
Célébration des 35 ans de la Convention relative aux droits de l’enfant : une réflexion sur l’engagement de FMSI et de l’Institut des Frères Maristes
Alors que nous célébrons le 35e anniversaire de la Convention relative aux droits de l’enfant (CDE), c’est un moment crucial pour reconnaître à la fois les progrès réalisés et les défis permanents dans la promotion des droits des enfants dans le monde entier. Depuis son adoption en 1989, la CDE a établi un cadre transformateur, reconnaissant les enfants comme titulaires de droits et établissant une norme universelle pour leur protection, leur éducation et leur bien-être. Pourtant, comme l’indiquent des rapports récents, les enfants sont toujours confrontés à d’immenses obstacles pour faire valoir leurs droits fondamentaux, en particulier dans les régions vulnérables.
La Fondation Mariste de Solidarité Internationale (FMSI) et le Secrétariat de Solidarité-CMI de l’Institut des Frères Maristes, inspirés par les valeurs maristes, jouent un rôle essentiel pour relever ces défis. FMSI est un défenseur des droits des enfants en situation de vulnérabilité, œuvrant depuis 2007 à la protection des droits des enfants dans le monde entier, en particulier dans les régions où les enfants sont confrontés à des difficultés en raison des conflits, de la pauvreté et de l’instabilité politique. Grâce à leur participation active aux mécanismes des Nations Unies tels que l’Examen périodique universel (EPU), le Secrétariat de la Solidarité et FMSI amplifient la voix des enfants dans ces régions, faisant de leur réalité une préoccupation centrale sur la scène mondiale.
L’EPU est l’un des outils les plus efficaces pour faire progresser les droits de l’homme à l’échelle mondiale, et FMSI l’a exploité avec un impact notable. En collaboration avec le Secrétariat de la Solidarité, créé par les Frères Maristes en 2019, FMSI a contribué à 74 rapports d’EPU dans 44 pays, rassemblant 1 089 recommandations qui traitent d’un large éventail de questions, de l’accès équitable à l’éducation et aux soins de santé à la sécurité alimentaire et à la protection contre les abus.
En impliquant les communautés locales et en incluant souvent les points de vue directs des enfants dans 17 de ces soumissions à l’EPU, FMSI et le Secrétariat de la Solidarité plaident en faveur de changements de politique tout en créant un héritage de plaidoyer centré sur l’enfant. En recueillant ces témoignages, les enfants sont encouragés à partager leurs histoires personnelles, leurs espoirs et leurs besoins, ce qui leur permet de plaider en faveur de changements de politique qui reflètent les voix et les expériences authentiques des personnes concernées.
Le rapport 2024 sur les droits refusés dans le monde met en évidence des données cruciales soulignant la lutte continue pour les droits des enfants : près de 150 millions d’enfants n’ont toujours pas accès à une éducation de qualité, et des millions d’autres sont confrontés quotidiennement à la faim et à la malnutrition. Ces statistiques reflètent une réalité brutale qui appelle à des efforts renouvelés à tous les niveaux de la société, en particulier de la part des organisations engagées dans la défense des droits de l’enfant.
Le Liban illustre, actuellement, le besoin urgent d’interventions, centrées sur l’enfant, dans un contexte de crise grave. Le conflit en cours entre Israël et le Hezbollah a dévasté de vastes régions du Liban, en particulier dans le sud, la vallée de la Bekaa et Beyrouth, avec plus de 2 100 morts, plus de 10 000 blessés et 1,2 million de personnes déplacées. Au milieu de cette agitation, le Projet Fratelli, une initiative conjointe des Frères Maristes et des Frères de LaSalle, reste déterminé dans sa mission d’aider les enfants déplacés, traumatisés et ayant désespérément besoin de stabilité. Malgré les défis, le Projet Fratelli offre des espaces éducatifs quotidiens à environ 50 enfants, un havre de paix où ils peuvent jouer en toute sécurité, vivre une vie normale et recevoir une collation nutritive essentielle à leur bien-être. De plus, l’équipe effectue des visites familiales pour apporter un soutien psychologique et distribuer des fournitures essentielles, allégeant ainsi les souffrances des familles qui ont perdu leur maison et leurs moyens de subsistance.
L’autonomisation des enfants est fondamentale pour la mission mariste. Reconnaître les enfants comme des agents actifs plutôt que comme des bénéficiaires passifs de l’aide représente une approche transformatrice, passant de la vision des enfants comme « objets de droits » à celle de « sujets ayant des droits ». Ce modèle encourage leur participation aux efforts de plaidoyer, d’éducation et de développement communautaire.
Par exemple, au Kenya, les voix de 101 enfants ont été recueillies pour une soumission à l’EPU, attirant l’attention sur des problèmes tels que l’insécurité alimentaire et l’assainissement inadéquat dans les écoles. De même, les soumissions à l’EPU de l’Espagne et de Kiribati ont abordé les préoccupations liées à la violence, à la santé mentale et au changement climatique, soulignant l’importance de créer des environnements où les enfants peuvent exprimer leurs besoins et contribuer à façonner leur avenir. De plus, cette approche donne la priorité aux mesures de protection et d’autonomisation, favorisant la résilience et le leadership chez les jeunes dans les endroits touchés par l’adversité.
Journée mondiale de l’enfance 2024 : « Les voix de demain »
Dans le cadre de cet engagement continu, FMSI et le Secrétariat de la Solidarité des Frères Maristes organisent « Les voix de demain » le 20 novembre 2024, à l’occasion de la Journée mondiale de l’enfance. Cet événement vise à sensibiliser aux défis auxquels sont confrontés les enfants dans le monde, en mettant l’accent sur le renforcement de leurs droits, de leur sécurité et de leur bonheur. Cette occasion servira de plate-forme pour écouter la voix des enfants.
Au cours des événements, les enfants occuperont une place centrale, partageant leurs expériences de travail avec les mécanismes de l’ONU et discutant des changements qu’ils ont demandé à leurs pays d’apporter dans le cadre des Nations Unies.
Alors que nous réfléchissons aux 35 dernières années de la CDE, il est clair que le travail de FMSI et du Secrétariat de la Solidarité reste essentiel pour relever les défis systémiques qui affectent la vie des enfants. Alors qu’ils se tournent vers l’avenir, ils restent déterminés à promouvoir un cadre des droits de l’enfant qui s’adapte aux défis émergents et favorise des solutions innovantes. Aujourd’hui plus que jamais, notre responsabilité collective consiste à préserver les droits et la dignité de chaque enfant, quelles que soient les circonstances, afin qu’ils puissent devenir des individus résilients et autonomes qui façonnent un avenir meilleur.
