Congrès interaméricain déducation à Quito

F. E. G.

31/Oct/2010

Il y a peu de mois, avait lieu à Quito la huitième réunion du CIEC, Congrès Interaméricain d'Education Catholique.

Le thème du congrès était: La contribution des catholiques à l'expansion de l'Amérique à l'heure actuelle. Cette heure est glorieuse et pleine d’espoirs, mais aussi hérissée de difficultés. L'éducateur catholique, conscient de sa responsabilité, est fier de vivre cette heure, en même temps que rempli d'inquiétudes.

Les congressistes, au nombre de 217 accourus de 17 nations différentes, se sont livrés à des échanges de vues très profitables. Tous unis, ils ont senti l'Eglise sous un de ses aspects les plus beaux, son œuvre éducatrice. Ils s'étaient partagés en six commissions, chacune avec un thème déterminé à étudier et à présenter à la discussion, lors des séances plénières. Chacun a pu exposer ses vues en toute liberté. S'il y a eu accord sur le fond et diversité dans la forme, le dialogue n'en a pas moins été fructueux et imprégné de charité fraternelle.

Les conclusions du congrès pourraient se résumer ainsi: Il faut une réforme rapide et révolutionnaire, basée sur les principes chrétiens, des structures de l'enseignement catholique en Amérique du Sud. Il faut que le monde américain prenne conscience de la doctrine sociale et économique chrétienne. Il faut que chaque éducateur incarne en lui-même cette doctrine, porte en lui la misère des enfants de Dieu qui l'entourent et se consacre tout entier à la rédemption de ceux qui gravitent dans son champ d'action.

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Voici un extrait des conclusions approuvées par les congressistes: a) On souhaite une plus grande démocratisation de l'école catholique. L'effort accompli dans ce sens est louable, mais il reste encore bien à faire. Il est recommandé aux Congrégations religieuses et aux Instituts séculiers de se consacrer de préférence aux écoles paroissiales, de faubourg ou rurales. On devra aussi développer le plus possible l'extension de l'éducation gratuite ou semi-gratuite en faveur des enfants ou des jeunes, dépourvus de moyens économiques; multiplier les bourses d'étude dans les collèges et réaliser ainsi, dans un esprit chrétien, la fusion des classes sociales.

b) L'école catholique, en effet, ne pratique aucune discrimination raciale, si contraire à la doctrine évangélique. Elle proclame la liberté de conscience, le devoir de tolérance et le respect de la personne. Elle évite de cultiver un nationalisme exagéré et travaille à faire connaître tous les pays d'Amérique pour favoriser la bonne entente entre tous ses habitants.

c) La présence chrétienne est nécessaire dans tous les secteurs de l'éducation publique. 11 faut que l'enseignement religieux soit donné partout et à tous, soit dans l'école soit en dehors de l'école, suivant les législations de chaque pays.

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Le congrès a insisté sur la formation civique des étudiants catholiques.

 1. L'école catholique doit pourvoir à la formation civique des élèves, en vue de les préparer à l'exercice futur de leurs fonctions dans la société. On doit leur inculquer des idées justes dans ce domaine et former en eux les habitudes qui font le bon citoyen. 2. – On doit montrer à l'élève sa vocation de chrétien « qui n'est pas, comme dit Pic XII, une simple jouissance esthétique des grandeurs de Dieu, mais un appel incessant, austère et dirigé qui envahit tous les aspects de la vie ». 3. – L'éducation catholique doit former des hommes remplis de l'esprit de service, capables de responsabilités et aptes aux tâches de la vie publique. 4. – La participation à la vie publique exige une claire conception de la démocratie qui n'est pas une simple forme de gouvernement, mais plutôt une conception politique dans laquelle l'homme devient sujet, fondement et fin de la vie sociale et non un simple élément purement passif. 5. – Il faut que les établissements religieux ne restent pas étrangers ou indifférents aux techniques modernes et qu'ils admettent l'orientation professionnelle. Que l'on donne aux enseignants de ces établissements des notions de sciences sociales et politiques. 6. – Que l'on veille aussi au bon fonctionnement des mouvements d'Action Catholique spécialisés, comme le meilleur instrument de témoigner et d'agir dans la question sociale.

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On y a aussi insisté particulièrement sur les droits des parents en éducation et sur la question de la liberté d'enseignement.

Le droit des parents, ont dit les congressistes, est naturel et divin. Les parents ont la prérogative d'éduquer leurs enfants. Ils délèguent, dans ce but, à l'école, une partie de leur autorité. L'Etat et les maîtres ne reçoivent qu'un mandat toujours révocable. L'école est la continuation de la famille, son prolongement, son auxiliaire, jamais un adversaire ou un contradicteur. Foyer et école doivent donc agir toujours en harmonie ».

Pie XII a dit à ce propos : « Les parents ont le droit et l'obligation d'éduquer leurs enfants; droit inaliénable, droit antérieur à tout autre droit de la société civile et de l'Etat, et donc inviolable de la part de toute puissance terrestre ». L'article 26 des Droits de l'homme dit de même : « Les parents auront un droit de préférence pour choisir le type d'éducation qu'ils veulent donner à leurs enfants ».

Au sujet de la liberté d'enseignement, on y a déclaré: 1° – Cette liberté est basée sur le droit naturel; tout homme ayant le droit d'accéder à l'éducation et à la culture. 2" – La liberté d'enseignement est une expression de la démocratie, car le monopole scolaire constitue un danger permanent pour les libertés démocratiques. 3° – Il est donc indispensable de défendre cette liberté par l'unité d'action et la docilité aux directives de la Hiérarchie. De plus, pour assurer cette liberté, les catholiques doivent disposer d'un personnel spécialisé, d'où la nécessité de créer des Ecoles Normales et des Facultés de pédagogie. 4° Les Associations affiliées au CIEC doivent encourager et favoriser l'établissement et le bon fonctionnement des Associations des Parents et des Amicales d'Anciens Elèves, car elles constituent le meilleur moyen de défendre ou de reconquérir, suivant les cas, cette liberté. 5° – Les établissements catholiques doivent éclairer les parents sur leurs droits dans ce domaine. Une campagne d'opinion doit être menée en Amérique en vue de guider les esprits à ce sujet. 6° – Vu que cette liberté suppose l'existence de moyens adéquats pour son exercice, l'Etat doit soutenir ce droit légalement et économiquement. Divers systèmes de soutien peuvent être établis dans ce but.

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Enfin le congrès a recommandé à tous les organismes catholiques de collaborer pour contribuer au développement culturel de tout le continent américain.

On a rappelé l'importance de l'unité d'action de tous ces organismes. En plus du CIEC on a nommé la CLAR (Confédération latino-américaine des religieux), l'UNIP (Union Interaméricaine des Pères de famille), l'AIDE (Association Interaméricaine d'Education), TUILE (Union Interaméricaine de la Liberté d'Enseignement). Toutes ces Associations doivent agir sous la dépendance du CELAM (Confédération Episcopale Latino-Américaine).

(D'après les notes du F. E. G.)

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