Juvén. de Pékin
03/Sep/2010
A la même lettre circulaire s'en trouve jointe une autre, écrite par le Frère directeur du Juvénat du Pékin aux Frères de la Province, en vue de les intéresser à cette œuvre importante. Nous y prenons les quelques détails suivants, qui ne manqueront pas, nous le croyons du moins, d'intéresser les lecteurs du Bulletin :
Le Juvénat de Pékin, situé près de la cathédrale du Pétang et tout proche du Palais impérial, s'ouvrit le 1ier mai 1905 avec 9 jeunes gens, heureux et fiers de se vouer à la Sainte Vierge. C’était un beau bouquet offert à la bonne Mère à l'aurore de son mois béni. L'un de ces élus de la première heure est présentement au scolasticat de Grugliasco, et quelques autres se préparent à entrer au noviciat en août ou en février prochain. Comme toute œuvre aimée de Dieu, celle-ci a été marquée au coin de l'épreuve. Après quatre ans de difficultés de toutes sortes, d'essais divers, de déceptions même, le Juvénat, définitivement organisé, compte aujourd'hui 27 jeunes aspirants à la vie religieuse, et grâce à Dieu, le bon esprit qui y règne, et les éléments choisis dont il se compose ; font très bien augurer de son avenir au point de vue religieux.
Mais cet avenir, au point de vue matériel, que sera-t-il. Hélas ! il nous paraît sombre, si le secours ne nous vient pas bientôt… Mais avant d'aborder la question angoissante, qu’il me soit permis d'effleurer un sujet consolant.
Avons-nous des vocations, de vraies, de bonnes vocations ? Bien que nous soyons encore peu connus en Chine en dehors de nos écoles, je puis vous assurer avec notre cher Frère Provincial et tous nos Frères du Nord, que les vocations à notre genre de vie ne sont pas rares. Dans les différents centres que nos Frères ont parcourus, ces derniers temps, en vue de les susciter et même de les recueillir, c'est un véritable élan vers notre Juvénat. Combien de vaillants petits chrétiens attendent l'âge requis pour venir frapper à notre porte ! Des demandes multiples, réitérées ; nous arrivent de jour en jour.
Mgr Jarlin, si dévoué à nos œuvres, surtout à celle de la formation dés Frères indigènes, à fortement recommandé à ses missionnaires de favoriser notre recrutement dans son Vicariat. De fait, nous n'avons encore guère franchi les limites de la capitale et de ses environs ; niais voici que le Vicariat voisin, saintement jaloux des avantages qu'il espère tirer de nos Frères chinois, dirige vers notre pépinière de religieux maristes des vocations belles, généreuses, vaillantes. Je suis heureux de nommer encore Mgr Maquet et les RR. PP. Jésuites du Tchely Sud-Est.
D'autre part les parents, chrétiens de vieille roche, à la foi enracinée, n'hésitent pas à sacrifier à Marie un, deux de leurs enfants, leur soutien et leur appui…, Pékin, le King-tong, le King nan, le Pao-Ting-fou, nous promettent une moisson abondante.
Mais, hélas ! (et c'est là le cri de détresse, le cri de douleur poignante…) de tant de vocations parfois admirables, nous sommes obligés de refuser le plus grand nombre, faute d'avoir de quoi les entretenir. N'est-ce pas dur de le penser et plus dur encore, d'être contraint de le faire ?…