N. D. de Lourdes Ă  Apipucos

F. C. J.

17/Oct/2010

En 1911, la direction de la Province vint s'installer à Apipucos, faubourg de Recife. Après une suite de faits extraordinaires où se manifestait visiblement la protection de la Très Sainte Vierge, le cher Frère Marie Alypius, provincial, décida qu'une grotte de Lourdes serait construite, tout à côté de la maison, sur le versant de la colline. C'était le remerciement des fils à leur bonne Mère du Ciel. Les Frères de la province vouée à l'Immaculée Conception auraient toujours ainsi devant les yeux le glorieux privilège de Marie.

Toutefois, ce ne fut qu'en 1916 qu'on se mit à l'œuvre. Le creux de la grotte se dessina peu à peu et. les arbres à feuillage dense furent plantés. Mais dès le début, des péripéties inattendues en amenèrent l'interruption. Dans le voisinage, on chuchotait que les Frères creusaient un souterrain pour y cacher des espions et des munitions. Il u eut même, comme à l'Hermitage en 1830, une visite domiciliaire qui tourna au ridicule. Et ainsi les travaux de la grotte souffrirent un retard de trente ans.

Cependant, parmi les Frères anciens, et. de façon toute spéciale chez le C. F. Conon, successeur de C. F. Marie-Alypius subsistait une espèce de remords. On sentait que, du haut du ciel, l'auteur du projet agissait pour qu'on réalisât son vœu. Des offrandes avaient été faites à cet effet et… en 1945, on se remit à l'œuvre. Munis d'un plan exact de la grotte de Lourdes, on se mit à faire, avec de l'argile, le moule négatif aux trois quarts. Ce furent d'abord des brouettes de terre sans fin et des échafaudages de tout genre et de toute grandeur.

Les scolastiques, avec toute l'ardeur de leur jeunesse et de leur amour à Marie, furent les principaux artisans de cette grande œuvre. Les autres sections de la maison : novices, postulants et juvénistes y contribuèrent aussi pour leur part. On ne peut que louer le dévouement des Frères qui y consacrèrent tout leur temps libre et parfois ont travaillé jusqu'à une heure avancée de la nuit. Ce fut un long travail méticuleux, de plus d'une année, qui demanda une attention constante pour sa parfaite exécution.

Une fois le moule immense fait, on le recouvrit d'une mince couche de ciment, et par dessus, on y apposa une solide plaque de ciment armé soutenue par plusieurs vigoureuses poutres de même matière. Afin d'éviter l'humidité, l'ensemble fut recouvert d'une couche d'argile et de sable avec pente ad hoc. Les alentours de la grotte de Lourdes furent reproduits aussi-le plus fidèlement possible : autel, chaire, robinets pour l'eau; sacristie, rochers, etc. … L'ampleur de la cour jointe à celle de la partie centrale de la maison donne l'idée de l'esplanade. C'est là qu'à l'avenir pourront se réaliser de bien belles processions, surtout si l'on y ajoute la grande avenue adjacente qui fait le tour de la colline. Cet ensemble est complété par les arbres plantés, il y a trente ans, et qui donnent aujourd'hui un ombrage superbe.

On pensait pouvoir bénir la grotte à l'occasion de la retraite annuelle, avec la présence d'un grand nombre de Frères, comme cela eut lieu l'année précédente pour l'inauguration du monument au Vén. Fondateur, sur le devant de la maison. Les travaux n'étant pas terminés, il fallut se résigner à remettre à plus tard la cérémonie. Elle a eu lieu, le 11 février, anniversaire de la première apparition de la Sainte Vierge à Lourdes.

Devant une assistance choisie et pieuse, ou l'on comptait Son Exc. M. l'Interventeur de Pernambouc. Général Dermeval Peixoto, le Commandant de la Place, Général Adriano Mazza; MM. les Consuls de France, d'Espagne (celui du Portugal s'était fait excuser, ayant un membre de sa famille gravement malade) et par un temps superbe se réalisa la cérémonie. Ce jour-là étant un jour de semaine, de nombreux invités ne purent y assister, ils se firent excuser, se promettant de bien venir faire leur pèlerinage en temps opportun.

Par une déférence toute spéciale. Mgr l'Archevêque D. Miguel de Lima Valverde, délégua M. le Curé de la paroisse, Mgr Odilon Lobo, ancien pèlerin de Lourdes, pour bénir le monument et célébrer la sainte messe à l'autel de la grotte.

Dans une allocution toute de circonstance, prononcée entre la bénédiction de la grotte et la célébration de la sainte messe, M. le Curé ne put s'empêcher de faire ressortir la ressemblance parfaite entre l'original de Lourdes et sa reproduction fidèle ici. Il n'y manquait, dit-il, que l'imposante majesté des Pyrénées, la douceur du Gave et les béquilles des miraculés. Dans une pathétique péroraison, il demanda à Notre-Dame de Lourdes qui est aussi Notre-Dame du Brésil, de bénir la Congrégation, le Brésil, le monde en lui accordant la paix.

En plus de la ressemblance frappante, existait un trait d'union avec la grotte de Lourdes. A la dernière heure, on avait reçu et enclavé dans la grotte, sous les pieds de la Sainte Vierge, un fragment du rocher de Massabielle offert et authentiqué à cette intention par M. le Recteur des Sanctuaires de Notre-Dame de Lourdes et par où passe l'eau avant d'arriver aux robinets. Il venait d'être transporté par la voie des airs lors du dernier convoi de scolastiques et juvénistes venus de Lisbonne.

La sainte messe fut ensuite célébrée dans une atmosphère de piété et un décor naturel que n'avait jamais vu la maison d'Apipucos. D'abord, c'était sous la présidence et la direction de la Sainte Vierge qui, du haut de sa grotte, enseignait à entendre la sainte messe à toute cette assistance recueillie. Le paysage formé par la végétation tropicale complétait le cadre. C'était au loin, les grands flamboyants en pleine floraison qui donnaient un ton écarlate, rehaussé par les rayons du soleil ; d'autres s'étant aussi mis de la fête, parsemaient le parterre de leur pollen abondant ; vers le haut, c'était le rucher bourdonnant dans toute son activité. Les oiseaux, de leur côté, chantaient dans le feuillage ou survolaient en vols planés autour de la grotte. Enfin, l'assistance, où étaient représentées toutes les classes de la société. Le tout formait un ensemble à ravir ct portait naturellement les âmes vers Dieu.

La chorale, formée par tout le personnel de la maison, exécuta avec une rare perfection, non seulement l'Ave de Lourdes, mais d'autres chants de circonstance. Toutefois, pour compléter le cadre il y aurait fallu, avec les yeux de la foi, voir, sur les lambris éternels, toute la Province Mariste du ciel, ayant à sa tête notre Vén. Fondateur, penchés vers la grotte d'Apipucos et s'unissant, dans un chœur céleste, aux louanges que toute l'assistance terrestre élevait à notre bonne Mère du ciel…. Ce sont des fêtes qui ne s'oublient jamais !

Que Notre-Dame de Lourdes daigne bénir, du haut de cette nouvelle grotte, cette chère jeunesse pleine d'avenir qui se forme à Apipucos ! Que, sous son regard, elle devienne de plus en plus mariste, qu'elle prenne foncièrement cet esprit de notre Vén. Fondateur et de nos premiers Frères pour la plus grande gloire de Dieu et le salut des âmes !

                                                                                                            F. C. J.

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Recrutement dans les collèges. — Le recrutement dans nos collèges est franchement parti. Chaque année nous faisons la Semaine des vocations qui coïncide soit avec la clôture du mois de Marie, soit avec le 6 juin (Semaine Champagnat) ou encore avec la fête du Christ-Roi.

Le Frère Recruteur de la province et les Frères des collèges font des instructions à tous les élèves réunis sur nos œuvres, sur la beauté de la vocation mariste. Des prêtres et des religieux sont aussi invités à donner des conférences sur la vocation sacerdotale et religieuse.

Les résultats se sont déjà fait sentir. Un seul exemple. Le Ginasio Pie X de Parahyba a déjà fourni, en moins de trois ans, 16 vocations : 12 vocations maristes, 1 franciscain et 3 séminaristes.

Dernièrement, le propre fils du gouverneur de l'État partait pour le Juvénat. « Jamais, disait le gouverneur, je ne m'opposerai à la vocation de mon fils. Je vous le confie. Il est entre vos mains. Faites-en un bon Frère mariste. »

Les vocations sont surtout recrutées parmi les congréganistes de la Sainte Vierge et les Croisés de l'Eucharistie. Dans chaque collège, un Frère est plus spécialement chargé du recrutement d'accord avec le Frère Recruteur de la province. Il réunit, de temps en temps, les élèves qui ont manifesté l'idée de suivre la vocation mariste. On ne perd pas de vue ces enfants pendant les vacances afin de mener à bien leur projet de se donner à Dieu dans l'Institut des Petits Frères de Marie.

F. P.-F.

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