Les événements de Cuba ont tenu la scène internationale pendant une bonne période de ces derniers mois. Leur répercussion a causé la perte de toutes les belles œuvres que l'Institut dirigeait dans cette île. La rapide pénétration du système communiste se fit sentir immédiatement dans les établissements scolaires religieux qui se virent, de suite, en butte aux tracasseries, prélude d'une suppression voulue et projetée. Les agents du gouvernement se présentèrent pour faire l'inventaire des biens meubles et immeubles, fouillant tout: archives, livres de comptes, registres, tout fut l'objet d'une minutieuse perquisition. En même temps, la presse, la radio, la télévision, toutes trois au service du gouvernement, menèrent une campagne organisée pour dénigrer les institutions catholiques : insultes et calomnies grossières furent le fait quotidien. Des groupes d'élèves des écoles officielles défilaient menaçants et provocateurs devant les collèges privés, insultant les enseignants et leurs élèves. Dans certains cas, nos élèves furent fouillés par les miliciens et les miliciennes, et obligés de demeurer dans les cours jusqu'à des heures avancées de la nuit, sans tenir compte des dangers courus par ces enfants et de l'inquiétude naturelle des parents. Plusieurs meetings furent organisés près de nos établissements, dans lesquels les Frères étaient accusés d'envenimer les esprits et les consciences. C'est ainsi, par exemple, qu'un de ces meetings se tint à proximité de notre Maison Provinciale dont les habitants purent entendre les insultes contre nos Frères et les orateurs demander l'expulsion des Maristes. A chaque pose des orateurs, le peuple criait: « Les Maristes, au poteau! ».

Les derniers événements ont précipité la situation. Nos écoles et collèges ont été occupés par la force et nos Frères confinés dans leurs maisons sous la garde des miliciens armés. Certains de nos Frères ont fait de la prison mais ont été relâchés. D'autres se sont réfugiés dans les Ambassades et un petit groupe de huit a pu regagner l'Espagne. On travaille à faire sortir tous les autres mais les difficultés sont immenses. Continuons de prier à l'intention de ce secteur de la Congrégation durement éprouvé pour que le bon Dieu protège ces bons Frères et qu'il tire le bien du mal.