États-Unis: Jubilés de vie religieuse
25/Oct/2010
Le 26 avril 1959 restera comme un jour fleuri dans les fastes des Provinces maristes américaines. En ce jour, en effet, on fêta cinq confrères des plus méritants pour marquer un jubilé de rubis : C. F. Oswald, un jubilé de diamant : C. F. Leo Camille, et trois jubilés d'or : CC. FF. Anthony of Padua, Leo Anselm et Louis Mary ; un Suisse, un Français, un Canadien et deux Américains de descendance canadienne. C'est la première fois dans l'histoire déjà longue des Frères Maristes aux Etats-Unis, qu'on eut l'occasion de célébrer un jubilé de rubis.
A 11 heures, dans la chapelle du juvénat d'Esopus, il y eut grand-messe solennelle, chantée par M. le chanoine Joseph Strugnell, ancien élève du C. F. Oswald (en 1897), assisté comme diacre et sous-diacre par les RR. PP. Edward Gray, C. SS. R. et Edward Geran, C. SS. R. Assistaient au chœur : le R. P. Mulgrew. 0. P., chapelain de « Archbishop Molloy High School » et Mgr Martin J. Drury, P. A., doyen des comtés d'Ulster et de Sullivan, qui ajoutait ainsi une approbation ecclésiastique à la cérémonie et donnait une marque personnelle du paternel intérêt qu'il a toujours manifesté aux Frères depuis leur arrivée dans le comté d'Ulster.
La chorale de Marian College, sous l'habile direction du C. F. Adrian August, rendit la Messe en A de Franz Schopf ainsi que le propre de la messe en chant grégorien. Les critiques les plus sévères s'accordent pour louer le brio et la perfection de l'exécution, marquant un nouveau sommet dans le rendement de cette chorale. Les vêtements liturgiques de drap d'or, revêtus par l'officiant et ses ministres, étaient un don fait au C. F. Oswald par le Mount St. Michael Men's Club.
M. le chanoine Strugnell donna le sermon. Après avoir invité les Jubilaires à témoigner leur reconnaissance à Dieu, signalant que le Bienheureux Père et les Frères Maristes déjà dans la gloire, devaient se pencher pour admirer leurs fils et frères, il rendit un hommage spécial au C. F. Oswald qui l'avait préparé à sa première Communion, il y a soixante-deux ans. Il rappela le souvenir de ses deux frères, les deux premiers Frères Maristes américains, qui moururent jeunes encore et qui reposent au cimetière de St. Hyacinthe (Canada). Puis, prenant comme thème le texte du psaume 118 il en tira un parallèle avec les sentiments du bon religieux, marquant successivement ses désirs ardents de servir Dieu par l'observance de ses obligations religieuses, sa prière fervente pour obtenir la grâce de faire et de garder ses vœux ; puis les sentiments d'amour, de joie, d'admiration et d'attachement aux vœux qu'il vient de faire, les supplications pour demander la grâce de la fidélité, la contrition de ses faiblesses et le pardon de ses fautes. Puis, dans un âge plus mûr, les prières pour la persévérance et un désir plus intense de l'éternelle récompense, adressant au Ciel, en toute humilité, des supplications pour mériter la miséricorde de Dieu, tout en gardant une indéfectible confiance en la divine bonté.
A 13 heures, le banquet rassemblait 280 invités dans le gymnase du juvénat, magnifiquement décoré pour la circonstance ; les artistes y avaient mis toute l'habileté de leurs mains et toute la chaleur de leur cœur. On présenta un menu de choix, préparé par des chefs dévoués sous l'habile direction du C. F. Edmund Alphonse. Le service fut fait d'une manière impeccable par un groupe de quarante juvénistes coiffés d'un feutre à plume avec une bande orange portant le souhait « Ad multos annos ».
Au dessert, le C. F. Stephen Urban, maître de cérémonies, salua les hôtes distingués : Mgr Drury, M. le chanoine Strugnell, puis présenta ses félicitations et ses vœux aux Jubilaires. Robert McDermott, le plus jeune et le plus petit des juvénistes, lut une adresse au C. F. Oswald. Puis successivement le G. F. John William s'adressant au C. F. Leo Camille et le C. F. Raymond Lawrence, aux trois autres Jubilaires, exprimèrent les vœux et l'admiration de tous.
Scolastiques et juvénistes ajoutèrent une note spéciale de joie et de gaieté. Les premiers chantèrent deux chœurs à quatre voix, avec une perfection qui souleva les applaudissements enthousiastes des auditeurs, tandis que les juvénistes, sous l'habile direction de leur Frère Directeur, exécutèrent deux chants dont on se souviendra longtemps.
Avant de céder la parole aux Jubilaires, le C. F. Stephen Urban donna lecture des nombreux télégrammes de félicitations envoyés aux Jubilaires, télégrammes venant de tous côtés, même du Japon et des Philippines. Mentionnons, entre autres, celui de S. Em. le Cardinal Spellman et celui du C. F. Paul Ambrose, A.G., alors en visite canonique en Asie.
Tour à tour les CC. FF. Leo Camille, Anthony of Padua et Louis Mary chantèrent les grâces reçues de Dieu et les faveurs et privilèges dont l'Institut les avaient comblés, faisant ressortir l'influence des bons exemples sur le choix d'une vocation et celle des attentions délicates sur la persévérance et témoignant leur profonde gratitude pour la bienveillance des Supérieurs et des confrères à l'occasion de ce jubilé. Les CC. FF. Oswald et Leo Anselm s'étaient excusés de ne pouvoir prendre la parole à cause de leur âge ou de leur état de santé.
Mgr Drury, qui parla ensuite, tira de la vie des Jubilaires une magnifique leçon de persévérance et de fidélité aux vœux et obligations de la vie religieuse, en dépit des difficultés, des épreuves et même des moments de découragement qui peuvent assaillir tout homme.
Le C. F. John Lawrence, Provincial de »Poughkeepsie, remercia les Jubilaires au nom de la Congrégation pour leurs nombreux travaux, leur fidélité constante et l'exemple d'une vie consacrée tout entière au service de Dieu et des âmes.
Enfin, le C. F. Linus William, Provincial d'Esopus, remercia tous ceux qui, de près ou de loin, avaient contribué au succès de cette fête : la liste était longue et éloquente. Il termina son discours, en accordant aux professeurs et aux étudiants des trois Maisons de formation, un congé spécial pour marquer de façon adéquate un événement si solennel attendu depuis longtemps.