Circulaires 364

Charles-Raphaël

1966-12-01

Introduction : une Circulaire plutôt administrative.
I. Tâche importante du prochain Chapitre : Objectifs d'une ampleur exceptionnelle. Tâche très difficile, mais possible.
II. Travail déjà fait jusqu'à ce jour : La réunion des FF. Provinciaux et Visiteurs. La Commission des Constitutions. Le sondage d'opinion.
III. Réflexions sur notre aggiornamento : 1. Selon les directives du Concile. 2. Conserver nos richesses maristes. 3. En dehors de tout conflit des générations. 4. Notre vie apostolique. 5. Notre effort missionnaire. 6. Aggiornamento et responsabilité. 7. Aggiornamento et «lois ».
IV. Indications pratiques au sujet du Chapitre. Date d'ouverture - Elections préparatoires - Représentation au Chapitre - Durée du Chapitre - Programme de travail - Organisation technique - Les deux Centres d'étudiants pour l'année prochaine - Notes à envoyer au Chapitre.
Réflexions sur le jubilé du 2 janvier 1967 .
Vœux de saison.

Documents :
Allocution de S. S. Paul VI au Chapitre Général des Frères des Ecoles Chrétiennes . Décret qui accorde de nouvelles facultés aux Supérieurs Généraux
Normes pour l'exécution du décret Perfectae Caritatis
Traduction de la Collecte de la Messe du Bienheureux Marcellin Champagnat
Elections
Liste des défunts

364

V.J.M.J.

Rome, le 1ierdécembre 1966  

Préparation de notre Chapitre Général

       MES BIEN CHERS FRÈRES,

 En vous envoyant cette Circulaire, qui se place dans la dernière année de la charge que l'obéissance leur a imposée en 1958, les membres du Conseil Général n'ont pas la prétention de donner des « directives » aux futurs capitulants. L'Eglise seule a la mission et le pouvoir de le faire… Nous désirons simplement apporter une nouvelle et modeste contribution à cette longue réflexion commune, par laquelle nous nous acheminons vers notre grande réunion,

D'ailleurs, le Concile Vatican II nous a laissé, comme programme de travail, son enseignement dense, lumineux et profond. Tous, nous aurons déjà constaté qu'il faudra des années pour en saisir et en exploiter toutes les richesses. Malgré nos efforts, nous confessons humblement que nous n'y sommes pas encore parvenus comme nous le voudrions.

D'autre part, le Saint-Père, au cours de ses nombreuses allocutions, est revenu plusieurs fois sur la fidélité particulière avec laquelle les religieux et les religieuses devront répondre à l'invitation du Concile. Il continuera certainement de nous diriger de cette manière. Nous serons attentifs à sa voix et nous essayerons de bien pénétrer sa pensée. Plus que jamais, nous nous rappellerons cette réflexion de notre Bienheureux Fondateur : « Peut-on craindre quand on est conduit et protégé par ceux qui sont la lumière du monde, les colonnes de la vérité, le sel de la terre » ? Et le mot d'ordre qu'il avait donné à ses premiers Frères vaut aussi pour nous : « En demeurant attaché à ses Pasteurs, le catholique possède la vérité, il reste uni à Jésus-Christ ».

Enfin, pour nous guider dans la préparation immédiate de notre Chapitre, nous avons à notre disposition deux documents officiels : le décret « PERFECTÆ CARITATIS », que nous avons reproduit dans la Circulaire du 1ier décembre 1965, et le Motu proprio « EC DESIÆ SANCTÆ », dont la deuxième partie contient les « Normes » pour l'application du décret précédent. Le texte français de ces « Normes » sera également reproduit à la fin de cette Circulaire.

Comme tous les Instituts religieux, le nôtre se trouve actuellement engagé dans des efforts de rénovation et d'adaptation, dont les résultats devront orienter sa marche pour de longues années. En fait, il y a déjà quelques années que nous vivons dans une sorte de climat pré-capitulaire. La longueur même de cette attente nous a permis de mieux cerner quelques questions, comme elle a fait mûrir bien des réflexions personnelles. Cet effort de préparation devra continuer.

Qu'il nous soit permis d'exprimer ici une constatation qui a souvent réconforté les membres de l'Administration Générale. C'est qu'en tout temps, ils ont pu compter sur une très grande bonne volonté de la part de tous les Frères… N'est-ce pas là une preuve de la réalité de notre esprit de famille ? Nous savons que cette bonne volonté ne suffit pas pour « réussir » notre Chapitre. Il faut y joindre la compétence, le sens de l'organisation et de l'adaptation, la constance dans l'effort, et, par-dessus tout, la sincérité et la profondeur de notre vie religieuse : nous entendons être pleinement « disponibles » à l'appel du Concile. Toutefois, cette bonne volonté mérite d'être signalée, car elle est irremplaçable.

Pendant ces quelques mois qui nous séparent encore du Chapitre, nous continuerons de nous informer, de réfléchir et surtout de prier. En ce cent cinquantième anniversaire de la grande oeuvre de sa vie, notre Bienheureux Père nous assurera certainement sa protection toute spéciale. Et lui-même nous trouvera toujours très « sensibles au souffle originel » qui l'a poussé à entreprendre résolument sa mission providentielle, en ce 2 janvier 1817…

La présente Circulaire aura surtout un caractère administratif. Il est vrai que nous nous étions proposé d'examiner une fois encore, avec vous tous, quelques aspects importants de la rénovation adaptée de notre Institut, mais le grand nombre de questions pratiques qu'il nous fallait toucher nous y a fait renoncer.

En résumé :

a) Nous essayerons de préciser quelque peu les objectifs du prochain Chapitre, ce qui en soulignera l'importance exceptionnelle.

b) Nous dirons brièvement ce qui a déjà été fait jusqu'à ce jour comme préparation collective du Chapitre.

c) Nous ferons quelques réflexions sur notre aggiornamento.

d) Nous donnerons quelques informations concernant le Chapitre.,

e) Le grand anniversaire du 2 janvier prochain suggère tout naturellement des considérations sur la signification que cette date doit avoir pour nous.

f) Nous serons heureux de vous présenter, une dernière fois, les « vœux de saison », au nom de la maison généralice.

g) Enfin, on reproduira le texte de trois documents qu'il convient d'insérer dans la Collection des Circulaires de l'Institut : l'allocution du Saint-Père aux membres du Chapitre Général des Frères des Ecoles Chrétiennes ; l'attribution d'un certain nombre de « Facultés », soit au Supérieur Général seul, soit au Supérieur Général uni à son Conseil ; les « Normes » pour l'application du décret « PERFECTÆ CARITATIS ».

Suivent les communications ordinaires.

 1. – TÂCHE IMPORTANTE ET DIFFICILE DU CHAPITRE.

 La grande oeuvre de la « rénovation adaptée » incombe, en tout premier lieu, au Chapitre Général. Les « Normes » pour l'exécution de PERFECTÆ CARITATIS le disent clairement : « Le rôle principal dans la rénovation et l'adaptation de la vie religieuse appartient aux Instituts eux-mêmes, agissant principalement par les Chapitres Généraux… » (N° 1). C'est pour cette raison que chaque Institut devra convoquer un Chapitre « dans les deux ou au plus trois années à venir » (Normes, N° 3).

Objectifs du Chapitre de 1967.

 Les objectifs proposés à ce Chapitre seront d'une ampleur exceptionnelle.

A) Tout d'abord, il faudra fixer le texte de nos Constitutions, en tenant compte des principes formulés dans PERFECTÆ CARITATIS, ainsi que des Normes de EC DESIÆ SANCTÆ (cf. numéros 12, 13 et 14 du dernier document). Il importe donc que nous connaissions très bien ces deux textes de base et que nous creusions le sens de leurs points essentiels.

Une rédaction nouvelle des Constitutions d'un Institut religieux est toujours un travail délicat et difficile, et, par le fait même, c'est aussi un travail de longue haleine. On comprend que les Normes aient prévu la possibilité d'une deuxième session pour le Chapitre : « Ce Chapitre pourra se tenir, si ses membres en décident ainsi par vote secret, en deux sessions séparées par un laps de temps qui ne sera pas en général prolongé au-delà d'un an » (Normes, N° 3).

Cette mise au point de nos Constitutions a été préparée progressivement. Un « essai » de la part du Conseil Général avait été soumis à la réunion. des Frères Provinciaux, au printemps de 1965 ; dans cette même réunion, il avait été décidé de consulter toutes les Provinces et de les inviter à envoyer un avant-projet de Constitutions. L'ensemble des notes qui sont parvenues à la maison généralice a été étudié ensuite par une Commission de Frères provenant de diverses Provinces, comme nous le dirons plus loin. Cette étude a abouti à une synthèse provisoire, dont le texte doit se trouver actuellement à la disposition de toutes les Provinces et de tous les Districts. De nouvelles remarques ou critiques seront encore formulées sur ce texte. Elles permettront aux futurs capitulants de continuer et de perfectionner le travail déjà fait, et d'aboutir, il faut l'espérer, à un texte qui donne réellement satisfaction à tous les Frères.

Qu'il nous soit permis de rappeler, en toute simplicité fraternelle, que ce nouveau texte ne sera jamais « parfait » et que des critiques seront toujours possibles sur l'un ou l'autre point. Nous ne devons pas oublier qu'une de nos résolutions essentielles, à la suite du prochain Chapitre, devra être d'appliquer, loyalement et courageusement, le programme de rénovation et d'adaptation qui nous sera proposé. Au terme d'un effort si général et si long, des oppositions systématiques, ou « aprioristiques », seraient singulièrement attristantes.

B) En plus de cet effort capital des nouvelles Constitutions, le Chapitre devra entreprendre parallèlement une révision sereine, approfondie et méthodique de notre vie de prière et de l'ensemble de notre vie spirituelle, de nos diverses activités ;apostoliques, de notre vie commune et de notre vie de famille mariste. Le décret PERFECTÆ CARITATIS précise ce devoir et con dut : « Il faut donc réviser convenablement les Constitutions, les " directoires ", les coutumiers, les livres de prières, de cérémonies et autres recueils du même genre, supprimant ce qui est désuet et se conformant aux documents du Concile » (N° 3). Comme le note plaisamment un excellent commentateur : Cette révision « n'exige pas seulement un époussetage des institutions, ni la pure abolition de certaines coutumes par trop vétustes. Elle demande que tout soit révisé dans l'esprit même du Concile : celui-ci a la priorité. Dorénavant les Chapitres Généraux devront donc se tourner vers le Concile avant de se pencher sur les problèmes spécifiques de l'Ordre ou de la Congrégation » (P. Tillard).

Les principes généraux et les critères pratiques d'une rénovation adaptée, déjà indiqués nettement dans PERFECTÆ CARITATIS (numéros 2 et 3) sont encore précisés par les « Normes » d'application (cf. numéros 15 à 19).

Rappelons ici trois questions qui retiendront certainement l'attention des capitulants : la formation de nos aspirants et de nos jeunes Frères, à tous les niveaux ; la fin apostolique de l'Institut ; le système de gouvernement. Sans revenir sur le grand problème de la bonne formation de nos jeunes, dont nous avons déjà parlé suffisamment dans le passé, bornons-nous à quelques remarques sur les deux questions suivantes.

En essayant de mieux préciser la finalité apostolique de l'Institut, le Chapitre sera peut-être amené à élargir, dans certains cas, le cadre traditionnel de nos activités, en restant toutefois dans les limites qu'exige la nature de notre vocation, car « le bien même de .L'Eglise demande que les Instituts aient leur caractère et leur fonction propres » (cf. PERFECTÆ CARITATIS, N" 2, b). Le Concile n'engage nullement les religieux d'un Institut déterminé à partir dans des aventures apostoliques, comme si les consignes reçues de leurs Fondateurs respectifs n'avaient plus de valeur pour notre époque.

Le Chapitre devra certainement réétudier sérieusement tout le système de gouvernement de l'Institut pour l'adapter aux temps actuels et à la diversité des pays, pour le perfectionner, pour en assouplir le fonctionnement, afin de le rendre capable d'assurer, à tous les niveaux, un travail régulier, rapide et efficace. Si les religieux « doivent avoir une part vraiment effective dans le choix de leurs membres à élire », comme le prescrivent les « Normes », il faut également que le système de gouvernement soit « tel que l'exercice de l'autorité en devienne plus efficace et plus aisé, selon les nécessités de l'époque actuelle » (cf. numéro 18). La part d'autorité de chaque Supérieur devra donc être nettement déterminée et reconnue loyalement par tous…

Ce programme est bien vaste ; il demandera aux capitulants, outre le travail sérieux de chacun, une collaboration très étroite, vraiment fraternelle. Cette recherche en commun de la « vérité » ou de la meilleure solution en toutes choses, se fera toujours dans l'esprit du Concile Vatican II, en pleine fidélité aux directives contenues dans les deux documents de base (PERFECTÆ CARITATIS et NORMES d'application), en parfaite harmonie également avec l'héritage spirituel du Bienheureux Fondateur, ayant devant les yeux et ses leçons et ses exemples.

Le but final des changements et adaptations qu'on introduira dans nos Constitutions n'est pas seulement d'aboutir à une organisation plus efficace, comme cela serait le cas dans une entreprise purement humaine. Au-delà de ces résultats plutôt « techniques », l'Eglise attend autre chose encore. Les Normes nous le disent clairement : « La tâche des Chapitres ne se bornera pas à édicter des lois, mais ira jusqu'à imprimer un élan de vie spirituelle et apostolique » (cf. N° 1).

C'est le magnifique idéal vers lequel les religieux devraient tendre tout au long de leur vie, et qui devrait constamment justifier et soutenir leurs efforts spirituels et apostoliques. Avec infiniment de raison, les Normes terminent l'énumération des critères de la rénovation adaptée par cette brève note, si significative de l'esprit qui a inspiré tout le texte : « La rénovation adaptée ne peut d'ailleurs s'opérer une fois pour toutes. Elle doit en quelque sorte être sans cesse entretenue par la ferveur des religieux ainsi que par la sollicitude des Chapitres et des Supérieurs » (N° 19). En ce moment, le Concile veut que tous les religieux « se remettent en marche » vers cet idéal, avec toute l'ardeur des débuts de leur famille religieuse. Puisse notre prochain Chapitre nous assurer un excellent départ vers une meilleure réalisation de notre idéal mariste !

C) Enfin, un objectif immédiat du prochain Chapitre, lequel est aussi « constitutionnel », sera d'élire le nouveau gouvernement de l'Institut. Pareille élection est toujours importante. Elle le sera d'autant plus, cette fois, que les nouveaux Supérieurs devront continuer, dans la mesure de leurs attributions, l’œuvre du Chapitre même. Que notre prière fervente nous obtienne de Dieu les hommes que les circonstances actuelles exigent !

 Tâche importante et difficile, mais possible.

 Tous les Frères pressentent l'importance très grande que le prochain Chapitre tiendra dans l'histoire de notre famille religieuse. Les « objectifs » que nous venons d'analyser révèlent déjà cette importance… Celle-ci apparaît encore plus nettement quand on réfléchit quelque peu sur le « lendemain » de nos réunions capitulaires.

Vu les circonstances spéciales dans lesquelles il aura lieu et l'étendue des attributions que l'EgLise lui confie, ce Chapitre exercera une influence telle sur la marche de notre Institut que nous ne pouvons pas, actuellement, nous en rendre compte. Comme pour tout ce qui se situe dans l'avenir, nous ne pouvons en prévoir les répercussions proches et lointaines. Mais notre attitude de chrétiens et de religieux est toute tracée : prier, travailler de toutes nos forces, placer notre confiance en Dieu. Et c'est là précisément ce que Dieu attend de nous.

On comprend aisément que l'Eglise ait tellement insisté sur la bonne préparation des Chapitres post-conciliaires, qu'elle ait donné, à leur sujet, des directives si nombreuses, si détaillées. si nettes et si fortes… Dans notre Institut, cette préparation a été commencée très tôt. Partout, les Frères y ont pris un très grand intérêt et y ont consacré une bonne partie de leur temps, malgré leurs occupations habituelles. D'autre part, cette préparation a été plus méthodique, mieux coordonnée, sans que nous osions avancer que tout ait été parfait sous ce rapport… Personne ne doit s'étonner de certaines erreurs, de certains malentendus, de quelques résultats décevants. Les chemins à suivre n'étaient pas connus… Il reste encore beaucoup à faire. Nous essayerons loyalement de nous maintenir « en état de Chapitre » jusqu'à la date de l'ouverture, ou mieux, jusqu'à la clôture des réunions capitulaires.

Qu'une de nos intentions habituelles de prière soit d'obtenir la grâce de correspondre pleinement à la volonté divine… En son temps, c'est-à-dire quand on publiera la Circulaire d'indiction du Chapitre, on indiquera une prière commune, à réciter dans toutes nos communautés. Dans plusieurs Provinces, et surtout dans les maisons de formation, on a déjà orienté la prière commune vers le succès du prochain Chapitre. Nous ne pouvons que les approuver, car le moment historique que nous vivons le requiert absolument. Volontiers, nous redirons l'invitation ardente de notre Bienheureux Père à ses premiers Frères, chaque fois que les choses n'allaient pas bien : « Prions, prions, je le répète, car ce sont des prières qu'il nous faut ». Sa large expérience lui avait fait toucher du doigt combien « il est facile à l'homme de se tromper et de prendre les vues de son propre esprit et ses illusions pour des projets inspirés de Dieu ». Que notre prière commune pour le Chapitre ne cesse jamais et qu'elle soit toujours fervente !

D'autre part, il nous faudra continuer de travailler ensemble, en parfaite collaboration. C'est la « vérité » que nous cherchons, c'est-à-dire la connaissance de la volonté de Dieu sur nous en cette période historique. Or, « la vérité se dévoile, mais seulement à qui accepte de travailler pour la découvrir » (cf. Études, janvier 1966, p. 11).

Cet effort de préparation immédiate s'imposera surtout à ceux que leurs confrères éliront comme leurs députés au Chapitre. L'Eglise, le Concile, leurs Frères en religion leur confient une mission grande, noble et belle… difficile sans doute, mais non impossible. Leur tâche sera d'ailleurs singulièrement facilitée par l'union des cœurs et des volontés dans tout l'Institut, avant, pendant et après le Chapitre. Les « miracles de l'unité », sont possibles aujourd'hui comme aux premiers temps de notre famille mariste.

Il est bon de se souvenir, en nos heures difficiles, de la sainte audace du jeune Fondateur : « Tous les diocèses du monde entrent dans nos vues ». Et l'homme qui osait proclamer un projet si vaste avait réuni seulement une poignée de Frères, qui venaient à peine de quitter leur modeste foyer, qui n'avaient commencé leur mission d'éducateurs chrétiens qu'avec un maigre bagage intellectuel et pédagogique, qui se trouvaient tous engagés dans des besognes obscures, en apparence sans la moindre influence sur la marche du monde et de l'Eglise. Lui-même, le jeune Fondateur, dont la santé fléchissait déjà sous le faix du travail et des soucis, avait encore à « penser » son oeuvre, à organiser sa petite famille religieuse, à la fortifier pour les luttes de l'avenir… Quelle leçon pour nous tous, en cette veille de Chapitre !

Plusieurs Frères nous ont exprimé des inquiétudes devant la grandeur de la tâche qui incombe au prochain Chapitre, devant l'énormité du travail à faire, devant les difficultés qui se laissent facilement entrevoir. De fait, ces difficultés sont à prévoir. Celui qui écrit ces quelques lignes ne le sait que trop… Pendant et après le Chapitre, les choses n'iront pas encore toutes seules : la transition entre les deux « ordres », l'ancien et le nouveau, exigera de tous les Frères de multiples efforts, une grande compréhension mutuelle, de l'abnégation et de la patience. Au lieu de nous perdre en gémissements stériles, sachons imiter notre Bienheureux Père ; sachons commencer résolument et aller de l'avant avec confiance. Le reste viendra, en son temps.

Certaines paroles connues se présentent spontanément à notre mémoire de Maristes : « Si votre tâche vous paraît difficile, souvenez-vous que c'est Dieu qui vous l'impose. – Quand on a Dieu pour soi, quand on ne compte que sur lui, rien n'est impossible ». Comme le Bienheureux Fondateur, soyons des hommes de foi. On a dit de la foi qu'elle était « la réalisation toujours renouvelée de l'humainement impossible ».

 II –   TRAVAIL DÉJÀ FAIT JUSQU'À CE JOUR.

 Le Chapitre de 1958 avait entrepris une sorte de « mise à jour » de nos Constitutions, de nos Règles, de notre vie de prière et de nos diverses activités apostoliques. Il avait pris des décisions qui touchaient à certains points des Constitutions ; après avoir obtenu les indults nécessaires, ces décisions avaient été introduites dans le texte officiel. D'autre part, le Chapitre avait exprimé un assez grand nombre de vœux. Par suite de ces modifications, les Circulaires d'après le Chapitre ont habituellement commenté l’œuvre réalisée ou suggérée par les capitulants. Mais petit à petit, dès la publication des premiers documents conciliaires, les Circulaires ont été orientées plutôt vers la préparation du Chapitre suivant ; les deux dernières (décembre 1965 et mai 1966) sont même totalement consacrées à ce thème. Il n'est pas exagéré d'affirmer que nous sommes « en état de Chapitre » depuis quelques années.

 Réunion des Frères Provinciaux, en 1965, et Constitutions.

 La réunion des Frères Provinciaux et Visiteurs, en mai 1965, avait surtout pour objet l'étude d'un premier projet de nouvelles Constitutions. Deux schémas avaient été préparés… Vu l'importance de la question, les membres de la réunion jugèrent qu'il fallait consulter tous les secteurs de l'Institut pour que le texte finalement retenu répondît le mieux possible à l'attente générale. Dans les Provinces et Districts, les Supérieurs respectifs devaient donner aux Frères de leur secteur les indications nécessaires pour que le travail collectif fût rapide et bien fait. Dans l'ensemble, cet effort en commun a été bien conduit, malgré le peu de temps libre dont disposent habituellement les Frères pendant l'année scolaire. Dans chaque secteur, il a abouti à un « avant-projet » de texte, ou du moins à des notes utiles pour la rédaction d'un futur texte. Ces informations ont été envoyées à la maison généralice.

Comme nous l'avons déjà dit ailleurs, ces notes ont été confiées ensuite à une Commission spéciale, prévue lors de la réunion des FF. Provinciaux et Visiteurs. Les membres de cette Commission les ont analysées, classifiées, et ordonnées, et, en tenant compte des documents conciliaires, ont essayé d'aboutir à une synthèse répondant le mieux possible à ce qu'on attendait d'eux. Leur tâche n'était certes pas facile. Pourtant, malgré les lourdes chaleurs de l'été romain, ils ont travaillé avec courage, constance et bonne humeur. lis sont arrivés ainsi à rédiger un « projet de Constitutions ». Envoyé dans tous les secteurs de l'Institut, ce projet permet à tous les Frères de mieux préciser les observations qu'ils jugeraient encore utiles de présenter.

Nous l'avons déjà constaté : de nouvelles observations seront encore formulées sur ce texte… Mais, tel quel, il représente quand même une étape de plus vers le résultat final. Il va de soi que les Frères capitulants, une fois qu'ils auront été officiellement désignés, auront tout profit de bien étudier ce texte.

 Sondage d'opinion.

 Tous les Frères ont eu l'occasion de prendre connaissance du questionnaire, assez détaillé, qui a été envoyé dans les divers secteurs de l'Institut. Il a donné lieu à un grand nombre de réponses. Les résultats partiels de ce sondage devaient être recueillis et classés dans chaque Province ou District. C'est une petite synthèse des points de vue de chaque secteur qu'on attendait à la maison généralice. Par suite de l'abondance des questions et de la variété des thèmes proposés, la seule analyse des cinquante et un « dossiers » prévus devait être suffisamment difficile. Sans qu'il y ait eu mauvaise volonté nulle part, soit parce que les Frères de certains pays étaient trop occupés, soit à cause des services très irréguliers de la Poste à certains moments, plusieurs réponses sont arrivées bien au-delà des limites de temps qu'on avait fixées ; quelques-unes ne sont même jamais arrivées à Rome.

D'autre part, plusieurs Frères nous ont envoyé des réponses individuelles. Quand elles étaient très bien présentées, il a été facile de les intégrer au travail collectif, au cas où celui-ci nous était effectivement parvenu. Mais on comprend facilement que des informations trop personnelles, isolées comme des blocs erratiques, ne se prêtent guère à composer cette sorte de « moyenne équilibrée » qu'on voulait obtenir par ce sondage. Il s'agit, en effet, de permettre aux membres du prochain Chapitre de se faire une idée rapide. et juste de la situation actuelle de tout l'Institut, et de connaître suffisamment les points de vue de la majorité des Frères.

Cela dit, il faut signaler que les réponses reçues sont, en général, de bonne qualité : la plupart sont arrivées ponctuellement ; elles sont bien présentées, bien ordonnées, suffisamment détaillées ; les points de vue particuliers au secteur y sont convenablement justifiés… Si tous les rapports de sondage nous étaient parvenus, aussi bien présentés, il y aurait eu moyen de composer un « panorama » très suggestif de notre famille religieuse à la veille du Chapitre.

En ce moment, le classement des notes n'est pas encore entièrement achevé. Une fois que ce travail sera fini, il constituera une excellente documentation pour les membres du Chapitre. Par ailleurs, tous les documents envoyés à la maison généralice, par les Provinces et les Districts, resteront à la disposition des Frères capitulants, qui pourront donc les consulter et les utiliser dans la mesure où ils le voudront.

En terminant ce simple exposé, ajoutons que la préparation « matérielle » du. prochain Chapitre a déjà requis des responsables beaucoup de temps et d'efforts. Selon les prévisions actuelles, la maison sera prête pour la date de l'ouverture.

 III. – SIMPLES REFLEXIONS SUR NOTRE AGGIORNAMENTO.

 1. Un aggiornamento selon les directives et dans l'esprit du Concile.

 L'aggiornamento des Instituts religieux a été suscité, proposé et « commandé » par le Concile. Tirons-en cette conclusion immédiate : nous devons avoir à cœur de le réaliser tel que le Concile l'a voulu. Ce ne sont pas des idées personnelles qui nous guideront, ce ne sont pas les idées d'un groupe qui passeront au premier plan ; mais tout sera inspiré par la pensée de l'Eglise, telle qu'elle a été formulée par le Concile d'abord, puis par les Commissions post-conciliaires, et en nous tenant soigneusement au courant des précisions que le Saint-Père donne si souvent sur certains points. Toute autre attitude ne répondrait pas à notre consécration de religieux.

Dès le début de cette Circulaire, nous disions qu'il nous fallait être attentifs à la voix du Saint-Père et essayer loyalement de bien pénétrer ses intentions. Comme le note A. Wenger au sujet des textes conciliaires : « …l'explication la plus autorisée, on la cherchera dans les discours du Pape du mercredi. Nous n'insisterons jamais assez sur l'importance de ces discours au peuple de Dieu, auxquels la presse ne semble guère faire écho. A l'occasion de ses contacts avec les fidèles du monde entier, le Pape entend répondre aux interrogations que font naître, dans la conscience des membres de l'Eglise, les mesures décidées par le Concile » (15 septembre 1966).

Avant de procéder à la rénovation adaptée, il nous faudra prendre le temps d'étudier les textes promulgués par le Concile. particulièrement ceux qui se rapportent directement à notre vie religieuse et apostolique. L'étude et la réflexion nous disposeront peu à peu à faire un « bon » travail. « L'activisme irréfléchi, a-t-on écrit, est le danger majeur qui nous guette ».

Nous savons qu'il est relativement facile de « démolir » ou de détruire… En général, les enfants et les jeunes gens aiment ce travail, qu'ils considèrent plutôt comme un jeu ou un sport. Souvent, ils vont vite en besogne pour « abattre ». Dans, certains cas, on peut et on doit même sourire devant ces manifestations d'énergie juvénile… Il y a pourtant des circonstances où une simple « démolition » ou destruction pourrait avoir des conséquences regrettables.

Avant de démolir, il faut avoir prévu ce qui viendra après, ou mieux, il faut que la nouvelle organisation puisse fonctionner immédiatement. Une simple baraque peut offrir un abri contre les intempéries aussi longtemps que la maison plus confortable n'existe encore qu'en projet. Or, construire requiert du temps, du métier, de l'expérience, de l'art parfois, de la constance toujours… On ne s'improvise pas constructeur dans l'organisation de la vie religieuse ou apostolique… Habituellement, il faut s'appuyer sur l'expérience de ceux qui savent comment il faut faire. Pour la rénovation de notre vie, c'est avant tout sur les directives de l'Eglise que nous nous baserons,

 2. Conserver nos richesses maristes.

 Les « Normes » nous tracent nettement ce devoir : « Pour le bien même de l'Eglise, les Instituts s'appliqueront à connaître véritablement l'esprit de leur origine, afin de le conserver fidèlement dans les adaptations à décider, de purifier leur vie religieuse des éléments étrangers et de la libérer de ce qui est désuet » (cf. N" 1 b, 3).

Par conséquent, il nous faudra conserver fidèlement ce qui est essentiel dans notre Institut,

et donc commencer par bien déterminer ces éléments essentiels. Dans notre Institut comme dans les autres, les structures, règlements, traditions, ne sont pas tous sur le même plan. Il y a des choses qui tiennent à l'existence et à la vie même de notre Institut, comme il y en a qui sont accessoires, ce qui ne veut pas nécessairement dire « négligeables » ou inutiles. Pour les unes comme pour les autres, il reste encore une hiérarchie à maintenir…

Les éléments essentiels (le mot le signifie) devront être respectés à travers toutes les adaptations proposées. Pour les autres, il peut y avoir une assez grande variété d'interprétations, selon les temps et les lieux, mais sans qu'il. y ait une « opposition » entre les différents secteurs de l'Institut, c'est-à-dire que dans la manière d'exprimer ces variations s'imposera toujours un très grand respect pour des conceptions différentes. Jamais il n'y aura quelque chose de « blessant » pour celui qui pense différemment de nous…

Après avoir lu beaucoup d'articles sur notre esprit mariste, entendu ou lu beaucoup de suggestions sur ce thème, qu'il nous soit permis de faire quelques remarques fraternelles sur l'un ou l'autre point… Par exemple : Si nous sommes un Institut nettement marial, il nous semble difficile d'admettre que la seule dévotion à Notre-Dame puisse constituer la note essentielle et « unique » de notre esprit caractéristique. Elle est bien au centre de cet esprit ; mais les « nuances » qui, depuis l'origine de l'Institut, ont été étroitement unies à cette dévotion, comme l'humilité, la simplicité et la modestie (nos trois violettes !), ne sont-elles pas à rattacher indissolublement à notre esprit, et ne doivent-elles pas caractériser notre type de vie ? Il nous semble normal qu'on creuse en profondeur la manière de concevoir et de pratiquer aujourd'hui ces vertus dans notre Institut mais nous ne voyons pas comment on pourrait les considérer comme quelque chose de « désuet » sans renier quelque chose de notre esprit même… Quoi qu'il en soit, il appartiendra aux capitulants d'étudier objectivement cette question, et d'autres analogues, en excluant tout apriorisme d'un côté comme de l'autre. C'est la vérité que nous voulons atteindre.

Dans cette recherche en commun des éléments essentiels de la vie mariste, telle que nous devons encore la vivre aujourd'hui, l'esprit de synthèse est absolument nécessaire. Chaque élément de nos traditions est à étudier attentivement, donc séparément, mais sans qu'on perde de vue l'ensemble (le notre vie, le « tout » de notre vie mariste. Cela suppose un réel attachement à notre vocation… Recourons à une simple comparaison. Le vrai éducateur, dans ses multiples activités de chaque jour, ne donne pas à ses élèves des directives ou des conseils isolés et improvisés. Jusque dans la plus petite remarque à l'un de ses élèves, il ne perd pas de vue le grand drame de l'éducation d'un « jeune » en qui il devine déjà l'homme et le chrétien de demain,.. Un Frère Mariste, qui a vécu loyalement sa vie de disciple du Bienheureux Champagnat, acquiert progressivement une connaissance « sympathique » des éléments essentiels de son état de vie et de son Institut, connaissance que lectures et études seules ne peuvent pas remplacer… Comme l'éducateur dont nous venons de parler, celui qui vit selon l'esprit de sa vocation finira par en dégager sûrement les aspects essentiels. Il importe que nous ne perdions pas de vue cette simple vérité…

Pour ce qui concerne notre idéal mariste, notre esprit, nos saines traditions, quelques-uns d'entre nous semblent parfois submergés par l'abondance des textes qu'ils ont lus ou des conférences qu'ils ont entendues… tout comme beaucoup de chrétiens semblent être perdus dans la masse des textes conciliaires… En toutes choses, il faut de l'équilibre et de la mesure, spécialement quand il s'agit pour nous d'analyser et de préciser ce qui doit être fermement maintenu dans notre vie mariste… Les valeurs de ce genre, une fois qu'on les a perdues, ne se retrouvent guère…

 3. Un aggiornamento en dehors de tout « conflit des générations ».

 Dans les dernières années, les Circulaires ont fait allusion à ce « conflit des générations » dont on a parlé et dont on continue de parler si souvent dans le monde actuel : voir, par exemple, les Circulaires du 24 mai 1962 (pp. 626-627) et du 1iermai 1965 (pp. 288-289). Dans tout foyer familial, la distinction entre les générations successives est nette : parents, enfants, parfois encore grands-parents. Dans nos communautés, il n'y a pas cette frontière nette entre les générations ; même la distinction en trois groupes : les jeunes, les vieux et les « entre-deux-âges » ne répond que très imparfaitement à la réalité. Dans une communauté tant soit peu nombreuse, les « âges » s'échelonnent bien plus harmonieusement que ce classement en deux ou trois groupes. Si l'on peut aisément montrer le contraste psychologique entre les « vingt ans » et les « quatre-vingts ans », on n'arrive pas à suivre l'évolution lente, progressive, très variable selon les individus, au cours des soixante années intermédiaires. Or, c'est normalement dans ce dernier groupe (si on peut l'appeler de ce nom) que se trouvent les hommes qui occupent les postes de responsabilité…

Redisons encore une fois qu'il appartient aux « aînés » (on l'est presque toujours par rapport à un autre dans une communauté ou on le sera rapidement) de veiller à ce que ce « conflit des générations », si aigu actuellement dans le monde qui nous entoure, ne se manifeste pas chez nous. D'autre part, les « jeunes », s'ils constatent ou devinent qu'on est tout disposé à causer fraternellement avec eux, feront volontiers des efforts généreux pour se mettre au pas de leurs aînés, même s'il leur arrive parfois de piétiner d'impatience. Car les jeunes ont partout une sympathie prononcée pour ce qu'on appelle « l'aile marchante » d'un groupe, alors que les « anciens » sont souvent portés à temporiser. Aux Frères d'âge « moyen », qui ont déjà eu des occasions d'expérimenter combien il peut être sage de « savoir attendre », il appartient de causer cordialement avec leurs jeunes confrères pour les inviter à ralentir parfois leur pas, comme aussi de faire comprendre aux « plus âgés » qu'il importe quand même de « marcher », c'est-à-dire d'avancer sur le chemin de la vie…

 4. Aggiornamento de notre vie apostolique.

 En plusieurs pays, l'école catholique (ou chrétienne, ou libre…) semble arrivée à un tournant décisif de son histoire. Tous les Frères connaissent certainement cette situation qui nous concerne de très près. Il serait dangereux de se bercer d'illusions, surtout quand on est responsable d'un secteur déterminé de l'école chrétienne… D'un autre côté, nous devons toujours rester calmes en face de l'avenir. Notre lucidité ne doit jamais nous faire glisser vers le pessimisme ou vers une sorte de défaitisme. Là où l'école catholique est âprement discutée, même par des « amis », laissons-nous guider par l'Eglise (cf. Déclaration sur l'Education chrétienne, allocutions du Saint-Père, témoignages d'évêques…) et n'oublions pas ce que pensent et disent à ce sujet nos anciens élèves et les parents de nos élèves actuels. Les « demandes de fondation » continuent d'ailleurs de nous arriver d'un peu partout. Sachons bien interpréter les « signes de Dieu » et aller de l'avant avec une confiance sereine, inébranlable, comme jadis notre Bienheureux Père, alors que toutes sortes de contradictions lui venaient de la part de ceux sur qui il aurait dû pouvoir compter pour le développement de son oeuvre.

En dehors des attaques systématiques contre toute forme d'école catholique, il nous arrive d'entendre des remarques, observations, critiques plus ou moins fondées, que nous devons avoir le courage de bien écouter et d'analyser, afin de mieux orienter notre apostolat d'éducateurs… Relisons, par exemple, ce mot du Saint-Père aux membres du Conseil de l'Office International de l'Enseignement Catholique (audience du 24 fév. 1964) : « Quelle sera la part du facteur spirituel, en général, dans ce monde qui se transforme sous nos yeux ? quelle y sera, en particulier, la place de l'école catholique ? Comment celle-ci devra-t-elle évoluer, s'adapter, s'insérer dans les structures, si diverses selon les Pays : tantôt terres d'ancienne chrétienté, tantôt jeunes Etats arrivés de nos jours à l'indépendance politique ? ». Ces questions, et beaucoup d'autres du même genre, demandent évidemment, de notre part, une étude sérieuse et collective, particulièrement en cette période post-conciliaire et « pré-capitulaire », mais nous devons les considérer comme « normales » en tout temps. Chaque époque les voit renaître, sous une forme ou sous une autre. En éducation, la capacité d'adaptation sera toujours une qualité maîtresse… D'autre part, dans un Institut international, comme le nôtre, nous devons être attentifs pour ne pas « durcir » certaines conceptions de notre vie apostolique, lorsqu'elles « peuvent » être variables…

Un effort d'adaptation, que chaque Frère peut et doit consentir généreusement, c'est celui de travailler sans cesse à devenir meilleur comme enseignant et comme éducateur, chacun dans sa sphère d'activité. Dans les temps actuels, par suite de la formidable multiplication des écoles dans le monde, celles qui sont chrétiennes de nom et d'inspiration sont proportionnellement moins nombreuses qu'autrefois, et cela même dans les pays où leur nombre n'aurait pas diminué ou aurait même augmenté. Les Frères ne sont plus qu'une petite fraction de l'immense armée des. enseignants. Pourtant, ils sont toujours capables de remplir une fonction importante, dans l'Eglise et dans le monde, comme le rappelle opportunément la Déclaration sur l'Education chrétienne… Mais cela à une condition seulement : c'est de toujours s'efforcer d'être des hommes d'une valeur indiscutable. Nous savons que cette valeur ne s'improvise jamais : elle exige un travail constant et méthodique. Ce travail opiniâtre sera une de nos formes de fidélité au Concile…

L'acquisition d'une compétence réelle est complexe pour nous, car notre effort doit s'exercer en plusieurs directions à la fois : comme enseignants de matières dites profanes ; comme éducateurs, car nous refusons de n'être que des enseignants ; comme « catéchistes » ou professeurs de religion, ce qui nous place actuellement devant des perspectives nouvelles. S'adressant aux membres du Congrès de l'Union des Religieuses Enseignantes, Mgr Cuminal leur donnait récemment (7 juillet 1966) les recommandations suivantes : « Science et culture humaine devront être équilibrées dans toute la mesure du possible par de solides connaissances théologiques. … C'est en effet la synthèse de la culture humaine et de la culture chrétienne, l'une n'étant pas séparée de l'autre mais l'une éclairant l'autre, qui donnera à la religieuse la véritable dimension de son existence avec, pour conséquence, la solidité dans sa vocation et le rayonnement apostolique de sa personnalité. Ainsi sera assurée la qualité de l'école chrétienne ».

Cette vision des choses est à la fois optimiste et terriblement exigeante. Nous aurons le courage d'accepter pareil programme et d'organiser, dans ce sens, toute notre vie apostolique, sur le plan de l'Institut et de chaque Province ou District, ruais aussi sur le plan strictement personnel. Car ici, rien ne peut remplacer cet effort personnel. Il faut croire humblement à nos possibilités : elles sont souvent plus grandes que nous ne le croyons, mais elles demandent à être vraiment exploitées…

Il est à peine besoin de noter que cet effort de culture et de compétence doit se situer dans le cadre d'une vie religieuse fermement conduite. Lorsqu'un Frère est réellement « fervent », c'est-à-dire quand il s'est totalement donné à Dieu, aux âmes, à sa famille religieuse, il ne reculera jamais devant le travail et les sacrifices nécessaires pour être à la hauteur de sa mission. Depuis les premiers Frères de notre Bienheureux Fondateur jusqu'à des Frères de notre génération, que nous avons personnellement bien connus, que de magnifiques exemples chacun d'entre nous pourrait citer à l'appui de ce que nous venons de dire…

 5. Aggiornamento missionnaire.

 On aurait pu rattacher ce point au précédent. C'est l'esprit du Concile qui nous engage à lui faire une place à part. Le Concile veut, en effet, que tous les catholiques aient le souci de participer à l'activité missionnaire qui est propre à l'Eglise. Et il insiste pour que tous les religieux s'en occupent d'une manière spéciale, en particulier ceux qui sont déjà dédiés à des tâches missionnaires. Ceux-ci, sans oublier les missions en général. devront avoir à cœur de renforcer leur action dans le champ spécial qui est le leur : «Il faut absolument conserver dans les Instituts religieux l'esprit missionnaire et, compte tenu du caractère de chacun d'eux, l'adapter aux conditions actuelles pour que l'Evangile soit prêché plus efficacement parmi tous les peuples » (PERFECTÆ CARITATIS, N" 20).

Dans toutes nos écoles, il faudra faire une bonne place à l'éducation du sens missionnaire, dont nous avons déjà parlé dans le passé. Il nous faut une large ouverture aux conditions actuelles de l'évangélisation du monde, un sérieux approfondissement doctrinal sur le problème des missions à notre époque, avec la ferme volonté de travailler vigoureusement à la formation missionnaire de nos élèves… Il faut rendre nos élèves sensibles aux préoccupations missionnaires de l'Eglise, aux vrais besoins du monde chrétien et des âmes qui « attendent »… Il nous faut mettre au point une catéchèse missionnaire solide et bien adaptée aux différentes situations.

Nous savons que toutes les missions connaissent plus ou moins un double besoin : il leur faut des ressources, il leur faut des hommes… Le premier a son importance, mais le second est capital. Sans « relève », la plus prometteuse des missions est menacée dans son existence même. Or, une éducation missionnaire bien conduite doit, normalement, contribuer grandement à assurer une relève suffisante à toutes les missions. Si les vocations proprement dites ne manquent pas, mais s'étiolent et meurent trop souvent avant de fleurir et de mûrir, ne serait-ce pas parce qu'on n'a pas su éveiller et développer ce magnifique sens missionnaire, qui sommeille dans l'âme de nos meilleurs élèves ?

Plus que jamais, oserait-on dire, cet effort de formation missionnaire de nos jeunes devra être centré autour du Christ. Les considérations suivantes nous paraissent très opportunes : « Et il (l'éducateur chrétien) ne tardera pas à découvrir que la première et fondamentale condition pour faire connaître et aimer le Christ par ses élèves, c'est de le connaître et de l'aimer soi-même passionnément. Le Christ est-il vraiment quelqu'un dans notre vie ? Aimons-nous à parler avec Lui, non seulement quand nous sommes à l'église ou à la chapelle, mais, dans notre chambre, en commençant notre classe, dans nos allées et venues ? Vivons-nous avec Lui comme avec un ami, invisible mais toujours présent ? Et pensons-nous que le véritable éducateur de nos enfants, c'est Lui et que, pour L'aider dans sa tâche, il est indispensable que nous ayons constamment le souci de penser, d'aimer et d'agir comme Lui vis-à-vis de nos élèves et de leurs parents ? Et ceci amène le Missionnaire à faire une autre constatation : plus que quiconque, les enfants ont besoin de concret. Plus ou moins consciemment, ils feront, dans leur esprit, un rapprochement entre le Christ et le maître qui leur en parle si souvent. Ils jugeront de l'amour du Christ selon la charité de leur professeur. Vérité redoutable, mais certaine. Le Christ aime nos élèves et Il veut les aimer par nous. Nos élèves croiront à l'Amour du Christ pour eux s'ils sont certains que vraiment nous les aimons, si nous sommes réellement et concrètement les témoins irrécusables de la Charité du Christ » (P. Letinier. C.S.V.).

 6. Aggiornamento et responsabilité.

 L'aggiornamento exige une collaboration étroite et constante entre tous ceux qui doivent l'entreprendre, et donc entre tous les membres d'une même famille religieuse. Elle ne peut être réalisée par les seuls capitulants ; leur tâche doit être préparée et soutenue jar l'effort de tous leurs confrères.

Mais comme nous l'avons déjà noté ailleurs, des efforts réunis ne s'additionnent que s'ils convergent ; dans le cas contraire, ils peuvent se contrecarrer et se détruire mutuellement. Cette collaboration vraiment effective exige de la vigilance, de l'abnégation, beaucoup de désintéressement ; elle n'est pas facile. Ayant parlé de certaines tensions post-conciliaires entre chrétiens, un auteur en tire la conclusion suivante : « Audace et générosité des uns, crainte et souci d'authenticité des autres vont le plus souvent de pair avec une bonne volonté et avec un amour de l'Eglise qui devraient faire l'unité des tendances opposées, mais qui ne la font pas toujours » (A. Wengen, 15 juil. 1966).

Un moyen simple mais excellent de travailler utilement à la réussite du Chapitre, c'est de veiller à la qualité des informations que nous apportons, soit dans les réunions préparatoires, soit dam les communications écrites que nous enverrons directement au Chapitre. Il convient toujours de se défier des « informations » fournies par des hommes superficiels qui, à force de papillonner, sont devenus pratiquement incapables d'observer attentivement les faits et de méditer profondément sur le même sujet. Ils n'apportent rien d'utile. Souvent, sans mauvaise volonté, ils entravent le travail en commun ; quelquefois même, ils peuvent désorienter les autres… Une information valable est rarement improvisée ; elle est habituellement le fruit d'un travail sérieux et prolongé.

Enfin, notons que notre volonté de collaboration devra se manifester, en cette période d'adaptation et de rénovation, d'une manière particulièrement fraternelle, à l'égard des autres familles maristes et des autres Frères Enseignants. Dans le passé, nous en avons parlé à plusieurs reprises, surtout dans la Circulaire de mai 1962 : voir pp. 648 à 651.

 7. Aggiornamento et « lois ».

 L'aggiornamento prévu par le Concile amènera les Frères du Chapitre à prendre des « décisions » (pour établir les Constitutions, pour mieux organiser notre vie mariste…), qui, une fois qu'elles auront été reconnues par l'Eglise, deviendront des « lois » à observer… Comme l'Eglise elle-même, chaque Institut a besoin de lois pour que l'ordre, l'harmonie et l'efficacité apostolique soient assurés dans toute la famille religieuse. Ces lois sont donc nécessaires. Après avoir affirmé que l'Eglise ne peut se passer de se donner des lois, le Saint-Père précisait : « Pour corriger les inconvénients possibles de ce que l'on appelle le « juridisme », le premier remède ne consistera pas tant à abolir les lois ecclésiastiques qu'à substituer à des prescriptions imparfaites ou anachroniques d'autres prescriptions canoniques mieux formulées » (audience du 17-8-1966).

Si le Chapitre ne doit pas procéder à un simple « époussetage des Institutions », sa tâche ne consistera pas non plus à renverser tout l'ancien ordre des choses. Il devra tout revoir soigneusement et à fond, pour supprimer quand il y aura lieu, mais le plus souvent pour amender, améliorer et compléter, en vue de permettre à notre famille religieuse de repartir d'un nouvel élan dans la direction indiquée par le Bienheureux Fondateur… Cet immense effort collectif, répétons-le, doit aboutir nécessairement à des directives nettes et fermes, donc à des « lois ». Il serait dangereux de le perdre de vue.

Ces directives ne seront pas nécessairement nombreuses. Ce ne sera pas la multiplicité des textes qu'il produira qui fournira la preuve du succès de notre Chapitre, mais leur opportunité, leur sagesse, leur cohésion, leur harmonie ouverte ou secrète, le « souffle de vie » qui les animera. Et cette dernière expression nous remet sous les yeux la toute première directive des « Normes » : « La tâche des Chapitres ne se bornera pas à édicter des lois, mais ira jusqu'à imprimer un élan de vie spirituelle et apostolique ».

 IV. – INDICATIONS PRATIQUES CONCERNANT LE CHAPITRE PROCHAIN.

 1. Date d'ouverture.

Après un examen sérieux, le Conseil Général a fixé la date du 8 septembre 1967 comme étant la plus indiquée pour l'élection du nouveau Supérieur Général, Le motif pour lequel on a avancé quelque peu la date de l'élection est facile à deviner. Comme le Chapitre prochain se trouvera en face d'un programme de travail très chargé, il sera aussi plus long que la plupart de tous les Chapitres antérieurs, et cela malgré une préparation que l'on n'a pas encore connue sous cette forme… La retraite des capitulants aura lieu du 30 août au 6 septembre ; le lendemain sera un jour totalement libre pour «consultations ». Voilà les prévisions actuelles. Dès que le Chapitre sera régulièrement constitué, il déterminera lui-même l'ordre à suivre dans les travaux.

 2. Elections préparatoires au Chapitre.

 La Circulaire d'indiction, qui déterminera le commencement des élections préparatoires au Chapitre, paraîtra en février 1967. Les renseignements au sujet de la manière de procéder pour ces élections se trouvent dans nos Constitutions (articles 116 à 126 : lignes générales seulement) et dans les Règles du Gouvernement : articles 175 et suivants.

Vu l'importance du Chapitre et la grande utilité pour les futurs capitulants de bien se préparer pour leur tâche délicate, des Frères avaient exprimé le désir que ces élections aient lieu le plus tôt possible. Mais, d'un côté, les, membres du Régime actuel croient devoir s'en tenir à l'usage établi, et de l'autre, une « anticipation » un peu forte présenterait des difficultés nouvelles. Dans beaucoup de Provinces, les retraites, les professions des nouveaux perpétuels, les émissions du vœu de stabilité ont lieu soit à la fin de l'année civile actuellement en cours, soit au début de l'année suivante. En avançant trop la Circulaire d'indiction, laquelle suppose que ces listes soient bien au point, on risquerait de priver indûment certains Frères de leur voix active ou passive… De plus, le mandat des FF. Provinciaux (ou Visiteurs de Districts autonomes), qui arriverait à terme après la Circulaire d'indiction, est prorogé, par cette même Circulaire, jusqu'au-delà du Chapitre…

Mais il y a des raisons sérieuses d'arriver à une désignation rapide des futurs capitulants. En prenant, dès maintenant, des mesures à cet effet, on doit pouvoir y arriver. Dans chaque secteur (Province ou District autonome), on veillera à ce que les listes des électeurs et des éligibles (stables) soient bien en ordre avant la publication de la Circulaire d'indiction. Pour éviter des erreurs ou des omissions, il est nécessaire d'envoyer au Secrétariat Général un exemplaire de ces listes, dès qu'elles seront prêtes. Les documents à envoyer aux diverses communautés pour les deux séances d'élections devront également être tenus prêts pour éviter tout retard, quand le moment de l'envoi sera arrivé. De cette manière, les noms des députés » pourraient être connus au moins trois mois avant le Chapitre. Ce temps nous paraît suffisant : il y a si longtemps que nous sommes pratiquement « en état de Chapitre » que les problèmes essentiels, qui se poseront à la réunion même, sont déjà connus de tous les Frères. Pour un Frère élu comme député ; la préparation « immédiate » au Chapitre n'exige pas plus de temps, semble-t-il.

Des suggestions nous ont été faites pour assurer, dans cette élection des députés, un scrutin vraiment secret, car les écritures, dit-on, sont souvent bien connues à l'intérieur d'un même secteur… Il y a un moyen très simple de supprimer l'obligation d'écrire personnellement des noms : à toutes les communautés (de la Province ou du District), on envoie autant de listes complètes des Frères éligibles qu'il s'y rencontre de Frères électeurs (perpétuels) ; chaque Frère, pour exprimer son vote, n'aura qu'à marquer un signe bien apparent à la suite des deux noms qu'il aura choisis. Nous présentons le système, laissant aux FF. Provinciaux ou Visiteurs, avec leur Conseil respectif, la décision qui leur semblera la plus opportune.

Des distractions restent possibles, mais elles le sont avec n'importe quel système. Sans parler de certaines écritures totalement illisibles, il y a eu, dans le passé, des confusions de noms qui ont réservé aux pauvres scrutateurs plus d'une surprise désagréable…

 3. Députés au Chapitre.

 Le Conseil Général n'a évidemment pas le droit de modifier les prescriptions des Constitutions, sur la représentation des Provinces au Chapitre Général… Donc, les 43 Provinces enverront au Chapitre, outre leur Supérieur, 43 fois 2, soit 86 députés. Pour les Districts, nous demanderons à temps l'indult requis, après avoir étudié sérieusement la meilleure solution possible…

Proportionnellement, notre Chapitre sera l'un des plus nombreux, car il comprendra plus de 150 membres. Rappelons que le dernier Chapitre comptait officiellement 109 députés, mais 108 en fait, car un Frère Provincial était absent pour cause de maladie. Signalons encore que le Chapitre Général des Frères des Ecoles Chrétiennes, tenu au printemps dernier, comptait 118 membres. Il est donc aisé de prévoir que nos capitulants devront mettre au point un système de représentation mieux équilibré qu'actuellement.

 4. Durée du Chapitre.

 Nous l'avons déjà insinué : son programme étant très chargé, il est à prévoir que la réunion de 1967 sera plus longue que les précédentes. Toutefois, personne ne peut prévoir quelle en sera la durée. Celle-ci dépendra d'abord de la manière de travailler qui sera adoptée par les capitulants. D'autre part, ceux-ci pourront parfois se trouver en face de difficultés inattendues ou de problèmes entièrement nouveaux…

Y aura-t-il une deuxième session ? Le Chapitre seul en sera juge, car les NORMES lui accordent ce droit spécial : « Ce Chapitre pourra se tenir, si ses membres en décident ainsi par vote secret, en deux sessions séparées par un laps de temps qui ne sera pas en général prorogé au-delà d'un an » (cf. N° 3). Les modalités de cette nouvelle session devraient également être prévues par le Chapitre lui-même. Ajoutons que celui-ci pourrait laisser des pouvoirs spéciaux au nouveau Conseil Général : voir les numéros 6 et 7 des NORMES.

 5. Programme de travail.

 Le Chapitre, se trouvant devant une mission toute nouvelle, devra lui-même dresser ce programme. Plus d'une fois sans doute, les capitulants auront à s'engager dans des « chemins nouveaux » pour eux. Les expériences déjà faites par d'autres familles religieuses, qui auront fini leur Chapitre vers cette époque, pourront évidemment nous servir d'enseignement… Quoi qu'il en soit, une fois que les élections seront faites, le premier acte des capitulants sera probablement de dresser les grandes lignes de leur vaste programme de travail.

 6. Organisation technique du Chapitre.

 Le nombre élevé des Frères capitulants, provenant d'un grand nombre de pays, ainsi que l'importance et la difficulté des arguments qu'ils auront à traiter, exigent pour la prochaine réunion une organisation technique spéciale, qui sera également toute nouvelle dans l'histoire de nos Chapitres. La traduction simultanée, dans les langues les plus répandues chez nous, permettra à chaque Frère de bien dire sa pensée dans sa propre langue ou du moins dans celle qu'il domine le mieux, comme aussi de bien entendre la pensée de ses confrères… L'installation nécessaire est déjà prévue.

D'autre part, cette petite « technicisation » suppose un personnel supplémentaire : des traducteurs pour les langues employées, des secrétaires, et d'autres « aides » dont la présence, cette fois, sera absolument requise.

Quelques Frères nous ont demandé s'il y aura des experts ou « periti » dans notre réunion capitulaire, sans préciser s'il était question d'experts du « dedans » ou du « dehors ». Ici encore, les capitulants seuls auront le droit de décider en la matière.

 7. Nos deux Centres d'étudiants pour l'année prochaine.

 Pratiquement, toute la maison généralice sera occupée par le Chapitre et les services qu'il comportera. Pendant cette période, il ne sera pas possible de loger dans la maison les deux groupes d'étudiants qui s'y trouvent actuellement.

Les étudiants de JESUS MAGISTER devront évidemment reprendre leurs cours à l'Université du Latran à la date normale, c'est-à-dire vers le 20 octobre 1967. Si leur logement ne devait pas encore être libre vers cette date, on aurait recours, pour tout le temps nécessaire, à une solution provisoire dont on entrevoit déjà la possibilité.

En principe, le Conseil Général actuel est en faveur du maintien du Cours de Spiritualité pour l'année 1967-1968, en retardant toutefois la date d'ouverture d'autant de jours qu'il le faudra. Les Frères Provinciaux et Visiteurs, qui auraient l'intention d'envoyer quelqu'un des leurs à ce Cours, pourraient le faire inscrire à la date normalement prévue, c'est-à-dire avant le 1ier juin 1967. Un peu avant la fin du Chapitre (on, éventuellement, de la première session du Chapitre), il sera sans doute possible de déterminer la date exacte de l'ouverture de l'Année de Spiritualité. Rappelons cependant que le dernier mot appartiendra au nouveau Conseil Général, qui pourrait se trouver en face de difficultés imprévisibles…

 8. Notes que des Frères voudraient envoyer directement au Chapitre.

 Des communications personnelles peuvent être envoyées directement au Chapitre ; les articles 190 et suivants des Règles du Gouvernement donnent là-dessus des indications suffisantes. Le rapport du dernier Chapitre (de la 7' Commission) contient la remarque suivante : « Que les notes envoyées au Chapitre Général soient en bonne et due forme, sinon elles, seront écartées ». Nous nous permettons quelques indications pratiques à ce sujet :

a) Qu'on emploie toujours des feuilles de même format, « papier machine » (27 sur 21 ou 28 sur 22).

b) Qu'il y ait toujours une feuille « séparée » pour chaque thème traité… Cette manière de faire est indispensable pour que les Commissions puissent classer et répartir rapidement les notes qu'on leur soumettra…

c) Que chaque feuille porte un titre bien apparent et suffisamment « clair ».

d) Que ces notes soient envoyées le plu tôt possible après la publication de la Circulaire d'indiction. On peut d'ailleurs les préparer dès maintenant.

e) Ces notes seront envoyées sous double enveloppe ; l'intérieure portera la mention CHAPITRE et ne sera ouverte que par la commission compétente (cf. Règles du Gouvernement, art. 190 ; il ne semble pas nécessaire de « cacheter à la cire », comme le prévoit cet article).., Comme adresse, on peut mettre celle du Secrétariat Général. 

Réflexions sur un jubilé de famille

 1. Bref rappel historique.

 Dans la Vie du Bienheureux M. Champagnat, par le Frère Jean-Baptiste, nous lisons : « C'est le 2 janvier 1817 que les deux novices prirent possession de la maison, qu'ils entrèrent en communauté, et qu'ils jetèrent ainsi les fondements de l'Institut des Petits Frères de Marie » (édition 1931, p. 90). Le 2 janvier prochain, il y aura donc exactement 150 ans que s'est passé cet événement auquel les gens du pays n'ont dû prêter qu'une attention distraite…

Nous voudrions être à même de revivre intensément cette première « journée mariste », ainsi que les quelques jours, qui l'ont suivie. Nous serions heureux de posséder des renseignements plus intimes sur l'état d'âme de ces deux jeunes gens, sur le sens profond qu'ils attachaient à leur démarche, sur leurs espoirs et sur leurs craintes pour l'avenir… Le Fr. Jean-Baptiste, qui a connu personnellement ces deux Frères, a dû apprendre d'eux bien des renseignements directs qu'il n'a pas jugé utile de nous transmettre. Nous savons seulement que leur temps était partagé entre la prière, le travail manuel et l'étude ; que leur occupation manuelle était de faire des clous, et que ce travail leur permettait de vivre ; que le Père Champagnat leur communiquait progressivement ses vues et ses projets sur la fondation naissante ; qu'ils passèrent tout l'hiver, à deux seulement, « dans la paix, la ferveur et la pratique de toutes les vertus »… C'est bien Bethléem, qui sera suivi rapidement de Nazareth : silence et obscurité, prière et travail…

A une distance d'un siècle et demi, il est bien permis d'admirer l'extraordinaire développement de l'humble semence, déposée, dans ce maigre sol de Lavalla, par un jeune prêtre à peine sorti du grand séminaire. De ce « semeur », nous voudrions également savoir les sentiments intimes, en ce moment où il allait « risquer le tout pour le tout ». et où, le premier parmi les signataires de la grande promesse de Fourvière, il allait s'efforcer de passer aux réalisations pratiques. Qui nous dira son émotion en cette heure décisive, ses espoirs, ses craintes ?

Quand les grandes choses ont réussi, elles nous paraissent toutes simples… Mais, en ce début de 1817, que pensaient les « témoins du dehors » du projet de ce jeune vicaire ? On peut deviner (le l'étonnement chez certains, du dédain chez d'autres, et chez les « plus avertis », une ironie quelque peu compatissante à l'égard de ce trop jeune Fondateur et de ses disciples… Le fait est que nous ignorerons toujours ces détails, et cela aussi peut être considéré comme providentiel : la « vie cachée » des Petits Frères de Marie a commencé dès le premier jour de leur fondation… Pourtant, il nous est facile de méditer sur les grandes leçons de ce jour, et d'y découvrir le sens mystérieux de notre propre vocation…

 2. Nos résolutions en ce jubilé.

 Nous les ramènerons brièvement à trois : reconnaissance – imitation – fidélité.

a) Si l'exercice de la reconnaissance était particulièrement cher au Fondateur (cf. Avis, Leçons, Sentences, ch. XII), il doit l'être également à nous. Nous aurons clone à cœur de remercier Dieu et Notre-Dame pour toutes les grâces reçues, par notre Institut, depuis sa fondation. Nous remercierons notre Fondateur lui-même, de tout ce qu'il a fait pour les « siens » et qu'il continue de faire pour eux. Nous rendrons hommage à tous les Frères qui nous ont précédés et qui sont morts à la tâche… Au fond, nos jubilés sont toujours, en premier lieu, un acte de reconnaissance ; l'amour-propre n'y a pas de place.

b) Le Concile lui-même invite les religieux à se remettre à l'école de leurs Fondateurs (cf. PERFECTÆ CARITATIS, 2 h). Extérieurement, notre Institut a étonnamment évolué depuis sa fondation. Toutefois, la vie intérieure de la famille, c'est-à-dire son élément essentiel, est restée la même : un Frère Mariste d'aujourd'hui peut régler sa vie sur celle de son Père Fondateur comme les Frères des premiers temps de l'Institut.

Un excellent moyen de maintenir ce contact vivifiant avec le Fondateur, c'est de relire attentivement sa vie. Il nous y donnera des leçons très actuelles… Bornons-nous à quelques-unes… Nous verrons que si « la prière était son élément » (p. 347), s'il « consacrait un temps considérable à des entretiens avec Dieu » (même page), il « aimait par-dessus tout les prières de l'Eglise qu'il préférait à toutes les autres » (p. 329). Nous constaterons que non seulement il aimait la pratique personnelle de la pauvreté, mais « que les besoins des pauvres le préoccupaient sans cesse et qu'il en parlait en toute occasion » (p. 578). Nous nous rendrons compte de la place unique qu'il avait réservée à Marie dans la fondation de son Institut (p. 385), et comment les Frères doivent concevoir et réaliser leur apostolat marial. Nous pourrons admirer le merveilleux semeur de confiance qu'il fut pour ses Frères. par la parole et par l'exemple (p. 336), et admirer encore comment il a réussi à leur faire bien comprendre, par ses leçons et surtout par ses exemples, de quelle importance est un bon caractère pour un éducateur : « C'est à son caractère gai, prévenant et conciliant que le Père Champagnat doit une grande partie de ses succès dans le saint ministère et dans la fondation de son Institut », note le Frère Jean-Baptiste (p. 331). Enfin, nous comprendrons mieux avec quelle inébranlable constance nous devons essayer de faire le bien, en méditant cette simple phrase : « Jamais il ne se plaignait, jamais on ne l'a vu triste et découragé » (p. 312)… La Vie de notre Bienheureux Père doit être pour nous un thème inépuisable de méditation…

c) Le Concile nous demande de rester totalement fidèles au Fondateur lui-même, et d'être fidèles à l'Eglise comme l'a été le Fondateur… Dans PERFECTÆ CARITATIS, le Concile dit à tous les religieux : « C'est pourquoi on mettra en pleine lumière et on maintiendra fidèlement l'esprit des Fondateurs et leurs intentions spécifiques de même que les saines traditions, l'ensemble constituant le patrimoine de chaque Institut » (N" 2, b). Les Normes reviennent sur cette directive au N" 16, § 3, que nous avons déjà cité ailleurs. En d'autres termes, tout le travail de la rénovation et de l'adaptation doit rester dans la ligne tracée par le Fondateur lui-même.

Mais nous devons aussi être fidèles à l'Eglise comme le Fondateur… S'il était encore parmi nous, comme il nous pousserait vigoureusement à nous conformer parfaitement à la pensée du Concile, sans craindre les difficultés et sans reculer devant l'effort : « S'il fallait s'arrêter toutes les fois que les moyens humains manquent, ou qu'une difficulté vient barrer le chemin, on ne ferait jamais rien » (Vie, p. 613). Et il nous redirait, devant nos hésitations, ce qu'il disait à ses Frères en 1825, alors qu'ils avaient tremblé pour l'avenir de l'Institut au cours de la grande maladie de leur Père : « Mes chers Frères, quand aurons-nous des sentiments dignes de Dieu ? ». Et avec quel cœur il nous inviterait à rester fraternellement unis dans cet effort de rénovation pour que « son oeuvre », qui est avant tout l’œuvre de Marie, réponde pleinement au dessein de Dieu sur elle !

 3. Manière de célébrer le prochain jubilé.

 Notre famille religieuse est établie dans de nombreux pays ; les années scolaires ne coïncident donc pas dans tous les secteurs. Pour bien des écoles, tout le mois de janvier se situe en pleines vacances. Dans l'hémisphère nord, les premiers jours de l'année civile sont également des jours de vacances. Le 2 janvier sera donc plutôt une fête de famille, ce qui lui donnera un charme tout particulier. En chaque Province, on organisera cette fête de la meilleure manière possible.

De même, en chaque secteur de l'Institut, les supérieurs responsables donneront les indications utiles pour les festivités extérieures, dans la mesure où on les jugera nécessaires ou du moins opportunes. Partout, nous essayerons de rester dans nos traditions maristes, où une certaine discrétion ne perd jamais ses droits.

Très souvent, pour ne pas dire toujours, nos Anciens Elèves seront heureux de s'associer à ces fêtes. Récemment, lors de leur Congrès à Lyon, nos Anciens Elèves d'Europe et tout particulièrement de France, avaient centré déjà leur thème essentiel sur le jubilé des cent cinquante ans. Le Congrès de l'Union Mondiale de nos Anciens Elèves, qui se tiendra en août prochain, fera de même… Anciens Elèves et Frères uniront volontiers leurs efforts pour que ces réunions soient couronnées de succès.

Il va de soi que les membres de la grande famille mariste seront invités partout à prendre part à ces fêtes… Nous sommes heureux de signaler que les Sœurs Maristes ont également débuté en 1817 ; mais leur première communauté date du 8 septembre 1823.

Pour qu'il y ait une prière commune, directement préparatoire à l'anniversaire du 2 janvier 1967, on pourrait avancer le début de la neuvaine de janvier pour la canonisation du Bienheureux Fondateur, de manière qu'elle se termine le 1ier janvier. Elle devrait donc commencer dès le samedi 24 décembre… A la prière pour la canonisation, on ajouterait, cette fois. un Pater, Ave, Gloria. Il est clair que la préparation spirituelle proprement dite, celle que chacun saura s'imposer sous une forme bien personnelle, portera sur toutes les actions de cette neuvaine commune. 

Vœux

 Une dernière fois, il m'est permis de présenter, au nom de toute notre Administration Générale, les « vœux de saison » à tous les Frères, novices, postulants et juvénistes de notre grande famille. En réalité, nos vœux sont de tous les jours. Ils ne sont pas « improvisés » lorsqu'un autre millésime figure sur un nouveau calendrier… Mais une tradition solidement établie nous invite quand même à préciser quelques-uns de nos vœux en cette fin d'année…

1. Cette fois, un vœu dominera tous les autres : tous, nous souhaitons que le Chapitre de 1967 puisse mener à bonne fin le grand travail de la rénovation adaptée de notre Institut, dans le sens que l'Eglise attend de nous. Les perspectives d'évolution de notre famille religieuse au cours des années à venir ne nous sont pas connues. Elles pourront provoquer des changements notables, chez nous comme dans les autres Instituts. Nous souhaitons ardemment que ces changements soient toujours « pour le mieux », c'est-à-dire qu'ils soient de nature à favoriser une vie religieuse plus fervente et un apostolat plus profond et plus fructueux.

Ce vœu implique, de notre part, une confiance totale en Dieu. Ne cessons pas de méditer sur la pauvreté de nos seuls moyens humains, sur leur insuffisance radicale dès lors qu'il est question d'aboutir au but que le Concile nous a fixé. Les moyens humains ont leur rôle à jouer, certes ; nous y aurons recours dans la mesure du possible. Mais nous n'oublierons jamais le NISI DOMINUS de notre Bienheureux Père… Nous compterons avant tout sur l'humble prière, sans jamais exclure notre effort personnel…

Cette confiance s'enracinera toujours dans notre foi. Méditons cette simple définition : « La foi est, à la suite du Christ, une avancée sur un chemin qu'il connaît mais que nous découvrons seulement au fur et à mesure de notre marche » (François Roustang, s.j.).

2. Un deuxième vœu, tout à fait dans la pensée du Fondateur : Sachons accepter joyeusement le travail que la réalisation du vœu précédent requiert. Dans l'audience du 9 septembre dernier, Paul VI constatait qu'« il nous faut absolument des idées claires et sûres », en cette période post-conciliaire… Pour y arriver, il faut un travail sérieux, ordonné, soutenu… Il en sera d'ailleurs de même après le Chapitre. Les Normes le rappellent opportunément à tous les religieux : « La rénovation adaptée ne peut d'ailleurs s'opérer une fois pour toutes. Elle doit en quelque sorte être sans cesse entretenue par la ferveur des Religieux ainsi que par la sollicitude des Chapitres et des Supérieurs » (N° 19). Le Chapitre, une fois qu'il aura terminé officiellement sa mission, ne sera pas un point final pour notre effort commun ; il marquera plutôt le départ pour un nouveau travail, essentiel lui aussi : celui de l'exécution, de la réalisation du programme dressé au cours de la grande réunion…

3. Nous n'insisterons pas, cette fois, sur des intentions de prière qui doivent nous être chères en tout temps, spécialement quand nous célébrons nos fêtes de famille : nos Frères malades ou infirmes ; nos Frères éprouvés, persécutés, « séparés » de la famille depuis de longues années ; le bon recrutement, surtout dans les pays qui en ont le plus besoin…

Nous faisons toutefois une mention spéciale, en cette année jubilaire, de toutes nos Causes, en premier lieu de celle de la canonisation du Bienheureux Marcellin Champagnat… Des prières toujours bien faites, une vie de ferveur et de zèle, une charité sans faille, des efforts généreux pour répondre pleinement à notre vocation de Frère Mariste, ne serait-ce pas là ce que Dieu attend de nous pour nous exaucer ? 

ALLOCUTION. DE S. S. PAUL VI

AU CHAPITRE GENERAL

DES FRERES DES ECOLES CHRETIENNES 

(Le 7 juin 1966 )

Chers Fils,

Nos premiers mots seront pour remercier votre Supérieur Général des belles pensées qu'il a développées devant Nous. Nous sommes heureux de saisir cette circonstance pour lui renouveler Nos félicitations et Nos vœux, au moment où vos suffrages viennent de le placer à la tête de votre Congrégation. Et Nous voudrions aussi, à cette occasion, reconnaître les mérites de celui qui s'est volontairement effacé, après avoir vaillamment porté avant lui cette lourde charge.

Lourde charge en vérité : car les valeureux fils de Saint Jean-Baptiste de la Salle sont maintenant dans le monde entier, et vous représentez ici, Nous a-t-on dit, soixante-seize nations ! Témoignage éloquent de l'extension et de l'universalité de votre famille religieuse ; témoignage en parfaite harmonie avec la mission éducatrice qui est la vôtre et qui ne connaît pas de frontières. C'est sans distinction de races et de pays que l'Eglise vous envoie, comme elle en a reçu le mandat, « enseigner toutes les nations ».

 La déclaration conciliaire sur l'éducation chrétienne.

 Mais aujourd'hui, cette grande voix de l'Eglise a retenti avec une gravité et une solennité particulières. Sa hiérarchie, venue des cinq parties du monde, a tenu ici ses assises, comme vous tenez les vôtres ; et, parcourant du regard les immenses problèmes qui se posent à elle sous toutes les latitudes, elle en a retenu un certain nombre dont elle a entrepris l'examen et sur lesquels elle a formulé ses conclusions.

Il Nous semble particulièrement significatif, commue à vous-mêmes sans doute, que l'un des points qui ont fait l'objet d'un document conciliaire ait été précisément le problème de l'éducation. chrétienne.

Vous êtes, chers Fils, Nous Nous plaisons à le reconnaître et à le proclamer, des spécialistes hautement qualifiés Nous voudrions presque dire des, « techniciens » — de l'Education chrétienne. L'Eglise vous remercie des immenses services que vous lui rendez dans ce domaine. Mais l'estime même qu'elle vous porte la pousse à attendre de vous plus qu'elle n'attend de tels ou tels autres de ses fils.

Elle compte bien, notamment, en ce lendemain de Concile, que vous serez les premiers et les plus empressés à étudier, à assimiler et à mettre en pratique la Déclaration conciliaire « Gravissimum. educationis momentum » solennellement promulguée par Nous le 28 octobre 1965.

Vous aurez remarqué d'abord, à la lecture de ce document, le magnifique hommage rendu à l'école, reconnue – Nous citons ici les termes mêmes de la Déclaration — comme « le principal facteur de développement des facultés intellectuelles », comme « un centre dont l'activité et le progrès doivent rejaillir sur la société civile et sur toute la communauté humaine » (§ 5).

Vous aurez remarqué ensuite le souci du Concile de réaffirmer, contre certains courants actuels, la permanente opportunité et nécessité de l'école catholique. Que cette insistance si solennelle du magistère de l'Eglise vous soit un encouragement dans votre tâche, chers Fils. Non, « ce n'est pas en vain que vous travaillez », pour reprendre l'expression de l'Apôtre.

Vous êtes adonnés à une tâche que l'Eglise non seulement ne considère pas comme périmée. mais qu'elle proclame, par la voix de plus de deux mille Pères, comme souverainement importante. Et le Concile n'hésite pas à ajouter que " le rôle de ces maîtres le vôtre  est un apostolat proprement dit, tout à fait adapté, en même temps que nécessaire à notre époque, un vrai service rendu à la société » (§ 8).

« Mais, ajoute la Déclaration, que les maîtres ne l'oublient pas : c'est d'eux, avant tout. qu'il dépend que l'école catholique soit en mesure de réaliser ses buts et ses desseins » (Ibid.).

 Fidélité à vos origines.

 Il s'agit clone pour vous, chers Fils, de devenir des instruments toujours plus parfaits au service de l'Eglise et de la jeunesse. Et cela ne peul se faire, Nous semble-t-il, que par la fusion harmonieuse en vos personnes d'un double courant : celui de la fidélité à vos origines, à l'idéal, à l'esprit de votre admirable fondateur ; et celui d'une attention continuelle aux besoins d'une jeunesse non pas théorique et abstraite, mais de celle qui. aujourd'hui, est confiée à vos soins, avec ses exigences, ses qualités et ses faiblesses.

C'est, en somme, cette double fidélité qui est rappelée en termes équivalents par un autre document conciliaire, qui vous concerne également, celui qui est consacré à l'adaptation et à la rénovation de la vie religieuse.

On maintiendra fidèlement, y est-il dit, l'esprit des fondateurs et leurs intentions spécifiques ». Mais on y formule également le souhait que les membres des Instituts religieux, « discernant avec sagesse les traits particuliers du monde d'aujourd'hui, soient à même de porter aux hommes – dans votre cas aux enfants – un secours plus efficace » (Décret Perfectae caritatis, § 2).

D'abord donc la fidélité à vos origines. Vous êtes des religieux, des âmes consacrées, des hommes d'Eglise. Voilà la considération fondamentale, celle qui doit avoir le pas sur toutes les autres. La formation spirituelle, d'abord et avant tout. Car ce n'est que par un souci constant d'alimenter et de développer leur vie intérieure que les Frères des Ecoles Chrétiennes pourront exercer avec fruit leur belle mission d'éducateurs.

 L'aptitude continuelle à se renouveler et à s'adapter.

 Mais la seconde exigence ne requiert pas une moindre attention. Vous aurez remarqué que lorsque le Décret sur l'Education chrétienne énumère les qualités de l'enseignant, il mentionne avec soin, « l'aptitude continuelle à se renouveler et à s'adapter » (§ 5).

Cette adaptation appelle tous et chacun à un examen de conscience. Il s'agit pour vous, notamment, de trouver les formules d'une pédagogie chrétienne adaptée aux exigences de notre temps, et pour cela il vous faut être à l'écoute de la façon dont Dieu parle au cœur des jeunes d'aujourd'hui. « Pater semper operatur, et ego operor ; le Père agit sans, cesse, et moi aussi j'agis », nous assure le Christ (Jean, 5, 17). C'est dire que Dieu est sans cesse au travail pour éduquer les âmes de tous les temps selon sa divine pédagogie. Le message est identique, c'est celui de l'Evangile, celui qui fut donné une fois pour toutes par les paroles et les exemples du Dieu incarné. Mais l'Esprit-Saint dit ce message différemment au cœur de chaque génération.

Et c'est dans cette attention à la voix de l'Esprit qu'est le secret des vrais éducateurs. Ce fut le souci de vos devanciers, ce sera le vôtre. C'est le souhait que Nous Nous plaisons à former pour vous au moment où vous êtes réunis pour votre 39° Chapitre général.

Il ne Nous reste, chers Fils, qu'à invoquer la protection très spéciale de votre Fondateur sur l'heureuse continuation de vos assises. Vous êtes rassemblés auprès de sa dépouille mortelle. Ses écrits sont entre vos mains. Son esprit vous est familier. Que sa puissante intercession s'exerce en votre faveur, Nous le lui demandons de tout cœur, tandis que Nous faisons descendre sur vos personnes et vos, travaux, sur vos maisons et sur toute la grande famille lasallienne, en gage de Notre particulière bienveillance, une large et paternelle Bénédiction Apostolique. 

D É C R E T

« RELIGIONUM LAICALIUM »

 La S. Congrégation des Religieux a examiné attentivement les demandes présentées par les Congrégations laïques d'hommes et de femmes dans le but de pouvoir bénéficier de certaines facultés déléguées aux Supérieurs Majeurs, des Congrégations cléricales par le Rescrit pontifical du 6 novembre 1964, dans la mesure où ces facultés ne sont pas liées au caractère sacerdotal.

Après en avoir référé au Souverain Pontife Paul VI et en vertu du mandat reçu de Sa Sainteté, afin de témoigner de sa bienveillance envers les Congrégations et pour faciliter leur gouvernement interne, elle a bien voulu décréter ce qui suit :

 I. – Sont accordées aux Supérieurs Majeurs des Congrégations laïques d'hommes et de femmes de Droit Pontifical les facultés suivantes :

 1. Dispenser, avec le consentement de leur Conseil, les postulants de l'empêchement de naissance illégitime, pourvu que celle-ci n'ait été le fait ni d'un sacrilège ni d'un adultère.

2. Permettre, pour un juste motif et avec le consentement de leur Conseil, d'aliéner, mettre en gage, hypothéquer, louer, donner à bail emphytéotique les biens de leur Institut ; autoriser les personnes morales de leur Congrégation à contracter des emprunts jusqu'au montant déterminé par la Conférence épiscopale nationale ou régionale et approuvé par le Saint-Siège.

3. Obtenir pour leurs sujets qui la demandent, la dispense des vœux temporaires par l'Ordinaire du lieu dont dépend la maison à laquelle le demandeur est rattaché.

4. Permettre, avec le consentement de leur Conseil, à leurs propres sujets, de résider, pour un juste motif et pas au-delà d'un an, hors d'une maison religieuse. Si cette permission est donnée pour une raison de santé, elle peut être accordée pour tout le temps qui sera nécessaire ; si c'est en vue d'une tâche apostolique, elle peut, pour un juste motif, être concédée pour plus d'un an, à condition que cette oeuvre apostolique corresponde aux fins de l'Institut et que soient observées les règles du droit commun et du droit particulier.

Cette faculté petit être subdéléguée par les Supérieurs généraux, avec le consentement de leur Conseil, aux autres Supérieurs Majeurs, qui ne pourront en user que si leur propre Conseil y consent.

5. Autoriser, avec le consentement de leur Conseil, leurs profès perpétuels à vœux simples qui le demanderont, à renoncer à leurs biens patrimoniaux, pour un juste motif et selon les règles de la prudence.

Cette faculté peut être subdéléguée par les Supérieurs généraux, avec le consentement de leur Conseil, aux autres Supérieurs Majeurs, qui ne pourront en user que si leur propre Conseil y consent.

6. Autoriser leurs sujets à modifier leur testament.

Cette faculté peut être subdéléguée par les Supérieurs généraux, avec le consentement de leur Conseil, aux autres Supérieurs Majeurs de leur Institut.

7. Transférer, avec le consentement de leur Conseil, le noviciat, déjà érigé selon le Droit, dans une autre maison de l'Institut, soit définitivement soit temporairement, après avis donné à l'Ordinaire du lieu où il se trouvait et en observant les prescriptions du Droit.

8. Confirmer, avec le consentement de leur' Conseil, les Supérieurs locaux pour un troisième triennat, après en avoir conféré avec l'Ordinaire du lieu.

9. Aux Supérieures générales d'Ordres de moniales est donnée la faculté de dispenser individuellement, pour un juste motif, leurs religieuses de la récitation de l'Office divin, si elles y sont tenues ; par le droit commun, lorsqu'elles auront été absentes du chœur, ou de commuer cette obligation en d'autres prières. Cette faculté peut, avec le consentement du Conseil, être subdéléguée aux Supérieures de monastères « sui iuris » de moniales.

 II. – Quant à l'étendue, à l'usage de ces facultés et aux personnes qu'elles concernent, il est déclaré :

 1.. Ces facultés appartiennent aux Religions non cléricales de Droit Pontifical.

2. Ces facultés doivent être considérées comme accordées également aux Supérieurs généraux des Sociétés de vie commune sans vœux publics, de Droit Pontifical (cf. Code du Droit canonique, liv. II, chap. XVII), et celles mentionnées aux Numéros 2 et 3 comme concédées, avec les adaptations nécessaires, aux Supérieurs Majeurs des Instituts séculiers de Droit Pontifical.

3. Le sujet de ces facultés est la personne du Supérieur général ou de la Supérieure générale, ou la personne qui, à leur défaut, assure à leur place le gouvernement en vertu des Constitutions approuvées, et pour la faculté dont il est question à la fin du Numéro 9, c'est la Supérieure du monastère « sui iuris » et, à son défaut, celle qui assure à sa place le gouvernement.

4. Si le Supérieur général ou la Supérieure générale sont empêchés de remplir leur charge, ils peuvent subdéléguer ces facultés, en totalité ou en partie, à un membre de leur Institut qui les remplace et peut clone en user lui-même et les subdéléguer aussi à d'autres, pour chaque cas, dans les limites et selon les clauses fixées ci-dessus.

5. Ce Décret entre en vigueur immédiatement et ne requiert pas de formule exécutoire.

Du Palais de la S. Congrégation des Religieux, le 31 mai 1966.

                ILDEBRANDO Card. ANTONIUTTI

Préfet

PAUL PHILIPPE

 Secrétaire  

Remarque : Pour ce qui concerne la faculté Numéro 3, on continuera encore, en attendant d'autres indications, à envoyer les demandes des « temporaires » à la maison généralice de la même façon que par le passé. Qu'il nous soit permis d'insister pour que ces demandes soient aussi rares que possible… Les responsables de la formation et de l'admission des candidats doivent toujours se montrer très prudents dès qu'il s'agit des « hésitants » et des « faibles ». Après une période d'attente suffisamment longue, il convient d'être plutôt ferme à leur égard… (Fr. Ch. R.). 

NORMES POUR L'EXECUTION DU DECRET

« PERFECTÆ CARITATIS »

 (Motu Proprio «Ecclesiae Sanctae» du 6 août 1966)

 Les Instituts religieux, pour faire diligemment mûrir les fruits du Concile, doivent en premier lieu promouvoir la rénovation spirituelle et de là s'attacher à réaliser, avec prudence niais aussi avec empressement, une rénovation adaptée de leur vie et de leur discipline, par l'étude assidue spécialement des chapitres V et VI de la Constitution Lumen Gentium et du Décret Perfectae Caritatis, ainsi que par l'application de la doctrine et des normes du Concile.

Pour appliquer le Décret Perfectae Caritatis et en presser l'exécution, les Normes qui suivent, valables, toutes proportions gardées, pour tous les Religieux, latins ou orientaux, établissent la manière de procéder et certaines ordonnances particulières. 

Première Partie 

MANIERE DE PROCEDER A LA RENOVATION ADAPTEE DE LA VIE RELIGIEUSE 

I. CEUX QUI DOIVENT PROMOUVOIR LA RÉNOVATION ADAPTÉE.

 1. Le rôle principal dans la rénovation et l'adaptation de la vie religieuse appartient aux Instituts eux-mêmes, agissant principalement par les Chapitres généraux ou, chez les Orientaux, par les Synaxes. La tâche des Chapitres ne se bornera pas à édicter des lois, mais ira jusqu'à imprimer un élan de vie spirituelle et apostolique.

2. La collaboration de tous, Supérieurs, et Religieux, est indispensable pour rénover en eux-mêmes leur vie religieuse, pour préparer spirituellement leurs Chapitres, en inspirer les travaux et observer fidèlement les lois et les règles qu'ils auront décrétées.

3. Pour entreprendre dans, chaque Institut cette rénovation adaptée, un Chapitre général spécial, ordinaire ou extraordinaire, se réunira dans les deux ou au plus trois années à venir.

Ce Chapitre pourra se tenir, si ses membres en décident ainsi par vote secret, en deux sessions séparées par un laps de temps qui ne sera pas en général prolongé au-delà d'un an.

4. Le Conseil général, pour préparer ce Chapitre, prévoira d'une manière opportune une ample et libre consultation des Religieux et en dressera les résultats afin que le travail du Chapitre en soit facilité et orienté. Cela pourra se faire, par exemple, par la consultation des Chapitres conventuels et provinciaux, la nomination de commissions, l'envoi de questionnaires, etc. …

5. Pour les Monastères stavropégiaques, il appartiendra au Patriarche de fixer les règles à suivre dans cette consultation.

6. Ce Chapitre général a le pouvoir de modifier, à titre d'expérience, certaines prescriptions des Constitutions, ou, chez les Orientaux, des Typiques, pourvu que soient respectés la fin, la nature et le caractère de l'Institut. Des expériences contraires au droit commun, mais à faire avec prudence, seront, selon l'opportunité, volontiers autorisées par le Saint-Siège.

Elles pourront se poursuivre jusqu'au prochain Chapitre général ordinaire, qui jouira de la faculté de les proroger, pas au-delà toutefois du Chapitre suivant.

7. Le Conseil général dispose de la même faculté dans l'intervalle entre ces Chapitres, selon les conditions fixées par ces derniers. Chez les Orientaux, dans les monastères sui iuris, ce pouvoir appartient à l'Higoumène avec la petite Synaxe.

8. L'approbation définitive des Constitutions est réservée à l'Autorité compétente.

9. Pour la révision des Constitutions des Moniales, chaque Monastère par voie capitulaire, ou même chaque Moniale individuellement, exprimera ses vœux. Afin de sauvegarder l'unité de chaque famille religieuse selon son caractère propre, ces vœux seront recueillis par l'Autorité suprême de l'Ordre, s'il en existe une, sinon par un Délégué du Saint-Siège, et, chez les Orientaux, par le Patriarche ou le Hiérarque du lieu.

Des vœux et des consultations pourront aussi être obtenus des assemblées des Fédérations ou d'autres réunions légitimement convoquées. Les Evêques, dans leur sollicitude pastorale, y apporteront une aide bienveillante.

10. Si, dans les Monastères, de Moniales, certaines expériences temporaires sont parfois jugées opportunes au sujet des observances, elles pourront être autorisées par les Supérieurs généraux ou les Délégués du Saint-Siège, et chez les Orientaux, par le Patriarche ou le Hiérarque du lieu. Cependant l'on tiendra compte de l'esprit et du genre de vie propres aux Moniales, qui ont spécialement besoin de stabilité et de sécurité.

11. Les Autorités susdites devront veiller à ce que le texte des Constitutions soit révisé après

la consultation et avec le concours des Monastères eux-mêmes, et à ce qu'il soit soumis à l'approbation du Saint-Siège ou de la Hiérarchie compétente. 

II. RÉVISION DES CONSTITUTIONS ET DES TYPIQUES

 12. Les lois générales de chaque Institut, de quelque nom qu'on les appelle, Constitutions, Typiques, Règles, comporteront d'ordinaire les éléments suivants :

a) les principes évangéliques et théologiques de la vie religieuse et de son union avec l'Eglise, et une formulation adéquate et précise par laquelle seront « reconnus et sauvegardés l'esprit des Fondateurs, leurs intentions propres, ainsi que les saines traditions, toutes choses qui constituent le patrimoine de chaque Institut » (Perfectæ Caritatis, N° 2b).

b) les normes juridiques requises pour définir clairement le caractère, la fin et les moyens de l'Institut. On évitera de trop les multiplier, mais elles seront toujours exprimées d'une façon adéquate.

13. L'union de ces deux éléments, spirituel et juridique, est indispensable pour assurer une base stable aux codes fondamentaux des Instituts, imprégner ceux-ci d'un esprit authentique et en faire une règle de vie. L'on évitera donc de rédiger un texte soit uniquement juridique soit purement exhortatif.

14. Du code fondamental des Instituts l'on exclura ce qui est désuet, ce qui varie avec les usages de chaque époque ou répond à des habitudes purement locales.

Les règles qui dépendent de la situation actuelle, des conditions physiques ou psychiques des Religieux, ainsi que des circonstances particulières, sont à reporter dans des codes complémentaires, tels que « directoire », coutumiers ou autres recueils semblables. 

III. LES CRITÈRES DE LA RÉNOVATION ADAPTÉE

 15. Les normes et l'esprit auxquels doit correspondre cette rénovation doivent être puisés non seulement dans le Décret Perfectæ Caritatis, mais encore dans les autres documents du Concile de Vatican II, principalement dans les chapitres V et VI de la Constitution dogmatique Lumen Gentium.

16. Les Instituts veilleront à ce que les principes formulés au N° 2 du Décret Perfectae Caritatis inspirent réellement le renouveau de leur propre vie religieuse.

A cet effet,

1) l'étude et la méditation de l'Evangile et de toute l'Ecriture Sainte sera plus fortement stimulée chez tous les Religieux, dès le noviciat. On veillera également à ce qu'ils participent de la meilleure manière au Mystère et à la vie de l'Eglise.

2) la doctrine de la vie religieuse sera approfondie et présentée sous ses divers aspects, théologique, historique, canoniques, etc. …

3) pour le bien même de l'Eglise, les Instituts s'appliqueront à connaître véritablement l'esprit de leur origine, afin de le conserver fidèlement dans les adaptations à décider, de purifier.

leur vie religieuse des éléments étrangers et de la libérer de ce qui est désuet.

17. Est à tenir pour désuet ce qui ne constitue pas la nature et les fins de l'Institut et qui, ayant perdu sa signification et son efficacité, ne favorise plus réellement la vie religieuse, compte tenu cependant du témoignage que doit par sa fonction présenter l'état religieux.

18. Le système de gouvernement sera tel que « Chapitres et Conseils…, chacun à leur manière, expriment la participation et l'intérêt de tous les Religieux au bien de toute la Communauté » (Perfectae Caritatis, n. 14), ce qui se réalisera surtout si les Religieux ont une part vraiment effective dans le choix de leurs membres à élire. Il sera aussi tel que l'exercice de l'autorité en devienne plus efficace et plus aisé, selon les nécessités de l'époque actuelle. C'est pourquoi aux divers échelons. les Supérieurs seront munis des pouvoirs opportuns, de manière à éviter les recours inutiles ou trop fréquents aux autorités supérieures.

19. La rénovation adaptée ne peut d'ailleurs s'opérer une fois pour toutes. Elle doit en quelque sorte être sans cesse entretenue par la ferveur des Religieux ainsi que par la sollicitude des Chapitres et des Supérieurs. 

Deuxième Partie 

POINTS PARTICULIERS DE LA VIE RELIGIEUSE

A ADAPTER ET A RENOVER

 I. L'OFFICE DIVIN DES FRÈRES ET DES SOEURS (cf. Perfectæ Caritatis, N° 3).

 20. Bien que les Religieux qui récitent un petit Office régulièrement approuvé prient publiquement au nom de l'Eglise (cf. Const. Sacrosanctuni Concilium, N° 98), on recommande à ces Instituts de s'acquitter, soit intégralement soit en partie, de l'Office divin à la place du petit Office, afin de prendre part plus étroitement à la vie liturgique de l'Eglise. Les Religieux orientaux réciteront les Doxologies et les Louanges divines selon leurs propres Typiques et leurs Consuétudes.

 Il. L'ORAISON MENTALE (cf. Décr. Perfectæ Caritatis, n. 6).

 21. Afin que les Religieux participent plus intérieurement et avec plus de fruit au Mystère de l'Eucharistie et à la prière publique de l'Eglise, et que toute leur vie spirituelle soit plus abondamment nourrie, l'on accordera plus de place à l'oraison mentale qu'à la multiplicité des prières vocales, tout en conservant les exercices de piété communément en usage dans l'Eglise et en veillant à ce que les membres de l'Institut soient formés avec soin dans les voies de la vie spirituelle.

 III. LA MORTIFICATION (cf. Décr. Perfectæ Caritatis, nn. 5 et 12).

 22. Les Religieux ont, plus que les autres fidèles, à s'adonner à la pratique de la pénitence et (le la mortification. Les observances pénitentielles propres à leurs Instituts seront, s'il y a lieu, révisées, en sorte qu'ils puissent effectivement les pratiquer, compte tenu des traditions de l'Orient et de l'Occident ainsi que des conditions actuelles, et en adoptant aussi des formes nouvelles de pénitence en rapport avec le mode de vie d'aujourd'hui.

 IV. LA PAUVRETÉ (cf. Décr. Perfectæ Caritatis, N. 13).

 23. Les Instituts, notamment par leurs Chapitres généraux, développeront avec soin et d'une manière concrète l'esprit et la pratique de la pauvreté dans le sens du N" 13 du Décret Perfectae Caritatis, même en cherchant et appliquant, selon leur caractère propre, des formes nouvelles qui rendent aujourd'hui plus effectifs la pratique et le témoignage de la pauvreté.

24. Il appartient aux Instituts à vœux simples de décider en Chapitre général s'il convient d'introduire dans les Constitutions la renonciation aux biens patrimoniaux présents ou à venir, et dans l'affirmative, si cette renonciation est obligatoire ou facultative et à quel moment elle doit être faite, c'est-à-dire avant la profession perpétuelle ou quelques années après.

 V. LA VIE COMMUNE (cf. Décr. Perfectæ Caritatis, N° 15).

 25. La vie commune, si importante pour que les Religieux établissent entre eux des rapports fraternels comme une famille unie dans le Christ, sera, dans les Instituts voués à l'apostolat, développée par tous les moyens dans un sens conforme à leur vocation propre.

26. Dans ces Instituts, le règlement journalier ne peut souvent être identique dans toutes les maisons, ni parfois pour tous les membres dans la même maison. Mais il sera toujours établi de manière qu'en dehors du temps consacré aux occupations spirituelles et au travail, les Religieux aient des moments à leur propre disposition et qu'une part convenable soit faite à la détente.

27. Les Chapitres généraux et les Synaxes rechercheront comment les Religieux appelés convers, coadjuteurs, ou autrement désignés, obtiendront graduellement, pour des actes déterminés de la communauté et dans les élections, la voix active et même, pour certaines charges, la voix passive. Ils seront ainsi en réalité associés étroitement à la vie et aux oeuvres de la communauté, et les prêtres pourront vaquer plus librement à leurs propres ministères.

28. Dans les Monastères où l'on sera arrivé à n'avoir qu'une classe de Moniales, les Constitutions définiront les obligations chorales en tenant compte des diversités que crée pour les personnes la variété des tâches et des vocations.

29. Les Sœurs attachées au service extérieur du Monastère, appelées Oblates ou d'un autre nom, seront régies par des statuts spéciaux, qui tiendront compte et de leur vocation non exclusivement contemplative et des exigences de la vocation des Moniales avec lesquelles elles vivent conjointement sans être elles-mêmes des Moniales.

La Supérieure du Monastère a le grave devoir d'avoir soin d'elles, de leur donner une formation religieuse adaptée, de les traiter avec une vraie charité et de favoriser entre elles et la communauté des Moniales des liens fraternels.

 VI. LA CLÔTURE DES MONIALES (cf. Décr. Perfectæ Caritatis, N" 16).

 30. La clôture papale des Monastères doit être considérée comme une institution ascétique singulièrement cohérente avec la vocation propre des Moniales ; elle est en effet le signe, la protection et la forme particulièrement de leur retrait du monde.

Dans le même esprit, les Moniales de rite oriental observeront leur propre clôture.

31. Cette clôture sera adaptée de telle sorte que soit toujours maintenue une séparation matérielle avec l'extérieur. Chaque famille religieuse. selon son propre esprit, pourra dans ses Constitutions établir et préciser les règles particulières de cette séparation matérielle.

32. La clôture mineure est supprimée. Les Moniales qui s'adonnent constitutionnellement à des oeuvres extérieures définiront dans leurs Constitutions leur propre clôture. Celles qui, bien que contemplatives par état, ont assumé des oeuvres extérieures, devront, après un temps suffisant laissé à leurs délibérations, soit conserver la clôture papale et abandonner les oeuvres extérieures, soit retenir celles-ci et définir dans ce cas leur propre clôture dans les Constitutions, leur qualité de Moniales restant sauve.

 VIL LA FORMATION DES RELIGIEUX (cf. Décr. Perfectæ Caritatis, N° 18).

 33. La formation des sujets, dès le noviciat. ne sera pas organisée de la même manière dans tous les Instituts mais on tiendra compte du caractère propre de chacun. Dans sa révision et son adaptation. on fera place à des expériences suffisantes et prudentes.

34. Les prescriptions du Décret Optatam totius (sur la formation sacerdotale) seront fidèlement observées, avec les adaptations convenables que requiert le caractère de chaque Institut, dans le programme de la formation des clercs religieux.

35. La formation à poursuivre après le noviciat, d'une manière adaptée à chaque Institut, est absolument indispensable à tous les Religieux, même contemplatifs. Pour les Frères des Congrégations laïques et les Sœurs d'Instituts consacrés à l'apostolat, elle se prolongera généralement pendant toute la durée des vœux temporaires, comme cela existe déjà dans plusieurs Instituts, sous le nom de juniorat, de scolasticat ou une autre formule de même genre.

36. Cette formation sera donnée dans des maisons qui s'y prêtent ; et pour qu'elle ne soit pas purement théorique. on y adjoindra, en vue d'un apprentissage, l'exercice d'activités et de charges en rapport avec le caractère et les, conditions propres à chaque Congrégation, de telle sorte que les sujets s'insèrent progressivement dans la vie qu'ils auront à mener par la suite.

37. Lorsque des Instituts ne peuvent, chacun pour son compte, fournir une suffisante formation doctrinale ou technique, il sera loisible d'y pourvoir par la collaboration fraternelle de plusieurs Congrégations, en sauvegardant toujours la formation propre à chacune. Cette collaboration peut admettre des formes et des degrés divers : leçons ou cours communs, prêt de professeurs et même groupement de ceux-ci et contribution à une école commune fréquentée par les membres de plusieurs Instituts.

Les Instituts dotés des moyens nécessaires prêteront volontiers leur concours aux autres.

38. Après des expériences opportunes, il appartiendra à chaque Institut de rédiger son propre règlement adapté de la formation de ses membres.

 VIII. L'UNION ET LA SUPPRESSION DES INSTITUTS

 (cf. Perfectæ Caritatis, N° 21-22).

 39. L'instauration d'une union de quelque nature qu'elle soit entre des Instituts suppose une préparation adéquate, spirituelle, psychologique et juridique, selon l'esprit du Décret Perfectae Caritatis. A cette fin, il sera souvent opportun qu'un Assistant, approuvé par l'Autorité compétente, aide ces Instituts,

40. Dans ces cas et ces circonstances, il faudra considérer le bien de l'Eglise, mais cependant tenir compte du caractère propre de chaque Institut et de la liberté de chacun de ses membres.

41. Parmi les critères qui peuvent, après évaluation de toutes les données, intervenir pour se former un jugement sur la suppression d'un Institut ou d'un Monastère, l'on retiendra surtout et simultanément ceux-ci : le petit nombre des Religieux comparé aux années de son existence, le manque de candidats depuis plusieurs années, l'âge avancé de la plupart de ses membres. S'il faut en venir à la suppression, l'on pourvoira à son agrégation, « Si possible, à un autre Institut ou Monastère plus florissant, dont le but et l'esprit ne sont pas trop différents » (Perfectae Caritatis, N'° 21). Chaque Religieux sera auparavant consulté et tout doit se faire dans la charité.

 IX. LES CONFÉRENCES OU UNIONS DE SUPÉRIEURS ET DE SUPÉRIEURES MAJEURS (cf. Décr. Perfectae Caritatis, N° 23).

 42. Il sera fait en sorte que l'Union des Supérieurs généraux et l'Union des Supérieures générales puissent être entendues et consultées par l'intermédiaire d'un Conseil constitué auprès de la Sacrée Congrégation des Religieux.

43. Il importe extrêmement que les Conférences ou Unions nationales des Supérieurs et des Supérieures majeurs collaborent dans la confiance et le respect avec les Conférences épiscopales (cf. Décret Christus Domines, N° 35, 5 ; Décret Ad gentes divinitus, N° 33).

Aussi est-il souhaitable que les questions intéressant les deux parties soient traitées par des Commissions mixtes d'Evêques et de Supérieurs ou de Supérieures majeurs. 

CONCLUSION

 44. Les présentes Normes, valables pour les Religieux de l'Eglise universelle, laissent intactes les lois générales de l'Eglise, soit de l'Eglise latine soit des Eglises orientales, ainsi que les lois propres des Instituts religieux., sauf quand elles les modifient explicitement ou implicitement.  

TRADUCTION DE LA COLLECTE DE LA MESSE

DU BIENHEUREUX M. CHAMPAGNAT

 Le « Consilium » pour l'application de la Constitution sur la Liturgie procédant à la révision des différents Offices propres aux diocèses et aux Instituts religieux, a approuvé par Doc. N. 2096/ 66 du 19 septembre 1966, les traductions suivantes de l'Oraison propre de la Messe du Bienheureux Marcellin Champagnat :

Langue anglaise: O God, who through Blessed Marcellin your confessor, raised up a new family in your Church to lead souls to Jesus through Mary, grant our prayer that inspired by his example and with implicit trust in Mary, the UNFAILING SOURCE OF HELP in all our needs. we may labour gladly and generously for the salvation of souls. 

Langue espagnole: Oh Dios, que, por medio del beato Marcelino, tu Confesor, quisiste fundar en la Iglesia una nueva familia religiosa para conducir la juventud a Jesús por medio de María. Concédenos, te pedimos, ser de tal modo inflamado, por sus ejemplos, que, confiando en María nuestro RECURSO ORDINARIO, nos dediquemos de todo corazón a la salvación de las almas. Pornuestro Señor… 

Langue française : O Dieu, par le Bienheureux : Marcellin, ton témoin, tu as voulu fonder dan, l'Eglise une nouvelle famille religieuse, pour mener la jeunesse à Jésus par Marie ; donne-nous, dans ta bonté, d'être entraînés par son exemple à nous dépenser de tout cœur pour le salut des âmes, en nous confiant en Marie, notre RESSOURCE ORDINAIRE. Par Notre-Seigneur Jésus-Christ, ton Fils, qui, vrai Dieu, vit et règne avec Toi, dans l'unité du Saint-Esprit, pour les siècles et les siècles. Amen. (Pour la récitation en communauté : Par le Christ Notre-Seigneur. Amen). 

Langue italienne: O Dio, che per mezzo del tuo beato Confessore Marcellino, Ti sei degnato suscitare nella Chiesa una nuova Famiglia religiosa, per condurre la gioventù a Gesù per mezzo di Maria, concedici, Te ne supplichiamo, che anche noi, corroborati dal suo esempio e sostenuti dalla protezione della Vergine nostra RISORSA ORDINARIA, ci consacriamo con tutte le forze alla salvezza delle anime… 

Langue portugaise: O Deus, que pelo benaventurado Marcelino, vosso Confessor, quisestes fundar na Igreja uma nova família religiosa, para conduzir a juventude a Jesus por Maria, concedei-nos, volo pedimos, que sejamos inflamados por seu exemplo, afim de que, confiantes em Maria, nosso RECURSO HABITUAL, nos dediquemos de todo coração pela salvação das almas. Por Jesus Cristo, vosso Filho, que sendo Deus convosco vive e reina em união com o Espírito Santo, por todo-os séculos dos séculos. Amen. 

N.B. – Les Frères Provinciaux ou Visiteurs intéressés sont priés d'envoyer au Frère Procureur Général les textes en d'autres langues pour les faire approuver par le « Consilium ». 

ELECTIONS

 Le Conseil Général a élu

a) Dans la séance du 7 juin 1966 :

Pour un premier triennat:

C. F. Renato Lucia (Evaldo SPALL), Provincial de Porto Alegre.

Pour un deuxième triennat :

C. F. Jaime Maria (Amabile Gentile BIAZUS). Provincial de Caxias do Sul

b) Dans la séance du 17 juin 1966 :

Pour un premier triennat :

C. F. Joseph-Eustole (Victor ROCHE), Provincial du Sud-Est

c) Dans la séance du 25 juin 1966 :

Pour un premier triennat :

C. F. Eudore-Joseph (Laurent POTVIN), Provincial de Desbiens.

Pour un troisième triennat :

C. F. Henri-Louis (Henri MATHIEU), Provincial de Lévis. 

d) Dans la séance du 6 septembre 1966 :

Pour un premier triennat:

C. F. Umberto (Giovanni BELLONE), Provincial d'Italie.

e) Dans la séance du 20 octobre 1966 :

Pour un premier triennat :

C. F. Telmo Conrado (Conrado TRASCASA GARCÍA), Provincial de Madrid

 

LISTE DES FRERES

dont nous avons appris le décès depuis

la Circulaire du 1ier Mai 1966

 

Nom et âge des Défunts                                  Lieu du Décès                   Date du Décès

  

F. Berchmans Jos. (Ed. McCarthy)    48 P        Melbourne (Australie)              27 mars 1966

F. Marie Timothée (Al. Danard)          40 S        Redon (France)                           3 avril 1966

F. John Mary (A. Kelly)                         83 S        Glasgow (Écosse)                   15            »          »,

F. Fernando José (E. Rodríguez)       74 S        Popayán (Colombie)               18            »          »

F. Pietro Giuseppe (G. Vaser)            70 S        Ventimiglia (Italie(                    25            »          »

F. Sulpice (H. Ouellette)                       75 S        Rock Forest (Canada)            25            »          »

F. Edmund Conrad (Ed. Paradis)       58 S        New York (Etats Unis)             27            »          »

F. Dorothée Louis (J. Jacques)          76 S        Bruxelles (Belgique)                29            »          »

F. Miguet Isidoro (M. Jauregui)           69 5        Rio (Brésil)                                1iermai 1966

F. Irenãus (J. Hinsken)                         66 P        Furth (Allemagne)                    2              »          »

F. Rodolph Xaver (R. Foley)                70 P        Lowell (Etats Unis)                   7              »          »

F. Joseph Bonavent. (F. Chappat)     87 S        N.-D. de l'Hermitage (France)   16            »          »

F. Joseph Gédéon (G. Fortin)             56 P        Beauceville (Canada)              18            »          »

F. Alphonsus John (F. Newell)             65 S        Sydney (Australie)                    20            »          »

F. Marie Alexandre (L. Bélisle)           92 S        Québec (Canada)                    8 juin 19661

F. Amador (G. Erazo)                           82 S        Popayán (Colombie)               15 »        »

F. Benito José Rech                             24 T        Viamâo (Brésil) 17 » »

F. Pedro Mariano (P. Lacunza)           51 S        Roboré (Bolivie)                       6 jail. 1966

F. Philias Gosselin                               83 P        Ste Anne de Beaupré (Canada) 9»          »

F. Pedro Jacintho (J. M. Stefani)        66 S        Viamâo ( Brésil)                       10            » »

F. Noël Stanislas (L. Dubois)              55 5        Itamaraca (Brésil)                    13            »          »

F. Théonitas (Cl. Dalverny)                  80 P        St.-Paul-3-Châteaux (France)   14            »          »

F. Thimothée (Eug. Baler)                   55 P        Lagny (France)                         15            »          »

F. Silviano (L. Balestra)                       85 S        Ventimiglia (Italie)                    29            »          »

F. Giuseppe (Rol. Piccioni)                 57 S        Mondovì (Italie)                         4 août 1966

F. Remèze (V. Mathieu)                       86 S        Guatemala (Guatemala)          5           »          »

F. Terencio (D. Heras)                         70 S        Castilleja de la Cuesta (Esp.)7              »          »

F. Carlos Henrique (C. M. Aragón)     35 S        Viamâo (Brésil)                        13            »          »

F. Emiliano (I. Geis)                              77 S        Vieh (Espagne)                        15            »          »

F. Victor Maurice (J. Crettenand)       60 S        Carmagnola (Italie)                  26            »          »

F. Bernardo Miguel (J. Amonárriz)     69 S        Granada (Espagne)                 26            »          »

F. Lorenzo Paul (L. Thibodeau)          56 S        Iberville (Canada)                     28            »          »

F. Joseph Hippolytus (H. Burtin)         89 5        St.-Genis-Laval (France)         3 sept. 1966

F. Bruno d'Aniane (K. Strohmaier)     85 S        Recklinghausen Allemagne)   4                »          »

F. Casimiro (C. Sancho)                      71 S        Reinosa (Espagne(                 8             »          »

F. Edilberto (E. Cortés)                        75 S        Avellanas (Espagne)               11            »          »

F. Angel Ezpeleta                                 22 P        Córdoba (Espagne)                14            »          »

F. Ambroise (C. Afflatet)                      80 S        Port Elizabeth (Afr. du Sud) 15               »          »

F. Louis Dorothée (Alb. Deléglise)     52 P        St -Genis-Laval (France)         16            »          »

F. Elie Augustin (Aug, Tremblay)        61 S        Québec (Canada)                    18            »          »

F. Salutaris (L. Goutaudier)                 86 S        Varennes-s-Allier (France)     20            »          »

F. Ausencio (Ant. Pastor)                    82 S        Burgos (Espagne)                   26            »          »

F. José Hermeneg. (J. S. Heredia)    62 S        Monterrey (Mexique)                2 oct.       1966

F. Hiérassimos (S. Jertaine)               74 S        Amchit (Liban)                          15            »          »

F. Marie-Marcellin (J. Feltin)                72 S        St.-Martin-la-Plaine (France)  26            »          »

F. Pompeyo (E. Ayala L.)                    81 S        Sigüenza l Espagne)               28            »          »

 

     Soit 7.083 depuis le commencement de l'Institut.

 

La présente Circulaire sera lue en communauté à l'heure de la lecture spirituelle.

Recevez, mes bien chers Frères, la nouvelle assurance du religieux attachement avec lequel je suis, en J. M. J.

Votre très humble et tout dévoué serviteur.

F. CHARLES RAPHAËL, Supérieur Général

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