Congrès des Anciens élèves dEurope à Glasgow
29/Oct/2010
Les Fédérations des Anciens Elèves d'Europe ont tenu dans les premiers jours de septembre, leur congrès à Glasgow (Ecosse), selon ce qui avait été convenu amicalement lors du congrès mondial de Montréal, en 1961.
Le congrès commença par une messe pontificale célébrée dans la cathédrale Saint André, par Mgr Hart, évêque de Dunkeld, ancien élève de Saint Mungo's Academy et grand ami des frères. Au cours de la cérémonie religieuse, Mgr Ward, évêque auxiliaire de Glasgow, salua les congressistes au nom de Son Excellence l'Archevêque, du clergé, des religieux et de tous les fidèles du diocèse. Il leur fit part de toute la reconnaissance et de tout l'amour que cette ville garde aux Frères Maristes auxquels elle doit certainement beaucoup. Ils ont formé, en effet, depuis plus d'un siècle, toute une génération de fervents catholiques animés d'un grand attachement à leur Mère la Sainte Eglise, zélés à répandre et à défendre le royaume du Christ et pleins d'une vraie dévotion envers la Mère de Dieu. Mgr Ward put affirmer que les anciens disciples des Frères Maristes font, en général, honneur à leurs maîtres, dans les situations les plus diverses qu'ils occupent dans le pays. Un bon nombre parmi eux sont devenus prêtres ou religieux et se sentent fiers et reconnaissants de l'éducation que leurs maîtres leur ont donnée. Ces catholiques forment comme l'ossature de la communauté catholique de Glasgow, s'y faisant remarquer par leur piété et une vie chrétienne bien régulière. S'adressent aux congressistes, Mgr Ward leur conseilla de ne jamais oublier les bons principes de leur éducation première, leur rappela le devoir qu'ils ont d'aider les Frères dans les œuvres d'apostolat chrétien et pria le Très-Haut de répandre ses abondantes bénédictions sur les travaux du congrès qui venait de s'ouvrir.
Les organisateurs du congrès avaient envoyé un télégramme d'hommage à Sa Majesté la reine Elisabeth, auquel sa gracieuse Majesté répondit en formulant des vœux pour le bon succès du congrès.
Le jour suivant, les congressistes se réunirent à Turnbull Hall, une annexe catholique de l'Université de Glasgow, pour inaugurer les travaux. Ils assistèrent d'abord à une messe célébrée par le R.P. Donnelly, ancien élève, dans la chapelle de ce centre universitaire; les discussions commencèrent ensuite très suivies et très animées. On y discuta sur la nécessité d'établir des maisons d'accueil et de regroupement pour les anciens élèves de nos établissements qui fréquentent les universités; sur la possibilité et les avantages d'organiser des relations suivies entre les grands élèves de nos collèges ou écoles, sur l'opportunité de monter, à Rome, mi centre permanent d'information.
Au soir de ce jour, le Lord Prévôt de Glasgow, Mme Jean Roberts, entourée de ses conseillers, donna, à l'Hôtel de Ville, une grandiose réception, en l'honneur des congressistes. Autour de Mme Roberts on voyait dans la tribune d'honneur, Mgr Hart, Mgr Ward., le CF. Mary Justinian, A.G. et le CF. Gall, Secrétaire du Congrès. Le programme de la soirée fut varié et extrêmement intéressant. Il y eut de la musique vocale et instrumentale présentée par les meilleurs artistes de la ville. Mme Lord Prévôt, se plut à saluer ses hôtes en des termes chaleureux et pleins de sincère amitié. Elle leur fit part de la joie qu'elle ressentait en recevant des représentants de toute l'Europe et rappela l'amitié qui l'unissait aux Frères Maristes par l'intermédiaire de son mari qui assura, pendant douze ans, des cours à Saint Mungo's Academy. Mme Roberts eut aussi un souvenir pour les Frères Germanus, Clare et Gabriel qu'elle connut autrefois personnellement et qui ont laissé à Glasgow d'impérissables souvenirs.
« J'apprécie vraiment, avoua Mme Roberts, le travail que les Frères Maristes ont réalisé dans cette ville de Glasgow. Je suis heureuse de vous saluer, de vous souhaiter la bienvenue et de féliciter les Frères pour tout ce qu'ils ont fait en faveur des milliers de jeunes qui ont fréquenté leurs écoles. Au nom de la ville, je souhaite que votre congrès produise des fruits heureux et abondants ».
M. James O’Neill, Président des Anciens Elèves de Grande-Bretagne, remercia Mme Roberts de ses paroles si bienveillantes et de la magnifique réception qu'elle offrait ce soir-là aux congressistes. M. le Professeur Bombelli de Rome, s'associa à ces remerciements. Mgr. Ward profita de ce moment pour faire part à Mme le Prévôt de toute la reconnaissance de la Communauté catholique de Glasgow envers les autorités de la ville.
La journée du samedi, 8 septembre, commença par une messe au centre de la Confrérie Notre-Dame de Fatima, formée uniquement d'anciens élèves. L'assistance y fut nombreuse et les congressistes étrangers furent grandement édifiés par la ferveur et le recueillement qui régnèrent durant le saint sacrifice. Les communions y furent nombreuses. Il est bon de dire que cette confrérie de N.-D. de Fatima se distingue par la ferveur de ses membres et prouve le bien réel que nos Frères ont réalisé dans ce centre paroissial de St. Mungo's. Durant la séance qui suivit, M. John Mulgrew, Président de la Société Universitaire Catholique de Glasgow, disserta sur le danger communiste dans les centres universitaires où l'ambiance matérialiste qui y règne met en péril la foi des jeunes arrivants. « A Glasgow cependant, affirma-t-il, nous constatons avec bonheur que le nombre des jeunes universitaires qui abandonnent leur foi est minime et que ceux qui s'en écartent y reviennent généralement sans tarder».
Les congressistes eurent l'avantage de pouvoir faire quelques excursions intéressantes tout en continuant leurs travaux. Ils visitèrent Edimbourg, l'Athènes du Nord. Durant le déjeuner, payé par un généreux bienfaiteur qui a voulu rester anonyme, Son Excellence Mgr Gray, Archevêque de cette ville, eut pour les congressistes des paroles empreintes de paternelle sollicitude. La journée du dimanche se passa à Dumfries, ville si mariste. Les congressistes y visitèrent avec intérêt Saint Joseph's Collège et la Maison Provinciale. Us ne manquèrent pas d'aller rendre visite au cimetière des Frères où reposent leurs anciens maîtres. Que de souvenirs émus chez ces anciens lorsqu'ils lisaient sur les tombes le nom des premiers maîtres qui les avaient instruits et éduqués avec tant de dévouement et souvent avec tant de peine! Le jour suivant ce fut la promenade, en bateau, dans l'estuaire de la Clyde où ils purent admirer l'aspect typique du paysage, goûter la douceur du climat et se rendre compte de l'activité industrielle qui y règne. Au banquet d'adieu, Son Excellence Mgr Campbell, Archevêque de Glasgow, prit la parole pour saluer les congressistes et en profita pour remercier encore une fois les Frères pour tout le bien qu'ils réalisent dans sa ville archiépiscopale. F. Kenneth, Principal de Saint Mungo's, répondit à Son Excellence et parla des liens plus intimes qui uniront désormais les anciens élèves à leurs maîtres. M. le Professeur Bombelli, de Rome, remercia à son tour pour la gentillesse que les représentants étrangers avaient trouvée à Glasgow et offrit un médaillon artistement travaillé, dont la Fédération italienne faisait hommage à la Fédération britannique. Le délégué espagnol, M. G. Segura, de Madrid, offrit à son tour, l'emblème des trois violettes magnifiquement enrubanné. Me Duchamp, Président des Amicales françaises, qui venait d'être élu Président de la Fédération européenne, se leva et prit la parole. Il le fit en des termes tout empreints de finesse qui plurent à l'assemblée. Il s'excusa de prendre la parole « devant une assemblée dont la noblesse et l'élégance n'avaient d'égal que les qualités de cœur ». Remerciant Nosseigneurs les évêques présents de tout l'intérêt qu'ils avaient porté aux travaux du congrès, il leur promit attachement et fidélité. S'adressant aux congressistes, il ajouta: «Nos travaux ont été placés sous le double signe de la charité et de la vérité, celle-ci étant, au dire de Sa Sainteté Pie XII, l'assise fondamentale de la paix». «L'Eglise, continua-t-il, nous propose deux sortes de tâches complémentaires: un effort catholique, un effort d'application de la doctrine sociale de l'Eglise, la réintégration de toutes les valeurs profanes dans une conception totale de la vie et du monde dans le Christ… Voilà ce que nous ont enseigné les Frères Maristes et c'est pourquoi nous, leurs anciens, en nous réunissant sur les divers plans nationaux et mondiaux, nous sommes revenus aux sources pour y puiser avec eux et exploiter les bienfaits de cette éducation qu'ils nous ont donnée… Jamais nous ne serons assez reconnaissants à ces hommes dont la soutane noire signifie une barrière aux jouissances de ce monde… Ils sont dans la vérité, et la voie que nous devons suivre est bien celle qu'ils continuent à nous tracer par leurs exemples ». Il finit son toast en levant son verre et criant: « Scotland for ever! Vive l'Ecosse!» A ce cri, l'assemblée se leva et lui fit une ovation. Me Monette de Bruxelles, eut aussi des paroles aimables de reconnaissance et finit, en disant: « Madrid fut grandiose, Montréal fut merveilleux, Glasgow a été fantastique! ».
Nul doute que ce Congrès marqué par l'enthousiasme et l'entente amicale et fraternelle, portera des fruits abondants dans le champ de l'apostolat catholique.