Visite du R. F. Sup.

06/Sep/2010

Depuis longtemps déjà, nos frères d'Espagne souhaitaient vivement — et avec combien de justice ! — de recevoir la visite du R. F. Supérieur Général. A la vérité, il avait déjà fait une apparition dans leur pays, au mois de mars 1909, pour aller dire un adieu suprême au regretté Frère Bérillus sur le point de partir pour une meilleure vie : mais à peine avait-il pu faire en courant une petite halte dans quelques-unes des maisons situées sur son passage, de sorte qu'un grand nombre de Frères, bien que relativement si rapprochés du centre de la Congrégation, n'avaient pas encore eu la satisfaction de le connaître personnellement.

Le Révérend Frère ne désirait pas avec moins d'ardeur de pouvoir prendre avec eux ce contact intime qui fait le bonheur réciproque du Père et des Enfants quand il leur est permis de trouver ensemble, mais les circonstances jusqu'à présent s'y aient mal prêtées. Du moins a-t-il saisi avec empressement celle qui s'offrait à lui, cette année, à cause de l'absence du F. Michaélis. Il n'a pas sans doute pu visiter individuellement chacune des maisons ; il lui aurait fallu un temps qu’il n’a pas ; mais il a pu assister à presque toutes les retraites, et, dehors des réunions publiques, avoir un entretien particulier, si court soit-il, avec la plupart des Frères.

Parti de Grugliasco, le 19 juillet, il assista, du 22 au 25, à retraite qui se faisait à Nuestra Señora de las Avellanas, maison de noviciat de la province, et qui se clôtura par une belle vêture de 37 jeunes Frères : du 25 au 29, il visita, à Lérida, les Frères réunis pour les Grands Exercices de saint Ignace préparatoires à la Profession ; du 29 juillet au 10 août, il présida, à Mataró, deux retraites successives qui eurent lieu au collège Valldemia, après quoi il passa dans la région de l'Ouest pour se trouver, pendant la dernière quinzaine, à celles qui devaient se faire à Oñate, à Burgos et à Anzuola.

Et partout sa parole chaude, cordiale, persuasive a réveillé dans les cœurs des sentiments de confiance, d’amour et de généreux enthousiasme pour le bien, comme partout la joie qu’on avait de le voir s'est traduite en manifestations touchantes de respect, d’obéissance, de filiale affection et de dévouement sans réserve pour sa personne vénérée et pour la Congrégation dont, par le choix du Seigneur, id était à leurs yeux la personnification vivante.

Nous voudrions bien, pour l'édification de tous, pouvoir citer ici de nombreux échantillons des belles pièces de prose, de vers et de musique que cette circonstance a inspirées. Mais le moyen, hélas !… Le Bulletin a eu beau dilater progressivement le nombre de ses pages : il est encore si restreint ! Nous devrons donc nous borner à ces quelques lignes, que nous empruntons à l'adresse qui fut lue au Révérend Frère par le C. F. Hippolytus, Provincial d'Espagne, à la fin de la 1ière retraite de Mataró, le 3 août. Elles résument d'ailleurs fort bien des sentiments qui, sous des formes diverses, souvent aussi ingénieuses que délicates, se trouvent exprimées dans les autres pièces que nous avons sous des yeux.

 

Très Révérend Frère Supérieur,

« C'est pour la première fois que nous avons l'honneur et le bonheur de vous posséder à l'occasion de notre retraite annuelle ; aussi m'est-il permis de croire que vous excuserez notre piété filiale si, sortant un instant du règlement ordinaire de cette retraite, sans cependant en oublier les graves pensées, nous nous permettons de venir vous souhaiter la bienvenue et vous offrir l'hommage de nos meilleurs sentiments.

Votre visite nous est un honneur. C'est celle de notre premier Supérieur, de l'élu de Dieu, du Père qui a mission d'apporter les bénédictions célestes à ses fils, du digne et vénéré successeur de cette noble lignée qui commence avec le R. F. François, bientôt, nous l'espérons, ornement et gloire de nos autels, et se terminait naguère avec le R. F. Théophane qui nous laissa, avec l'exemple de ses rares vertus, sa dernière bénédiction et son dernier adieu. En outre, votre visite nous honore tout particulièrement parce que nous n'ignorons pas que nous sommes en cela les préférés parmi bien d'autres provinces, qui ne vous connaissent pas encore et vous désirent, non que votre cœur n'aime pas également tous les fils confiés à votre sollicitude, mais la Providence en a disposé ainsi en notre faveur, et nous l'en bénissons.

Cependant plus encore qu'un honneur votre visite est pour nous un bonheur et un précieux avantage. C'est une sainte et salutaire impression que nous laissent vos conseils et vos pathétiques instructions sur la pratique de la présence de Dieu, sur les études religieuses, sur le respect de l'autorité, etc. …, enseignements solides qui nous viennent de la bouche la plus autorisée. Nous les graverons dans notre cœur et nous nous efforcerons d'en faire la règle de notre conduite.

En retour de cette visite et des biens qu'elle nous apporte agréez, T. R. Frère, l’hommage filial et sincère de nos plus affectueux sentiments. Nous sommes heureux de protester en ce moment de notre obéissance et de notre attachement profond envers votre personne. Maristes de cœur et d'âme, nous voulons rester unis à vous comme la branche l'est au tronc, comme le lierre au mur qui le soutient.

Beaucoup d'entre nous n'avaient pas encore la satisfaction de vous connaître personnellement ; mais la bonté si prévenante avec laquelle vous nous avez tous accueillis, vos paroles si franches et si paternelles, vivifiées par ce souffle que possèdent seules les âmes profondément convaincues, vous ont gagné tous les cœurs et ont subjugué tous les esprits. Nous ne saurions dire vraiment ce qui nous a captivés le plus et ce que nous levons admirer davantage de la simplicité qui complète le mérite ou du mérite qui rehausse la simplicité

Notre vœu le plus cher, à la fin de cette retraite, sera une prière au Seigneur pour qu'il nous conserve de longues années le Père bien-aimé, qui est pour nous ici-bas le représentant de la divine sagesse et de son amoureuse bonté ; pour qu'il l'assiste dans ses travaux et dans les peines inhérentes à l'exercice le sa difficile charge, et pour qu'il nous accorde à tous et toujours, la docilité prompte et affectueuse du vrai disciple, afin que nous soyons, en tout temps et en tout lieu, la consolation e son cœur".

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