Le 22 décembre dernier, une gentille fête de famille groupait les retraitants de San Luis Potosi autour d'un vétéran du Mexique, le Cher Frère Florent, à l'occasion de ses cinquante ans de vie religieuse. Ces fêtes se déroulent nécessairement un peu partout selon un rite stéréotypé que l'affection fraternelle s'ingénie cependant à rajeunir et à… embellir.

Pour la circonstance, tandis que les interprètes éloquents traduisent à qui mieux mieux les sentiments de respect, de gratitude et d'admiration éprouvés par les témoins d'une vie de générosité, le bon Frère Florent, affligé d'une surdité rebelle à toute médication, attend imperturbable la fin de l'avalanche de louanges ; puis, avec grande aisance et liberté d'esprit, il remercie affectueusement du splendide bouquet spirituel qui lui est offert en un cadre artistique et met délicatement au compte de la charité les mille attentions dont il se voit l'objet.

Le chroniqueur qui rapporte les détails de la fête conclut le récit par ces lignes du Cher Frère Assistant : « Et maintenant, mon cher Frère Florent et cher ami, je termine en vous souhaitant une très longue vieillesse. Que de mérites vous acquerrez durant ces années qui vous restent à vivre encore, car la surdité dont vous souffrez favorise le recueillement, l'esprit de prière et d'union à Notre-Seigneur, et alors vos prières et vos mérites seront une bénédiction pour la maison où vous serez, pour la Province et pour le Mexique. Ad multos et faustos et sanctos annos! »