Statistiques de lInstitut

F. Marie-Basilide

13/Apr/2010

Préambule. — La Circulaire du 24 mai 1958 mettait sous les yeux des Frères les statistiques de l'Institut au 1ier janvier de la même année. Les données dont vous allez lire l'énumération, ne seront donc pas, pour la plupart d'entre vous, des révélations. Elles auront du moins l'avantage de s'insérer dans un contexte d'ensemble, de se référer à des chiffres fournis par les Chapitres antérieurs et surtout, de s'imposer à votre attention à une heure providentielle.

On a dit que les statistiques étaient la forme scientifique du mensonge. Cela peut arriver si on leur fait parler un langage qui n'est pas le leur, mais si on les interroge avec discrétion et discernement, elles peuvent être riches d'enseignement. Nous leur laisserons donc le plus possible leur éloquence propre.

Quelques-uns les trouveront peut-être incomplètes. En particulier, le Secrétariat Général ne dispose pour le moment d'aucun renseignement sur le mouvement des Anciens Elèves dans le monde, sur son importance, ses caractéristiques, les personnalités sorties de nos écoles, etc. Rien non plus sur les vocations sacerdotales et religieuses issues de notre milieu scolaire. Ces sortes de renseignements seraient pourtant parfois la meilleure réponse aux objections que l'on entend sur l'efficacité de notre action dans l'Eglise. Il y aura là un service à créer et à tenir à jour sur le plan provincial d'abord puis sur le plan de l'Institut.

Une dernière remarque : ces statistiques ont la précision que les Provinces ont bien voulu leur donner. Elles ne font que reprendre et rassembler les données que le Secrétariat Général reçoit au début de chaque année et elles comportent la même marge d'incertitudes.

 

Vue d'ensemble. — Au 1ier janvier 1958, l'Institut comptait :

1 912 profès temporaires,

4 697 profès perpétuels,

2 158 stables,

Au total : 8 767 religieux.

 

On peut donc dire que sur 100 Frères, il y a :

21 profès temporaires,

54 profès perpétuels,

25 stables.

 

A la même date, nous avions :

5 212 juvénistes,

520 postulants,

509 novices,

Au total : 6 241 sujets en formation.

 

Il ne nous paraît pas significatif d'additionner des juvénistes avec des Frères, si l'on songe à la fragilité des liens qui unissent les juvénistes à l'Institut. Ces sortes de résultats masquent plutôt la réalité qu'ils prétendent dévoiler.

Plus intéressante est la connaissance du rapport :

Nombre de sujets en formation / Nombre total de Frères = 71 %

 

C'est-à-dire que nous avons 71 sujets en formation pour 100 Frères.

En 1946, les 3 551 sujets en formation se répartissaient ainsi :

2 751 juvénistes,

427 postulants,

373 novices.

On notera d'abord que le nombre des juvénistes a presque doublé dans l'intervalle 1946-1958, ce qui met en évidence l'effort de recrutement accompli presque partout. Mais les chiffres précédents ne répondent pas à la question : « Quelle est la qualité de ce recrutement ? » Ce qui fait poser cette question, c'est que, pour un nombre double de juvénistes, le nombre de postulants et de novices est loin d'avoir augmenté dans le même rapport :

1946 1958

427 postulants, 373 novices

520 postulants, 509 novices

 

En 1932, pour 2 160 juvénistes, nous avions 338 postulants et 350 novices.

Me sera-t-il permis, à ce sujet, de reprendre une phrase du Bulletin de l'Institut (janvier 1958. p. 29) au terme d'une étude sur les juvénats : « La progression constatée chez les juvénistes se répercute, mais très atténuée, comme un écho considérablement affaibli, chez les postulants. »

Si nous passons aux religieux formés, nous constatons que de 1932 à 1946, l'Institut s'est accru de 1 028 sujets, soit 17 % d'augmentation. De 1946 à 1958, l'accroissement a été de 1 611 sujets, soit 22,5 % d'augmentation. Ainsi donc, après les vides creusés dans nos rangs par la mort et différentes autres causes, nous nous trouvons en position d'accroissement constant et cela dans une mesure que nous pouvons encore améliorer.

 

Divisions administratives. — L'Institut est divisé en trente-deux provinces. La réorganisation de certains secteurs, à la suite du Chapitre de 1946, a éliminé les districts et vice-provinces dont nos Constitutions ne prévoient pas l'existence juridique. Si la plupart des Provinces jouissent d'une homogénéité qui est un facteur de prospérité, d'autres Provinces, par suite de leur position géographique ou pour des raisons historiques, présentent des anomalies de construction auxquelles il a paru difficile de toucher. C'est le cas notamment de la Province d'Allemagne qui englobe juridiquement l'Uruguay, mais que la nature même des choses oblige à laisser à ce secteur une relative autonomie. Il faudrait citer aussi la Province de Varennes-Orient qui comprend en France deux secteurs très différents, et hors de France, la Grèce, la Syrie, le Liban et Madagascar.

Néanmoins ce sont là des exceptions. En règle générale — si l'on met à part les créations missionnaires dont il sera parlé plus loin — une Province se présente comme un corps relativement homogène. Parvenu à un certain degré de développement, il faut le scinder pour faciliter l'administration de secteurs parfois très éloignés les uns des autres, ou pour éviter le gigantisme avec ses conséquences paralysantes. On conçoit alors que des interférences linguistiques, géographiques et autres, posent des problèmes difficiles à résoudre. Seule la prudence permet de les cerner avec une certaine approximation.

A l'occasion du Chapitre de 1946, une mise au point avait été faite : les districts du Chili et du Pérou ont donné naissance à deux provinces du même nom ; l'Allemagne et l'Italie, qui étaient districts, sont devenues également Provinces ; le secteur de Grèce, qui formait avec la Bretagne (France), l'ancienne province de Constantinople, est rattachée à la Province de Varennes à laquelle on adjoint la Province de Liban-Syrie avec Madagascar, pour former l'actuelle Province de Varennes-Orient. De son côté, la Province de Notre-Dame de l'Hermitage se voit attribuer la vice-Province de Nouvelle-Calédonie ; le district de Notre-Dame de Lacabane (France), qui dépendait de l'ancienne Province d'Anzuola (Espagne), est rattachée à la Province d'Aubenas qui prend, à partir de ce moment, le nom de Province du Sud-Ouest. En 1949, nouvelle distribution : les districts de Lacabane et Toulouse, détachés d'Aubenas, constituent la Province du Sud-Ouest, tandis qu'Aubenas avec Saint-Paul-Trois-Châteaux constituent la Province du Sud-Est. En 1947, l'Australie se divise en deux Provinces : l'Australie-Nord qui prend, en 1950, le nom de Nouvelles Galles du Sud et en 1951, celui de Sydney ; Victoria qui s'appellera Province de Melbourne en 1951.

En 1948, on détache Cuba de la florissante Province du Mexique et le Salvador-Guatemala de la Colombie, pour constituer la Province de Cuba-Amérique Centrale. Enfin, le Brésil Méridional se divise en 1951 pour donner à côté de la Province-mère, celle de Santa Catarina.

On pourrait caractériser chaque Province par des indices de position et des indices de tendance. Les premiers indiqueraient la valeur absolue des effectifs ou des œuvres, indépendamment du sens de variations de ces valeurs. Les autres donneraient le sens et l'allure de ces variations. Il nous suffira de noter que les Provinces présentent des écarts considérables pour le personnel, les effectifs des maisons de formation, le pourcentage de la persévérance, les ressources, etc. Pour nous borner aux seuls effectifs des religieux, les Provinces les plus prospères comptent : 486 religieux, 432, 418, 399, 395, 385, etc. Les Provinces les moins riches, parce qu'elles ne trouvent pas sur place le recrutement suffisant, comptent 112 religieux, 104, 97.

Parmi les indices de tendance, l'un des plus caractéristiques est sans doute l'âge moyen. Deux Provinces peuvent avoir le même nombre de sujets ; si les âges moyens sont respectivement 60 et 30 ans, on conçoit facilement que ces deux Provinces n'en sont pas au même point. L'une va vers le vieillissement et la mort, l'autre est en pleine ascension.

Si nous considérons comme normal le pourcentage moyen de l'Institut trouvé plus haut : nombre total de profès temporaires sur le nombre total de Frères : 21 %, les Provinces qui présenteront des moyennes inférieures seront considérées comme plus ou moins vieillissantes suivant l'écart d'avec la moyenne, les autres comme jeunes.

Ce pourcentage est un indice de durée, de permanence ; il deviendra indice de croissance si le coefficient de persévérance est lui-même assez élevé. On trouve ainsi des indices relativement faibles : 15,9 %, 18 %, 10,8 %. D'autres assez élevés : 27 %, 29 %.

 

Maisons de formation.

1. — Juvénats. — Nos 5 212 juvénistes se répartissent en 79 juvénats. Certaines Provinces ont 2, 3, voire 4 juvénats. Au fur et à mesure où les études s'allongent et où l'entrée au postulat est retardée, on éprouve le besoin de séparer les petits juvénistes d'avec les grands. C'est ainsi qu'il existe 28 juvénats pour les petits, 22 juvénats pour les grands, 29 juvénats comprenant les deux sections.

Quant à la durée des études, elle est très variable, selon les pays ; il en est de même pour tout ce qui concerne la nature de ces études, l'âge de l'admission, etc.

Pour la formation religieuse dans les juvénats, elle est prévue par les Règles du Gouvernement ; il appartiendra au Chapitre de dire si la formule actuelle est toujours valable.

 

II. — Noviciats. — L'Institut compte 32 noviciats, abritant 509 novices et 520 postulants, mais chaque Province n'a pas le sien comme pourrait le laisser croire le chiffre de 32 qui correspond au nombre de Provinces dans l'Institut. A cause de la distance et de la difficulté d'adaptation que comporterait l'envoi de jeunes recrues en pays étranger, les secteurs de mission ont, pour la plupart, leur noviciat indépendant de celui de la Province-mère.

 

III. — Scolasticats et maisons d’étudiants. — Nous arrivons au total de 880 scolastiques, mais comme les statistiques ne font pas de distinction entre scolastiques et étudiants universitaires, il est probable que certaines Provinces ont compris leurs étudiants dans ces chiffres, et d'autres, non. Il existe donc une incertitude sur le nombre d'étudiants universitaires, incertitude aggravée par le fait que beaucoup d'étudiants poursuivent leurs études tout en faisant la classe.

Il nous a semblé utile de mentionner nos scolastiques dans ce compte rendu car toutes les Provinces se rendent compte, plus ou moins vite, de l'importance extrême de cette période de la formation pour la persévérance des jeunes Frères.

Important aussi, pour la formation d'une élite dans les Provinces, le contrôle des étudiants universitaires. Si nos renseignements sont exacts, une dizaine de Provinces ont créé une Maison d'études où quelques jeunes, sinon tous, trouvent le calme nécessaire aux études, le temps de les assimiler, l'ambiance religieuse et la direction spirituelle qui font parfois défaut ailleurs.

Citons pour mémoire seulement, la fondation à Rome, en 1957, de l'Institut « Jésus Magister » pour les Frères Enseignants et qui présente pour nous, en plus des services que nous en attendons, un intérêt primordial, celui d'affirmer notre place dans l'Eglise en tant qu'Institut enseignant.

 

IV. — Grands noviciats. — Les quatre Seconds Noviciats ont vu passer au total : 1 777 Grands Novices de 1946 à 1958. Il est intéressant de noter que le nombre de religieux ayant passé au Second Noviciat est supérieur à l'accroissement de l'Institut dans le même temps : 1 777 contre 1 611. 672 Grands Novices ont passé par Saint-Quentin-Fallavier. Ce centre a commencé à fonctionner sur une période de neuf mois à partir du 15 septembre 1953 ; 753 Grands Novices ont passé par Grugliasco ; 276 à Saint-Paul-Trois-Châteaux ; 76 à Campinas. Saint-Paul a débuté le 20 août 1953 et Campinas le 1ier février 1956.

 

Les œuvres.

Nombre de maisons. — Les Frères occupent 758 maisons parmi lesquelles 693 écoles. En 1932, nous avions 607 écoles et en 1946, 602.

Le nombre d'écoles s'est donc accru de 91 mais surtout, les écoles elles-mêmes se sont considérablement développées sur place puisque le nombre d'élèves a plus que doublé depuis 1932 comme l'indiquent les chiffres suivants :

1932 1946 1958

Nombre d'élèves : 134.306 194.197 277.798

Sur ces 277 798 élèves, on compte : 28 413 internes et 249.385 externes.

Catégorie d'enseignement. — Si nous considérons la nature de l'enseignement, nos élèves se répartissent de la façon suivante :

Enseignement primaire : 147 339

Enseignement secondaire : 116 114

Enseignement supérieur : 8 802

Enseignement technique : 5 543

Nombre de Frères employés dans les écoles.

1932 : 4.468 1946 : 5.447 1958 : 6.284

Ainsi quand le nombre de Frères passe de 4 468 à 6 284, le nombre d'élèves passe de 134 306 à 277 798.

En 1932, il y avait une moyenne de 30 élèves par Frère ; en 1946, cette moyenne passait à 36 et en 1958 à 44. C'est que, pendant le même temps, le nombre de civils a augmenté considérablement. Les statistiques de 1946 ne font pas état des civils mais si l'on en juge par la progression enregistrée ces dernières années, on peut se demander si l'on ne va pas vers un déséquilibre dangereux.

En 1954, il y a eu augmentation de 50 civils.et de 96 Frères ;

En 1955, 207 civils et de 172 Frères ;

En 1956, 404 civils et de 101 Frères ;

En 1957, — — 815 civils et de 93 Frères ;

Actuellement, nous avons 4 490 civils pour 6 284 Frères.

Fermetures et fondations. — Entre les deux Chapitres, il y a eu dans l'Institut : 136 maisons fermées et 211 fondations.

 

Décès.

Dans le même laps de temps, 784 Frères nous ont quittés pour aller rejoindre le Bienheureux Fondateur. Sur ces 784 défunts, on compte 9 novices. Ceci porte à 6 384 Je nombre des Frères défunts depuis le début de l'Institut.

 

Missions. — L'importance prise par la politique des Missions dans l'Institut mérite une mention spéciale dans le présent compte rendu. Cette sollicitude de l'Institut répond d'ailleurs à celle de l'Eglise elle-même qui ne manque aucune occasion d'attirer notre attention sur ce grave sujet.

Sans entrer dans tous les détails, nous avons dans Je secteur des Missions proprement dites : 586 Frères venant des Provinces-mères ;353 Frères autochtones et 43 377 élèves.

En même temps que se développaient les Œuvres Missionnaires un peu partout, l'Institut continuait à s'étendre en participant activement à l'effort d'évangélisation en terre païenne. Toutes nos fondations en pays étrangers ont été des fondations missionnaires sauf en Portugal en 1947, par le Brésil Septentrional.

Voici les fondations missionnaires de 1946 à 1958 : 1946. Nyassaland, par la Province de Lévis.

1948. Philippines, par la Province des Etats-Unis. Mozambique, par la Province du Brésil Méridional.

1949. Nigeria, par la Province de Grande-Bretagne et Irlande. (1956. Fusion avec la Congrégation locale de Saint-Pierre-Claver.)

Malaisie, par la Province de Chine.

Singapore, par la Province de Chine.

Hongkong, par la Province de Chine.

1950. Nouvelle-Bretagne, par la Province de Chine, rem-, placée par la Province de Sydney. Indonésie, par la Province de Chine.

1951. Japon, par la Province de Chine.

1952. Ruanda, par la Province de Belgique.

1954. Angola, par la Province du Brésil Méridional. Rhodésie du Nord, par la Province de Lévis.

1956. Bolivie, par la Province de Bética.

1957. Equateur, par la Province de León.

1958. Oubangui-Chari, par la Province de Saint-Genis-Laval. Moyen Congo, par la Province de Lévis. Nouvelle-Guinée, par la Province de Melbourne.

 

Union Missionnaire « Bienheureux Marcellin Champagnat ».

– Le 31 janvier 1950, l'Institut se constituait en Association Union Missionnaire V. Marcellin Champagnat qui était agrégée comme telle à l'Union missionnaire du Clergé. Les Statuts de l'Association ont paru dans la Circulaire du 24 mai 1950, p. 368.

 

Caisse des Missions. — Pour aider d'une manière aussi efficace que possible les Missions Maristes, une Caisse des Missions était fondée pour recueillir et distribuer, dans la mesure de ses possibilités, les fonds collectés dans nos établissements. A ce jour, cette Caisse a pu envoyer aux Missions 54 823 268 francs français qui ont servi surtout au démarrage des œuvres dans les secteurs les plus défavorisés.

Il sera permis au Secrétaire Général, chargé de la Caisse des Missions, de malmener un peu le principe d'objectivité qu'il s'est imposé au cours de ce rapport, en adressant à toutes les Provinces, qui ont marqué aux Missions Maristes un intérêt efficace et soutenu, ses plus vifs remerciements.

Evénements marquants.

Pour clore ce rapide tour d'horizon mariste, il faudrait rappeler ici le grand événement constitué parla béatification de notre Fondateur, le 29 mai 1955. C'est là une grande étape dans l'itinéraire spirituel de l'Institut qui a pris conscience, plus qu'à aucun autre moment de son existence, de sa place providentielle dans l'Eglise et de son rayonnement. Nous en avons la preuve par les innombrables témoignages de sympathie arrivant de toutes les parties du monde, de la part d'amis connus ou inconnus.

Le signe le plus tangible de cet attachement a été la fondation à Rome, dans l'éblouissement même des fêtes de la Béatification, de l'Union Mondiale des Anciens Elèves Maristes. Il y a un an à peine, cette Union tenait ses assises à Madrid pour donner corps à son projet de Statuts.

Depuis, pour permettre l'articulation de toutes les Associations d'Anciens Elèves, depuis l'échelon le plus humble jusqu'au plus élevé, on a créé, à Bruxelles, la Confédération Européenne des Anciens Elèves (18 mai 1958).

Sur un registre plus intime, la réalisation par l'Institut tout entier du reliquaire de l'Hermitage et de la chapelle du Rosey, témoigne de cet attachement unanime à l'esprit du Bienheureux Fondateur.

Enfin, le transfert de la Maison Généralice à Rome conférera à notre apostolat un caractère d'attention passionnée aux directives de l'Eglise et d'universalité pour l'Institut, universalité souhaitée par le Bienheureux Fondateur lui-même quand il disait : « Tous les diocèses du monde entrent dans nos vues. »

 

Conclusion.

Les douze ans qui viennent de s'écouler appartiennent à une période relativement calme si on la compare à la période 1932-1946. Même si certains secteurs de l'Institut ont connu durant ce temps des épreuves qui ont été épargnées aux autres, nous n'avons pas eu à déplorer de cataclysme comparable à celui qui avait ravagé la période précédente et freiné considérablement l'expansion de l'Institut.

Mon dessein n'a pas été de faire l'historique de chacune de nos Provinces, de ses progrès et de ses vicissitudes. Nous appartenons à l'Eglise et nous savons ce que cela signifie. Notre vocation enseignante nous place même, en beaucoup d'endroits, aux premières lignes du combat : lutte sournoise souvent, lutte ouverte parfois, lutte légale, lutte sanglante. La Providence permet seulement que change le théâtre des opérations et on pourrait dire que ces épisodes plus ou moins longs sont trop communs pour être relevés. Il me sera cependant encore permis de faire une exception en mentionnant notre chère Province de Chine qui a assumé « le privilège non équivoque de la persécution communiste », et dont nous saluons ici, avec une sympathie toute fraternelle, les dignes représentants et, en eux, tous ceux qui souffrent encore persécution pour la justice.

Il manque beaucoup de renseignements pour tracer le tableau vivant et complet de l'Institut. Serions-nous même en possession de toutes les données statistiques possibles que nous n'aurions pas encore pénétré au cœur même de la vie de l'Institut, à la source de son dynamisme interne, de sa vitalité profonde qui s'enracinent dans le mystère de Jésus-Christ et de son Corps Mystique. Les lumières et les ombres qui jouent sur son visage ne doivent pas nous faire oublier les richesses cachées qu'il recèle. Ce sera notre rôle de les mettre à jour par la prière, l'étude et la mise en commun de notre expérience et de nos désirs, sous le regard vigilant de notre Ressource ordinaire.

F. Marie-Basilide, A. G., Sec. Gén.

RETOUR

Le XV° Chapitre Général - Adresse...

SUIVANT

Concurs pour le Congrès Marial del Lourdes (...