Notes bibliographiques : Pour prier avec l?Eglise
21/Oct/2010
Depuis de longues années, les fidèles s'unissent au prêtre qui célèbre le Saint-Sacrifice de la Messe, en utilisant l’un ou l'autre des beaux missels édités à leur usage, un peu dans tous les pays catholiques.
Le mouvement liturgique s'intensifie de nos jours sous la direction du magistère et l'on s'efforce d'associer plus intimement encore les âmes à la prière officielle de l'Église.
C'est pour atteindre ce but que des essais ont été tentés en diverses contrées pour composer un bréviaire des fidèles. Les revues religieuses de France en ont signalé plusieurs, Le P. Henry, O.P. a fait paraître tout récemment, aux Éditions Labergerie de Paris, le Bréviaire des fidèles que les autorités ecclésiastiques, à la suite de Mgr Feltin, Archevêque de Paris, se plaisent à recommander chaudement.
Ceux de nos Frères qui reçoivent l'intéressante revue Catéchistes, publiée par les Frères des Écoles Chrétiennes (78, rue de Sèvres, Paris), auront lu la présentation de l'ouvrage par son auteur même, le Père Henry, O.P.
On voudrait simplement ici attirer l'attention des lecteurs du Bulletin sur cette .publication qui constitue, en vérité, une belle réussite liturgique.
Comme on sait, le bréviaire est l'abrégé de l'Office divin à l'usage des clercs. Il a varié de forme et de contenu, le long des siècles, selon les pays et les rites ; mais l'élément essentiel a toujours été la récitation du psautier, c'est-à-dire, dit le P.L. Bouyer. de l'Oratoire, « la prière inspirée que Dieu lui-même a dictée pour son peuple, que le Christ lui-même a fait sienne. »
Le Bréviaire des fidèles renferme donc les cent cinquante psaumes, précédés, chacun d'eux, d'une courte introduction pour en faciliter la récitation pieuse. Aux psaumes, s'ajoutent des hymnes et les cantiques bibliques. Mais le psautier, « condensé de la parole de Dieu » ne peut être pleinement compris que s'il est replacé dans la trame de la Bible. Le livre comporte plusieurs centaines de lectures d'Écriture Sainte avec des répons après chaque leçon.
Comme l'Écriture Sainte, dans l'Église, a été commentée par les Pères et les Docteurs, le Bréviaire procure un choix d'homélies, de répons et d'oraisons pour tous les dimanches de l'année, tous les jours de la Semaine Sainte, des semaines de Pâques et de la Pentecôte, les Quatre-temps et un office plus complet pour les grandes fêtes : c'est le temporal.
Chaque jour, du 1ier janvier au 31 décembre, on a l'éloge du saint que l'Église fête ou un simple extrait du martyrologe et l'oraison pour chaque jour de fête : c'est le sanctoral.
Pour célébrer une fête particulière ou d'un saint local qui ne se trouve pas au, bréviaire, on a placé un commun des fêtes. A ces cinq éléments composants, il faut ajouter : en tête, un double calendrier très complet, des explications sur l'Office et la manière de le dire ; et en queue, un lexique biblique et liturgique, des notes sur les psaumes et une série de dix tables de matières très complètes.
« Par les antiennes traditionnelles dont les psaumes s'accompagnent, les répons qui suivent l'Écriture Sainte, les collectes qui concluent la prière et la rattachent à la célébration eucharistique elle-même, ce 'livre unira donc ceux qui l'utilisent à cette perpétuelle célébration du Mystère du Christ qui est l'âme de l'Office, comme la récitation des psaumes en est le corps.
« Conçu pour s'adapter aux besoins à la fois des religieux non-clercs ou des religieuses, des groupes d'action catholique ou des fidèles individuels, on propose différents schémas engageant dans une plus ou, moins longue, plus ou moins abondante utilisation quotidienne de son contenu. » (Préface, L. Bouyer, O.)
Quel usage pourrait-on faire d'un tel ouvrage dans notre Institut ? Évidemment, il ne saurait être question d'un emploi collectif, en communauté. Nous avons des exercices de piété prescrits par nos Constitutions et nos Règles, et l'Office de la Sainte-Vierge tient lieu pour nous de l'Office des Clercs. Cependant l'emploi de ce livre pour nourrir la piété individuelle n'est point à exclure à priori.
Mais ne faut-il pas tenir compte des exigences de la pédagogie catéchistique et de la nécessité de remonter aux sources mêmes du catéchisme ? Or, le Bulletin de l'Institut (N° 134, avril 1949, T. XVIII, p. 375) sous le titre : Un maître de pédagogie catéchistique, analysait un ouvrage de l'abbé Colomb traçant une voie aux catéchistes désireux de puiser aux sources pures de la doctrine et de la vie spirituelle, c'est-à-dire à l'Histoire du peuple de Dieu, et de l'Église et à la Liturgie.
Envisagé sous cet angle, le Bréviaire des fidèles devrait prendre place dans nos bibliothèques comme livre de préparation, car il fournirait tout le long de Tannée liturgique d'excellents matériaux pour la leçon quotidienne de catéchisme et d'authentiques prières de l'Église.
Il y a plus. Pour des mouvements spécialisés et pour les grands élèves, non seulement l'usage individuel du Bréviaire des fidèles devrait être sagement conseillé, mais on pourrait s'en servir pour organiser une prière collective selon des schémas proposés et « aider les participants à mieux se sentir membres du peuple de Dieu, priant tous dans les mots mêmes de l'Esprit vivant, tous dans ce corps du, Christ où seulement, dit Saint-Augustin, se trouve l'Esprit du Christ ».
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Dans le même ordre d'idées, il convient de signaler un ouvrage de bibliothèque qui connaît un beau succès et est traduit en diverses langues. Il s'agit du Guide dans l’année liturgique, en cinq volumes, de Dom Pius Parsch, de l'Abbaye de Klosterneuburg, près de Vienne. Une traduction française par l'abbé Marcel Gautier se trouve aux Éditions Salvator, Mulhouse (Haut-Rhin) et chez Casterman, Paris et Tournai.
Comme pour le missel et le bréviaire, le Guide comporte un temporal et un sanctoral. Les catéchistes peuvent l'exploiter abondamment pour leurs leçons au cours des cycles de Noël, de Pâques et de la Pentecôte.