Historique des origines de lInstitut (Suite)

Frère Louis-Laurent

09/Apr/2010

IV – LE BIENHEUREUX PÈRE CHAMPAGNAT M. COURVEILLE ET M. BOCHARD

La première partie de cet article parue dans l'avant-dernier numéro du Bulletin nous avait montré comment et à la suite de quelles circonstances la Société de Marie se trouvait morcelée au début de 1834 : d'une part le groupe de Belley sous la conduite du V. I'. Colin, d'autre part le groupe de Lyon sous celle de M. Courveille. Ces deux groupes étaient loin d'avoir la même importance. Si celui de Belley n'était encore pratiquement établi qu'à Cerdon, par contre celui de Lyon comptait déjà au moins sept écoles tenues par les disciples du Bienheureux Champagnat et deux autres entre les mains des Sœurs Maristes. Nous nous bornerons ici à l'étude sommaire do ce dernier.

 

III. — La Société de Marie de Lyon s'organise.

a) A la recherche d'un nouveau nid.

L'arrivée de Mgr Gaston de Pins comme administrateur apostolique du diocèse de Lyon allait enfin permettre de travailler ouvertement et avec plus de liberté à l'établissement de la Société de Marie. De toute évidence, la pauvre petite maison de Lavalla ne répondait plus aux besoins ; il fallait trouver autre chose. Or, les sentiments monastiques des grandes époques chrétiennes se réveillaient dans les âmes, et de partout, on commençait à négocier le rachat et la remise en service des anciennes abbayes. Justement, à peu de distance du berceau de l'Institut. M. l'abbé Rouchon, curé de Valbenoîte, avait acquis le 12 juin 1817, l'une des plus anciennes abbayes cisterciennes, fondée en 11811. Il y avait logé des Sœurs de Saint-Joseph et sept Frères. Après des démêlés avec le R. P. Coindre, fondateur des Frères du Sacré-Cœur2, et l'échec de son entreprise au lendemain de la fusion manquée en 1822 avec les Petits Frères de Marie3, M. Rouchon offrit les appartements vacants aux disciples du Bienheureux Champagnat. En effet, nous lisons dans le Registre du Conseil Archiépiscopal de Lyon, à la date du 17 mars 1824, la note suivante qui constitue en même temps la première reconnaissance de notre nom de Petits Frères par l'Église4 :

« M. Rouchon, curé de Valbenoite, propose de réunit dans un local où il a déjà des sœurs, mais dans une partie entièrement séparée, l'œuvre des frères de M. Champagnat ; il a déjà quelques sujets réunis. Monseigneur approuverait l'Institut, on y donnerait une nourriture plus convenable à la peine des frères ; on a objecté l'inconvénient du logement identique pour les frères et les sœurs ; le nom de Petits Frères a paru propre à cet Institut. Sur le tout il sera pris de plus amples renseignements. »

Probablement, les « plus amples renseignements » ne furent pas favorables, car ce n'est qu'en 1827 que les Maristes s'installeront dans les dépendances de l'antique demeure cistercienne. Il fallut donc se résoudre à construire ; mais où ?

Après avoir exploré la région en compagnie de deux Frères, le choix du Fondateur se fixa sur le vallon des Gauds. Trois vieux bâtiments s'y élevaient alors au milieu des bois et au bord du Gier : un moulin à foulon pour le drap, une forge et une simple habitation. Le Bienheureux avisa l'Archevêché qu'il avait l'intention d'acheter cette dernière, et le 13 avril, le Conseil de Mgr Gaston de Pins résuma ainsi la délibération5 :

« M. Champagnat, vicaire de Lavalla, fait part d'un projet d'acquisition d'un local pour son établissement de Frères ; on le laissera, pour cela, à lui-même. »

 

b) Histoire ou légende ?

Le lecteur attend certainement ici une digression sur l'épisode de la statue miraculeuse. Signalons tout d'abord que les documents qui en parlent explicitement sont tardifs : le premier est de 1899, soit cinquante-neuf années après la mort du Bienheureux et soixante-quinze années après l'événement ! C'est un article de l'Écho de Fourvière, du 18 novembre, relatif à une session de la commission chargée de la cause de Béatification de M. Champagnat6 :

« M. Louât, bon vieillard de 83 ans, a montré au postulateur de la cause les rochers au milieu desquels le Vénérable Champagnat aurait, dit-on, trouvé une statue de la Vierge. Cette statue, emportée à La Valla, serait revenue d'elle-même à l'Hermitage, indiquant ainsi, par ce prodige, l'emplacement de la première Maison-Mère de l'Institut. »

Le témoignage est prudent et discret. Le Tribunal diocésain de Lyon procéda à une enquête, résumée dans l'Informatio Super Dubio, en date du 18 juin 19047 :

« Et nous pensons qu'il vaut la peine de rapporter ce fait merveilleux que des témoins racontent s'être passé au moment de la construction de cette maison (= l'Hermitage), et qui montre clairement que cette institution de la pieuse Société s'est assurément répandue par la volonté de Dieu. Comme Marcellin parcourait le vallon de l'Hermitage afin de choisir le site au milieu duquel il pourrait élever une maison neuve, il trouva au fond d'une anfractuosité de rocher une petite statue de la Vierge Mère de Dieu ; l'ayant enlevée lui-même, il l'emporta à Lavalla et la posa sur le manteau de la cheminée, dans sa chambre à coucher. Le lendemain matin, le Serviteur de Dieu vit que la statue avait quitté le lieu où elle avait été placée, et peu de jours après, l'ayant revue au même endroit où il l'avait d'abord découverte, il la reprit à son grand étonnement. Marcellin comprit que par cet événement Dieu voulait lui indiquer le lieu de construction de la nouvelle maison. »

Par une note du Bulletin de l'Institut, en 19128, nous apprenons que c'est le bon Frère Tibère, âgé alors de 75 ans, qui le premier eut connaissance de ce fait en rencontrant le brave Louât sur le chemin qui de l'Hermitage donne accès à la route de Lavalla.

« Je sais des choses merveilleuses sur les commencements de votre couvent, dit l'octogénaire à son interlocuteur. Quand j'étais jeune, tout le monde en parlait dans le pays.

« M. l'abbé Champagnat, en recherche de l'endroit où il pourrait placer la maison principale de son Institut, examinait avec attention la place où se trouve aujourd'hui l'Hermitage. Tout à coup il aperçoit à un endroit assez élevé, dans une anfractuosité du rocher, une petite statue de la Sainte Vierge. Comme cet endroit était de difficile accès, il va trouver un forgeron fabricant de pelles, qui avait son atelier de l'autre côté du Gier, et le prie de lui aider à atteindre la statue. Le bon artisan acquiesce volontiers à la demande ; la statue est retirée de sa niche rustique et M. Champagnat l'emporte à Lavalla.

« Or quelques jours après, repassant par là, quel ne fut pas son étonnement de revoir la statue à la place où il l'avait d'abord trouvée. Après une minutieuse enquête, M. l'abbé Champagnat acquit la conviction que personne n'avait rapporté la statue. Il en conclut qu'elle y était revenue d'elle-même pour lui indiquer que c'était bien là qu'il fallait construire la maison projetée. »

La note ajoute qu'une vénérable religieuse, la révérende Mère Saint-Marcel, Supérieure Générale des Sœurs de la Sainte-Famille, confirma dans la suite le récit de Louât, en témoignant un très grand étonnement de ce que ce fait, qu'elle considérait elle-même comme miraculeux, ne fût pas universellement connu parmi les Petits Frères de Marie. Dans la région voisine de l’Hermitage, disait-elle, tout le monde en parlait comme d'un fait bien avéré.

Relevons en passant l'intéressante addition faite au récit, après 1904 : la présence d'un témoin, celle du forgeron. En effet, comment le public aurait-il pu connaître cette merveille, puisque le Bienheureux « évita d'en parler à ses Frères, ne voulant pas laisser s'établir un pèlerinage9 ? »

Enfin, en 1925, dans la Monographie de Notre-Dame de l'Hermitage, nous trouvons, comme il fallait s'y attendre, le dialogue entre le P. Champagnat et le charron fabricant de pelles. Nous ne citons que le passage remanié :

..Soudain, le P. Champagnat découvre, au milieu des rochers, parmi les broussailles qui la dissimulent, une statue de la Sainte Vierge, qu'il ne peut d'abord saisir. Intrigué et ravi tout à la fois, il court chez le charron, dont la modeste habitation s'élevait, ainsi «pie plusieurs autres, sur les bords du Gier :

« Prêtez-moi une échelle, lui dit-il, j'ai trouvé un trésor.

— Nous partagerons, dit alors le charron, à qui la découverte du bon Père fait ouvrir de grands yeux.

— Oh ! non, dit l'abbé, ce trésor ne peut se partager.

M. Champagnat prend la statue, la montre à l'honnête voisin et remonte à Lavalla chargé de son précieux fardeau… »

Pour être complet, ajoutons que dans le magistral discours de s. s. Benoît XV, le II juillet 1920, jour de la proclamation de l'héroïcité des vertus de notre Fondateur, le Pape fait allusion à la statue de l'Hermitage de la manière suivante :

La Très Sainte Vierge, par une de ses effigies qui apparut, disparut et fut enfin retrouvée, ne fut sans doute pas étrangère à la multiplication des premières maisons des Petits Frères de Marie et à la bonne direction qu'y recevaient les enfants auxquels elles donnaient asile10. »

Mais nous possédons à ce sujet un témoignage de poids, celui du Bienheureux lui-même :

Quelqu'un lui dit un jour : « Mon Père, plusieurs personnes répandent le bruit qu'il y a eu des choses merveilleuses dans les commencements de l'institut. Ce bruit, répliqua le Père a plus de fondement que vous ne croyez peut-être ; car, quel miracle n'est-ce pas, par exemple, que Dieu se soit servi de pareils hommes pour commencer cette œuvre ! C'est là, à mes yeux, un prodige qui prouve clairement que cette communauté est son ouvrage11. »

Pour terminer cette trop longue digression, rappelons qu'à une quinzaine de kilomètres de Notre-Dame de l’Hermitage se trouve le pèlerinage de Notre-Dame-de-Valfleury, remontant à la fin du VIII° siècle et dont voici l'histoire. Aux environs de Noël, des bergers, conduisant leurs troupeaux à la fontaine, aperçurent un genêt fleuri au milieu de la neige. Étonnés d'un pareil prodige, ils s'approchèrent du genêt, et que virent-ils ? La statue de Marie, tenant l'Enfant Jésus dans ses bras. On court en informer M. le Curé qui va la chercher processionnellement et la porte dans l'église de la paroisse. Mais ô surprise ! Le lendemain, la statue miraculeuse n'était plus à sa place. Les anges, par les ordres de Marie sans doute, l'avaient reportée dans son genêt fleuri. C'est là qu'elle fut retrouvée parce que c'était là qu'elle voulait habiter12.

Mais quittons le domaine poétique de la légende et revenons à l'histoire.

 

c) L'intermède de Jean-Baptiste Seyve.

En ce printemps de 1824, Lavalla était le centre d'une intense activité créatrice. Mgr de Pins avait exprimé le désir de causer avec le Bienheureux P. Champagnat au sujet de la Société de Marie qui allait enfin pouvoir se constituer dans le diocèse de Lyon. Le pieux Fondateur obtempéra aussitôt, malgré l'afflux de travail qu’amenaient inévitablement la Semaine Sainte et l'indisposition du curé de la paroisse13. Comme il prévoyait une absence de plusieurs jours, il s'était fait suppléer dans son ministère par l'abbé Jean-Baptiste Seyve, retiré de la cure d'Arthun (Loire) depuis le 20 octobre 182314.

Ce n'était pas un inconnu. Né à Saint-Genest-Malifaux le 22 novembre 178915, la même année que le P. Champagnat. il fut également ordonné avec lui, le lundi 22 juillet 181616.

Avec Courveille, Colin, Champagnat, Déclas, Terraillon, Maynand, Jacob, Pousset, Verrier, Motton, Charles et Gilibert17, il avait fait partie du célèbre groupe de 1810 qui s'était engagé à fonder la Société de Marie.

Il connaissait bien la conduite de M. Rebod, curé de Lavalla, car du 30 janvier 1818 au 16 août 1820, il vécut, en qualité de vicaire, dans le voisinage immédiat du Bienheureux, à Tarentaise. S'il le quitta, ce fut pour se trouver dans celui de M. Cour-veille. En effet, du 16 août 1820 au 15 septembre 1821, Jean-Baptiste Seyve exerça ses fonctions à Feurs, conjointement avec un autre aspirant Mariste, Thomas Jacob18.

Comme tous ceux qui étaient restés fidèles à leur engagement de 1816, il souhaitait ardemment la réalisation de l'œuvre projetée. Et pendant que le Bienheureux Champagnat traitait sagement la question à Lyon, Seyve essayait de pulvériser un des obstacles du Fondateur : l'opposition du curé de Lavalla. Sans difficulté, il provoqua de la part des paroissiens une pétition réclamant le remplacement de M. Rebod par Seyve lui-même.

Grande fut la peine du P. Champagnat de trouver, à son retour, la paroisse en effervescence : il tança à la fois les paroissiens et son malheureux condisciple19. Les choses allèrent si loin que, le 5 mai 1824, l'archevêché expédia Seyve dans le canton de Bourg-Argental :

« M. Seyve, ancien desservant d'Arthun, actuellement résidant à Lavalla (Saint Chamond), est nommé desservant de Burdigne20.

Et le 19 mai, le Conseil Archiépiscopal enregistrait non sans un soupir de soulagement, l'exécution de son ordre :

« M. Seyve nommé à Burdigne s'y est enfin rendu21. »

Cinq jours après, M. Rebod était révoqué à son tour et mis a la retraite :

«24 Mai 1824 : Les plaintes contre M. Rebod, desservant de Lavalla se renouvelant sans cesse,

1° M. Bedoin, vicaire de Sainte-Marie de Saint-Etienne, est nommé desservant de Lavalla ;

2° M. Rebod sera prévenu de cette mesure dans les termes les plus obligeants ; il sera même averti qu'on le verra sans peine prolonger son séjour à Lavalla22. »

En fait, le 28 mai, M. Rebod apposait sa dernière signature sur les registres paroissiaux, et à partir du 6 juin, nous ne lisons plus que celle de son successeur23.

 

d) M. Courveille, supérieur général de la Société de Marie.

La conduite brouillonne de Seyve venait de priver le Fondateur d'un collaborateur devenu nécessaire. Aussi avant de commencer les travaux de construction de l'Hermitage, le Bienheureux Champagnat, sur les conseils de M. Gardette, supérieur du Grand Séminaire de Lyon, fit des démarches en vue d'obtenir l'aide de Jean-Claude Courveille24. L'Archevêché acquiesça :

« 12 Mai 1824. Attendu qu'Epercieux est peu considérable et à la portée des églises voisines, M. Courveille qui en est desservant, est autorisé à aller aider M. Champagnat dans son installation des Frères des écoles25. »

Ici se pose d'une façon inéluctable le problème des titres de M. Courveille. Nous avons déjà montré dans nos précédents articles que c'était ce dernier qui avait le premier lancé à Lyon l'idée de la Société de Marie, célébré la messe et distribué la communion à ses confrères au cours du célèbre pèlerinage de Fourvière26. Vers 1819, il avait pris l'habitude d'ajouter à sa signature les sigles S. P. G. qu'il faut probablement lire Superior Patrum Generalis (Supérieur Général des Pères). Les lettres envoyées à Rome en 1819 et en 1822 portent sa signature en premier lieu et le Bref du Pape Pie VII donné le 9 mars 1822 avait comme en-tête : Dilecto Filio cognominato Courveille (A mon cher Fils dénommé Courveille)27.

On peut en conclure que M. Courveille initiateur du projet de la Société de Marie en 1815-1816, se considérait en cette qualité, abstraction faite de toute reconnaissance canonique, comme son Supérieur Général. En conséquence, « comme la Société des Pères Maristes et celle des Frères, dans la pensée de tous, se confondaient alors en un seul et même projet, et comme on croyait que ce ne devait être qu'une seule œuvre sous un chef unique, « le Père Champagnat, qui ignorait alors les desseins de Dieu sur la société des prêtres, et qui avait une haute idée de M. Courveille en même temps qu'une très basse opinion de lui-même, le laissa sans la moindre difficulté prendre la qualité de supérieur et le fit regarder comme tel par tous les Frères28. » Nous savions que déjà en mai 1822, d'après le rapport de l'Inspecteur Guillard, à Feurs, M. Courveille était considéré « comme le seul supérieur général des soi-disant Frères de Lavalla29 ».

Dès lors, rien de plus normal que le Bienheureux Champagnat l'ait fait venir à Lavalla, surtout quand on sait qu'ils possédaient déjà en copropriété le berceau de l'Institut.

 

e) M. Courveille, copropriétaire de Lavalla et de l'Hermitage.

En effet, les preuves sont là : la petite maison de Lavalla fut achetée le 1er octobre 1817 par « Messieurs Marcellin Champagnat et Jean-Claude Courveille, vicaires, le premier à Lavalla, et le second à Rive-de-Gier. » La vente était convenue moyennant le prix et somme de mille francs payée en espèces métalliques du cours par Messieurs Champagnat et Courveille, et par moitié entr'eux, attendu qu'ils acquièrent dans cette proportion30 ».

Cependant une difficulté subsiste : comment se fait-il qu'il existe un second acte de vente de la même propriété, dont la somme à payer est maintenant de 1.600 francs au lieu de 1.000 Fr., consentie au profit du seul M. Champagnat, et postérieure de six mois à la première vente, puisque cette dernière est du 26 avril 181831 ? Voilà un problème bien mystérieux ; peut-être un simple artifice de procédure ! Quoi qu'il en soit, c'est le premier acte qui sera déposé dans la suite chez le notaire, comme le fait connaître l'emprotocolement du 14 avril 1825 :

« Comparaissent… Marcelin Champagnat et Jean-Claude Courveille… demeurant tous deux au Bourg et Commune de Lavalla, lesquels ont déposé entre les mains de Me Finaz, son confrère présent (= Me Terrasson), pour être emprotocolé et tenir lieu de minute, un acte de vente consenti à leur profit sous signature privée, le premier octobre 1817 (28). »

Le lendemain de la délibération du Conseil de l'Archevêché de Lyon autorisant M. Courveille à venir auprès du P. Champagnat, le 13 mai 1824, le desservant d'Epercieux se rencontrait avec le vicaire de Lavalla à Saint-Chamond pour acheter l'emplacement de Notre-Dame-de-l'Hermitage, soit 206 ares de bois, broussailles, rochers et prés. La vente était « convenue moyennant le prix et somme de 5.000 francs laquelle somme Messieurs Champagnat et Courveille promettent et s'engagent solidairement de payer et rendre en espèces métalliques du cours au-dit sieur Pierre-Marie Monteiller, vendeur, dans une année à compter de ce jour, avec intérêt à 5 % l'an sans retenue (29). »

Le domaine s'arrondit le 3 juillet suivant par 16,20 ares de rochers et 40,80 ares de bois, « moyennant le prix et somme de cinq cents francs, laquelle somme a présentement réellement été payée comptant et en espèces métalliques du cours, par Monsieur Champagnat, l'un des acquéreurs, à Monsieur Thiollière-Laroche, vendeur… Déclarant Monsieur Marcelin Champagnat que le prix présentement payé provient pour moitié de ses propres deniers et pour l'autre moitié des deniers que lui a remis pour cet effet, Monsieur Claude Courveille (29). »

Toujours la même année, le 4 octobre, un certain « Claude-Marie Thoully… vend… à Messieurs Marcelin Champagnat et Claude Courveille, le premier, vicaire de la paroisse de Lavalla, y demeurant, et le second, prêtre volontaire, résidant au-dit lieu de Lavalla, tous deux ici présens, acceptons et acquérans par moitié… une parcelle de bois-taillis… de 10 ares… moyennant le prix et somme de cent frans, laquelle somme Messieurs Champagnat et Courveille ont présentement, et réellement payée comptant en pièces métalliques du cours32. »

Ces documents sont suffisamment clairs par eux-mêmes, et se passent de tout commentaire.

 

f) Où l'on retrouve les anciens Pères de la Croix de Jésus.

Un des premiers actes de Mgr de Pins en prenant possession de l'administration du diocèse de Lyon, avait été de supprimer le double vœu d'obéissance que les Pères de la Croix de Jésus avaient fait à leur Supérieur et au Cardinal Fesch33. L'Archevêché se trouvait ainsi en présence des débris d'une congrégation déjà établie et des éléments d'une autre encore à établir. Une fois de plus, l'idée qu'avait secrètement caressée M. Bochard à leur naissance en 1816 et poursuivie dans la suite par la violence, se présentait à l'esprit de son successeur, M. Barou, vicaire général de Mgr de Pins. C'est une lettre du V. P. Colin, du 10 mai 1824, rendant compte à Mgr Dévie, évêque de Belley, d'un voyage à Lyon tendant à obtenir que la Société de Marie commençât de préférence dans l'Ain, qui nous renseigne sur ce projet de fusion34 :

« Après M. Recorbet, j'ai vu M. Barou avec lequel j'ai eu une longue conférence, et qui est tout pour l'Œuvre. Mais voilà quel était son plan : il aurait voulu que la Société commençât à Lyon, et réunir les missionnaires des Chartreux aux Maristes et des deux corps n'en faire qu'un. Là-dessus M. Barou a paru demander le secret, mais je pense, Monseigneur, devoir tout dire à Votre Grandeur pour la mettre au courant.

« J'ai répondu à M. Barou que je ne voyais rien qui pût empêcher par la suite cette réunion ; mais, que pour le moment, elle paraissait bien difficile ; qu'avant tout, il fallait commencer la Société de Marie et qu'ensuite MM. des Chartreux examineraient si elle leur convient… M. Barou me dit alors que rien n'empêchait qu'on ne put établir deux maisons à la fois, l'une à Belley et Vautre à Lyon : qu'il ne s'agirait que de nommer un Supérieur Général et que ce Supérieur pourrait être au choix des deux Évêques de Belley et de Lyon. J'ai répondu que nous serions très flattés que le Premier Supérieur Général nous fût donné par Nosseigneurs les Évêques de Belley et de Lyon, mais qu'auparavant il fallait que la Société fût commencée, et que nous ne pouvions penser à deux établissement à la fois, parce qu'il serait trop difficile que les deux maisons pussent prendre si promptement le même esprit… »

La dernière partie de cette lettre nous montre clairement que, pour des raisons encore obscures, le V. P. Colin, contrairement au Bienheureux Champagnat, ne reconnaissait plus à cette époque M. Courveille comme le chef de la Société de Marie35 (32) et qu'il était tout disposé à accepter un « premier » Supérieur Général nommé d'office par les Ordinaires de Belley et de Lyon. Ce premier Supérieur Général, dans la pensée de Jean-Claude Colin, n'aurait été que M. Cholleton, alors vicaire général de Mgr de Pins :

« Pour M. Cholleton, j'ai eu l'honneur de le voir plusieurs fois. Je n'ai parlé de lui ni à M. Recorbet, ni à M. Barou ; mais il m'a permis de parler de lui ouvertement à Votre Grandeur (= Mgr Dévie). Il se trouve dans une position où il ne peut presque pour le moment rien faire pour l'œuvre, ni même manifester ses sentiments et ses désirs. En voici la raison : nous lui avons parlé ouvertement pour la place de Supérieur de la Société ; voilà maintenant la cause de sa -réserve… Nous savons qu'il est très attaché à Votre Grandeur, et qu'il ne demande qu'à faire la volonté de Dieu. C'est pourquoi nous osons vous prier de beaucoup l'encourager et de solliciter de le gagner. Nous espérons qu'il se rendra à vos instances… (31) »

Mais à Lyon, on avait conservé le souvenir du R. P. André Coindre qui avait quitté la Société de la Croix-de-Jésus pour fonder celle du Sacré-Cœur. C'est à lui que Mgr de Pins pensa pour organiser la nouvelle « Société de prêtres qui, grâce à de fortes études, seraient à même de conserver intact le dépôt des sciences ecclésiastiques et qui ramèneraient à la foi une multitude d'esprits égarés ». Son Excellence lui écrivit « en juin 1824 pour lui faire part de son projet, lui demander son avis et lui annoncer en même temps qu'il comptait sur lui pour le seconder dans son entreprise. Le P. Coindre accueillit cette proposition avec joie… Il répondit au désir de Mgr de Pins. Dans une fort longue lettre, il lui exposait un plan d'organisation pour la nouvelle Société ; il soumettait aussi à son examen un projet de statuts qu'il avait élaborés, ajoutant qu'il se mettrait à sa disposition à partir du jour où il serait libre des engagements qu'il avait contractés envers le diocèse du Puy36 ».

Mais toutes ces tractations échouèrent : ce ne fut ni M. Cholleton ni le R. P. André Coindre qui devint « premier supérieur général » ; il n'y eut même pas de supérieur commun à Belley et à Lyon. Un prospectus des Petits Frères de Marie, portant le permis d'imprimer accordé par M. Cholleton lui-même, à la date du 19 juillet 1824, se termine par ces mots37 :

« Les personnes qui désireraient de plus amples renseignements sur l'Institut, pourront s'adresser :

«A M. l'abbé Courveille, P. S. G. L., et à M. Champagnat. P. D. R. T., résidant provisoirement à La Valla, canton de Saint-Chamond (Loire).

Si l'on interprète les sigles P. S. G. L. par Patrum Superior Generalis Lugdunensium (= Supérieur Général des Pères de Lyon), il est évident que l'Archevêché s'est résigné à renoncer provisoirement à sa politique de fusion et à accepter M. Courveille en tant que Supérieur Général du groupe lyonnais.

Pendant donc que le Bienheureux Champagnat se dévouait à la construction de Notre-Dame de l'Hermitage, ne rejoignant Lavalla que le samedi soir « pour confesser et pour dire la sainte messe le dimanche38 », M. Courveille se multipliait dans ses fonctions de Supérieur ; la fondation de l'école de Charlieu nous le montre à l'action.

 

g) Fondation de Charlieu (nov. 1824).

Le 28 octobre, à la suite d'une demande de Frères faite à l'Archevêché chargé depuis l'ordonnance du 9 avril 1824 de l'enseignement primaire, M. Cholleton, V. G., répondait à M. Du-coing, maire de Charlieu39 :

« On m'écrit de Lavalla que les trois frères que nous avons demandés pour les petites Écoles de Charlieu, pourront partir la semaine prochaine. Si vous désirez les placer dans la maison du Séminaire, vous n'aurez qu'à vous entendre avec M. Crétin ; nous ferons partir les frères d'icy dès que nous aurons reçu votre réponse. »

M. Ducoing, en s'adressant un mois après à son Conseil Municipal, va nous raconter lui-même l'histoire de cette fondation :

« Je fis réponse de suite, où je disais à M. Cholleton qu'ayant communiqué sa lettre à M. Crétin, ce dernier me répondit qu'il n'avait reçu aucune instruction à ce sujet ; que le Conseil. Municipal avait demandé pour l'école primaire tenue par le sieur Grizard40, pendant l'exercice de 1824, une somme de 300 francs qui avait été allouée, et qu'il avait voté pour 1825 une somme de quatre-cents francs pour le même objet, et que j'espérais qu'elle serait également allouée, et que c'était tout ce que le Conseil Municipal avait fait pour l'école primaire.

« Ma réponse n'était pas encore parvenue à son adresse lorsque les premiers jours de novembre les trois frères arrivèrent avec M. Courveille, fondateur de cette Congrégation41, et se présentant chez moi pour me demander si tout était prêt pour les recevoir. Je lui témoignais ma surprise de leur arrivée et leur communiquai ma correspondance avec Monsieur Cholleton.

« M. l'abbé Courveille me dit qu'il ne pouvait laisser ses petits frères avec une si faible rétribution de la ville, qu'il était fâcheux qu'il eût fait ce voyage dispendieux, qu'il allait s'en retourner avec ses frères, et que si par la suite la ville les lui demandait, il ne lui serait peut-être pas possible de les accorder. Il me remit un prospectus de leur établissement dans les communes…

« J'observay à M. Courveille que nous n'avions pas de logement pour placer les frères instituteurs, et que même il n'y avait pas de probabilité que l'on en put trouver un dans la ville, mais que le séminaire de Lyon possédait des bâtiments et jardins qui conviendraient parfaitement et qu’il n'aurait qu'à s'entendre avec Messieurs les Vicaires Généraux pour cet objet, que quant à la rétribution que la ville pourrait retirer des parents aisés, cela entraînerait des difficultés et des embarras, que je présumais convenable que le frère Directeur de cette, école se chargeât de la perception de cette rétribution et qu'il demandât le traitement annuel pour la tenue de l'école, et le prévenant qu'il y serait admis gratuitement de vingt-cinq à trente enfants indigens, et combien il demandait pour l'établissement de ses frères, pour l'achat du mobilier en une somme une fois payée.

« Il me répondait qu'en adoptant ce mode, il demanderait six cents francs par an, pour la tenue de l'école, payable par trimestre, et d'avance, et pour l'achat du mobilier et frais de l'établissement, une somme de mille francs une fois payée, sous la clause et la condition que si l'établissement dure plus de trois années, le mobilier leur appartient en propre, après les trois années dévolues ; mais que si cet établissement ne continue pas pendant trois ans, le mobilier appartiendra alors à sa cessation à la Commune qui le reprend dans l'état où il se trouvera alors.

« J'observay à M. Courveille que je ne pouvais donner aucune réponse positive à ce sujet, que j'allais solliciter l'autorisation de vous réunir pour vous soumettre ces observations et vous engager de délibérer et émettre votre vœu à cet égard.

« Du depuis, ayant eu occasion d'en parler à plusieurs d'entre vous qui avez approuvé ce projet d'établissement, et Messieurs le curé, les vicaires de cette ville toujours zélés pour le bien ; on emprunta la somme de mille francs pour faciliter leur établissement, de sorte que l'école est ouverte, près de cent enfans y sont admis ; à la grande satisfaction de leurs parens et à l'édification publique.

« Ainsi je vous propose d'examiner le bien que cet établissement peut faire dans ce pays, et d'émettre votre vœu sur les propositions que m'a fait M. Courveille.

«Du depuis le départ de ce dernier, il m'a fait dire par M. l'abbé Crétin que son projet était de prendre des arrangements avec Mgr l'Archevêque administrateur de ce diocèse pour avoir à sa disposition tous les vastes bâtiments que le séminaire possède dans cette commune pour y établir outre l'école primaire, un noviciat pour les petits frères de Marie, et une réunion de pères missionnaires destinés à aider dans l'exercice du ministère évangélique les divers curés ou desservans qu'ils ( = qui) les désireraient.

« Ce projet parait tellement avantageux qu'un curé d'un canton voisin a déjà offert pour la formation de cet établissement cent pieds d'arbres sapins pour les constructions ou réparations nécessaires. Mais pour la réussite de ce projet, M. Courveille demande une somme annuelle de quatre cents francs pendant quelques années ; vous voudrez bien aussi prendre cette proposition en considération.

« Je vais encore vous entretenir d'un projet relatif au même but ; monsieur le préfet, en conséquence de votre délibération du 12 avril dernier, a alloué la somme de trois cents francs au sieur Grizard, instituteur primaire pour l'exercice de 1824. Le sieur Grizard a fermé son école et a disparu à la fin de juin ou les premiers jours de juillet. Il ne lui reviendrait que la moitié du traitement alloué ; mais le sieur Grizard en s'en allant s'est emparé et a vendu son mobilier, dont une grande partie avait été fournie pur le moyen d'une quête faite dans le pays ; or les habitons de Charlieu qui ont donné dans cette quête ne l'ont point donné à Grizard, mais bien à rétablissement et à l'école. Il s'est donc approprié ce qui ne lui appartenait pas.

D'après cela, je vous propose de demander l'autorisation pour que par une juste compensation, l'on retienne les cent cinquante francs dus au sieur Grizard, et, qu'on les alloue avec les cent cinquante francs, formant l'allocation entière des trois cents francs pour le sieur Grizard, au frère Louis Audras, directeur, établi à Charlieu depuis le commencement de ce mois pour faciliter cet établissement qui se présente d'une manière si favorable et si avantageuse pour la ville. »

Sur quoi les conseillers municipaux, au cours de la séance du 26 novembre, délibérèrent et acceptèrent toutes les propositions de M. le Maire. Parmi les conclusions longuement motivées dans un important préambule, relevons le vœu que :

« 1° L'école primaire pour les garçons de Charlieu soit donnée aux Petits Frères de Sainte-Marie de l'Hermitage, sous la direction de celui qui sera nommé par M. l'abbé Courveille, fondateur de cette Congrégation.

« 2° Seront admis gratuitement dans la dite école vingt-cinq ou 1 rente enfans pris dans la classe indigente…

…………………………………..

« 6° Dans le cas où M. Courveille établirait dans les bâtimens .du séminaire de Lyon situés à Charlieu un noviciat de Petits Frères de Sainte-Marie, ainsi qu'un établissement de Pères missionnaires, la ville payera pendant quatre années, une somme annuelle de quatre cents francs…

« 7° Enfin… que la somme de trois cents francs allouée au sieur Grizard instituteur primaire en 182i… soit payée au premier janvier prochain, au frère Louis Audras, directeur actuel de l'école pour faciliter son établissement42… »

Ainsi, à l'instigation de M. Courveille, Charlieu allait devenir un second centre mariste lyonnais avec une école primaire et un noviciat de Petits Frères de Marie, complétés par une résidence de Pères Maristes, tandis que dans le vallon des Gauds s'élevait, grâce à l'activité du Bienheureux Champagnat, Notre-Dame-de-l'Hermitage.

 

h) Les Sœurs Maristes.

Mais de leur côté, les Sœurs Maristes ne restaient pas inactives. Trois semaines après l'arrivée de M. Courveille à Lavalla, celles qui se trouvaient à Rive-de-Gier sollicitèrent l'approbation diocésaine43. »

« 28 juillet 1824 : Les Sœurs de Marie à Rive-de-Gier demandent à Monseigneur l'approbation de leur règlement ; elles sont autorisées à le suivre provisoirement en attendant qu'il soit définitivement autorisé. »

Nous avons vu dans le précédent article44 que cette communauté s'était constituée par la dislocation de la réunion des Filles Pieuses de M. Lancelot. Bientôt, quelques-unes de celles qui étaient restées dans le groupe de M. le Curé tournèrent leurs yeux vers celles du groupe de l'ancien vicaire et demandèrent à s'y agréger. M. Lancelot et leur Supérieure s'y opposant, elles en appelèrent à l'arbitrage archiépiscopal ; on essaya de ménager la chèvre et le chou45 :

« 19 janvier 1825 : Deux sœurs d'une communauté de Rive-de-Gier, obstinées à vouloir s'agréger aux Sœurs de Marie contre l'avis de M. Lancelot leur directeur et de leur Supérieure, demandent l'autorisation à ce nécessaire : il leur sera fait une réponse dilatoire et évasive. »

Nous ignorons encore la suite de cette démarche. Mais déjà à Cerdon, le 8 décembre 1824, assisté de son frère Pierre et du P. Déclas, le R. P. Colin avait donné « le saint habit et le voile à huit ou neuf Sœurs de la Congrégation de Marie46 ». Aussi bien dans l'Ain que dans le Rhône, la Société de Marie s'organisait.

Frère Louis-Laurent.

(A suivre.)

__________________________

1 Monographie des Communes de l’Arrondissement de Saint-Etienne, par F. M., p. 137 et 117.

2 Vie du Père André Coindre, éd. 1947, p. 73-74 et 81.

3 Vie du V. M. Champagnat, par frère Jean-Baptiste, p. 195-196.

4 A. A. L. — Registre des Délibérations du Conseil de Mgr l'Évêque de Limoges, administrateur du diocèse de Lyon, cahier 1.

5 A. A. L. — Registre des Délibérations du Conseil de Mgr l'Évêque de Limoges, administrateur du diocèse de Lyon, cahier 1.

6 Cet article se trouve reproduit dans le vol. IX des Cire. p. 488.

7 Informatio super Dubio, cap. I, Vitæ synopsis Servi Dei, art. 26, Les deux témoins sur lesquels s'appuie l'Informatio sont un Père Mariste Antoine Bûcher, âgé de 44 ans, et le Frère Marie-Abraham, âgé de 49. Les deux se basent sur les dires de Jean-François Louât, du Creux, mort en 1901.

8 Bulletin de l'Institut, tome second, n° 23, sept. 1912, p. 705.

9 Déposition d'Antoine Bûcher, s. M. Summarium super Dubio, p. 'i92, n» 51.

10 Circulaires, XIV, p. 386.

11 Vie du V. M. Champagnat, par le frère Jean-Baptiste, p. 444.

12 Monographie des Communes de l'Arrondissement de Saint-Etienne, F. M., p. 280.

13 Vie du P. Champagnat, par le frère Jean-Baptiste, éd. 1931, p. 151, in fine. — Pâques tombait en 1824, le 18 avril.

14 S'était-il déjà à cette date établi à Lavalla chez le P. Champagnat? Les registres paroissiaux de Lavalla ne portent aucune de ses signatures. Les A. G. ne conservent aucun souvenir de Seyve. Enfin, d'après le Frère Jean-Baptiste, Seyve aurait été engagé par M. Rebod lui-même, pour les cérémonies de la Semaine Sainte et de Pâques.

15 A. A. L. — Registre des Ordinations (18 septembre 1804, 6 janvier 1848) à la date du 15 septembre 1821.

16 A. A. L. — Registre des Ordinations, n° 2 (1814-1823) à la date du 22 juillet 1816.

17 Attention ! Il existe deux Jean-Antoine Gilibert, prêtres et frères consanguins. Le second, né le 2 février 1792, secrétaire de Fesch en 1814, et peut-être précepteur des enfants de Murât, ordonné le 22 juillet 1816 professeur du grand séminaire de 1818 à 1820, écrivit à Rome en 1819 en vue de la formation de la Société de Marie. Il « a quitté le Diocèse à la suite de vifs débats avec l'Archevêché, est passé à Dijon », puis à Paris. (A. N. F»' 2.531). Le premier, né en 1779, ordonné en 1803, devint curé de Saint-Genest-Malifaux en 1827, où il mourut le 12 décembre 1863. — Nota La liste de noms ici citée n'est donnée qu'à titre provisoire.

18 A. A. L. Registre des Nominations (1804-1848). État de Messieurs les vicaires du Diocèse de Lyon (1819-1822). Registre des Approbations (1803-1846).

Il faut abandonner le Jean-Claude Terraillon de Feurs signalé dans le Bulletin 158, p. 534 (in fine et note 14) au bénéfice de Jean-Baptiste Seyve et de Thomas-Augustin-Hector-François Jacob, tous deux signataires de l'engagement de Fourvière.

19 Vie de Marcellin Champagnat, éd. 1931, p. 151-152.

20 A. A. L. Registre des Délibérations du Conseil Archiépiscopal (1824-1827).

21 A. A. L. Registre des Délibérations du Conseil Archiépiscopal (1824-1827).

22 A. A. L. Registre des Délibérations du Conseil Archiépiscopal (1824-1827).

23 Registres paroissiaux de La Valla.

24 A. G. Père Champagnat, dossier 2, registre 3, p. 12 ; minute autographe, non datée, d'une lettre du Bienheureux à un V. G.

25 A, A. L. — Registre des Délibérations du Conseil Archiépiscopal. Ce même registre nous apprend que le remplaçant de M. Courveille ne sera nommé que le 7 juillet suivant.

26 Bulletin de l'Institut, t. XXI, n° 158, p. 532 et 533 ; n° 159 p. 598. Le fait de communier des confrères prêtres était-il une caractéristique du Généralat ? Peut-être. En septembre 1836, le procès-verbal de l'élection du V. P. Colin s'exprime en ces termes : « Le Révérend Père Supérieur Général offre le saint sacrifice de la me; se. Tous ont le bonheur de communier de sa main. » Jeantin, éd. 1895, t. I, p. 325, ligne 15.

27 A. G. Début de l'Institut, dossier 31.

28 Vie du V. M. Champagnat, par le Frère Jean-Baptiste, éd. 1931, p. 166.

29 Bulletin de l'Institut, t. XXI, n» 158, p. 531.

30 Cf. la photocopie ci-jointe, dont l'original se trouve chez Me Cartier, notaire à Saint-Chamond (Loire).

31 A. G. Titres de Propriété—Lavalla.

32 A. G. Titres de Propriété — Hermitage. Inutile de dire que les prix indiqués ne correspondent qu'à la moitié environ du montant réel ; pour diminuer les frais d'enregistrement, il était d'usage de procéder ainsi. Enfin, rappelons que pour avoir le cours actuel, il faut multiplier la somme par 150, ce qui donne environ 1.500.000 francs. D'autre part, la date de cet acte infirme les dires du Frère Jean-Baptiste quand il écrit : « Vers le commencement de mai 1824, M. l'abbé Cholleton, V. G., vint bénir la première pierre, (p. 156, ligne 21). »

33 Bulletin de l'Institut, t. XXI, n» 159, p. 596, ligne 15, et p. 603, ligne 20.

34 A. E. P.. (= Archives de l'Evêché de Belley). Lettre du P. Colin.

35 La mention de « premier » Supérieur Généra] semble même faire croire qu'il refuse maintenant à M. Courveille un titre dont il aurait respecté ailleurs la fonction.

36 Vie du P. André Coindre, éd. 1888 et 1947, p. 154. Celle réponse, pas plus que la lettre de Mgr de Pins, n'a pu encore être retrouvée.

37 A. D. L. — 1T. 69 (23). Emploi de 2.000 francs votés par b C. 0. de 1830 pour l'encouragement aux écoles primaires. Cette liasse contient deux exemplaires de ce prospectus. Il y en a un autre aux A. M. de Saint-Chamond. On en lira la copie dans Circ. v. I, p. 141.

38 Vie du V. Champagnat par le Frère Jean-Baptiste, p. 165, 1 11, éd. 1931. s

39 A. D. L-1T-14 : Fondations d'écoles en 1818. Extrait du Registre des Délibérations du Conseil Municipal de Charlieu. C'est à tort que le Frère Jean-Baptiste, p. 164, parle d'un certain Guinot.

40 Cf. Bulletin n" 159, p. 596-597.

41 Bien que les Frères jusqu'en 1824 n'eussent jamais entendu parler de M. Courveille, ce dernier prit le titre de Fondateur et de Supérieur Général des Pères et des Frères. Cf. aussi p. 90.

42 En 1823, M. Bochard triomphait de M. Courveille ; un an après, les rôles étaient complètement renversés. Cf. Bulletin de l'Institut, numéro 159, p. 602. ligne 26.

43 Nous ne savons pas si les Sœurs de Saint-Clair, qui dépendaient également du groupe lyonnais, avaient fait à l'évêché de Grenoble une demande analogue, à cette époque.

Il existe trois Saint-Clair dans l'Isère : Saint-Clair-de-la-Tour, Saint-Clair-sur-Galaure et Saint-Clair-sur-Rhône. Bien que la tradition des Sœurs Maristes cite la première localité, et le R. P. Dassy, O. M. I. la seconde comme résidence des Sœurs de M. Courveille, on peut pratiquement tenir pour certain qu'il s'agit de la troisième, comme l'indique d'ailleurs le Frère Jean-Baptiste dans une note de 1868.

44 Bulletin de l'Institut, n° 159, p. 600 du tome XXI.

45 A. A. L. Registre des Délibérations du Conseil Archiépiscopal de Lyon, 1824-1827.

46 Lettre du 29 novembre 1824 du R. P. Colin à M. Courveille.

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