Congrès des Anciens Elèves à Barcelone

26/Oct/2010

Au mois d'avril dernier s'est tenu à Barcelone le congrès des Amicales de nos collèges d'Espagne. Nous extrayons du compte rendu qu'en donne la revue Norte, ces quelques détails qui pourront intéresser tous les lecteurs du Bulletin.

Chaque Amicale était représentée par son Président, son Frère Assesseur et par divers membres accourus au nombre de trois cents. Tous les membres du Conseil Central étaient présents autour de leur sympathique Président, M. Eduardo Aunós. Celui -ci a tenu à diriger les sessions du congrès avec le tact et le talent qui le caractérisent. L'Institut était dignement représenté par le C. F. Luis Gonzaga. A. G., délégué du B. F. Supérieur Général, par les Frères Provinciaux d'Espagne et par un bon nombre de Frères Directeurs et Assesseurs.

Le congrès s'est réuni dans notre collège de La Inmaculada de Barcelone. Les sessions plénières eurent lieu dans grand salon du collège, splendidement orné pour la circonstance. Il y avait deux sessions plénières par jour et l'affluence fut toujours grande : on ne compta pas moins de deux cents congressistes chaque fois. L'union, la concorde, l'esprit de fraternité ne cessèrent de régner durant toute la durée du congrès. L'habileté et le tact du Président, M. E. Aunós, réussirent toujours à rétablir l'accord quand des divergences se manifestèrent entre congressistes.

Dans la dernière session, on procéda à la nomination des nouveaux membres du Conseil Central. Sur la proposition du C. F. Assistant Général, on accorda pleine confiance aux membres sortants qui furent maintenus pour trois ans encore, jusqu'à la réunion du prochain congrès qui aura lieu, Dieu aidant, en 1963.

Les congressistes ne manquèrent pas de rendre visite aux principales Institutions de la ville de Barcelone, régies d'ailleurs par des Anciens Elèves. Ils visitèrent M. le Maire et M. le Président de la Députation.

Le jour de clôture, tous les membres du congrès assistèrent à une messe dialoguée, suivie avec vive piété. Puis, dans le grand salon de la Mairie de Barcelone, on procéda à la lecture des conclusions du congrès. Le C. F. Assistant eut quelques mots aimables pour remercier et féliciter toute l'assistance. M. Muñoz Alonso prononça un discours de belle tenue philosophique montrant la beauté de la fonction d'éducateur mariste. M. E. Aunós mit fin à la réunion par quelques mots de remerciement à l'adresse de tous ceux qui avaient contribué à la bonne marche et la parfaite réussite du congrès.

Pour finir, les trois cents congressistes se réunirent dans Un banquet final où coula abondamment l'esprit de concorde et de saine familiarité, entre Frères et Anciens Elèves.

Tous les congressistes sont partis désireux de continuer à travailler au développement des Amicales et à la bonne marche de nos œuvres.

Nous sommes heureux de donner quelques passages du remarquable discours de clôture prononcé par M. A. Muñoz Alonso, professeur d'Université. L'orateur avait interrompu une série de conférences qu'il donnait alors en Italie, pour pouvoir assister au congrès.

Au souvenir de son éducation première, il parle des Frères et de leur action éducative : « La première réaction, dit-il, de l'ancien élève, quand il se prend à réfléchir sur son enfance, c'est de penser que les Frères Maristes donnent l'impression que le maître ne compte pas, alors qu'il est tout ; c'est-à-dire que la première qualité de tout éducateur religieux est de savoir que ce qu'il dit ne vaut rien si l'enfant ne tire les enseignements de son propre cœur, de son propre fonds. Or, pour que l'enfant arrive à découvrir le joyau qu'il garde en son cœur, le maître doit l'aider, avec effort et peine… ».

Parlant ensuite du dévouement du maître, il ajoute : « Considérez, mes chers amis, ce que suppose toute une vie consacrée à aimer, nuit et jour, une personne que nous entourons d'un regard d'amour ; et cette personne se défend, se dérobe, se rend opaque, et cela pendant des heures, des jours et des années. Eh bien, c'est ce que suppose pour l'éducateur, l'éducation d'un enfant, de tous les enfants dont il reçoit la charge et qu'il doit garder comme on garde un trésor. Voilà pourquoi, ce que nous pourrions appeler le grand mystère de l'éducation, c'est le respect souverain qu'il faut avoir pour l'enfant, pour la vérité qui réside en son âme, mais sans respecter, pour autant, tout dans l'enfant. Je m'explique : l'enfant peut être considéré comme un faisceau de forces, comme un cheval fougueux qui court sans direction aucune et sans rien qui puisse l'arrêter. S'il s'arrête, c'est la mort. Si l'éducateur, sous prétexte d'étudier ce cheval emporté, veut l'arrêter, il n'y a plus d'éducation possible. Le maître sait aussi que parfois, faute de pouvoir l'arrêter, le cheval le renverse. Mais le maître, à la réflexion, sait que Dieu accompagne ce cheval dans sa course, le guide par sa lumière et pourra en faire un jour un saint Paul. Il faut beaucoup de patience et savoir attendre le moment opportun. Et il arrivera que, lorsque la chute se produira, au lieu du blasphème de dépit, on entendra le cri : «Seigneur! Que voulez-vous que je fasse ? »

L'orateur finit en parlant de l'esprit marial qui caractérise si bien l'éducation donnée dans nos maisons : « J'aime beaucoup, dit-il, les étymologies, parce que je crois que les eaux se purifient en retournant à leur source, pourvu, toutefois, qu'elles gardent en elles, la belle chanson qu'elles ont apprise en route. « Mariste » est un mot qui vient de Marie, la divine éducatrice. Lors même que l'éducation mariste, départie par ces hommes qui ne cherchent qu'à disparaître dans le plus parfait anonymat, chose grande devant Dieu, n'aurait que cela de particulier, je crois qu'il faudrait en remercier le bon Dieu. Dans le nom de Marie, effet, les professeurs trouvent courage et soutien et leurs élèves, un immense espoir. Par le fait d'être ancien élève mariste, nos lèvres sont si souvent sanctifiées par la vertu de ce nom puissant : Marie ! Et si quelqu'un a oublié les bons enseignements des Frères, ce nom « mariste » qui nous rappelle la Vierge, aura le don de l'émouvoir. Nous pouvons oublier Dieu, mais Dieu ne nous oublie pas, bien que parfois il se voie forcé de nous abandonner dans notre chute. Alors la Vierge viendra nous soutenir et nous empêcher de sombrer dans le vide. Le mot « mariste » sera le sublime lien qui nous unit aux Frères et qui nous reliera les uns les autres, même au-delà de cette terre, grâce au germe fécond déposé en nous par la première éducation ».

La revue Norte termine ainsi le compte rendu sur le congrès : « Rendons grâces au bon Dieu et à Marie Immaculée pour l'heureux succès de cette belle réunion. Nous en attendons les plus heureux fruits pour la bonne marche de nos collèges et de celle des Associations de nos chers Anciens Elèves. Laus Deo ».

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