Recrutement
29/Oct/2010
Vocations données par nos écoles. Années scolaires 1961 et 1962.
Le Bulletin présente le tableau suivant qui fait suite à celui qu'il publia il y a deux ans (Voir Vol. XXIV. p. 748) et qui donne les vocations sorties de nos écoles au cours des deux dernières années scolaires.
En publiant ce tableau, le Bulletin n'a aucune intention de censure à l'égard de qui que ce soit. Une statistique pour être juste doit d'ailleurs être interprétée, les chiffres froids rendant mal des réalités complexes. Les remarques faites il y a deux ans, à la même occasion, sont encore valables et l'on pourra s'y rapporter.
Nous nous réjouirons du grand nombre de jeunes qui, dans certains pays favorisés, se destinent à une vocation supérieure el souhaiterons que, dans d'autres, les conditions spéciales, le climat religieux, l'opinion aillent en s'améliorant de façon à permettre à la générosité naturelle des jeunes gens ou des enfants de se diriger vers les centres de formation à une vie supérieure pour se consacrer au service exclusif du Seigneur.
Il nous a semblé bon de placer ici, à ce propos, quel qui – passages d'un article sur ce thème paru dans le «Bulletin des Etudes » de la Province d'Iberville (Nov. 1962, n. 66 et ss.)
Les vocations existent.
Pour réaliser tous ces vœux, disons-nous d'abord que les vocations existent. Pie XI disait un jour: « Dieu de-line au sacerdoce et à la vie religieuse, à chaque époque, un nombre d'hommes suffisant». Si cette parole n'est pas directement d'Evangile, reconnaissons que c'est au moins une vérité de bon sens. Non- devons avoir la conviction de ce fait normal: il y a toujours, partout, le nombre relatif suffisant de vocations, si nous incluons naturellement celles qui malheureusement se perdent; cette vérité s'applique à chaque diocèse, à chaque communauté, aussi bien qu'à toute l'Eglise; si nous n'avons pas assez confiance en la Providence pour le croire, aucun système de propagande ne sera efficace.
La pensée ainsi exprimée laisse entendre clairement aussi que les vocations ont un champ limité; et la reconnaissance de ce fait nous conduit à réfléchir sur un autre, non moins important: dans l'Eglise catholique romaine, le sacerdoce et la vie religieuse viennent du laïcat. Us viennent de familles réellement chrétiennes, et d'institutions — collèges, universités, et autres — qui s'inspirent largement et pratiquement des principes chrétiens.
Ne pourrions-nous pas nous demander ici si nous avons examiné assez sérieusement les conséquences de ce fait? Si, dans le passé, avec les meilleures intentions, nous n'avons pas pratiquement manqué de confiance? Tandis que, d'une part nous retenions les cas de présumées vocations dans des milieux fermés, d'autre part nous prenions peut-être trop facilement notre parti d'un préjugé, à savoir qu'il ne fallait guère songer à recueillir des vocations des écoles secondaires, des collèges et des universités.
Il semble qu'il y ait place à ce sujet à un sérieux examen de conscience… On ne peut former de vrais chrétiens si le milieu collégial n'est pas fervent; si par contre on le rend fervent, il devient apte à remplir les deux buts capitaux que nous poursuivons : des chrétiens véritables et des vocations.
Parlant un jour de vocation, un éducateur s'exprimait ainsi devant les grands élèves d'un collège : « N'importe quel étudiant catholique devrait se demander sérieusement, au moins une fois au cours de ses études, s'il n'est pas fait pour la vie sacerdotale ou religieuse; il devrait essayer de chausser cette bottine; si elle ne lui va pas, il en essaiera une autre… ».
Nous représentons l'enseignement libre; c'est-à-dire que nous avons chez nous cette liberté incomparable de pouvoir diriger nous-mêmes, avec l'aide de l'Etat, nos collèges; de pouvoir les diriger suivant un esprit et des règlements s'inspirant de l'idéal chrétien. Que faisons-nous de cette précieuse liberté si l'Eglise, à la fin, est si mal servie, qu'elle n'est plus capable de remplir adéquatement sa mission, à l'intérieur et à l'extérieur du pays?…
Intéresser les grands élèves.
D'après ce que nous avons dit précédemment, il importe au plus haut point d'intéresser les grands élèves au problème des vocations: vocation sacerdotale, sacerdotale-religieuse, non sacerdotale. A cette fin, nous croyons qu'il est nécessaire de les mettre au courant des besoins de l'Eglise dans les nombreux champs d'apostolat qui relèvent de sa sollicitude et de sa juridiction.
…Les grands élèves sont capables de faire un choix personnel, et ils tiennent à leur liberté sur ce choix. Us consentiront à être orientés, mais sans pressions intéressées. Partant de ce constat psychologique, si nous voulons attirer les grands vers le sacerdoce ou la vie religieuse, nous devons leur montrer les besoins de toute l'Eglise, de tout le Corps mystique, dans toutes les contrées de l'univers et avec toute la variété des possibilités que présente le monde moderne. Dans notre propagande, il faut éviter la surenchère : il faut laisser à l'Esprit-Saint le soin de les inspirer… (Raymond Dunn, S.J.).