Décès du Card. Gerlier, Arch. de Lyon
31/Oct/2010
Le dimanche 17 janvier, le monde apprenait le décès de Son Eminence le Cardinal Pierre-Marie Gerlier, Archevêque de Lyon et Primat des Gaules.
C'est une belle figure de pasteur qui disparaît. Energique et plein d'allant jusqu'à ses derniers jours, il avait tenu à prendre part aux trois sessions du Concile Vatican II. S'il est peu intervenu dans les discussions publiques, il a agi activement auprès du Comité pour l'Eglise des pauvres, suppliant les Pères de ne pas oublier, « de prendre en considération la question de la pauvreté dans l'Eglise; de penser aux pauvres qui représentent le Christ parmi nous ». Ce sont ses propres paroles.
Notre Institut perd en lui un ami et un bienfaiteur. Son nom sera conservé avec sympathie dans nos annales à côté de celui de tant de ses prédécesseurs dont le nom revient si souvent dans nos Circulaires, nos Bulletins ou nos revues de famille: Mgr Gaston de Pins, les Cardinaux De Bonald, Caverot, Foulon, Couillé. Maurin… pour ne rappeler que les principaux.
C'est ce que rappela le R. F. Léonida lorsqu'il eut à parler, au nom des religieux présents aux fêtes du 25ième anniversaire de consécration épiscopale, en 1954, du regretté Cardinal que nous pleurons: «Tous les Supérieurs qui, depuis notre Père Fondateur, se sont succédé à la tête de notre Congrégation, ont toujours trouvé le meilleur accueil à l'Archevêché, et, Eminence, vous ne faites pas exception à cette règle générale. Je puis dire que, loin de là, vous êtes toujours très sympathique, plein de confiance pour les Petits Frères de Marie, et je profite de cette occasion pour vous en dire le plus reconnaissant, le plus sincère des mercis ».
Nous savons la part active que le regretté Cardinal prit aux fêtes de béatification de notre Bienheureux Père Fondateur. Il intervint en personne aux cérémonies de Saint Pierre de Rome; il tint à prononcer le panégyrique du nouveau Bienheureux à Saint Louis des Français, le 2 juin 1955. Les fêtes qui célébrèrent ce glorieux événement dans son diocèse, le virent accourir partout: à Marlhes, à Saint-Genis-Laval, à la cathédrale de Lyon, à Fourvière et à Notre-Dame de l'Hermitage. A Marlhes il voulut faire l'éloge du Père Champagnat. Faisant le parallèle entre le nouveau Bienheureux et Ste Bernadette, il dit : « Dieu choisit ce qu’il y a de plus humble, de plus inconnu, de plus méprisé, pour confondre ceux qui se croient puissants… Des siècles et des siècles pourront passer et on parlera encore de Bernadette et de Marcellin Champagnat parce qu’ils sont des saints ».
Son Eminence estimait grandement notre vocation de Frères Enseignants. Voici en quels termes il s’exprimait lors de la réception officielle à la maison généralice de Saint Genis-Laval en 1954 : « Remerciez le bon Dieu, dit le Cardinal en s’adressant aux Frères réunis autour de sa personne, de la grâce qu’il vous a faite en vous orientant vers cette Congrégation… L’Eglise vous considère comme un bataillon d’avant-garde… Soyez attachés à votre vocation, mais n'oubliez pas que c'est de votre vie intérieure avant tout et de votre courage que dépendra la fécondité de votre apostolat… ».
Pour reconnaître les services insignes que Son Eminence avait rendus à la Congrégation, le Conseil Général lui avait accordé, en 1956, le diplôme d'affiliation à l'Institut que le Cardinal apprécia grandement.
Le Cardinal Gerlier avait placé son long pontificat sous le signe de la Vierge Marie. « Que ce soit près de la grotte de Massabielle, dit M. Jaboulay, ou sur la colline de Fourvière, Marie est au fond de toutes ses pensées et dans tous ses actes. Elle est celle à qui il revient toujours et à toute heure, à qui, pour l'inspiration comme pour l'intercession, il ne cesse de recourir… La devise de son épiscopat: "Ad Jesum per Mariam ", signifiait son désir d'amener au Christ par sa Mère. Et c'est pourquoi, rappelant les splendeurs du Congrès eucharistique de Rio de Janeiro, il lui dédiait en conclusion ce témoignage: "Il n'y aurait pas eu ces magnificences de l'Eucharistie ni celles des précédents congrès internationaux sans le ' Fiat ' de Marie " ».
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Un service funèbre, simple et recueilli, a été célébré pour Son Eminence à l'Eglise de la Trinité des Monts, à Rome. Un grand nombre de membres de la communauté française de Rome y étaient présents autour de Messieurs les Ambassadeurs de France. La messe fut célébrée par Mgr Paul Philippe, Secrétaire de la Congrégation des Religieux. L'absoute fut donnée par Son Eminence le Cardinal Tisserant. Les Frères Maristes étaient représentés par un petit groupe de Frères de la Maison Généralice.