Nature et but de léducation
F. D.
02/Sep/2010
« Il semble, dit un auteur espagnol1, que rien ne devrait être plus facile que la définition des mots. N'est-il pas naturel de penser, en effet, que ceux qui les emploient se rendent compte de leur vrai sens et conséquemment qu'ils seraient à même de les expliquer ? Mais l'expérience démontre qu'il n'en est pas ainsi, et qu'en réalité, petit est le nombre de ceux qui sauraient préciser avec exactitude la signification de beaucoup de mots qu'ils emploient en parlant ».
Dès lors, sera-t-il téméraire de penser que, parmi les obligeants lecteurs du Bulletin, il en est quelques-uns à qui leur modestie ne permet pas de se compter, relativement au mot : Education, dans le petit nombre dont parle Balmès, et qui, par contrecoup, doivent s'estimer compris dans le grand .nombre de ceux qui en ont une idée un peu vague et plus ou moins incomplète ? C'est à eux, tout d'abord, que nous dédions ces lignes : heureux si les autres pouvaient également y trouver quelque profit !
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Qu'est-ce que l'Education ? A cette question on a répondu un peu diversement selon les temps et les pays. Pour le Grec Platon2, l'Education est l'art d'élever l'enfant, dans son corps ; et dans son âme, à toute la perfection dont sa nature est susceptible ; pour l'Anglais Stuart Mill3, c'est l'ensemble des efforts faits par l'enfant lui-même et par ceux qui sont autour de lui pour le rapprocher le plus possible de la perfection de sa nature ; pour l'Allemand Niemeyer4, c'est l'art de guider la jeunesse et de la mettre en état, par la puissance de l'instruction aidée de celle dé l'émulation et des bons exemples, d'atteindre le triple but qu'assigne à l'homme sa destination religieuse, sociale et nationale ; d'autres enfin, parmi les Français de ces derniers temps, ont dit que c'est : l'art de développer par la culture les germes qui sont dans l'enfant, en vue de favoriser sa double des- tinée actuelle et future ; l'art de mettre l'enfant en état de remplir un jour le mieux possible la destinée de sa vie, etc. …
Mais, pour peu qu'on examine attentivement toutes ces réponses, on ne tarde pas à s'apercevoir que leur différence se réduit, au fond, à peu de chose ; et qu'en définitive elles peu- vent presque toutes se résumer dans cette définition, dont les éléments essentiels sont empruntés à Mgr Dupanloup : « L'Education est l'art de favoriser dans l'enfant l'épanouissement complet et harmonieux de toutes les facultés physiques, intellectuelles, morales et religieuses qui constituent en lai la nature et la dignité humaines. » Son rôle, par rapport à l'enfant, a beaucoup d'analogie avec celui de la culture à l'égard de la jeune plante.
Voyez, dans la forêt, ce tendre plant de chêne, de hêtre ou d'ormeau : tout frêle qu'il est, il a déjà en puissance tous les éléments du grand arbre qu'il doit devenir un jour. Viennent les années, s'il est placé dans des conditions favorables, et son tronc, à peine plus gros qu'un fil, acquerra des dimensions colossales ; ses racines, encore sans consistance, enfonceront profondément dans le sol leurs robustes pivots et leurs ramifications innombrables ; ses branches, encore rudimentaires, s'étendront au loin dans toutes les directions, et leur feuillage touffu couvrira de vastes espaces. Seulement, d'ici-là, que de risques il a à courir ! que de dangers le menacent ! Que de causes diverses s'opposent à son développement ou concourent à sa destruction ! .et qu'il a peu de chances, s'il est abandonné .à lui-même, d'atteindre le terme de sa destinée ! Peut-être le climat est trop chaud ou trop froid, l'air trop sec ou trop humide, l'altitude trop considérable on trop faible, le terrain où il a poussé est trop pauvre et ne peut lui fournir l'aliment nécessaire ; sa position l'expose à être écrasé par le pied des passants ou brouté par la dent des moutons ; que sais-je encore ?
Mais voici qu'un habile jardinier s'en empare, le transplante .dans un sol préparé, le garantit contre l'action trop violente du froid et du soleil, l'arrose à propos, met à la portée de ses jeunes racines l'aliment substantiel dont elles ont besoin, étaye sa tige trop frêle à l'aide d'un tuteur, émonde les branches parasites, dirige celles qui menacent de prendre une mauvaise direction et lui prodigue enfin toute sorte de soins intelligents .et assidus. N'est-il pas à croire que le jeune arbre ainsi cultive, non seulement échappera à un grand nombre des causes do ruine auxquelles il était exposé, mais qu’il acquerra une vigueur de végétation, une beauté de proportions, une élégance de port et de formes, une perfection en un mot que jamais il n'aurait pu atteindre si on l’eût abandonné au hasard des circonstances et aux seuls soins de la nature ?
C'est l'image du jeune enfant. En venant au monde, il a déjà virtuellement toutes les facultés de l'homme fait, mais il ne les a qu'à l'état de rudiment ou de germe. Dans l'ordre physique, il est pourvu des organes qui doivent présider à la vie de relation, mais il ne peut en faire aucun usage, et, pour longtemps encore, ils resteront frappés d'incapacité ou de faiblesse. Dans l'ordre intellectuel, il possède les instruments au moyen desquels il pourra acquérir les connaissances les plus variées ; mais il ne saurait s'en servir, et l'on peut dire qu'il est encore plus impuissant par son esprit que par son corps. De même, dans l'ordre moral et religieux, la conscience, la volonté et les autres facultés annexes sont encore plongées dans un sommeil dont elles ne sortiront que lentement. Ce sont des semences qu’il faut faire lever, des germes qu'il faut faire éclore, des boutons pleins d'espérance, mais dont il faut obtenir le complet épanouissement.
A cet enfant qui ne peut ni rien comprendre, ni rien aimer, ni rien faire, il faut donner graduellement un esprit juste et droit, orné autant que possible de toutes les connaissances utiles ; un cœur sensible et bon, capable des plus nobles sentiments ; une conscience délicate et éclairée ; une volonté à la fois souple et ferme, et mettre au service de ces facultés marquées du caractère divin, des organes sains et vigoureux, qui puissent les seconder pendant longtemps sans faire peser sur elles la tyrannie de leur faiblesse. Il faut, en un mot, favoriser l'évolution providentielle de sa nature en la dirigeant vers le vrai, le bon et le beau, de manière que, sortant progressivement de son état d'ignorance et de faiblesse, il acquière peu à peu tous les pouvoirs physiques, intellectuels et moraux qui distinguent le roi de la création, et parvienne à réaliser dans la mesure du possible, le type complet de l'homme créé à l'image de Dieu.
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C’est la grande œuvre que se propose l'Education. Sans oublier que, dans ce développement progressif des facultés natives de l'enfant, la Providence a réservé à l'action spontanée des forces naturelles un rôle considérable qu'il serait périlleux de vouloir entraver ou amoindrir, elle unit discrètement son action bienfaisante à celle de la nature, en s'efforçant de la seconder dans ce qu'elle a de bon, de la diriger dans ce qu'elle a de fortuit et d'aveugle, et de la redresser dans ce qu'elle a de défectueux. Eclairée de la triple lumière de la raison, de l'expérience et de la foi, tour à tour elle surveille et préserve, provoque et suscite, développe et fortifie, réforme et corrige, polit et perfectionne, harmonise et unifie.
1° L'Education surveille et préserve. — L'Enfant, avons nous dit, est comme une jeune plante dont il s'agit d’assurer le plein et harmonieux développement. Le premier soin de l'éducateur, comme celui du jardinier, doit donc être, évidemment, d'établir 'autour de son jeune élève une barrière de vigilance et de circonspection pour écarter de lui tout ce qui, de près ou de – loin, pourrait lui être nuisible : pour éloigner de son corps toute influence délétère, dont sa santé aurait à souffrir, de son esprit tout ce qui serait capable de le fausser ou de le corrompre, et de son cœur tout ce qui pourrait y ternir la fleur délicate de l'innocence ou devenir dans la suite une semence de défauts. C'est, à coup sûr, une tâche assujettissante et qui demande beaucoup d'abnégation ; mais on ne saurait a négliger Un seul moment sans s'exposer à compromettre sans retour le succès de toute l'œuvre.
2° L’Education provoque et suscite. — Cependant, toute importante qu'elle est, cette action préservatrice serait insuffisante ; c'est pourquoi, sans jamais la perdre de vue, l'Education ne s'en contente pas. En même temps qu'elle surveille et préserve, elle provoque et suscite ; elle découvre et fait surgir. Il existe des enfants citez lesquels certaines facultés sont comme endormies et donnent à peine des signes de leur existence. Par des efforts et des soins ingénieux, l'Education cherche à les tirer' de ce sommeil regrettable, à provoquer leur réveil, à exciter leur activité paresseuse, et elle réussit parfois au delà de toute prévision. Que d'enfants, qu'on aurait crus, à certains égards, aussi mal doués que possible, n’ont donné dans la suite que des consolations à ceux qui avaient eu a patience et la charité de leur donner des scias, malgré la lenteur des résultats et la stérilité apparente de leurs efforts !
3° L'Education développe et fortifie. — Lorsque toutes les facultés existent dans un état normal, ce qui, grâce à Dieu, est le cas le plus ordinaire, l'Education vise à les développer et à les fortifier, c'est-à-dire à leur faire acquérir toute l'étendue, toute la puissance et toute l'ampleur dont elles sont susceptibles. Elle y parvient au moyen de l'exercice, qui, dans l'ordre intellectuel et moral comme dans l'ordre physique, est la source de tout progrès chez les êtres organisés. Grâce à lui et à l'habitude qui en est la conséquence, le pouvoir de presque toutes nos facultés s'augmente dans des proportions à peine croyables. Pour en avoir une idée, il suffit de comparer ce que peut faire de ses membres un homme ordinaire et ce qu'en fait un acrobate ou un habile maître d'escrime ; les services que nous tirons du toucher, nous qui ne songeons pas à le cultiver, et ceux qu'en tire l'aveugle, obligé de suppléer par ce sens à la vue qui lui manque ; la puissance de raisonnement d' un homme sans lettres, armé du simple sens commun, et celle d'un habile avocat exercé par a dialectique et l'usage habituel de l'argumentation. C'est presque la différence entre la puissance naturelle de l’œil nu et la puissance du même œil armé du télescope ou du microscope. Toutefois ce grand moyen d'éducation, en raison même de sa puissance, ne doit être employé qu'avec ménagement, surtout dans le jeune âge, où les organes et les facultés ont autant besoin d'acquérir de la force que de l'étendue. On se souviendra que généralement ce qui vient trop vite dure peu, et que le résultat ordinaire des éducations trop hâtées est de faire périr le fruit dans la fleur. L'exercice est nécessaire, mais il doit être modéré, progressif et toujours proportionné à la capacité actuelle de l'organe ou de la faculté à laquelle il s'applique. C'est seulement à cette condition qu'il fortifie en même temps qu'il développe.
4° L'Education réforme et corrige. — Par suite de la tache originelle, l'âme de l'enfant est comme une terre où Dieu avait semé le bon grain en abondance, mais où l’esprit du mal, l'homme ennemi, selon l'expression de l'Evangile, a furtivement répandu l'ivraie. Avec le germe de toutes les inclinations vertueuses, elle contient la semence de tous les défauts, et l'éducation, en même temps qu'elle s'applique à développer et fortifier les unes, doit avoir soin d'étouffer ou d'extirper les autres. Il convient même qu'elle y mette la main de bonne heure, sous peine de voir souvent ses efforts frappés de stérilité ; car si dans le jeune âge, lorsque les défauts n'ont encore, ni jeté de profondes racines ni pris un grand accroissement, il est relativement facile de les détruire, cela devient presque impossible lorsque, fortifiés par l'habitude, ils ont pris pied solidement, et sont devenus comme une seconde nature. Il faut d'abord qu'elle s'applique à les connaître, puis qu'elle les combatte sans relâche, en tâchant de mettre l'enfant de la partie, et en procédant avec discrétion, patience et discernement, afin de prévenir le découragement, la lassitude et de ne pas détruire, en même temps que l' inclination vicieuse, les bonnes qualités auxquelles elle tient souvent de si près.
5° L'Education polit et perfectionne. — En débarrassant ainsi les qualités natives des défauts auxquels elles se trouvent presque toujours naturellement liées, l'éducation leur donne une beauté, un agrément, un éclat qu'elles n’auraient jamais eus ; elle les dépouille de leur rudesse native " pour leur donner tout à la fois un jeu plus facile, des mouvements plus heureux, une action plus douce, une vie plus délicate et plus noble „. Elle polit l'esprit, le caractère, les mœurs, les manières, la vertu même, en leur donnant quelque chose de digne, de distingué, de gracieux et de simple à la fois, qui en relève extraordinairement la valeur aux yeux de tout le monde. C'est pourquoi elle est une œuvre de perfectionnement et de politesse en même temps qu'une œuvre de développement et de force, et pourquoi aussi le langage vulgaire a quelque raison de confondre, comme il le fait souvent, la bonne éducation avec la politesse, en attachant le même sens à l'expression d’homme poli, qu’à celle d'homme bien élevé.
6° L'Education harmonise et unifie. — Enfin les efforts de l'éducation ne tendent pas seulement à donner aux facultés particulières tout le développement, toute la force et toute la perfection dont elles sont susceptibles, mais encore à établir entre toutes l'accord, l'équilibre, la pondération qui leur permet d'agir de concert, avec une harmonieuse unité, de manière que chacune apporte sa part nécessaire à leur œuvre commune sans empiéter sur Celle des autres ou se substituer à leur place.
Cet accord, cette pondération, cet heureux équilibre des diverses facultés est assez rarement l'œuvre de la nature toute seule, et c'est une des grandes sources de l'inégalité qui s'observe parmi les hommes. Les uns, dans un corps robuste, fort et bien fait, n'ont qu'une âme petite et vulgaire ; d'autres, supérieurement doués du côté de l'esprit et du cœur, traînent péniblement une organisation faible et maladive ; ceux- ci, avec un jugement droit et sûr et une remarquable aptitude pour les sciences de raisonnement, ne comprennent rien aux choses de l'imagination et du cœur ; ceux-là, inversement, avec une intelligence à peine ordinaire, ont une imagination brillante et une extrême sensibilité ; ils perdent de vue le monde réel, se passionnent pour des chimères et ne sortent de l'illusion que pour tomber dans le désespoir.
Tous sont des hommes plus ou moins incomplets ; et c'est un malheur que la bonne éducation tache de prévenir en portant le meilleur de ses efforts, non pas sur les facultés que la nature a traitées avec le plus de libéralité ; mais sur celles envers qui elle semble s'être montrée plus avare et parcimonieuse. C’est ainsi qu'elle arrive à rétablir entre elles la proportion, l'ordre, la subordination qui les fait vibrer dans un accord harmonieux comme les cordes d'une harpe bien réglée, et concourir de concert à la fin voulue par la Providence.
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Entourer l'enfant de soins dévoués et intelligents ; provoquer l'épanouissement harmonique et intégral de toutes ses facultés ; tâcher de fui faire un corps sain, robuste et fort ; cultiver et polir son esprit en l'enrichissant de connaissances utiles et variées ; préserver son cœur du vice et y favoriser l'éclosion de tous les. nobles sentiments ; éclairer sa conscience et fortifier sa volonté ; l'aider, en un mot, par l'union de nos efforts aux siens propres et au secours de la grâce, à s'affranchir peu à peu des suites funestes du péché originel et à se rapprocher le plus possible de l'homme primitif, créé par Dieu dans la justice et la sainteté ; en faire un homme de bien sur la terre afin qu'il devienne un élu dans le ciel : tel est donc, en résumé, le but poursuivi par l'éducation, telle est la tâche dévolue à l'éducateur.
Cette tâche, comme on le voit, est noble et grande s'il en fut ; mais elle est aussi délicate, difficile et, à certains égards, bien redoutable ; car, si d'un côté elle honore celui qui l'a assumée, d'un autre, elle lui impose de nombreux et graves devoirs, auxquels il ne peut se soustraire sans compromettre d'immenses intérêts.
On se figure l'émotion qui dut s'emparer des frères Asscher, d'Amsterdam, lorsque, l'année dernière, le roi Edouard VII leur confia la taille du diamant Cullinan, le plus gros du monde, et dont la valeur se chiffre par dizaines de millions. D'une part, Cette marque de confiance attachait à leur nom une sorte d'immortalité ; mais d'autre part, quelle responsabilité terrible ! Si un cambrioleur, trompant leur vigilance, réussissait à s'en emparer !
Si un coup Mal dirigé venait à lui faire perdre la plus grande partie de sa valeur ! Aussi de quelle sollicitude, de quels soins divers, de quelles précautions inouïes le précieux gemme n'est-il pas l'objet, dans la fabrique où se poursuit le travail de son polissage !5
C'est une émotion analogue que nous devrions ressentir toutes les fois qu'on amène un enfant dans nos classes. Cet enfant est aussi, en effet, un gemme brut dont Dieu nous confie la taille. Son âme, bien que défigurée par toutes les misères qui sont la suite du péché de nos premiers parents, est un diamant si précieux que Jésus-Christ n'a pas craint de l'acheter au prix de tout son sang. Il s'agit de le débarrasser de la gangue qui l'enlaidit, de lui donner ce poli, ce lustre, cette limpidité de cristal, qui permettront aux rayons de la grâce de s'y jouer comme à. plaisir et d'y produire ces mille effets merveilleux qui doivent en faire éternellement l'admiration des anges et des saints. Et c'est à ce travail que Dieu nous invite : Prenez cet enfant et me l'élevez ; je vous donnerai votre récompense (Exode, II, 9) :
Nous pouvons être heureux de notre vocation : nous en avons le droit et même le devoir ; mais n'oublions pas les obligations qu'elle implique et gardons-nous de les négliger. Si, pour con- server et façonner une simple pierre, on se croit tenu à tant â soins et de précautions, combien seraient coupables notre insouciance et notre incurie à l'égard des âmes immortelles dont Dieu a remis la garde et la formation en nos mains !
F. D.
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1 J. Balmès : El Criterio, 11 V.
2 Né dans Vile d'Egine, en 428 av. J C. ; mort en 347.
3 Né à Londres en 1806 ; mort en 1873.
4 Né en 1754 ; mort en 1828.
5 Chaque soir, au moyen d'un ascenseur électrique, le polisseur, M. Koe, accompagné d'un des M.M. Asscher, le descend dans un souterrain en ciment armé, dont la porte blindée mesure 73 centimètres d'épaisseur. Là, il est enfermé dans un énorme coffre-fort fermant au moyen d’un secret connu seulement de trois personnes. Deux veilleurs de nuit vont, à chaque heure, examiner l'état extérieur de la cave, et un agent de police reste en permanence, jour et nuit, devant la taillerie. Edouard VII est soigneusement tenu au courant des progrès du polissage. A tha.que phase, des photographies sont prises qui, au moment voulu, seront offertes au roi dans un album. De temps en temps, un notaire accompagné de deux témoins, vient, suivant un protocole officiel. constater l’existence du diamant, son poids, sa forme et les progrès du travail.
D'après La Croix Illustrée, 15 nov. 1908.