Les Grands Exercices à Popayán

18/Sep/2010

A l'instar de ce que nous avons vu ci-devant pour le district de la République Argentine, les Supérieurs de la province de Colombie avaient mis dans le programme du Centenaire l'organisation des Grands Exercices de saint Ignace pour les Frères profès des vœux perpétuels qui n'avaient pas encore eu la facilité de les faire et pour les Frères des vœux temporaires qui se préparent à émettre dans un avenir prochain les vœux perpétuels.

Ils eurent lieu à Popayán du 7 août au 4 septembre, dans le local de l'Ecole publique, et les 48 Frères qui eurent la faveur d'y prendre part ne parlent qu'avec enthousiasme de l'esprit de piété, de charité et de ferveur qui ne cessa d'y régner. "Il semblait, dit l'un d'eux, que les cloîtres de la maison fussent revenus aux temps où ils étaient la demeure de saintes religieuses carmélites, à voir quel silence, quel recueillement, quel esprit de mortification, et quelle ferveur dans la prière et les chants religieux s'y faisaient partout remarquer".

Le R. Père Gallois, de la congrégation du T. Saint Rédempteur, qui en avait la direction spirituelle, exposa les grandes vérités du salut, puis la théorie et la pratique des vertus chrétiennes et religieuses avec solidité de doctrine et une puissance de persuasion qu'on trouve rarement à ce degré : et le C. Frère Théodore-Joseph, ancien Provincial, y ajouta de substantielles et très intéressantes conférences sur les qualités, les devoirs et les vertus d'un religieux éducateur selon l'esprit du V. P. Champagnat.

Comme c'est d'habitude dans ces longues retraites d'un genre particulier, chacune des trois semaines: purgative, contemplative et unitive fut terminée par une fête religieuse ou un jour de campo, dans le but de faire diversion à la contention d'esprit qu'elles requièrent, et de donner aux facultés de l'âme le calme et l'énergie dont elles ont besoin pour l'œuvre si importante qu'on a en vue.

Le premier de ces jours de repos fut la solennité de l'Assomption de Marie, fête patronale de l'Institut, que les retraitants allèrent passer à la maison provinciale de San Camilo, afin de pouvoir assister à la prise d'habit de neuf postulants, à l'émission des premiers vœux d'une douzaine de jeunes Frères qui terminaient leur noviciat, aux beaux offices qui ont lieu ce jour-là dans nos maisons provinciales, et goûter dans son plein épanouissement la vraie vie de famille. Les deux autres jours, qui se passèrent à la campagne, furent aussi pleins de charme, grâce aux attentions toutes fraternelles du C. Frère Directeur du' Carmen et de son aimable communauté.

La nuit qui précéda la clôture, les retraitants par groupes allèrent passer l'heure sainte devant le tabernacle, dont, par un privilège spécial, la porte fut laissée ouverte afin qu'ils eussent plus sensiblement présent à leurs yeux le divin objet de leurs actes d'amour, d'adoration, de réparation et de louange : et le lendemain fut tout ce qu'on pouvait souhaiter de plus édifiant et de plus saintement joyeux.

Au dîner, où, aux côtés du Frère Provincial et du R. Père Prédicateur, se trouvaient les principales autorités des maisons San Camilo et du Carmen, le C. Frère Théodore-Joseph, président des Grands Exercices, se fit à l'égard de tous ces honorables assistants l'éloquent interprète des retraitant, dont plusieurs, après avoir appuyé son dire en prose et en vers, se firent avec raison un devoir de lui exprimer à lui-même, au nom de tous, leurs plus vifs sentiments de reconnaissance. Ils avaient préparé dans ce but tout un programme que le temps ne leur permit pas de réaliser, mais dont tout le mérite leur reste

En se séparant du R. P. Prédicateur, de leurs bien-aimés supérieurs et de leurs chers confrères, ils emportaient, pour s'animer et se soutenir dans la voie du bien, les belles instructions qu'ils avaient entendues, les fortifiants exemples dont ils avaient été témoins et le secours de leurs prières qu'ils s'étaient mutuellement promis.

RETOUR

République Argentine...

SUIVANT

Nos morts à larmée...