Lannée mariale dans lInstitut

F. Jules-Victorin

23/Oct/2010

Coup d'œil rétrospectif

« L'Année Mariale 1954 s'est inscrite entre deux encycliques de Pie XII dont les titres évoquent une image de gloire : Fulgens corona, du 8 septembre 1953 et Ad cœli Reginam, du 11 octobre 1954. L'Immaculée est Reine à la couronne éblouissante1».

Le Révérend Frère Supérieur Général, dès sa circulaire du 24 mai 1952 sur la confiance en Marie, nous invitait à « prendre part de tout notre amour d'enfants privilégiés de Marie au concert d'acclamations et d'actions de grâces devant marquer le centenaire de la proclamation du dogme de l'Immaculée Conception de la Très Sainte Vierge2 ».

Dans celle du 24 mai 1953, il donnait les grandes lignes d'un programme à suivre pour solenniser cet anniversaire particulièrement glorieux pour la Très Sainte Vierge3.

Le 8 décembre 1953, il exhorte vivement tous les membres et aspirants de l'Institut à entrer pleinement dans l'esprit de l'Année Mariale qui commence.

La circulaire du 24 mai 1954 accentue encore davantage la note filiale d'amour et de zèle envers Marie qui doit caractériser toutes les activités individuelles, collectives et sociales en cette année du Centenaire du Dogme de l'Immaculée Conception.

Les quelques pages qui suivent voudraient esquisser un bref aperçu des activités spéciales qui ont marqué dans tout l'Institut cette Année Mariale 1954, conformément aux intentions et consignes du Souverain Pontife et aux désirs et suggestions du Révérend Frère.

Parmi les échos qui nous sont parvenus des divers pays où l'Institut est établi, nous avons glané pour les lecteurs du Bulletin quelques épis de cette abondante moisson de louanges et d'activités apostoliques inspirées par l'amour envers la Vierge Marie et le zèle pour la faire connaître et aimer.

 

Inauguration de l'Année Mariale. — En union avec les cérémonies solennelles qui, à Rome et dans le monde entier, marquent l'ouverture de l'Année Mariale, le 8 décembre 1953, triduums et neuvaines préparatoires dans nos maisons de formation aussi bien que dans les écoles aboutissent à de billes manifestations de foi et de piété en ce premier jour de l'Année Mariale Universelle : offices plus solennels, séances académiques, expositions mariales, processions aux flambeaux, etc. …

 

Pratiques de piété et manifestations religieuses. — Dans les communautés comme dans les classes, l'Année Mariale sera marquée par des pratiques particulières qui maintiendront toujours vivante la flamme de la dévotion et du zèle envers l'Immaculée.

La prière spéciale, composée par N. S. Père le Pape Pie XII pour l'Année Mariale est largement diffusée parmi les élèves et leurs familles et, dans nombre de maisons, elle est récitée en chœur ou sous forme dialoguée à la visite au Saint-Sacrement.

Dans diverses revues des Provinces, l'attention des Frères est attirée sur nos prières mariales de communauté : office, chapelet, etc. …, afin de les revaloriser et d'y apporter plus de fidélité et de ferveur.

Dans les écoles et collèges, on s'ingénie à donner aux salles de classe et de réunion un aspect plus marial. L'image ou la statue de la Vierge est ornée et illuminée, des sentences mariales sur les murs ou au tableau noir mettent les élèves dans l'ambiance mariste. On les exhorte fréquemment à la fidélité aux pratiques en l'honneur de Notre-Dame : port du scapulaire, de la médaille miraculeuse et du chapelet ; récitation des trois Ave Maria matin et soir et du Rosaire en famille ; consécration totale à Marie d'après la doctrine de saint Grignion de Montfort, pratique des cinq premiers samedis du mois, etc. … On les initie ou affilie au Rosaire vivant, à la Légion de Marie.

Conformément à la suggestion du Révérend Frère dans sa circulaire du 24 mai 19534 et à l'invitation du Cardinal Valerio Valeri, Préfet de la S. C. des Religieux, dans sa lettre aux Supérieurs Généraux (18 novembre 1953), le 8 de chaque mois devient la « Journée Mariale », marquée par des prières, des chants, des activités, des pratiques de vertu en l'honneur de la Vierge Immaculée.

Les fêtes de la Très Sainte Vierge, les exercices des mois de mai et d'octobre sont l'occasion, un peu partout, d'un déploiement extraordinaire de piété filiale, de vénération, d'amour et de zèle envers Marie.

En plus de, la participation massive de Frères et élèves aux manifestations religieuses paroissiales, régionales ou nationales, nos Provinces organisent de grands pèlerinages à l'un ou l'autre sanctuaire marial de grand renom.

C'est ainsi que le 12 mai, en Belgique, des milliers d'élèves des Frères Maristes venus de tous les coins du pays et amenés par des dizaines de cars, sont rassemblés aux pieds de la Vierge dans son célèbre sanctuaire de Beauraing. Trente-six écoles sont représentées. Mgr Charue, évêque de Namur, préside tous lès actes de ce grand pèlerinage.

Le dimanche 16 mai, sur l'initiative des Pères Maristes, un grand rassemblement a lieu, au sanctuaire de Notre-Dame de Fourvière, de Pères, Frères et Sœurs Maristes de la région lyonnaise.

Tous les samedis du mois d'août, à tour de rôle, les collèges et écoles de Mexico et du District Fédéral se rendent processionnellement au Tepeyac pour honorer Notre-Dame de Guadeloupe.

A Logroño (Espagne), 225 élèves et de nombreux membres de leurs familles font le pèlerinage de Notre-Dame del Pilar, à Saragosse.

Au Salvador, une procession de nos collèges au sanctuaire national de Notre-Dame de Guadeloupe comprend plus de 120 voitures escortant le carrosse qui porte la statue de l'Immaculée de Murillo aux pieds de laquelle apparaissent des anges vivants.

Le 15 mai, la province d'Iberville célébrait une journée mariale d'une exceptionnelle splendeur. Ce jour-là, Frères, élèves et sujets en formation de Montréal et des environs d'Iberville, de Saint-Vincent-de-Paul, se réunissaient d'abord pour une grand'messe solennelle, à l'église Notre-Dame, la plus grande de Montréal. Dans l'après-midi, au Centre Sportif Laval, en présence d'une assistance de plus de 1.200 personnes, composée de Frères Maristes, de religieux de diverses Congrégations et d'un grand nombre de religieuses, les Juvénistes et les Scolastiques donnèrent, avec brio, une grande séance mariale où tous les numéros, depuis un grand jeu biblique sur Notre-Dame, jusqu'aux simples chants, étaient inspirés par la circonstance.

En maints endroits les associations d'anciens élèves et les familles participent de diverses manières à ces témoignages de piété mariale et s'emploient à répandre dans leur entourage la dévotion à Notre-Dame.

 A toutes ces manifestations extérieures il faut joindre évidemment les pratiques individuelles par lesquelles Frères, aspirants, élèves et anciens élèves offrent tous les jours à l'Immaculée un tribut de louanges et un bouquet spirituel composé de prières, de petits sacrifices et de constants efforts pour reproduire dans leur vie les vertus de Marie.

Le fait le moins touchant n'est sans doute pas celui de cet élève noir de l'école de Likuni (Nyassa) qui, invité comme ses camarades à multiplier la récitation des Ave au cours de la journée et à en inscrire le nombre sur un bout de papier pour le déposer dans une boîte au pied de la statue de la Sainte Vierge, vient trouver son professeur après que tes autres sont couchés, lui demandant un morceau de papier pour y marquer le nombre d'Ave dont il vient d'achever la récitation, afin que Notre-Dame, sa maman du Ciel, soit contente de lui.

 

Expositions, travaux divers. Afin de mieux connaître là vie, les grandeurs, les vertus de Notre-Dame et les bienfaits individuels et collectifs de sa dévotion, on organise çà et là des expositions mariales, parfois ambulantes, où sont présentes les travaux divers de dissertation, modelage, dessins, tableaux, albums, etc. … auxquels ont participé Frères, aspirants, élèves et anciens élèves.

Dans les maisons de formation, surtout dans les noviciats, l'Année Mariale fournit aux aspirants et aux jeunes Frères l'occasion d'approfondir la connaissance des privilèges de Notre-Dame et notamment celui de son Immaculée Conception.

Citons, à titre d'exemple, le Noviciat Saint-Hyacinthe (Canada). Les jeunes y étudient, par tranches et à fond, l'encyclique Fulgens corona. Des pensées mariales sont remises aux postulants et aux novices qui doivent ensuite, à tour de rôle, les commenter devant leurs camarades. Des pancartes mariales sont affichées dans divers endroits de la maison. Un programme de lectures mariales au réfectoire, la décoration des statues de Notre-Dame, des travaux de recherche sur la Sainte Vierge, des bouquets spirituels, des lettres aux parents où domine la note mariale, etc. …, sont autant de coups d'éperon qui entretiennent et excitent la dévotion à la Vierge Immaculée et le zèle pour la faire connaître et aimer.

Parmi les travaux scolaires présentant une note mariale caractéristique, nous devons mentionner Mi carpeta mariana (Mon cahier marial), en Argentine, pour les élèves d'enseignement primaire. Magnifique présentation et typographie très nette ; sujets divers de lectures mariales et de pratiques de dévotion à Marie, avec collaboration constante de l'élève au moyen d'exercices, de dessins, de suggestions diverses. Cahier que l'élève conservera comme un précieux souvenir de l'Année Mariale.

 

Revues des Provinces et des Écoles. — En parcourant les revues des Provinces, les publications périodiques et les palmarès des écoles et des collèges en cette Année Mariale 1954, on remarque de nombreux articles et reportages ayant trait à la Vierge Immaculée et aux cérémonies et manifestations dont Elle est l'objet en ce Centenaire du Dogme. De belles illustrations, et notamment la « Vierge de Murillo», ornent la couverture et les pages de ces publications dont quelques-unes sont de véritables monographies à l'honneur et à la louange de Notre-Dame.

Le « Bulletin de l’Institut », au cours de l'Année Mariale, consacre son article de fond à divers aspects de notre dévotion à la Très Sainte Vierge : réflexions au sujet de notre « sigle » P. F. M. ; le Tiers Ordre de Marie, la consécration à Notre-Dame, le « Souvenez-vous ». La revue officielle publie quelques échos des manifestations de foi et de piété mariale dont les Frères et leurs élèves ont eu l'initiative ou auxquelles ils ont pris part à l'occasion des fêtes, cérémonies, congrès qui ont marqué dans tout l'Univers catholique la commémoration du glorieux Centenaire5.

La revue Norte (Espagne) de décembre 1953 se présente avec 80 pages entièrement consacrées au dogme de l'Immaculée Conception de la Vierge Marie. Le glorieux privilège de Notre-Dame est étudié sous tous les aspects et tout particulièrement à travers les lettres et les arts de l'Espagne au cours des siècles. Pages doctrinales, imprégnées d'esprit mariste et de filial amour à la Purísima (la Très Pure), et basées sur une riche et abondante bibliographie.

« Entre-Nous », de Lévis (Canada), consacre en entier ses deux numéros de mai-juin et de novembre-décembre 1954 à la Vierge Marie : articles, méditations et poésies composées par les Frères. Il en est de même pour Laudetur (Chili), dans son numéro de juillet-août.

C'est surtout le mois de décembre 1954 qui voit se multiplier les numéros extraordinaires consacrés à la Vierge Immaculée en cette fin de l'Année Mariale. Citons, entre autres : « Levante », « Norte » et « Stella Maris », en Espagne, « Ecos de Familia » de Colombie et du Mexique dont nous regrettons de ne pouvoir donner ici une recension pour ne pas allonger démesurément cet article.

« Marian Collège », de Poughkeepsie (États-Unis) dédie sa charmante et artistique revue « Greystone Gazette » à l'Immaculée Conception en cette Année Mariale 1954, dixième anniversaire de la publication de ce « magazine » idéal pour la jeunesse étudiante mariste.

Le « Scolasticat Champagnat » de Popayán (Colombie) publie « La Inmaculada y los Hermanos Maristas » opuscule ronéotypé qui présente une vue d'ensemble sur les passages relatifs à l'Immaculée Conception dans les écrits du Vén. P. Champagnat et de ses successeurs dans le gouvernement de l'Institut, ainsi que dans nos usages et traditions. Ce même scolasticat a son « Radio-Journal Mensuel de l'Année Mariale », qui comprend des articles de fond, une section littéraire, des scènes maristes en forme de dialogue et une information d'actualité intitulée : « Dans le monde marial. »

« Año Mariano », revue mensuelle de 8 pages créée à l'occasion de l'Année Mariale pour les collèges du Mexique, tire à 13.500 exemplaires et présente aux élèves et à leurs familles des pages d'actualité mariale qui ont mérité à cette modeste revue les plus chaleureux éloges de hautes autorités ecclésiastiques et les commentaires les plus favorables d'autres publications de renom au Mexique et dans divers pays de langue espagnole.

 

Livres et opuscules. — Parmi les livres, recueils et opuscules composés et publiés dans l'Institut à l'occasion de l'Année Mariale, citons :

« Guirlande Mariale », par F. Panayotis (C. F. Jean-Émile A. G.) ; jolie plaquette aux belles illustrations, recueil de 50 poésies en l'honneur de la Sainte Vierge et « dignes d'être offertes à la Reine du Ciel6 ».

« La Lira Hispana a los pies de Maria ». Florilège de poésies mariales recueillies dans les vergers de la littérature espagnole, comme souvenir de l'Année Mariale Universelle 1954, et éditée par notre maison d'édition Luis Vives de Saragosse. Nombreuses gravures reproduisant quelques tableaux des grands maîtres de la peinture espagnole se rapportant à la vie et aux grandeurs de la Vierge Marie.

« Seara Poética Mariana », œuvre de deux Frères du Brésil, vaste compilation de poésies en langue portugaise, d'auteurs classiques et autres, à la louange de la Vierge. Recueil complété par une série de poésies mariales en diverses langues (latin, français, anglais, allemand, espagnol), d'auteurs anciens et modernes.

« Catéchisme de la Sainte Vierge » en 4 volumes, publié par l'Éditorial « Los Andes » (Colombie).

La province de Lévis publie à l'usage des éducateurs une série d'opuscules en l'honneur de la Sainte Vierge ; «A l’école de Marie », plans schématiques de catéchismes sur la Sainte Vierge avec collection d'exemples marials ;

« Nous crions vers toi », belle plaquette illustrée où les principales prières à Notre-Dame sont présentées sous un éclairage plutôt affectif que doctrinal ;

« Notre-Dame de Mai », mois de Marie fait en collaboration et Cortège Marial, courtes biographies de grands serviteurs de Marie qui peuvent servir d'exemples après la lecture du Mois de Marie. « Je vous salue Marie », court commentaire de l’Ave Maria.

« The World's first Love » (Le premier Amour du Monde), de Pietermaritzburg (Afrique du Sud). Combinaison de tableaux scéniques ayant trait à la vie de la Très Sainte Vierge, à ses privilèges, aux dogmes récemment définis et aux sanctuaires de Lourdes et de Fatima.

« Maria, Meine Mutter » (Ma Maman du Ciel), des Éditions Maristes « Marie Médiatrice » de Genval (Belgique). Petit livret scolaire illustré qui raconte, en 22 paragraphes au titre suggestif, la vie de la Très Sainte Vierge exposée aux enfants de 6 à 8 ans, mettant à leur portée, dans un style très simple, les richesses de l'Évangile et de la Tradition concernant la Vierge Marie.

 

Initiatives diverses et réalisations apostoliques. — Dans deux lettres adressées aux Supérieurs Généraux les 17 et 18 novembre 1953, le cardinal Valerio Valeri, Préfet de la S. C. des Religieux, invitait chaque Institut, chaque Province et même chaque maison, à l'occasion de l'Année Mariale, à commencer une œuvre sociale en rapport avec l'esprit de l'Institut et son but apostolique.

Dans sa circulaire du 24 mai 19547, le R. F. Supérieur Général, en invitant les Frères à répondre à cet appel du Saint-Siège, attirait leur attention sur quelques initiatives et réalisations possibles, notamment sur les points suivants : bourses et écoles pour les enfants pauvres, catéchismes dans les quartiers populaires, soins à donner aux domestiques et aux employés, maîtres auxiliaires, etc. …

Sans nul doute, ces suggestions ont été suivies partout et quelques revues de famille se sont fait l'écho des réalisations apostoliques de telle Province, de telle maison. Ici, c'est la fondation d'un asile pour les enfants du peuple, d'une école gratuite à côté d'un collège payant ou de bourses d'enseignement pour les élèves dépourvus de ressources ; là, des repas pour les enfants pauvres des catéchismes de banlieue ; ailleurs, une campagne auprès des parents pour la moralisation du milieu ambiant ; lectures, spectacles, loisirs…

La Congrégation Mariale du Ginasio Aurora de Caçador (Brésil) dont la devise est : « Aimer Marie et la faire aimer », a son heure radiophonique tous les samedis soir. Au programme : un travail marial, une poésie, un chant, préparés et retransmis par l'un ou l'autre congréganiste.

Dans certaines Provinces, on a organisé, pendant les vacances, des Journées d'études mariales pour les Frères. C'est ainsi que le Bulletin a déjà parlé des Journées mariales organisées au Brésil Central et au Brésil Méridional.

Dans le cadre des initiatives diverses dont l'Année Mariale fournit l'occasion, signalons les promotions de Juvénistes, Postulants, Novices et Scolastiques 1954 du Mexique qui se placent sous le patronage de la Vierge par l'une ou l'autre des invocations des Litanies : Regina Virginum (juvénistes), Mater divinæ gratiœ (postulants), Regina Martyrum (novices), Mater admirabilis, Sedes Sapientise, Causa nostræ lætitiœ (scolastiques), chaque groupe ayant son hymne spécial.

Il en est de même dans plusieurs collèges pour les promotions de bacheliers : « Promotion Immaculée », « Promotion Notre-Dame de Fatima »…

Telle Province décide de désigner les nouvelles recrues de 1954 sous le nom de « Juvénistes de l'Immaculée ». Telle autre donne un titre marial aux nouvelles maisons fondées : Notre Dame High School, à lvidapawan (Iles Philippines) ; Marian Collège, à Dublin (Irlande) ; Colegio Marista Santa Maria, à Orense (Espagne) ; Ginàsio Nossa Senhora du Penha, à Cidade do Espiritu Santo (Brésil), etc. …

L'Union des Frères Enseignants (U. F. E.) qui, depuis 1949, tient ses Journées nationales d'études à Paris vers la mi-juillet, choisit en 1954 comme thème central : « Marie dans notre Mission. »

L'Année Mariale nous apporte, les 12 et 13 juin, les cérémonies solennelles de la canonisation du Bienheureux Pierre Chanel, Mariste, premier martyr de l'Océanie ; cérémonies auxquelles assistent en délégation officielle : le R. F. Supérieur Général, deux Frères Assistants et le C. F. Procureur Général près le .Saint-Siège.

Certes, on aurait souhaité et on avait même espéré voir le Père Champagnat proclamé Bienheureux au cours de l'Année Mariale. Ces vœux ardents n'ont pas vu leur pleine réalisation, mais c'est en 1954 que les étapes décisives de la Cause ont été franchies par la réunion des Congrégations Antépréparatoire et Préparatoire.

C'est le 6 juin 1954, anniversaire du décès du V. Fondateur, qu'a été lancée au Brésil, à l'occasion du cinquantenaire de l'arrivée des Frères dans ce pays, l'émission de deux timbre-poste maristes, dont l'un représente le V. P. Champagnat et l'autre, la façade de l'Internat Saint-Joseph de Bio-de-Janeiro8.

 

Clôture de l'Année Mariale. — Dans maints endroits, le dernier mois de l'Année Mariale est marqué par un redoublement de ferveur et d'hommages spéciaux à Marie Immaculée. C'est ainsi qu'au Noviciat de Saint-Hyacinthe (Canada), on chante le « Magnificat » tous les samedis après la messe, et le soir, avant le souper, a lieu une heure mariait' solennelle.

 

8 décembre 1954 : clôture de l'Année Mariale et Centenaire de la proclamation du Dogme de l'Immaculée Conception !

A la Maison-Mère, la belle chapelle gothique, due au génie réalisateur du R. F. Louis-Marie, est brillamment ornée et illuminée et les voûtes retentissent des chants harmonieux, qu'un puissant chœur de 150 voix fait monter à la louange de Notre-Seigneur et de sa Mère Immaculée. Toute la soirée et jusque bien avant dans la nuit, le clocheton du château du Montet transmet aux quatre vents les échos des disques de Gélineau en langue vulgaire sur les Psaumes et notamment sur le « Magnificat » dont la phrase principale fend continuellement les airs, comme le refrain caractéristique de cette journée unique : « Le Seigneur fit pour moi des merveilles : saint est son Nom. » Une illumination féerique de la maison et une dévote procession aux flambeaux suivie de la bénédiction solennelle du Saint-Sacrement forment le clou de la fête et du Centenaire.

Partout, dans l'Institut, c'est le même enthousiasme, la même explosion de ferveur mariale. Cette date mémorable est l'occasion d'expositions et de séances mariales, d'inaugurations de plaques commémoratives, de chapelles, de monuments ou de statues de l'Immaculée Vierge Marie.

C'est ainsi qu'à Gérone, berceau de nos œuvres d'Espagne (1886), a eu lieu le 31 octobre l'inauguration solennelle d'un monument à Marie Immaculée, élevé sur la terrasse du Collège. La statue de la Vierge, en pierre du pays, a 2 m. 60 et pèse 2.000 kg. Sculpteur et architecte sont des anciens élèves des Frères. La cérémonie solennelle a été présidée par Mgr l’Évêque, le Gouverneur civil, M. le Maire et autres personnalités de la ville.

 

Conclusion. — Dans sa circulaire du 24 mai 1953, Je Révérend Frère avait donné ce mot d'ordre : « Il faut que, partout, la Très Sainte Vierge soit contente de ses Petits Frères9. »

Le bref compte rendu qui précède témoigne que cette consigne n'est pas restée lettre morte et il y a tout lieu de croire que Notre-Dame aura agréé les hommages de ses enfants de prédilection.

L'Année Mariale est achevée, mais son esprit doit continuer à animer Frères et élèves afin de toujours mieux connaître, aimer et servir la Vierge Immaculée, Patronne et Première Supérieure de l'Institut.

C'est encore la consigne que nous laisse le Révérend Frère dans sa dernière circulaire du 8 décembre 1954 : « Il faut que tout cet enrichissement de pensées, de sentiments, d'actions et de méthodes concoure à donner à notre apostolat mariai une activité plus efficace parce que plus éclairée et plus soutenue par notre vie d'union à Jésus et Marie10 ».

                                   F. Jules-Victorin.

_____________________

1 Abbé Richard, art. « Constellation» dans « l'Homme nouveau Paris), 12 décembre 1954, p. 7, col. 4.

2 Circulaires, tome XXI, p. 47.

3 Circulaires, t. XXI, pp. 204-206.

4 Circ., t. XXI. p. 205,).

5 Voir notamment «Bulletin de l'Institut», t. XXI, pp. 160-164, 238-240, 258-206, 289-293, 321-324, 396-411.

6 « L'Ami du Clergé», 28 octobre 1954.

7 Circ., t. XXI, pp. 327-338.

8 Voir « Bulletin de l'Institut », t. XXI, pp. 245-246.

9 Circ., t. XXI, p. 206.

10 Circ. t. XXI, p. 35.

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