Frères expulsés de Chine

21/Oct/2010

Comme les journaux nous l'apprennent, les religieux européens sont systématiquement expulsés de Chine sous les prétextes les plus variés que les communistes mettent à la charge de ceux dont ils veulent se débarrasser.

Une lettre du 20 août vient de Hongkong. C'est de cette ville où l'on respire l'air libre et où je suis arrivé, en compagnie du Frère Jules-Raphaël, la veille de l'Assomption, que je vous envoie ces lignes, écrit le Frère René-Gilbert.

« Le 9 juillet, nous avons été convoqués à la police. Une seule question nous a été posée : « De quel præsidium de la Légion de Marie avez-vous fait partie ? » Sur notre réponse, on nous a dicté le décret d'expulsion dans les huit jours. Cependant on nous a dit de faire le nécessaire pour obtenir notre visa de sortie, ce que nous avons fait d'accord avec le Frère Provincial.

« Nos noms n'ayant paru dans le journal que le 3 août, il n'y avait qu'à attendre jusqu'au 6. Ce jour-là, nous sommes retournés à la police pour retirer nos permis de sortie. Le Frère Jules-Raphaël n'eut aucune difficulté pour obtenir le sien vu que le collège Saint François-Xavier n'existait plus. Pour moi, ce fut plus dur à cause d'un Polonais, logeant à la conciergerie, que mon prédécesseur avait admis et dont je n'ai jamais pu me débarrasser. Cet homme réclame un salaire de 7 ans et fait marcher la police… Ce n'est qu'après la déclaration du Frère Provincial se portant responsable et quatre heures d'attente que le permis de sortie dans les huit jours m'a été donné.

« Heureusement nous avons pu retenir des places et faire les autres démarches compliquées, à temps pour prendre le train du 11 août. Ce n'est pas sans un serrement de cœur que j'ai dit au revoir à ce cher collège Jeanne-d'Arc, le dernier retranchement des Frères de Shanghai, et aux confrères restants… Le trajet de Shanghai à Hongkong est long. C'est le 14, au soir, que nous sommes arrivés à 33, Kadoorie Av. où les Frères clôturaient leur retraite.

« C'est de tout cœur que nous avons chanté le Te Deum. Cependant la pensée de ceux qui restent derrière le rideau de fer a bien tempéré notre joie. Le Frère Provincial aura bien des difficultés surtout à cause de ce bonhomme. Il va y avoir un procès pour régler cette affaire et quoique nous ayons bon espoir, il faudra le secours de beaucoup de prières… Il y a aussi la question des taxes foncières qu'il, nous est impossible de régler… »

Ainsi que l'insinue l'auteur de la lettre, c'est la prière qu'il nous faut adresser fervente et confiante au bon Dieu et à la très Sainte Vierge afin que des grâces spéciales de protection soient accordées à nos Frères qui se trouvent dans le secteur régi tyranniquement par les persécuteurs de l'Église catholique.

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