LEcole Normale Moyenne dArlon
F. E. V.
27/Apr/2010
Sommaire:
1. Quelques mots d'histoire.
2. L'Ecole Normale Moyenne d'Arlon.
— Raisons de sa création.
— Evolution de l'Ecole.
— Situation actuelle.
— Prévisions.
I.
Le but de l'enseignement normal, en Belgique, est, d'une manière générale, de former le personnel enseignant pour:
— les écoles gardiennes (enfants de moins de 6 ans);
— les écoles primaires (enfants de 6 à 12 ans);
— les écoles moyennes (enfants de 12 à 15 ans).
En principe, les professeurs formés dans les Ecoles Normales Moyennes ne sont habilités que pour donner l'enseignement dans les écoles moyennes proprement dites. On les tolère cependant au cycle inférieur de l'enseignement secondaire (ou Humanités) et même, à défaut de professeurs licenciés, au cycle supérieur (pour élèves de 15 à 18 ans)1.
La création des Ecoles Normales Moyennes de l'Etat remonte aux années 1879-1888.
En outre, la loi du 6-2-1887 prévoyait la possibilité d'acquérir le diplôme de régent pour toute personne qui subit avec succès les examens requis devant un Jury Central, institué par l'Etat à cet effet et ce, sans qu'elles soient astreintes à suivre les cours dans une Ecole Normale Moyenne.
C'est ainsi qu'avant la création de notre Ecole Normale Moyenne d'Arlon plusieurs Frères belges ont acquis le diplôme devant le Jury Central.
Aucune disposition légale n'avait prévu la création d'écoles de ce genre par d'autres autorités. Cela n'a pas empêché les pouvoirs subordonnés: Provinces. Communes et les personnes privées d'en établir sur la base de la liberté de l'enseignement inscrite dans la Constitution de l'Etat belge. »
Primitivement, ces institutions étaient entièrement libres et n'avaient aucune relation officielle avec l'Etat: ce dernier en a cependant reconnu indirectement l'existence en décidant que des Jurys Centraux siégeraient dans ces écoles et même qu'un Jury Central serait institué dans toute Ecole Normale Moyenne libre qui présenterait au moins vingt candidats. Depuis la loi Harmel de 1952, les Ecoles Normales Moyennes Libres présentant les conditions prévues par cette loi ont obtenu la reconnaissance officielle et des subsides, au même titre que les Ecoles Normales Primaires.
Pour être admis, actuellement, dans une Ecole Normale Moyenne, il fait être porteur ou bien du diplôme d'instituteur primaire, ou du certificat d'homologation (= certificat attestant que l'on a suivi avec fruit les deux cycles de l'Enseignement secondaire). Moyennant un examen complémentaire, peuvent être admis également les élèves ayant terminé l'enseignement technique du second degré (Humanités ou Enseignement technique).
L'enseignement distribué au sein des Ecoles Normales Moyennes est déjà fortement spécialisé et répond parfaitement à sa finalité propre. Il comprend six sections différentes:
— section langue maternelle et histoire,
— section langues modernes,
— section mathématiques-physique et commerce.
— section sciences naturelles et géographie,
— section dessin et arts plastiques,
— section éducation physique.
A côté de leurs spécialités, ces sections reçoivent un certain nombre de cours en commun: religion et morale,
psychologie et pédagogie, logique et méthodologie .
Les cours portent sur deux années d'études et l'examen final se passe actuellement devant un jury composé d'un inspecteur de l'Enseignement Secondaire, d'un secrétaire, professeur de l'Enseignement secondaire ou normal officiel et des professeurs de rétablissement. C'est l'inspecteur qui préside le jury.
II
Jusqu'après la guerre 1940-1945, les Ecoles Normales Moyennes, tant pour garçons que pour filles, n'exerçaient que très peu d'attrait, faute de places. Depuis lors, la situation a bien évolué: avec la démocratisation progressive de l'enseignement à tous les niveaux, les écoles moyennes et techniques se sont multipliées et se multiplient encore, de même que les établissements où se distribue un enseignement secondaire complet. D'autre part, faute d'un traitement suffisamment élevé, en comparaison des traitements qu'assure l'initiative privée, la carrière de licencié pour l'enseignement secondaire n'attire guère la jeunesse universitaire; d'où un manque de professeurs licenciés. Tout cela explique la vogue dont jouissent actuellement les Ecoles Normales moyennes. Pratiquement, toute école primaire qui se respecte, tend, en ce moment, à adjoindre au moins une école moyenne. Celle-ci, nous l'avons dit, correspond au cycle inférieur de l'Enseignement Secondaire. C'est cette évolution de l'enseignement en général, et à laquelle n'ont pas pu échapper nos propres postes qui rendirent, sinon absolument nécessaire, du moins très souhaitable, l'ouverture d'une Ecole Normale Moyenne à Arlon, afin de pouvoir assurer à nos écoles, des Frères et des laïcs aptes à donner l'enseignement moyen. Elle eut lieu dès avant la guerre, en septembre 1944.
Primitivement, elle fut presque exclusivement peuplée de Frères, mais bientôt arrivèrent de plus en plus nombreux des élèves laïcs. Actuellement et malheureusement, suite à la pénurie des vocations, elle ne comprend plus que de rares Frères, à côté de dizaines et même de centaines de laïcs.
Mais comment dans une maison déjà surpeuplée, a-t-on pu trouver le moyen d'insérer une nouvelle section?
Vous raconter cette histoire, avec toutes ses péripéties, nous mènerait bien trop loin. Contentons-nous de faire remarquer que les Régents reçurent des cours dans tous les coins de la maison: chambre du Directeur, classes et réfectoire des Juvénistes, mansarde au-dessus de la buanderie, etc. …, etc. … Il serait bien difficile d'indiquer dans la maison d'Arlon un endroit où les Régents ne prirent pas pied.
En l'année 1950, le scolasticat fut évacué pour être transplanté au Noviciat de Habay qui se trouve à 17 km. d'Arlon; quotidiennement un autobus ramena, pendant 3 ou 4 ans, les jeunes Frères à Arlon pour y assister aux cours. Enfin en 1959, devant l'afflux toujours grandissant des élèves, futurs Régents, on trouva qu'il était temps de leur bâtir un quartier propre. Et le voilà.
Que nous réserve l'avenir??? Bien sûr, il est à Dieu; mais tout lais se prévoir que la Belgique et le Congo absorberont pendant longtemps encore, quantité de Régents. D'ailleurs nombreux sont les élèves Congolais et Rwandais qui viennent s'inscrire pour suivre les cours de la Régence.
F. E. V.
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1 Voir « Bulletin de l'Institut », n. 164.