un jeune chrétien peut-il honorer Marie ? » (Cours Supérieur.)

« Expliquez comment Marie est notre Mère. Qui se tenait près de Jésus en croix ? Que dit Jésus ? Pourquoi l'Eglise appelle-t-elle Marie la nouvelle Eve ? » (Certificat d'Etudes.)

« La Sainte Vierge est-elle réellement Mère de Dieu ? Racontez comment elle a appris cette grande nouvelle. Quelles sont les principales vertus dont la Sainte Vierge nous donne l'exemple ? Composez une petite prière à la Sainte Vierge. » Cours Moyen.)

« Est-ce que Jésus avait une vraie maman ? Qui a choisi la maman de Jésus ? Est-ce que Jésus nous a donné sa maman ? Comment s'appelle la maman du Ciel ? Où est-elle allée après sa mort ? » (Cours Préparatoire.)

Impressions. — En général, le concours a été bien accueilli des maîtres et des élèves qui ont saisi sa signification d'hommage à Marie. Pendant un mois, la pensée a été dirigée de ce côté ; les élèves se documentaient dans des livres sur la Sainte Vierge, recueillaient images et gravures. Les catéchismes trouvaient un aliment nouveau. On ébauchait un travail, on le recommençait pour le plus grand profit de tous. En certaines classes, il faudrait parler d'enthousiasme ; on y a consacré des journées entières dans un élan collectif, les parents s'intéressant eux-mêmes au travail de leurs enfants. Dans d'autres, au contraire, on sent que les professeurs ont accepté ce travail comme un devoir mais sans le prendre suffisamment à cœur. Les résultats ont été dans la mesure directe de l'intérêt que les maîtres ont pris à ce concours. Dans les classes du certificat d'études, les Frères ont regretté qu'il fût placé au mois de mai, si près des examens, et n'ont pas pu s'y consacrer avec la liberté nécessaire. Dans l'enseignement secondaire, on a trouvé les questions trop fortes pour les élèves qui n'ont rien d'apprentis théologiens.

Résultats. — Effectivement, dans le cycle secondaire, beaucoup de compositions sont inégales au niveau que la question supposait. Il faut, certes, faire la part des déceptions inévitables qui attendent le correcteur lorsqu'on propose un sujet de réflexion à des élèves. Mais, en outre, il semble bien que la culture mariale de ceux-ci soit plutôt faible. Telle dissertation dans une classe supérieure a une tenue intellectuelle excellente, mais néglige l'aspect proprement marial de la question. On fait pourtant régulièrement le catéchisme de la Sainte Vierge, mais de façon pas assez méthodique, pas assez systématisée et coordonnée à l'ensemble des connaissances ; d'où apparaît une fois de plus la nécessité d'un programme général d'enseignement marial, uniforme pour tous les établissements similaires.

Dans l'enseignement primaire, la variété des résultats a été grande, vu que l'initiative du maître et des élèves jouait beaucoup plus. Les réponses ont été parfois copiées telles quelles d'un ouvrage ou suggérées de façon trop précise, d'autres fois les élèves beaucoup plus livrés à eux-mêmes. Le jury ne pouvait toujours faire la part des différentes influences et apprécier les connaissances des élèves. En revanche, la présentation des copies donnait la mesure des efforts fournis. Quelques petits chefs-d'œuvre de dessin, coloriage et découpage ont été réalisés, individuellement ou en équipe ; ils seront certainement conservés dans les classes comme un joli souvenir de l'année mariale. Le plus grand nombre de feuilles avaient été ornées avec soin. Il faut rendre hommage au zèle déployé par les professeurs. Beaucoup souhaitent qu'on renouvelle des expériences semblables.

 

Récompenses. — Toutes les compositions furent envoyées au centre provincial, un premier classement ayant été fait par chaque maître. Le jury compara les meilleures copies des divers établissements et établit une liste de lauréats par cours. Ceux-ci se virent attribuer des récompenses qui seront, elles aussi, un souvenir de leurs efforts scolaires de l'année mariale.

             F. M.-G.

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POST-SCRIPTUM

 Ces pages étaient à l'impression quand de modestes notes ont voulu signaler que les divers travaux exécutés par les participants au Concours Marial scolaire ont été exposés à la salle du Noviciat de Saint-Genis-Laval.

En effet, Postulants et Novices se sont ingéniés pour donner à cette exposition-miniature tout le relief possible, malgré la pauvreté des moyens dont ils disposaient.

Sur des tables, placées tout autour de la salle, les visiteurs, à l'occasion des retraites, ont pu voir, examiner, admirer les travaux d'élèves des écoles de la Province, retenus par le jury comme plus dignes de mention.

Plusieurs albums mariais témoignaient de l'intérêt et du goût apportés par leurs auteurs à leur composition.

Les travaux du Noviciat furent remarqués, à la fois par les reproductions et les décors artistiques de l'album et par le sérieux des thèmes objet des recherches.

Que la Vierge Immaculée obtienne des grâces de choix pour toutes les saintes aspirations qui ont animé les auteurs de ces travaux !…

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