Vue générale de Bukit-Mertajam. — C'est une petite ville située au nord-ouest de la presqu'île de Malaisie. La population s'élève à plus de 30.000 habitants dont 80% sont des Chinois venant de Foukian et de Canton. Les autres sont des Malais et des Indiens. Cette ville se trouve au pied de hautes montagnes. Il y a des trains qui vont à Singapore et au Siam. Penang est dans une île éloignée de 10 kilomètres de Bukit-Mertajam. Les vents de l'Océan Indien soufflent vers cette côte. Le climat n'est pas aussi chaud que celui de Singapore. La nuit est toujours assez fraîche. Partout, il y a des forêts de cocotiers et de caoutchoucs qui sont les richesses du pays.

Les chrétiens sont au nombre de 2.000. On peut trouver des chrétiens dans presque tous les bureaux du gouvernement. L'église, sous le vocable de Sainte-Anne, est en dehors de la ville, à 2 kilomètres de distance. Elle a une école paroissiale chinoise, fondée depuis cinq ans ; elle se nomme « Kim Sen School : École de l'Etoile-d'Or ».

 

Arrivée des Frères. — Comme depuis quelque temps les écoles chinoises de Malaisie sont obligées d'enseigner en mandarin, des difficultés, par suite, surgirent dans l'école. Le directeur s'en alla avec quelques professeurs, en janvier 1950. Un groupe de Frères chinois, ayant quitté Hong-Kong, sont arrivés à Singapore pour diriger les écoles de Sainte-Thérése, de Saint-Pierre-et-Saint-Paul et celle de Sam Teh, à Ipoh. En même temps on préparait un autre groupe de Frères pour Kampar, près d'Ipoh. Mais Mgr Olçomendy, évêque de Malacca, demanda avec instance, au Frère Visiteur, que les Frères prissent immédiatement fa charge de l'école de Bukit-Mertajam. Le Frère Visiteur accepta et envoya les Frères Subran et Baptiste-Thomas de Singapore.

 

Premier semestre après l'arrivée des Frères. — L'ouverture de l'école était faite lors de l'arrivée de nos premiers Frères. Les professeurs étaient en tout cinq dont quatre chrétiens ; les élèves, au nombre de 280, étaient divisés en huit classes. Professeurs et élèves ayant tous très bon esprit, accueillirent nos Frères avec enthousiasme. Comme on attendait d'autres Frères qui devaient venir sous peu en Malaisie, les deux Frères de Bukit-Mertajam travaillèrent, en attendant, avec beaucoup de difficultés, pour faire fonctionner les huit classes avec un personnel insuffisant.

Les matières des leçons sont à peu près les mêmes qu'en Chine. Le résultat des élèves est assez faible en comparaison de celui de Chine ; mais l'anglais de nos élèves est bien meilleur que celui des autres écoles chinoises. Ils peuvent le parler couramment.

 

État présent de la communauté. A la fin du mois d'avril, sept Frères étant arrivés à Singapore, trois d'entre eux furent destinés à Bukit-Mertajam. Les Frères Baptiste-Thomas et Subran passèrent l'un à Singapore, l'autre à lpoh. Les Frères Joche-Chanel, Gérasime et Paul-Auguste forment depuis le mois de juillet, la communauté de Bukit-Mertajam. Les Frères logent depuis leur arrivée, à la cure, tout près de l'église. La messe est dite ordinairement à l'école anglaise, dirigée par les « Madams of the Holy Infant Jesus », car la plupart des chrétiens habitent en ville et assez loin de l'église. Nos Frères vont assister à la sainte messe. Après quoi, ils se rendent à leur école, prendre e déjeuner et travailler toute la journée.

Après de longs pourparlers, une maison située en face de l'église et appartenant à la paroisse a été mise à la disposition des Frères, le 3 août. On a ainsi établi la communauté avec maison et jardin.

 

Pèlerinage à Sainte-Anne. – Depuis près de trente ans, beaucoup de pèlerins viennent à Bukit-Mertajam. En Malaisie et aux pays voisins, la dévotion à sainte Anne est très populaire. D'innombrables faveurs ont été obtenues, dont témoignent les ex-voto suspendus aux murs du sanctuaire. La fête de sainte Anne, patronne de la province Wellesley (Malaisie) a été célébrée avec toute la solennité possible, cette année 1950, par une grande neuvaine et d'imposantes processions.

Notre communauté de Bukit-Mertajam est la quatrième en Malaisie fondée par les Frères chinois sortis de la Chine communiste. Beaucoup de difficultés se présentent sur le chemin de leur noble fonction de Missionnaires. Mais, avec la protection de leur divine Mère et les charitables prières de leurs confrères de l'Institut, ils poursuivront, coûte que coûte, leur marche en avant, pour la gloire de Dieu et l'honneur de la Sainte Vierge.

                                                                        F. Joche-Chanel.