Le Bulletin a parlé en son temps de la fondation de l'école japonaise de Kumamoto (Vol. 24, p. 477 et 836). Aujourd'hui, après quatre ans, cette école est en plein essor et a déjà donné des résultats encourageants.

 

Kumamoto est la capitale de la province de Kyushu, plus près de Shanghai que de Tokyo. Son nom provient de deux caractères chinois qui expriment l'idée de « source aux ours ». C'est, avec ses 400.000 habitants, la troisième ville de la province et un centre agricole, intellectuel et administratif important. La ville est fière du rôle qu'elle a joué dans la modernisation du Japon, lors de la restauration du Meig, par son groupe de jeunes épris d'idéal et de progrès.

« Quel est le champ ouvert à l'action des Frères dans ce milieu japonaise?, dit un rapport qui nous est parvenu. Nous appliquons les traditions de notre Institut, en distribuant à nos jeunes étudiants un humanisme chrétien qui pénétrera peu à peu ces âmes déjà enrichies de valeurs humaines et spirituelles. Oui, après un effort constant et persévérant de quatre années, notre tâche surhumaine commence à devenir réelle et efficace.

« Le Japon est un pays unique dans son genre. L'éducation y est très répandue; les écoles officielles y atteignent un niveau de culture élevé ce qui oblige les écoles privées à d'énormes efforts financiers pour être à la hauteur et soutenir la concurrence. Les difficultés à vaincre sont grandes: étude de la langue, l'une des plus difficiles du monde, adaptation à la mentalité du pays et à ses coutumes si diverses de celles des pays occidentaux. Le Japon est un pays pour des jeunes animés d'un grand idéal missionnaire.

« Voici quelques chiffres sur l'école qui pourront intéresser: Cet établissement comprend les six années de High School pour des élèves âgés de 12 à 18 ans. Il y a actuellement 830 étudiants dont 330 internes. Six Frères s'y emploient aidés de 45 professeurs civils. Le nombre des élèves catholiques est de 70. Ils jouissent de tous les avantages d'une éducation chrétienne. Les Frères assurent la direction, l'administration, l'enseignement de la religion et de l'anglais ainsi que tout le travail de surveillance. Pour six Frères, cela représente une besogne intense qui requiert beaucoup de dévouement, mais ils sont heureux de se dépenser sans compter à leur tâche de pionniers. C'est le cas de s'écrier: "Operari antem pauci…". On espère du renfort pour les années à venir.

« Nous nous dévouons sans relâche à l'éducation de nos jeunes Japonais et travaillons pour que la " bonne nouvelle " se répande dans ce beau pays et pour que les hommes de bonne volonté puissent la recevoir librement.

« Idéal bien mariste et qui commence à produire des fruits. Notre école jouit d'une excellente réputation et les parents apprécient l'éducation que nous donnons à leurs enfants, ainsi que la forte et paternelle discipline du collège. Dans ce pays où le savoir occupe la première place, les écoles sont jugées d'après le nombre de candidats qu'elles envoient aux universités. Or, nous sommes heureux d'annoncer que notre établissement a envoyé son premier candidat à la première université du pays, celle de Tokyo et d'annoncer aussi la grande joie de son baptême. Nous avons eu aussi une vocation mariste, le F. Yoshida qui viendra nous rejoindre après sa formation qu'il poursuit aux Etats-Unis.

 

« Nous prions le Seigneur et la Sainte Vierge de bénir nos efforts en nous envoyant de bons missionnaires qui viendront travailler dans ce pays, si beau, si pittoresque et si moderne. La moisson y est abondante et les ouvriers si peu nombreux! ».

F. R. B.