Le XV° Anniversaire de la fondation de la Société des Anciens Elèves du Collège Saint Joseph de Lowell

30/Sep/2010

Dans son N° 24 (novembre I9I2), le Bulletin a publié des détails sur la genèse, les progrès latents et la constitution définitive de la Société des Anciens élèves du Collège Saint-Joseph de Lowell. Notre intention n'est pas d'y revenir aujourd'hui. Qu'il nous suffise de rappeler succinctement que, vivement désirée par les milliers d'ex-élèves séparés par les vicissitudes de la vie mais toujours unis de cœur les uns aux autres et à leurs anciens Maîtres, elle prit corps, le 12 février 19I2 par la première assemblée générale de ses membres dans la salle du Collège, où, au milieu d'un inoubliable enthousiasme, ses statuts furent définitivement fixés et approuvés.

Depuis lors, l'Association n'a pas cessé de progresser en nombre et en solidité. D'autres réunions, toutes très intéressantes, ont eu lieu fréquemment, et ont contribué beaucoup à la rendre de plus en plus populaire. A l'heure qu'il est, toujours pleine de vigueur, elle constitue une force précieuse toujours prête à défendre les intérêts du Collège Saint-Joseph en même temps que ceux de ses propres membres.

Ajoutons avec reconnaissance qu'en de nombreuses occasions elle s'est montrée libéralement généreuse non seulement envers la communauté de Lowell, mais encore envers les œuvres de formation de la province.

Le mois de février dernier ramenait pour la quinzième fois l'anniversaire de la naissance de l'Association; et le Comité exécutif crut avec raison qu'il y avait lieu de ne pas laisser passer cette mémorable circonstance sans la marquer de quelque fait propre à en rappeler le souvenir. Il fut donc convenu d'organiser dans le local du Collège une fête à laquelle seraient conviés tous les associés et quelques hôtes de distinction.

Plus de trois cents répondirent à l'appel; et ce ne fut vraiment pas un spectacle vulgaire de voir cette belle réunion d'hommes représentant tous les âges de la vie depuis les derniers confins de l'adolescence jusqu'à la plénitude de l'âge mûr, venus de tous les points de l'horizon pour revivre ensemble, sous le toit de leur ancienne Alma Mater, en la compagnie de leurs anciens Maîtres, les doux souvenirs de leurs aunées d'études.

C'était plaisir de les voir par groupes, eux qui ne s'étaient pas rencontrés, souvent, depuis de longues années, se serrer cordialement la main en évoquant, dans une atmosphère de la plus véritable fraternité les souvenirs de leur vie de collège. Heureux de rencontrer leurs anciens camarades et leurs professeurs d'autrefois, ils passèrent avec eux quelques heures fort agréables. Devenus aujourd'hui prêtres, religieux, avocats, médecins, commerçants, fonctionnaires de la cité ou de l'État, hommes enfin qui font tous honneur à leur pays et à leur race, ils étaient heureux, on le voyait, de se retrouver quelques moments réunis une fois de plus dans cette vieille salle, où tout leur est familier, pour prendre part aux fraternelles agapes de leur chère Association, où se trouvaient en outre des hôtes de distinction et des représentants des associations sœurs des Anciens Elèves de Manchester, Lawrence et Haverhill.

A la fin du banquet prennent successivement la parole W Roderick E. Jadoin, Président du Banquet; W Arthur L. Eno, Président de l'Association; S. H. Mr Thomas J. Corbet, Maire de Lowell; le R. Père Turcotte, Provincial des Oblats de Marie Immaculée; Le C. Frère Leo, Provincial des Frères Maristes aux Etats-Unis; M. l'avocat représentant Joseph Donahue; M l'abbé Drapeau, etc. …: les premiers pour souhaiter la bienvenue aux convives ; les autres pour répondre aux divers toasts qui furent portés.

Mr Roderick Jodoin, Président du banquet, souhaita en ces termes la bienvenue aux convives:

Nous nous souvenons !… Il y a 15 ans, le premier Comité Exécutif se réunissait chez M. le pharmacien Wolfrid Caisse et là, nous avons promis que l'association des Anciens Elèves du Collège St-Joseph durerait au moins aussi longtemps que ses premiers officiers vivraient.

Depuis elle s'est développée, affermie et même étendue, puisque nous comptons maintenant trois Associations-Sœurs, celle de Manchester, de Lawrence et de Haverhill, dont les présidents sont avec nous ce soir.

Si nous avons si bien réussi, n'est-ce pas dû à ce grand idéal, qui groupe les Anciens Elèves du Collège St. Joseph pour le perfectionnement social et intellectuel de ses élèves et des membres de cette Association? Notre grand souci n'est-il pas surtout de voir nos enfants progresser en vertu et en science pour être un jour capables de se mesurer avantageusement avec leurs concitoyens et figurer honorablement parmi ceux qui font la gloire des Franco-Américains de Lowell?

J'espère que notre travail concourra toujours grandement à poursuivre ce but élevé; ainsi l'idée de l'association, conçue par mon ami, M. Eno, que le premier, j'ai eu l'honneur de seconder, n'aura pas été une simple pensée éphémère, mais bien le point de départ d'une grande œuvre sociale".

M. l'avocat Eno, président de l'Association, passe en revue les quinze années d'existence de l'Association des Anciens Elèves, fait voir le progrès et l'avancement qu'a fait la Société depuis la fondation et profite de l'occasion pour faire l'éloge des Pères Oblats et des Frères Maristes.

Le R. Père Turcotte, répondant au toast "Les Oblats" remercia les convives d'être venus si nombreux; rappela le fécond travail des Oblats dans la contrée et aux extrémités les plus éloignées du monde, où ils ont sacrifié généreusement leurs vies pour l'extension et la préservation de la foi ; paya en passant un bien juste tribut au R. P. Garin; de vénérée mémoire, organisateur des œuvres catholiques de Lowell et fondateur en particulier du Collège Saint-Joseph, et souleva d'enthousiastes applaudissements en annonçant la construction prochaine, Dieu aidant, d'une nouvelle salle paroissiale.

Au toast ‘’La Ville de Lowell’’ S. H. Monsieur Thomas J. Corbett, Maire de la cité, que les convives avaient l'honneur de compter parmi eux, répondit par un éloquent discours où il fit tour à tour l'éloge des pionniers de la grande race canadienne, qui ont joué un si grand rôle dans le développement de la ville ; des RR. Pères Oblats, des Frères Maristes, et termina en disant que son plus cher désir est de servir la ville de Lowell dans toutes les sphères de son activité, et que, pour le réaliser, il compte sur la coopération de tous.

Le C. Frère Léo, Provincial, désigné pour répondre au toast ‘’Les Frères Maristes’’ définit et expliqua la tache du Frère enseignant, fit ressortir l'importance de l'enseignement religieux dans l'œuvre de l'éducation, l'immense lacune que son absence laisse dans l'âme de l'enfant qui ne l'a pas reçue, quand bien même sa formation par ailleurs ne laisserait rien à désirer, et conclut en disant que la grande préoccupation des Frères Maristes, au Collège St-Joseph comme dans tous les autres qui sont placés sous leur direction, est et doit être certainement de faire de leurs élèves des hommes instruits et capables de jouer un rôle d'honneur dans la société de leur temps et de leurs pays; mais qu'elle doit être, et s'efforce d'être en effet, plus encore, si possible, d'en faire des chrétiens fidèles et convaincus.

En réponse au toast "Les Anciens" Mr l'abbé William Drapeau rendit un reconnaissant hommage à la bonne formation reçue par lui et ses anciens camarades au Collège St-Joseph.

Comme membres de cette grande assemblée d'Anciens Elèves, dit-il, nous devons conserver le souvenir de notre première éducation. Comme le diamant nous étions bruts. Destinés aux grandeurs, nous avions besoin d'être taillés. Ce fût l'œuvre des Frères Maristes. Nos défauts furent corrigés. Les vertus de probité et de justice furent gravées dans nos âmes afin que nous pussions devenir de vrais hommes, des hommes tels que tout homme réclame d'un homme pour le regarder et le traiter comme un frère. Ce sont des souvenirs que nous devons nous rappeler. Dans notre vie publique et privée, nous devons porter les qualités du catholique de bonne compagnie; nous devons donner à nos enfants l'exemple du respect des lois de Dieu et de celles du pays. Nous devons leur inculquer des idées de justice, de fraternité, de charité qui renferment presque toutes les vertus; avant tout nous devons leur enseigner le respect des lois ecclésiastiques et civiles. Si nous avons présentement notre place dans la société, nous le devons aux enseignements et aux exemples de vertu que nous avons reçus des bons Frères''.

D'autres orateurs répondirent avec le même à propos aux toasts "Les Associations Sœurs", "Nos Traditions", "Les Absents". Au dernier toast ''Le Canada'', ce fut l'orchestre qui répondit en entonnant "O Canada" que chacun chanta avec verve; puis on se dispersa en emportant un joyeux souvenir de ce XV° anniversaire de la florissante Association, en se disant: Nous nous souvenons et en souhaitant de pouvoir, sans bien tarder, célébrer la prochaine réunion dans la nouvelle salle paroissiale, annoncée par le R. P. Turcotte.

"Fraternité! O doux nom, ô chose plus douce encore! ô lien sacré qui nous enlève à l'isolement et nous fait trouver dans les autres, pour l'accomplissement de notre tâche terrestre, aide, secours et bienveillance ! Ah! combien heureuse est toute réunion d'hommes où règne cette fraternité qui supprime toute envie, toute jalousie, toute haine, toute ironie amère, tout ce qui arme et soulève un homme contre un autre homme, et apporte, au contraire, tout ce qui apaise, réconforte et unit.

Que ce soit, Dieu aidant, le sort de toutes les nôtres, comme ç'a été, grâce à Lui, le sort de celle qui vient de se terminer!''.

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