Nos A. E. dAustralie

F. M.- L.

10/Sep/2010

Dès 1890, les relations d'amitié qui unissaient nos anciens élèves entre eux et les rattachaient à leurs anciens maîtres commencèrent à prendre corps et à s'affirmer dans de cordiales réunions qui avaient lieu de temps en temps ; mais ces réunions n'avaient, à proprement parler, ni programme ni but nettement déterminé : elles n'étaient motivées que par le plaisir de se retrouver ensemble et de revivre en commun les agréables jours du passé. Ce fut seulement en 1898 que le Frère Edwin, le doyen de la province australienne, prit l'heureuse initiative de fonder sur une base régulière et stable ce qu'on a appelé depuis la St Joseph's College Old Boy's Union, dont le progrès a été si rapide et le résultat si bienfaisant qu'il faudra remettre à une autre occasion le compte rendu complet de ses règles et de son organisation remarquable. Il suffira de dire, pour cette fois, qu'à 3.300 kilomètres de Sydney, à Perth, capitale de l'Australie Occidentale, elle a ses représentants actifs qui vont former une garde d'honneur au Gouverneur catholique de la Colonie, Sir Gerald Strickland, et le conduire en auto jusqu'à New Norcia, pour présider à l'ouverture solennelle du Collège St Ildefonse dont la direction vient d'être confiée à nos Frères par les RR. PP. Bénédictins de cette abbaye. N'est-ce pas assez pour montrer que, sur tous les points de l'Australie, le Collège St Joseph d'Hunter’s Hill compte des groupes puissants et nombreux de ses chers élèves d'antan.

On pourrait presque en dire autant de la St Mary's High School, de Sydney, qui s'appelle maintenant Darlinghurst High School. Les événements ont ainsi changé le nom de cette chère école ; mais l'affection, la fidélité et l'intérêt que lui conservent ses Old Boys ont été jusqu'à présent inaltérables. Actuellement, outre les 240 élèves en cours, sa société d'Anciens Elèves compte au moins 300 membres inscrits et elle en aurait bien davantage si l'Australien n'était pas forcé de tant s'éparpiller sur son vaste pays natal pour pouvoir dire qu'il l'occupe.

Enfin, à Sydney même, nous avons encore deux autres sociétés d'Anciens Elèves. Ce sont : 1° celle de North Sydney, dont les membres, également fort nombreux, promettent de le devenir beaucoup plus encore dans quelques années ; car les élèves actuels y sont vénus en telle affluence qu'on ne sait plus où les mettre ; 2° celle de l'École Saint-Patrick, qui fut le berceau de l'Institut en Australie. Comme ses sœurs, elle se distingue par son activité et sa fidélité envers son alma mater. Elle a ses statuts bien nettement déterminés et l'actif de ses finances s'élève à près de 10.000 fr. Les RR. Pères Maristes, qui font tout ce qu'ils peuvent pour la favoriser et l'encourager, en reçoivent en revanche beaucoup de consolation. A la dernière messe mensuelle de l'Union, en février 1913, 65 de ses membres étaient à la tribune en qualité de chantres ; et ce ne fut pas un spectacle peu édifiant de voir 54 d'entre eux, au moment de la communion, descendre jusqu'à la Sainte Table, dans une attitude à la fois très simple et très digne, puis revenir de même à leur place, et continuer leur pieuse fonction avec plus d'ardeur encore jusqu'à la tin de la messe. Toute la paroisse en fut vraiment émerveillée, et c'est encore le sujet de bien des conversations.

Plus loin, car il faut être bref, nous avons à Auckland, en Nouvelle-Zélande, la Société des Anciens Élèves du Collège du Sacré-Cœur, à laquelle le Bulletin a consacré, il n'y a pas longtemps, un intéressant article. Elle est toujours très florissante, sons le patronage de Monseigneur l'Evêque et du C. F. Clément, directeur du Collège.

Revenant sur nos pas, nous rencontrons à Kilmore, dans la Colonie de Victoria, la jeune mais déjà solide Société des Anciens Elèves du Collège de l'Assomption, qui s'annonce également féconde en bons résultats ; et plus loin, à 1.600 Km. de Sydney, la Société des Anciens Elèves de nos trois Ecoles d'Adelaïde, où l'on se souvient si fidèlement du C. F. Jules-Etienne, ou, comme on y dit, du Frère Stephen, qui a été le fondateur de notre Œuvre dans la région du Sud. Sept longues années n'ont rien pu faire perdre à la vivacité de son souvenir.

Sur plus d'un autre point, beaucoup de provinces de l'Institut sont peut-être en avance sur celle d'Australie ; mais il doit y en avoir bien peu qui aient autant fait en matière d'œuvres postscolaires. Presque partout, ses écoles ont eu à cœur de cultiver précieusement les liens d'affectueuse sympathie qui les unissait à leurs anciens élèves, afin de prolonger à leur égard le bienfait de leur influence en même temps qu'elles s'assuraient l'appui de la leur, et chaque jour leur montre plus clairement qu'en cela elles ont été bien inspirées.

Non seulement, en effet, ces jeunes gens ou ces hommes faits trouvent dans le double lien qui les unit à leur alma mater et entre eux un principe de consolation et de force ; mais un des points les mieux observés de leurs statuts communs est de s'intéresser au peuplement de l'école respective où ils ont fait leur éducation ; et c'est en partie ce qui explique la remarquable augmentation qui s'est produite ces derniers temps dans le nombre de leurs élèves. St Joseph's Collège d'Hunter's Hill est monté à 240 ; la High School de Darlinghurst a sauté de 160 à 240 ; North Sydney de 200 à 325 ; Kilmore de 40 à 80 ; et le Collège du Sacré-Cœur, de 60 à plus de 100.

Que Dieu les bénisse, ces excellentes sociétés ! Qu'elles prospèrent de plus en plus sous l'égide du Sacré-Cœur, de la Bonne Mère et de S. Joseph ! Et que leurs membres continuent, en suivant les bons principes qui leur ont été inculqués dans leur jeunesse, à exercer l'apostolat à leur manière, en procurant à beaucoup d'autres le même avantage dont ils reconnaissent le prix pour eux-mêmes !

                                     F. M.- L.

St Patrick's, Sydney, 20 février 1913.

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