Aux changements survenus dans les gouvernements, tantôt nous perdons, tantôt nous gagnons. Qu'en sera-t-il en Grèce? C'est difficile à dire.

Le Noviciat et Scolasticat d'Héraclée, après avoir longtemps joui d'une totale indifférence de la part des pouvoirs publics, a été, tout par un beau jour, l'objet d'un classement parmi les Ecoles non munies d'autorisation.

Menace de fermeture, cas porté au Conseil d'État. Le 10 décembre dernier, la thèse du gouvernement s'affirme d'avoir un droit de contrôle sur toutes les minorités religieuses, quelles que soient les conventions internationales qui les régissent, mais renvoi à huitaine des conclusions.

« La police locale, écrit-on, nous a notifié un troisième ordre de fermeture. Nous avons continué bien tranquillement notre vie de prière et de travail et nous voilà à Noël. »

Une demande d'ouverture de Noviciat a été déposée par Mgr l'archevêque d'Athènes. Le gouvernement répondra-t-il à cette avance par un acte de bienveillance? L'avenir le dira.

Personne ne s'occupe de nous. Les travaux du nouveau Carmel ont repris. L'arrivée du roi nous a-t-elle valu des temps nouveaux? Espérons-le. »

En tout cas, la Province de Constantinople, sous le coup d'événements ennuyeux sans cesse renaissants semble s'accrocher à la vie. La voilà munie, un peu par la force des choses, de quatre petits juvénats, un pour les Grecs, un pour les Serbes, un pour les Hongrois et un pour les Français, sans compter qu'elle vient d'envoyer, en trois ou quatre ans, un renfort de huit missionnaires en Chine.

Ajoutons que, par surcroît, le Saint Siège lui a confié le petit séminaire, on pourrait presque dire le juvénat de l'Église de Grèce. Enfin, au total, elle vient de dépasser le nombre de deux mille élèves dans ses Ecoles, chiffre qu'elle n'avait atteint que rarement, il y a déjà du temps, dans les années de prospérité.

Décidément, les œuvres du bon Dieu ont la vie dure!