La « Descendance » Champagnat
fr. C. Déchaux
18/Jun/2010
— L'article suivant ne prétend pas être complet, mais il donne une idée assez intéressante de la parenté du Père Champagnat: frères, sœurs, neveux, nièces, cousins, y compris de quelques-uns des membres encore vivants.
— El artículo que sigue no pretende ser algo completo; sin embargo, ofrece una panorámica general bastante interesante sobre la parentela del Padre Champagnat: hermanos, sobrinos y primos, incluyendo algunos miembros que viven todavía.
— The following article does not claim to be complete, but it does serve to give some interesting facts regarding Father Champagnat's family: brothers, sisters, nephews, nieces and cousins — including some still living.
On s'est parfois demandé ce qu'était devenue la Famille Champagnat et, en particulier, s'il y avait eu, dans sa nombreuse « descendance», des vocations sacerdotales et religieuses, inspirées par l'exemple du plus illustre de ses membres, fondateur d'un Institut aux dimensions mondiales. C'est à cette question que la présente étude veut essayer, en partie du moins, de répondre.
I. LES PARENTS.
1°) Louise, née le 10 décembre 1752 au Rozey, décédée à Marlhes le 13 mai 1824 à 72 ans. Elle fut religieuse de St Joseph, sous le nom de Sœur Thérèse.
2°) Claude, né le 12 février 1754.
3°) Marie Madeleine, née le 16 juillet 1755, mariée à Marlhes le 14 novembre 1755 à Charles Chirat, fils de Georges et Catherine Jalerin de l'Orbat (St Sauveur), ou Lourbat (actuellement).
4°) Jean Baptiste, né le 16 juillet 1755, donc frère jumeau de Marie Madeleine. Décédé au même lieu le 24 Prairial, An 11 (8 juin 1804). Marié à Marlhes, le 21 février 1775 à Marie Thérèse Chirat, née à Malcognière (Commune de Marlhes) le 7 février 1746, décédée au Rozey le 23 janvier 1810, fille de Charles et de Catherine Pollet.
5°) Catherine, née le 22 novembre 1758, religieuse de St Joseph comme Louise.
II. FRERES ET SOEURS DE MARCELLIN.
Jean-Baptiste Champagnat et Marie-Thérèse Chirat eurent dix enfants. Quatre d'entre eux moururent en bas âge, ce qui explique que le Frère Jean-Baptiste n'en mentionne que six dans la vie du Fondateur. Ce furent:
1°) Marie-Anne, née le 11 décembre 1775. Elle épousa à Marlhes, le 5 février 1799, Benoît Arnaud, ancien séminariste et instituteur à St Sauveur-en-Rue, qui donna quelques leçons de latin à Marcellin, avant son entrée au Séminaire.
2°) Jean-Barthelemy, né le 12 mars 1777 au Rozey; décédé également au Rozey le 19 janvier 1838. Propriétaire et cultivateur, marié à Marlhes le 29 octobre 1811 avec Marie Clermondon, de St Genest-Malifaux, fille de J. Jacques Clermondon.
3°) Anne-Marie, née le 20 février 1779: mariée à Marlhes, le 19 Pluviôse an XII (7 février 1804) avec Jean Lachal, fils de François et de feue Anne Patouillard des Olagnières, commune de Marlhes.
4°) Jean-Baptiste, né le 11 septembre 1780; décédé avant 1804.
5°) Marguerite-Rose, née le 20 février 1782; décédée en bas âge.
6°) Marguerite-Rose (2ème du nom), née le 1 Août 1784, mariée à Marlhes, le 25 février 1813, avec Guillaume Cheynet, maréchal-ferrant et cultivateur à Marlhes, fils d'Antoine et de Marie Ravel. L'un des fils aurait été l'ex-frère Straton. Décédée le 15 avril 1829.
7°) Anne-Marie (2ème du nom), née le 25 juillet 1786.
8°) Jean-Pierre, né le 26 décembre 1787. Etabli au Moulin du Rozey; marié avec Jeanne-Marie Ravel, Décédé à l'Hermitage en 1833. Quatre de ses fils moururent aussi à l'Hermitage; une de ses filles fut religieuse à Belley.
9°) Marcellin Joseph Benoit, né le 20 mai 1789, baptisé le 21. Prêtre mariste et fondateur des Petits Frères de Marie.
10°) Joseph Benoit, né le 27 octobre 1790, décédé en bas âge.
III. NEVEUX ET NIECES.
1°) Philippe, né vers 1805, décédé en 1887. « Il prenait des leçons de latin chez son oncle à La Valla avec le futur Père Matricon, en 1821, et apprenait aux frères Hilarion et Paul à lire les manuscrits. Il laissa ensuite le latin, se fit menuisier, vint rejoindre son oncle à l'Hermitage, en 1828, lui rendit de grands services et épousa une fille Patouillard en 1833. Il était encore vigoureux, à Izieux, en 1885, malgré ses 80 ans. Sa mère mourut en 1817». (Annales du Frère Avit, p. 11).
2°) Eugénie, née le … ; épousa Augustin Seux, le 20 novembre 1828 et fut la mère de deux frères maristes et d'un prêtre. Voir plus loin.
1°) Marie-Anne, née au Rozey le 15 septembre 1812. Mariée à Marlhes, le 31 mai 1837 avec Jean Margot de Malesaure de St Romain la Chalus.
2°) Jean-Pierre, né le 5 mai 1814.
3°) Marie-Françoise, née le 14 mars 1817.
4°) François, né le 19 juin 1818.
5°) Jean-Baptiste Guillaume, né le 23 avril 1820.
6°) François Régis, né le 26 juillet 1826, entra dans l'Institut sous le nom de Frère Régis.
Arrêtons-nous quelques instants sur ce dernier. Fils de Jean-Barthélemy Champagnat frère du fondateur, il était donc neveu de celui-ci. La grand'mère, Marie-Thérèse, dut avoir une grande influence sur toute la famille, car c'était une femme énergique, active, amie de l'ordre, très pieuse.
Notre frère Regis dut recevoir en famille une éducation religieuse et morale intense, condition éminemment favorable à l'éclosion d'une vocation religieuse ou sacerdotale. Il entra au Noviciat. Un de ses frères l'y suivit, qui devint le Frère Theodoret, mais n'eut pas la force de volonté suffisante pour résister à l'influence néfaste d'un oncle qui le détourna de sa vocation, sous prétexte de venir en aide à sa mère. Il mourut victime d'un accident, en 1849.
Pas de détails, sur la vie du Frère Regis, ni dans les circulaires, ni dans les Annales du Frère Avit. Nous savons cependant qu'il fut désigné pour diriger l'école de Tarentaize et qu'il mourut relativement jeune (48 ans) à l'Hermitage de Notre-Dame, le 18 Novembre 1885. Il reposa longtemps près de son saint oncle et des premiers supérieurs de l'Institut.
Le Père lui écrivait, le 12 Août 1839:
« Mon cher neveu, Je permets au cher frère Polycarpe de vous acheter ce qui vous est nécessaire. Votre petit frère est à la Grange Payre, bien content et Jean-Pierre va mieux. Vos autres parents se portent bien.
« Vous êtes content dans votre vocation, j'en bénis Dieu. Remplissez bien tous vos devoirs envers Dieu et le prochain et vous serez toujours content. De mon côté je n'aurai qu'à rendre des actions de grâces à Dieu, en vous témoignant ma satisfaction.
«Adieu, mon cher ami; ne doutez pas de mon attachement pour vous.
« Mes amitiés au bon frère directeur.
« Tous à vous dans les Sacrés Cœurs.
Champagnat
(Circ. Vol. I, p. 286)
Rouvrons ici les Annales du Frère Avit:
« Jean-Pierre Champagnat épousa une femme qui ne le rendit pas heureux. Il en eut six (?) enfants, dont trois: Jean, Marie et Barthélemy moururent à l'Hermitage et y furent inhumés en 1834. Un 4ième, Marcellin, y mourut aussi et y fut enterré en 1837. Jean-Pierre, leur père, y était mort lui-même et y avait été inhumé en 1833. Deux de ses filles allèrent à Belley, pour y être religieuses, croyons-nous; l'une y mourut et l'autre fut rappelée à Marlhes par sa mère». (Annales, Avit, p. 12).
Autre mention des filles religieuses à Belley p. 56.
D) FAMILLE Anne-Marie CHAMPAGNAT + Jean LACHAL.
Une mention, plus que laconique, de cette famille, dans les Annales du Frère Avit: «Anne-Marie Champagnat épousa M. Lachal et lui donna 3 enfants» (p. 11).
E) FAMILLE Marguerite-Rose CHAMPAGNAT + Guillaume CHEYNET.
« Marguerite-Rose Champagnat épousa M. Chenet (sic) et devint mère de l'ex-frère Straton, le trop petit savant qui nous a quittés». (Annales, p. 11).
IV. PETITS-NEVEUX ET NIECES.
Revenons au Tableau 3:
L'ancêtre PATOUILLARD, père de Jeanne, épouse de Philippe ARNAUD, neveu du Père Champagnat.
L'aîné, Jean-Baptiste, né en 1835, a assisté paraît-il à la lecture du Testament du Père Champagnat moribond. Celui-ci tenait l'enfant auprès de son lit, l'entourant de ses bras. Le père, Philippe, assistait aussi à la lecture du dit testament et le Père aurait conseillé à son neveu d'acheter, à côté de l'Hermitage, le terrain qui porte encore aujourd'hui le nom de propriété et bois« Patouillard» (où a été érigé le chemin de Croix), pour laisser libre la partie de la maison des Frères qu'occupait Philippe Arnaud à l'Hermitage avec ses enfants (sous la chapelle actuelle, au lieu occupé par l'historial). Le Père Champagnat aurait promis à son neveu que tous les garçons de la famille Arnaud seraient éduqués gratuitement. De ces garçons ou filles, 4 sont nés à l'Hermitage: J.-Baptiste, Marie, Joséphine et Gabriel.
(D'après Mlle Antoinette Arnaud, petite-nièce du Père).
1° Jean-Baptiste (l'aîné) épousa ………. Louât (4 enfants).
2° Marie épousa …….. Jallas (1 enfant: Jenny Jallas).
3° Marie-Antoinette épousa …….. Duculty (1 enfant: Claudius Duculty).
4° Josephine épousa…….. Moulin (1 enfant: Jeanne Moulin).
5° Camille épousa Marguerite Garde (7 enfants, dont Mlle Antoinette Arnaud, citée ci-dessus, et encore vivante (1976) – Voir plus loin.
Revenons une fois de plus au Tableau 3:
Tableau 7
FRERE THARSICE (Jean-Baptiste Seux) était, comme on le voit, petit-fils de la soeur aînée du Père Champagnat et donc petit-neveu de ce dernier. Sa famille, profondément chrétienne, compta huit enfants. Cinq d'entre eux moururent en bas âge; les trois autres furent l'objet d'une vocation de choix.
Jean-Baptiste quitta sa famille, à peine âgé de 9 ans, vers 1838. Le Père Champagnat le fit admettre au Pensionnat de la Grange Payre. Il resta profondément marqué, toute sa vie, par l'excellente éducation reçue de ses parents, particulièrement de sa mère. Celle-ci sut lui inculquer:
a) une vraie dévotion à la Vierge: «Jamais, écrit-il dans ses notes, je n'oublierai avec quel soin elle m'inspirait une vraie dévotion envers Marie, ma Mère du Ciel».
b) une crainte souveraine du péché mortel: « Lorsqu'elle me préparait à la confession, elle insistait surtout sur la sincérité dans l'aveu de nos fautes, sur le malheur de ceux qui cachent quelque péché grave. Le soin que j'ai toujours apporté à bien préparer mes élèves à la première communion a son principe là, aussi bien que dans nos Règles».
« Quand donc trouvait-elle le temps de m'instruire? Le soir, quand elle avait terminé les travaux du ménage. J'étais seul avec elle et la manière dont elle me parlait captivait toute mon attention. Jamais je ne me suis ennuyé à l'écouter…».
c) L'esprit de sacrifice, l'obéissance et la fidélité au devoir: « Un soir de Toussaint, en 1837, après le repas, devant l'âtre, elle me proposa de dire avec elle le chapelet pour les âmes du Purgatoire. Le sommeil commençait à me gagner et le lit m'attirait plus que la prière, Je le lui dis.
— Si tu tiens à te coucher, mon Jean, je te l'accorde; mais pourrais-tu bien dormir à l'aise tandis que les âmes du Purgatoire sont dans les flammes? Qui sait combien pourraient être soulagées et même délivrées par un chapelet bien dit?
Elle me cita alors un exemple si touchant que, rejetant l'envie de dormir, je dis de mon mieux un chapelet, puis un deuxième, puis un troisième…
— Vas dormir maintenant, ajouta-t-elle, et dès que tu seras réchauffé dans ton lit, tu diras :« Mon Dieu, je vais maintenant bien dormir, Je vous offre ce sommeil, uni à celui de l'Enfant Jésus, pour que vous délivriez encore beaucoup d'âmes du Purgatoire».
Là-dessus, j'embrassai ma mère et me mis au lit.
Un jour d'orage où éclairs et coups de tonnerre se succédaient presque sans interruption, ma mère me dit d'aller lui chercher quelque chose au grenier. J'y allai à pas lents, dans l'espoir d'être dispensé de la corvée, car j'avais grand’ peur. Soudain jaillit un éclair aveuglant, suivi d'un épouvantable coup de tonnerre. Je tremblais des pieds à la tête. « Ma mère, luis dis-je, je viens de voir le ciel s'entrouvrir».
— Le Bon Dieu, répondit-elle, veut sans doute te faire comprendre par là qu'il n'approuve pas la lenteur que tu mets à obéir…
Aussitôt je m'élançai au grenier et rapportai la chose demandée…».
Une telle éducation, tant de bons exemples, la sainte mort de son oncle, devaient naturellement faire naître en son cœur la vocation religieuse. Jeune encore, il sollicita son admission au Noviciat de l'Hermitage de Notre-Dame. Il s'y adonna de tout cœur à l'acquisition des vertus maristes et des connaissances nécessaires à un bon éducateur de l'enfance.
Il sera ensuite employé dans différents postes de France où il remplira tous les emplois, depuis celui de cuisiner jusqu'à celui de directeur. Il se dévouera ainsi une trentaine d'années, au cours desquelles il verra ses deux jeunes frères entrer, l'un au Séminaire, l'autre au Noviciat de l'Hermitage. C'est aussi pendant ce temps qu'il perdit sa sainte maman. Elle mourra, âgée de 51 ans, un samedi, comme son saint oncle.
Mais Frère Tharsice rêvait d'une donation plus complète. Il se porta volontaire pour les Missions d'Océanie. Son tour arriva enfin et il s'embarqua pour la Nouvelle-Calédonie, le 18 juillet 1878, sur le« Loire», en compagnie de 500 hommes d'équipage, 250 soldats, 300 à 400 forçats, 4 condamnés politiques et… trois autres frères: Joseph-Edith, Marianus, Emiliani. Le voilier fit escale à Santa Cruz de Tenerife, le 28 juillet, pour se ravitailler: 66 bœufs vivants, une centaine de moutons, au moins 200 paires de volailles, etc.
Après 101 jours d'une traversée, très mouvementée dans l'Océan Indien, le « Loire» jetait l'ancre à Nouméa le 26 octobre 1878.
En 1882 Frère Tharsice est à Lifou, vaste île, à l'est de la Nouvelle-Calédonie, d'où il écrit à son frère Tony (Frère Théonas) pour lui annoncer sa nomination comme Directeur de l'école de Nouméa:
«Ah! mon pauvre Théonas, cette nomination est bien redoutable pour moi, car si j'en crois les apparences, je serai cloué au pilori à Nouméa, en butte à tout ce que la franc-maçonnerie pourra inventer contre notre école.
« Nous avons à soutenir la lutte contre les écoles rivales. Ces écoles ont tout à souhait: elles regorgent de matériel, de cartes, d'ouvrages de toutes sortes. Pour nous, nous serions trop heureux d'avoir le nécessaire!
« Notre ancienne maison de Nouméa, l'une des plus grandes de la ville, vient d'être enlevée aux Frères. Elle se composait d'un pensionnat que Monseigneur se charge de loger à Paita, d'un orphelinat que le Service local vient de placer dans l'ancienne ferme modèle de Yahoue, sous la direction du Frère Louis-Antonio, ci-devant Directeur à Nouméa. L'ancienne maison comprenait enfin une école, d'abord communale puis devenue libre depuis deux ans. Cette dernière reste à Nouméa, aux frais d'un Comité Catholique qui se montre assez dévoué. C'est cette dernière école que l'on veut jeter sur mes vieilles épaules. Tous m'y veulent: Monseigneur, le Curé de Nouméa, tous les Frères. Je n'y comprends plus rien. Comment tout ce monde peut-il ainsi s'aveugler sur mon incapacité? Puisque j'y suis nommé, il faudra bien que le Bon Dieu m'aide!
« Quitter mes pauvres noirs de Lifou a été pour moi un vrai sacrifice, d'autant plus grand que j'avais plus souffert pour m'habituer au climat et à la nourriture du pays. J'avais fini par y devenir un vrai petit roi. La chose avait été facile tant j'étais bien secondé par le charmant frère Amplias.
« Mon retour de Lifou s'est effectué très brusquement. Je venais d'envoyer les enfants à la mer, à 5 km de là, lorsque le Père vint m'annoncer que le bateau qui devait me transporter à Nouméa arrivait à Eacho, à 4 heures de l'école. Je n'eus pas même la consolation de dire adieu à nos élèves; j'enfourchai un cheval (sic) et j'arrivai juste à temps pour m'embarquer à Chepenche. Six heures après j'étais en plein mal de mer et avec une intensité telle que je demeurai couché sur le pont deux jours et deux nuits, malgré une pluie continuelle. Ce n'est là qu'une des petites misères de notre vie de missionnaires…».
« Voilà deux ans que j'étais autorisé à me« faire reproduire sur le papier» (sic). J'ai été pris tel que je suis arrivé de Lifou. A l'occasion, montrez cette photo au Révérend afin qu'il se rassure sur mon état de santé. J'ai diminué, il est vrai, mais je suis encore solide et j'espère que mes maux de tête ne m'empêcheront pas de compléter mes quarante ans de professorat. Je n'ai plus que deux ans à faire pour cela. Et après ces deux ans, la machine sera peut-être en meilleur état qu'aujourd'hui, … qui sait?
L'école de Nouméa, dirigée par Frère Tharsice, fonctionna pendant cinq ans sous le régime de la gratuité. Puis, en 1887, Monseigneur Fraysse annonça aux Frères qu'ils ne devaient plus compter sur l'aide du Comité catholique à bout de ressources. Les Frères ne se découragèrent pas. Le Frère Directeur annonça aux parents que l'école serait désormais payante. Malgré la dépense mensuelle qu'elles durent s'imposer, la plupart des familles restèrent fidèles à leurs éducateurs et l'école compta jusqu'à 200 élèves.
Frère Tharsice termina sa carrière missionnaire à l'île des Pins où les Frères avaient ouvert une école dès 1879. Il s'y essaya aussi à la culture de la vigne, pour fournir du vin de messe à la Mission. Son petit champ faisait l'admiration des visiteurs. Hélas! les grains mûrissaient trop irrégulièrement et le résultat fut un échec. La culture dut être abandonnée.
Après trois ans de dévouement à l'Ile des Pins, Frère Tharsice sentit ses forces diminuer et la maladie se déclara. Il assura cependant son travail jusqu'au bout et rendit sa belle âme à Dieu le 29 mars 1890.
Il repose dans le petit cimetière de Vao, en compagnie d'un autre compatriote de Marlhes, le Frère Aristarque.
(D'après: une lettre inédite du Frère Tharsice à son frère Tony, aimablement prêtée par un petit cousin du Frère, M. André Arnaud, demeurant à St Chamond; des notes fournies très aimablement par le Frère Louis-Germain, vaillant missionnaire en Nouvelle-Calédonie et ancien Visiteur du district, originaire, lui aussi, de Marlhes).
FRERE THEONAS.
Pierre Antoine Seux, dit «Tony» naquit en 1840, année de la mort de son grand oncle, le Père Champagnat. Il était le plus jeune survivant de la famille Seux-Arnaud.
Peu de renseignements biographiques sur ce petit-neveu du Père. Il aurait passé quarante-six ans dans l'Institut et serait mort à Neuville-sur-Saône, le 3 mars 1902, âgé de 62 ans. (Mentionné dans la liste des défunts dans Circ. Vol. X, p. 219).
L'ABBE CAMILLE SEUX.
Cinquième enfant de la famille Seux-Arnaud, Camille entendit l'appel de Dieu dès l'enfance. Après les années réglementaires de formation au Séminaire, Camille reçut les saints ordres avec une piété exemplaire. Sa vocation était, sans doute, l'aboutissement de l'éducation chrétienne reçue de sa mère et de l'influence de la vie exemplaire de son grand oncle, Marcellin Champagnat.
Les trois frères, PETITS-NEVEUX du Père Champagnat.
Très peu de choses nous sont connues de la vie de l'Abbé Camille. Nous savons cependant qu'à l'exemple de son aîné, il demanda, peu après son ordination, à partir pour le Mexique. Ce pays fut son champ d'apostolat durant plus d'un demi-siècle. C'est principalement dans le diocèse de Santa Fe que Camille consacra sa vie au service du Seigneur et au salut des âmes, jusqu'à l'âge de 80 ans. Avec lui s'éteignit cette très méritante famille Arnaud-Seux qui avait donné à l'Eglise trois vocations de choix.
V. ARRIERES-PETITS NEVEUX ET NIECES.
Jeannes ARNAUD, fils aîné de Camille et Marguerite GARDE.
Famille Camille ARNAUD-Marguerite GARDE
1° Joannes (1888-1967) marié avec Antoinette Mathevon; 6 enfants:
— Camille (fille + Pierre Rivollier; (6 enfants).
— Marguerite + Jules Pichon (5 enfants).
— Antoine + Noëlle Roux (3 enfants).
— Jean + Marie Bianchini (4 enfants).
— Andre + Germaine Richard (4 enfants) — 7 rue des Palermes. St. Chamond.
— Marie Yvonne
2° Antoine (1890-1916) mort à la guerre. 3° Marguerite (1893-1916).
4° Marie Antoinette (1899- ) vit encore (1976) Rue F. Gillet, Saint Chamond.
5° Philippe (1900-1951) marié avec Marie Revel; 2 enfants:
— Marius
— Paulette
6° Marius (1903-1967) marié avec Marie Rossillol (1 fille adoptive) 7° Joseph Tharsice (1908-1966) marié avec Marie Dimier; 6 enfants:
— Rene (décédé)
— Georges, marié
— Maurice, marié (Famille fixée à Roizey, Cne. de Pélussin).
— Paul, marié
— Marie Claude, mariée
— Bernard
CONCLUSION.
La présente étude ne prétend pas être exhaustive. Elle comporte des lacunes. Il faudrait le reprendre et la compléter, car, bien que le nom de Champagnat ait cessé d'être porté vers le milieu du XIXe siècle, il existe encore de nombreux descendants de cette méritante famille. A la Béatification de Marcellin il y avait, à Rome, une vingtaine de personnes appartenant à la 8e génération, unies par les liens de parenté et séparées du tronc familial par 200 ans de distance. C'est dire que cette descendance est loin d'être éteinte. Bien d'autres membres de cette famille ont dû marquer leur passage sur cette terre à la façon de Marcellin, des Frères Tharsice et Théonas, du Père Camille Seux, car «bon sang ne peut mentir».
Hommage soit rendu au Frère José Ignacio Calvo, qui, le premier, a eu l'idée de cette recherche et qui a patiemment réuni une grande partie des documents utilisés ici.
fr. C. Déchaux