ARLANC (Puy-de-Dôme): Le 3 juin 1962 avait lieu la remise solennelle, par M. le Maire d'Ariane, de la Croix de la Légion d'Honneur, au F. Louis-Prosper Blanc, ancien Directeur du Lycée Léonin Sacré-Cœur d'Athènes. «Je suis heureux du parrainage qui m'a été confié dit entre autre M. le Maire, et je vous fais part des actes qui lui ont valu cette distinction et qui vous montreront et vous feront apprécier la valeur de cet homme infatigable:

«Né en 1897 à Grosmagny (Territoire de Belfort) il est entré chez les Frères Maristes en Italie, en 1909. En 1914, départ pour Athènes où beaucoup de Frères ont été mobilisés. En janvier 1916, mobilisé lui-même. En 1917, blessé à Verdun. En 1918, blessé une seconde fois à Château-Thierry et cité à l'ordre de l'armée. En 1919, reformé numéro un pour blessures de guerre, retourne en Orient pour professer à Scutari, près de Constantinople de 1919 à 1924. De 1924 à 1961: à Athènes, au lycée Léonin Sacré-Cœur, successivement professeur, préfet des études, sous-directeur, directeur et Conseiller du District. Depuis 1961 à Arlanc où il professe brillamment à l'école St. Pierre. Au titre militaire, il a été déjà décoré de la croix de guerre, de la médaille interalliée, des médailles du combattant et de Verdun auxquelles vient s'ajouter si justement aujourd'hui la Croix de Chevalier de la Légion d'Honneur… ».

Frère Damascène Jaunay, recruté en Vendée par F. Louis-Prosper alors blessé et hospitalisé, lui aussi ancien professeur et Directeur à Athènes, se plut, en ternies particulièrement émouvants, à saluer le valeureux combattant, l'éducateur émérite et le grand patriote. Le héros du jour remercia ensuite avec délicatesse les personnalités et les amis de l'école St. Pierre d'Arlanc venus nombreux à cette cérémonie. Avec une grande modestie, il associa ses compagnons d'armes, ses collègues et son école à l'honneur qui lui était échu.

F. Louis-Gabriel Prueser, Directeur de l'école, était lui aussi doublement décoré: palmes académiques et médaille de la résistance soulignaient les grands mérites de ce Frère, Directeur de 1939 à 1950 de l'école franco-hongroise « Champagnat » à Budapest, victime des occupants nazis, condamné à mort et délivré providentiellement.

BAINS-sur-OUST (Ille-et-Vilaine). Presque en même temps, avait lieu, en Bretagne, à Bains-sur-Oust, une cérémonie semblable en l'honneur du F. Félicien qui, lui aussi, faisait partie de la même communauté de Budapest et qui partagea les soucis et la vaillance du F. Directeur. La fête était rehaussée par la présence éloquente du F. B. Bonetbeltz, Directeur de Brive prisonnier pendant la dernière guerre et évadé au prix de multiples et dangereuses vicissitudes. Il aboutit enfin à Budapest et se joignit a l'héroïque communauté, en augmenta encore le potentiel dynamique et partagea les dangers et les souffrances des poursuites nazies. Plusieurs fois décoré lui-même, il eut la fierté et beaucoup de joie d'épingler sur la soutane de son vaillant confrère, le C. F. Félicien, les médailles de la Résistance et la Croix du combattant. La paroisse entière dont tous les enfants sont dans les écoles libres des Frères et des Sœurs s'associa à la cérémonie émouvante qui se déroula devant l'église.

La Municipalité offrit un vin d'honneur et les Anciens Elèves qui avaient fait coïncider leur réunion annuelle avec cette solennité, invitèrent les héros à leur banquet et témoignèrent, dans des toasts chaleureux, leur admiration pour tant de vaillance et leur attachement indéfectible à leurs anciens maîtres religieux.

 

SAINT-POURÇAIN-SUR-SIOULE {Allier). A St Pourçain-sur-Sioule où Monseigneur L. Cristiani s'honore d'avoir été élève des Frères Maristes, la communauté à laquelle s'étaient joints des Frères de Varennes, eut le plaisir, en fin d'année scolaire, de fêter le F. Bernard-Joseph Boyer auquel la Croix du combattant venait d'être attribuée, consacrant d'une manière tangible le courage et le sens du devoir qui ont toujours animé ce vaillant confrère.