Joffre au collège de Nangtang

25/Sep/2010

Un mois plus tard, notre Collège du Nantang avait, de son côté, le grand honneur de recevoir la visite du Maréchal Joffre.

Monsieur de Fleuriau, ministre de France à Pékin, était venu la veille nous apporter cette agréable nouvelle, en demandant toutefois qu'à cause du grand âge du Maréchal, de sa fatigue de réceptions et du peu de temps dont il disposait, tout dans la composition comme dans l'exécution du programme se passât aussi brièvement qu'il se pourrait. On se le tint pour dit, malgré tout le désir qu'on aurait eu de faire un peu plus amplement les choses ; et non seulement il fut convenu qu'on retrancherait du programme tout ce qui n'eût été que de pur accessoire, mais que, pour gagner du temps, les élèves du Collège et tous ceux qui devaient assister à la réception se trouveraient réunis un peu d'avance dans la salle des fêtes, ornée d'ailleurs aussi coquettement que l'on pourrait ; seuls le Frère Provincial, venu de Chala pour la circonstance et le Frère Directeur de la maison se tiendraient à la porte pour saluer les illustres visiteurs à leur arrivée et les introduire.

Ainsi fut fait ; et, vers les 4 heures et demie du soir, selon les prévisions, le Maréchal, et sa suite, en automobiles, étaient dans la cour du Collège. Ils venaient de la Cathédrale où ils avaient été reçus par Mgr. Jarlin. L'explosion d'une grande quantité de pétards, selon l'usage du pays, fut à la fois le premier salut aux visiteurs et l'annonce de leur arrivée.

Introduits par le Frère Provincial et le Frère Directeur dans la salle où ils étaient attendus, ils y furent reçus aux accents de la Marseillaise; puis, lorsque le Maréchal et ses assesseurs eurent pris place aux sièges d'honneur qui leur avaient été préparés, un élève s'avança et lut une adresse dont le Maréchal parut vivement touché. Il se disposait à y répondre ; mais, hélas ! les grands hommes sont les moins maîtres de leur temps; et, quelque diligence qu'on eût mise à faire prestement toutes choses, c'était déjà l'heure, pour M le Maréchal de satisfaire à d'autres promesses pour remplir le programme de sa journée. C'est ce que nous déclara en s'excusant Mr le Ministre de France. Et M le Maréchal, se levant à regret, traversa de nouveau, suivi de son cortège, la vaste salle remplie d'une nombreuse et sympathique jeunesse, pendant que résonnait un hymne au drapeau.

Avant de remonter en voiture, il serra longuement la main aux Frères qui se trouvaient présents et dit combien il était heureux d'avoir visité le Collège, dont il avait admiré non seulement les spacieuses galeries qui facilitent le rapide écoulements des élèves, mais aussi la belle prestance et la bonne tenue de ceux-ci, qui lui firent agréer, en souvenir de sa visite, un compliment en chinois composé et gentiment enluminé par eux. Le 2 mars 1922, sera une date mémorable, dans les annales du Collège du Nantang.

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