Ecole de Karongo, Congo Belge
18/Oct/2010
Fondation. — La fondation fut proposée par Son Exc. Mgr Cleire, vicaire apostolique du Kivu. Il s'agissait de reprendre l'école moyenne de Nyangezi, tenue jusque-là par les Pères Blancs. Cette proposition venait bien à point, car, en ce moment, le district du Congo était à la recherche d'un emplacement pour un noviciat. Le Frère Provincial étant sur place, en visite de délégation, il alla voir la maison et la reprise fut décidée. Les autorisations requises étant obtenues, les postulants quittèrent le noviciat provisoire de Buta, le 18 février 1948, pour aller fonder la maison de Karhongo.
Historique. — La mission de Thielt-Saint-Pierre, premier nom de Karhongo, fut pendant longtemps la seule mission de l'immense territoire du Kivu, ouvert assez tard à la civilisation. Elle remplaça une autre mission située plus au sud et abandonnée à cause de la maladie de sommeil, qui avait décimé la population. Elle eut l'honneur d'être la Résidence de Mgr Roelens, premier Vicaire Apostolique du Kivu, durant la guerre de 1914-1918.
En 1939, une école moyenne fut annexée à cette mission qui possédait déjà une belle école primaire. Mais comme les Pères, en plus du professorat, avaient également à exercer le ministère, cette école moyenne ne tarda pas à devenir une lourde charge pour un vicariat on sévit encore le manque de personnel. C'est alors que la reprise fut décidée.
La maison. — La maison, avec tout le terrain d'environ 90 hectares, a été acquise par la Province belge. A côté de la maison d'habitation, qui peut suffire pour les huit Frères composant actuellement la communauté, il existe une chapelle assez spacieuse, deux bâtiments à étage et contenant trois dortoirs et un réfectoire pour les internes, et cinq classes. L'école primaire, située à l'écart, comporte deux bâtiments de quatre classes chacun, en matériaux définitifs et deux classes provisoires. Le terrain est occupé par des bois et, pour un quart, par un marais drainé.
La situation est excellente, dans les hautes montagnes salubres de l'Est congolais, et la maison convient bien pour le rétablissement des Frères débilités par le climat très dur des autres maisons du district.
État actuel. — L'établissement de Karhongo comprend en ce moment :
1. Une école primaire avec 470 élèves environ. Elle est entièrement tenue par des moniteurs indigènes sous le contrôle constant du Frère Directeur.
2. Une école moyenne de quatre années et une préparatoire avec 96 élèves tous internes et 5 Frères professeurs.
3. Une section d'enfants mulâtres non reconnus par leurs parents. Ils sont au nombre de vingt-huit.
4. Le noviciat avec 11 novices. Il est logé très a l'étroit, mais la permission de bâtir un local spacieux a été accordée. La première prise d'habit de Frères congolais a eu lieu le 2 février 1948.
L'école moyenne dont il est question accepte les élèves venant de toutes les écoles primaires du Vicariat, et permet aux diplômés d'obtenir des situations intéressantes comme clercs de l'État et des différentes sociétés commerciales ou minières.
Avenir. — La première tâche des Frères, dans cette école récemment reprise, devra être tout d'abord d'élever le niveau des études. Une réforme du système d'enseignement est attendue incessamment ; aussi faudra-t-il être prêt à l'adopter. On prévoit notamment la réduction de l'école moyenne trois classes et l'introduction de trois classes d'études moyennes supérieures. Mais, dés maintenant, il faut songer à créer une école normale reconnue par l'État, afin de pouvoir former sérieusement pour l'enseignement les premiers scolastiques qui sortiront en 1950 du noviciat. Trouvera-t-on le personnel nécessaire pour réaliser tous ces projets ? Sans doute tous nos Frères du Congo s'intéressent activement à la recherche et à la formation de vocations parmi les indigènes, mais la difficulté de cette tâche apparaîtra si l’on réfléchit à la date récente de la pénétration missionnaire dans un pays arriéré. Que la Sainte Vierge daigne bénir et garder les sujets congolais qu'elle nous envoie !
F. J.-L.