Le C. F. Régis Aimé

24/Oct/2010

Le Bulletin est en deuil. Le CF. Régis-Aimé, son directeur et son principal rédacteur, nous a été enlevé brusquement le 16 mars dernier.

Il souffrait du cœur depuis des années et était obligé à des précautions constantes. Néanmoins, il assumait un travail considérable, comme Secrétaire Général, dans la rédaction du Bulletin et dans la direction de l'Œuvre des Missions. Il ne sortait guère de la maison-mère que pour aller donner des conférences au second noviciat de Saint-Quentin-Fallavier, où il avait été autrefois directeur.

Le samedi 16 mars, la matinée avait été normale, sans la moindre apparence de malaise. Il avait rédigé plusieurs des délibérations du Conseil Général tenu la veille, était allé demander des renseignements, soit chez le Révérend Frère Supérieur Général, soit chez le Cher Frère Econome Général.

Son voisin de chambre, le CF. Charles-Raphaël, l'entendait taper à la machine comme d'habitude. Il était d'ailleurs attentif aux bruits insolites qui auraient pu se produire dans la chambre voisine, car le CF. Régis-Aimé le lui avait demandé, sachant bien qu'à tout moment il pouvait être victime d'un accident grave : il se souvenait toujours de la terrible alerte de Rome, où il avait bien failli mourir. — Mais, ce jour-là, aucun bruit anormal ne se produisit. Toutefois, au moment de la visite au Saint-Sacrement, comme le CF. Secrétaire n'arrivait pas, le CF. Charles-Raphaël se rendit rapidement dans la chambre de l'absent. Quelle ne fut pas son émotion de trouver son confrère étendu de son long, la face contre le parquet, à gauche de son bureau de travail ! La mort avait dû être instantanée et précéder la chute…

Le Père Aumônier, arrivé des tout premiers, avait donné une absolution suprême, ainsi qu'une onction d'huile sainte. On récita les prières de l'Eglise. Et quand la mort fut bien constatée par le médecin, en face des injections restées sans effet, on plaça le Frère sur son lit.

Deux jours auparavant, le C. F. Régis-Aimé s'était encore rendu chez son spécialiste de Lyon. En rentrant, il avait noté lui-même dans son agenda : « Le médecin me trouve bien. » Nous savons que le médecin lui avait toutefois recommandé d'être toujours prudent. Mais nul ne peut tout prévoir. « Je viendrai comme un voleur. » Nous sommes toujours entre les mains de Dieu.

Il ne peut être question, en ce moment, de faire une biographie complète de notre cher défunt. On peut simplement déplorer sa disparition, car il était, malgré sa maladie, un homme précieux dans le gouvernement de l'Institut. Comme secrétaire général, il s'était mis au courant de tout ce qui regardait la marche de notre grande famille religieuse. Son excellente mémoire lui permettait de retenir tous les renseignements utiles. On le constatait bien dans les conseils, où il avait encore l'avantage de n'être jamais absent, alors que les autres membres faisaient souvent quelque visite dans les Provinces. Il excellait à résumer les données diverses qui nous arrivent de toutes parts sur le personnel, les constructions, les dettes et emprunts, les effectifs des maisons de formation, les comptes rendus de toutes sortes.

Une branche de ses activités était le sein des Missions pour recueillir les aumônes envoyées des diverses Provinces et pour les distribuer judicieusement. Une de ses dernières joies, à ce sujet, fut de recevoir une lettre en chinois de nos juvénistes de Singapore, à qui avait été annoncé l'envoi d'un secours de la Caisse des Missions pour les aider à agrandir leur maison devenue trop petite.

Tous les lecteurs du Bulletin auront eu à cœur de prier pour le repos de l'âme du cher défunt. Et tous ceux qui ont eu la faveur de le connaître de près garderont de lui un souvenir des plus affectueux.

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