Exposition mariale a notre-dame de lacabane
19/Oct/2010
1949 ! Année mariale ! La bonne Mère était en droit d'attendre des marques d'amour particulier de ses enfants chéris, de ses Petits Frères. Année chère au cœur de ses postulants qui devaient, au 15 août, revêtir ses livrées.
Afin de prouver à Marie notre amour et solliciter ses faveurs, sans rien ajouter aux prières de Règle, nous avons récité tous les jours en chœur, la consécration à la Sainte Vierge à la prière du matin, et, le soir, le Souvenez-vous.
Le Très Cher Frère Assistant voulant nous plonger encore davantage dans ce bain marial, nous fit cadeau à chacun d'un livre du Père Brou (S. J.) Notre Mère à tous: Marie, dont nous avons entrepris l'étude qui s'avère captivante.
Tout cela se passa dans notre petit « chez nous » ; mais nous voulions en qualité de fils choyés de Marie, extérioriser, matérialiser pour ainsi dire notre dévotion. C'est ainsi que nous avons entrepris de préparer une exposition mariale pour le 15 août.
A cette fin, nous avons recueilli, mettant à contribution nos familles ou des connaissances dans le but de leur mériter la protection de Notre-Dame, toutes les images et les photos de pèlerinages que nous avons pu rassembler. Inutile de dire que tous les tableaux, images, statues de la Sainte Vierge qui se trouvent dans la maison, furent réquisitionnés pour la circonstance.
Les examens passés, tout le monde s'affaire à des travaux divers : carte de France gigantesque, encadrements d'images… car nous sommes au 15 juillet et le 6 août (ouverture de notre retraite) il faut que tout soit en place. De fait, à la date précitée, tout était fini, placé. L'ensemble de l'exposition se répartissait en deux salles.
Dans la plus vaste, sous le titre de Regnum Gallia, Regnum Maria se trouvaient une immense carte de France (9 mètres carrés), les cartes de tous les départements représentés au postulat, la Grotte de Massabielle, ainsi que des tableaux contenant, soit des images de la Très Sainte Vierge, soit des vues sur Fourvière, le Puy, Chartres, Angoulême… Sur ces cartes étaient collées des photos des statues et de sanctuaires dédiés à Marie.
Dans l'autre salle, contiguë à la première, sous le titre: « Les arts à la gloire de Marie », on avait un aperçu de ce que la peinture, sculpture, littérature, musique ont fait de beau en l'honneur de la Sainte Vierge. Les reproductions des différents tableaux de maîtres que nous avions pu réunir étaient groupés en quatre écoles : française, italienne, espagnole et flamande.
De magnifiques vues des cathédrales de Reims, d'Amiens, de Strasbourg, montrant tous les détails architecturaux, donnaient une idée de l'amour de nos ancêtres envers la Reine des Cieux. La littérature et la musique, avec leurs célébrités respectives (Claudel, Péguy… et Beethoven, Mozart, Gounod, F. J., F. H. E…) se mêlaient pour exalter Marie.
L'ensemble était — au dire de certains Frères, venus pour ta retraite, — fort intéressant.
Le « clou » pour ainsi dire de cette année mariale, qui sera pour nous inoubliable, fut bien le 15 août. Nous eûmes la joie de voir se réaliser, ce jour-là, nos vœux les plus ardents par la prise d'habit dans un Institut où « tout appartient à Marie, les biens et les personnes ». (Règles Com., art. 41). Si le matin, Notre-Dame avait pris possession de nos personnes, le soir nous devions l'établir Reine dans son domaine de Lacabane.
Depuis que les Frères ont connu Lacabane, ils ont proclamé la Sainte Vierge maîtresse de céans et Maric a été invoquée sous le titre de Notre-Dame de Lacabane par les diverses générations qui s'y sont succédé. Cependant aucune effigie de la Vierge ne répondait à ce vocable. Dorénavant et avec l'approbation ecclésiastique, Notre-Dame de Lacabane concrétisée dans une statue, trône dans sa maison et de là, nous en avons l'assurance, Elle étendra sa protection sur ce qui fut jadis la province mariste de Notre-Dame de Lacabane.
C'est le 15 août 1949, à la suite de la retraite de prise d'habit et de la retraite annuelle des Frères de la région, que la splendide statue, représentée par la photo, a été bénite et mise dans le vestibule de la chapelle, après lui avoir fait traverser, portée par ses novices, tout le domaine où elle est Reine.
Le noviciat est mis sous sa protection spéciale, et nous sommes tous persuadés que la Bonne Mère nous gardera tous fidèles et fervents dans notre sainte vocation.