Circulaires 372

Basilio Rueda

1968-07-15

Circulaire sur les missions (15-7-68)
Circulaire sur la fin du Chapitre Gén. (30-11-68) . .
Circulaire pour la fête de Pâques 1969 (19-3-69) .
Circulaire pour annoncer la visite du Révérend Frère en Amérique du Sud
Circulaire pour le retour des missionnaires de Nigéria
Liste des Frères défunts depuis septembre 1968
Liste des Provinciaux (mise à jour le 24-5-70)
Statistique de l'Institut pour 1967, 1968, 1969

372

V.J.M.J.,

Rome, 15 juillet 1968.

          Mes bien chers Frères,

 Je vous écris ces lignes après avoir visité treize pays du continent africain et avoir entendu, à maintes reprises, mon compagnon de voyage, Frère Paul Ambrose, à l'occasion de dialogues avec nos communautés, dire ce qu'il avait lui-même vu en Asie et en Océanie. Par conséquent, le contact direct avec l'Afrique et indirect avec l'Asie et la connaissance que j'ai de l'Amérique Latine me portent à vous adresser cette lettre après une sérieuse réflexion et un échange d'idées au sein du Conseil Général.

Sans doute beaucoup de choses seraient à dire pour vous informer de la situation de nos missions maristes. Cependant, je résisterai à cette tentation à cause du danger presque inévitable que mon exposé ne soit pas tout à fait juste pour certains pays, surtout quand il s'agit d'apprécier la valeur de notre participation à la vie pastorale, sociale et ecclésiale, dans des systèmes politiques si différents et dans des communautés chrétiennes si diversement organisées. Pour éviter cet écueil, je me bornerai à vous donner mes premières impressions et à vous transmettre un message. Ce sera plus sûr et cela répondra à un besoin plus urgent.

Avant le Chapitre, je connaissais sans doute le pressant appel de l'Eglise pour les missions, mais aujourd'hui cet appel se fait entendre, pour moi, d'une manière beaucoup plus pressante. C'est un appel urgent pour faire connaître le Christ, soit dans les régions où il n'est pas encore connu, soit dans les régions où – l'Evangile ayant été annoncé dans des époques relativement récentes – l'Eglise naissante de ces pays doit faire face à des phénomènes socioculturels et démographiques qui constituent un angoissant problème que seul peut résoudre une action typiquement missionnaire.

 NOTION DE MISSION

 La notion de mission qui, dans le langage courant, prend des sens bien divers, nous l'employons ici dans ses sens les plus stricts. Quand je parle de mission dans cette lettre, il ne s'agit pas de faire appel à toutes les autres notions qui n'ont plus la même résonance, comme lorsque nous disons que la France est un « pays de mission » (A. Godin).

Je veux employer le mot « mission » purifié de certains sens qu'à tort ou à raison certains ont défini comme une attitude plus ou moins romantique ou plus ou moins colonialiste. Il ne s'agit pas de penser aux missions dans cette conception romantique avec laquelle, parfois, quand nous étions petits, on nous portait à être généreux pour les pauvres Chinois ou à prier pour leur conversion, ni avec cette arrière-pensée qu'une mission est le véhicule d'une culture et d'un régime étrangers. Assurément non. L'appel lancé par cette lettre veut diriger, dans un sens uniquement théologique et conciliaire, l'action missionnaire et les initiatives missionnaires dans des régions de mission. Ainsi, est une mission au sens où nous l'entendons, une région développée et industrialisée, comme le Japon et l'Afrique du Sud, tout comme une région en voie de développement où tout est à bâtir. Nous allons en mission avant tout pour répandre le royaume du Christ.

 UN APPEL AUX MISSIONS

 Vous vous rappelez que le jour de mon élection comme Supérieur Général, j'ai dit que dans les limites de la décentralisation à déterminer par le Chapitre et dans le cercle de la collégialité, j'emploierais mon influence et mon action pour orienter l'Institut, encore davantage si possible, vers les pauvres et les missions. Cela n'était pas seulement l'expression d'un sentiment d'occasion mais d'une conviction profonde que je sentais vivement et que je désire plus vivement encore voir sr transformer en une heureuse et bénéfique réalité.

La visite de nos secteurs maristes de mission m'a permis de constater tout le bien déjà réalisé et de voir aussi l'immense tâche qui reste encore à accomplir.

1. Les besoins urgents de ces peuples pour leur épanouissement humain et religieux.

2. L'occasion propice qui s'offre pour transmettre le message évangélique à des peuples avides de connaître la vérité. Pour l'Afrique, cette opportunité n'est pas un vain mot. Tous les observateurs perspicaces sont unanimes à dire que nous vivons cinq ou dix ans exceptionnels : c'est le moment historique privilégié. Si l'Eglise ne profite pas de cette occasion, elle pourrait arriver trop tard ; ce serait dommage.

Bien sûr, en parlant d'évangélisation chrétienne immédiate à réaliser en secteurs africains, je veux affirmer la nécessité, très importante aussi, de travailler dans les secteurs où le message évangélique est plus difficile à présenter et où il faut se contenter de faire un nécessaire et long travail de préparation comme c'est le cas des pays bouddhistes ou islamiques, sans attendre des fruits immédiats de conversion. Il faut savoir parfois se contenter de préparer les mentalités à la réception du mes-sage évangélique.

3. L'insistant appel qui, dans plusieurs endroits, nous fut adressé par les Frères, les évêques, les autorités civiles et les parents eux-mêmes.

4. Le si petit nombre de Frères et de prêtres pour répondre à tous les besoins, dans des milieux où l'évangélisation et l'assistance spirituelle doivent avoir une place de choix, précisément parce que l'Eglise n'à pas de structures renforcées par des mouvements spécialisés et des initiatives complémentaires nécessaires au bon fonctionnement de ses oeuvres éducatives.

Je pense, en écrivant ces lignes, à des internats de 300 ou 400 étudiants tenus par six Frères et à une autre grande institution de 2.000 étudiants, avec des sections technique et moderne, dirigée par deux de nos Frères, naturellement aidés par des professeurs civils.

5. Enfin, les angoissants appels des Souverains Pontifes et le document si sérieux du Concile qui manifeste la volonté bien claire de Dieu sur ce point.

Nous pouvons et nous devons examiner si nous ne pouvons pas faire quelque chose de plus, peut-être beau-coup plus, à l'avenir que par le passé. Si après un sérieux examen, nous voyons que nous avons fait tout ce qui était prudentiellement possible, alors nous resterons bien tranquilles. Mais si cet examen nous montre la possibilité de faire plus, alors se présente un devoir de conscience pour les Provinces et pour les Frères de faire ce que la Providence nous demande.

 DEUX FAITS PREOCCUPANTS

 1. Le Concile, nous disaient certains évêques d'Afrique, lors de notre voyage, a dit de très belles choses sur la collégialité et la co-responsabilité de tout l'épiscopat du monde pour le problème des missions et autres. On a fait même un magnifique document conciliaire. Mais les résultats concrets, disent-ils, excepté pour certains milieux, n'apparaissent pas encore. La doctrine est là, mais les missions attendent des hommes, des moyens économiques, des initiatives, etc. …

2. Plus encore, dans les derniers temps, les apports missionnaires ont diminué notoirement. Les causes en sont complexes et multiples. Je ne veux pas les examiner toutes ; je signale seulement celles-ci. Il faudrait citer des critiques, souvent irresponsables, lors même que subjectivement bien intentionnées, d'écrivains et d'activistes qui, à cause de l'influence qu'ils exercent dans leurs milieux, devraient être plus nuancés sur le contenu et plus conscients des conséquences de leurs affirmations. Il conviendrait de dire aussi que certains apôtres sont déçus par la lenteur des résultats malgré les efforts réalisés pour les missions, parce qu'ils ne comprennent pas, semble-t-il, que les résultats dans le domaine des missions sont lents à se manifester.

Qu'un effort sérieux, planifié et progressif, au niveau de tout l'Institut, soit fait pendant le Chapitre Général.

Pour éviter le risque de nous en tenir à la promulgation d'un document, en face de tant de raisons qui ne manqueront pas de surgir pour en limiter les applications, nous voulons suggérer à la deuxième session du Chapitre Général, toujours dociles à ce qu'elle décidera, la rédaction d'un plan et d'un programme missionnaires à développer dans tout l'Institut pour les huit prochaines années.

Il s'agit d'un plan, non seulement réalisable mais à réaliser dans ce laps de temps, avec la collaboration de toutes les Provinces, bien entendu en tenant compte des possibilités particulières objectivement étudiées.

Ce serait une application pratique du vrai sens de la collégialité conciliaire. Nous employons ce terme analogiquement, appliquant l'emploi conciliaire de ce mot à la situation particulière de notre Institut, tout en sauvegardant les nuances qui s'imposent dans cet usage.

Il s'agirait donc de tenir compte de l'expansion de tout l'Institut et surtout de l'appel de l'Eglise en faveur des missions, non seulement comme des réponses régionales à ce qui pourrait être coordonné plus tard par le Conseil Général, mais par une mise en commun pour en arriver à une co-participation inter provinciale.

 PREMIER PAS VERS LA RÉDACTION DE CE PROGRAMME ET SA MISE EN APPLICATION

 Pour enrichir quantitativement et qualitativement la sous-commission capitulaire des missions ; pour sensibiliser le plus grand nombre de Frères possible à l'idée des missions ; pour que les Frères Provinciaux, qui seront les premiers responsables de la mise en application du plan qu'approuvera le Chapitre Général, puissent devenir davantage si possible des ferments dans chacune de leurs Provinces, nous leur demandons, à moins de raisons sérieuses, de consacrer les vingt derniers jours du mois d'août, ou tout au moins quinze jours, pour visiter des missions. Il serait aussi souhaitable qu'au moins un autre Capitulant puisse prendre part à cette visite, en accompagnant le Frère Provincial.

Evidemment, les conditions varient d'une Province à l'autre et il n'est pas opportun de donner tous les détails dans cette lettre. Les Frères Provinciaux et Capitulants trouveront ci-jointes quelques précisions auxquelles les Conseillers Généraux chargés de Régions apporteront quelques suggestions particulières.

Pour certains d'entre vous surgira le problème du temps et de l'argent. Nous avons réfléchi à cela. Nous avons cru que puisqu'il s'agit de l'extension du règne du Christ, il convenait de faire cette dépense. Bien entendu, nous croyons que le voyage aura été fait dans le but proposé et avec la collaboration des Frères et des évêques des pays de missions, qui saliront s'organiser pour faire toucher du doigt aux visiteurs, les situations, les besoins et les possibilités missionnaires.

Que le Seigneur bénisse et fasse fructifier, mes bien chers Frères, ces démarches auxquelles nous avons pensé et qui nous tiennent vraiment à cœur. Notre unique but est le service de l'Eglise et l'expansion de l'Institut dans les jeunes et prometteuses Eglises des pays de missions.

Votre tout dévoué dans le Christ Jésus, 

Fr. BASILIO RUEDA

Supérieur Général

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Laudetur Jesus Christus

et Maria Mater Ejus 

Rome, le 30 novembre 1968  

Mes bien chers Frères,

Ces quelques pages qui constituent la circulaire de conclusion du 16ième Chapitre Général vous arriveront avant la 5ième partie de ma circulaire. Ne vous inquiétez pas de cet « anachronisme » : tels sont les aléas de l'imprimerie.

Je ne ferai pas ici allusion à cette circulaire que vous allez recevoir. Les Capitulants ont pu en lire au moins de très larges extraits dans des copies faites en temps opportun. Mon but aujourd'hui est très simple : vous annoncer la fin de notre Chapitre extraordinaire et vous offrir le résultat de ses travaux : une riche doctrine et l'espérance de fruits abondants.

Il est possible que la présente lettre soit la plus courte de celles qui ont suivi un Chapitre Général. J'ai pensé que, dans les circonstances, c'était ce qui convenait. La doctrine des documents capitulaires est riche et si abondante que je ne dois pas distraire votre attention ni prendre votre temps, mais vous laisser méditer à fond ces excellents textes.

Pour le même motif, pendant l'année 1969, je n'écrirai pas de circulaire doctrinale, mais je me limiterai à quelques pages occasionnelles pour vous communiquer des nouvelles, vous faire quelques exhortations ou vous donner des directives de circonstance.

Revenons au Chapitre. Le 21 novembre 1968, fête de la Présentation de la Sainte Vierge, nous avons offert au Seigneur, dans le temple, les divers documents, fruits de notre labeur capitulaire. Plusieurs Frères, au nom de tous les Capitulants, au cours d'une procession solennelle d'offertoire, sont allés les déposer sur l'autel. Pendant cette émouvante cérémonie, l'animateur suggérait brièvement le sens de chacun de ces travaux qui allaient présenter à tout l'Institut un nouveau style de vie personnelle et communautaire, tel que le Chapitre, après de longs efforts, l'avait imaginé, discuté, corrigé et approuvé tout au long des nombreuses assemblées plénières.

Sommes-nous vraiment devant une nouvelle façon de vivre ? Je crois que oui, Mes Frères, quoique la vie continue à être apparemment la même. Ce que l'on faisait jusqu'à présent, il faut le continuer, mais sur un autre registre.

Je crois de toute ma conviction qu'après le Chapitre, le même Institut fondé par notre Bienheureux Père et prolongé dans le temps par 7197 Frères déjà parvenus au terme de leur fidélité, est arrivé à un âge nouveau, phis adulte, plus mûr ; et cet âge, avec la grâce de Dieu, il faut qu'il l'accomplisse dans son devenir historique.

Je laisserai cette fois à vos délégués capitulaires le soin de vous informer des documents : leur côté anecdotique et leur profondeur, les détails et la synthèse, en somme, de vous en faire l'exégèse. Je désire seulement vous donner cette communication précise :

A partir du 8 décembre 1968, les directives capitulaires peuvent commencer à être mises en pratique, d'accord avec les indications qui seront précisées à la fin de cette circulaire.

Cette date, je la signale comme point de départ au niveau de l'Institut pour ce post-Chapitre, mais ensuite, au niveau des Provinces, le Frère Provincial et son Conseil détermineront eux-mêmes une autre date : celle qu'ils jugeront la plus opportune pour leur Province respective.

Le 8 décembre vous donne, pour ainsi dire, le feu vert qui laisse agir les Conseils Provinciaux. A eux ensuite, de déterminer la date et les modalités pour l'application progressive dans leurs Provinces des divers documents capitulaires. Cette date sera seule valide pour chaque Province. Cependant il a semblé au Chapitre qu'au niveau de l'Institut, la fête de l'Immaculée Conception – solennité si chère à notre Père Fondateur – devenait un jour merveilleusement approprié pour le début d'une étape si importante.

Que notre Bonne Mère Immaculée bénisse cette étape si franchement nouvelle dans laquelle l'Institut va commencer à répondre collectivement à la rénovation adaptée demandée par le concile Vatican II, et si ardemment élaborée par notre 16ième Chapitre Général.

Je sais que quelques Frères éprouveront la légitime curiosité et le vif désir de connaître mon commentaire sur le résultat du Chapitre. Ils voudraient savoir mon point de vue à ce sujet, mais je ne crois pas prudent de faire maintenant aucun commentaire. Vous recevrez les documents. A chacun de les méditer. De mon côté, je suivrai le conseil de Péguy : « Laisser dire aux choses ce que les choses veulent dire ».

Par contre, ce que je puis faire – et je le fais volontiers – c'est d'exprimer brièvement mon impression globale. Les documents que vous recevrez ne sont pas le résultat d'un Chapitre tel que le désirait ou proposait une région déterminée ou une délégation de l'Institut. C'est quelque chose de différent. Sans nuances, on pourrait dire : dans le Chapitre, tous les Capitulants ont perdu quelque chose. Aucun n'a pu avoir le Chapitre que sa mentalité ou sa conscience voulait. Oui, je le répète, nous avons tous perdu quelque chose ; et Dieu merci ! Dans le cas contraire, nous aurions eu un Chapitre à la mesure d'un homme, d'une délégation ou d'une tournure d'esprit. Cela impliquerait appauvrissement pour tous et médiocre mise en valeur du plus grand nombre. Celui d'entre vous qui aurait espéré un Chapitre en consonance exclusive avec ses goûts ou ses convenances, il est normal qu'il reste un peu déçu dans ses espérances.

Faudra-t-il en déduire pour autant que nous sommes tombés dans l'éclectisme et le compromis diplomatique ? Absolument pas. Tout au contraire, je crois que sur presque tous les points le dialogue a toujours été maintenu et que les opinions les plus diverses se sont fait jour tout au long des débats, jusqu'au moment du vote et même, dans un petit nombre d'occasions, au-delà du vote.

Je suis convaincu que, pétrissant cette glaise humaine que nous étions, nous Capitulants, avec nos imperfections, nos limites, parfois nos misères, mais aussi notre noble idéal, notre amour et notre bonne volonté, l'Esprit-Saint a guidé le mouvement du Chapitre à travers ombres et lumières, tandis que, peu à peu, se modelait chacun des documents. Le résultat final est bien, je crois, quelque chose qui nous vient de Lui : il porte son cachet, son souffle, son feu, et c'est pourquoi nous pouvons véritablement être satisfaits de ce fruit du Chapitre.

J'y ai perdu quelque chose, moi aussi. Vous connaissiez ma pensée : nombre de conférences et une volumineuse circulaire l'avaient assez manifestée. J'étais même entré dans les détails. Accidentellement, j'avais donné des exemples. Mais quelque part dans ma circulaire, j'avais indiqué que, une fois le Chapitre fini, et dans les limites de ma conscience, je n'aurais qu'une voix : celle du Chapitre ; de mes opinions antérieures, il ne resterait que ce qui serait compatible avec son texte et son esprit.

Eh bien, Mes Chers Frères, ces paroles, prélude de votre contact direct avec les documents capitulaires, seront autre chose qu'un quelconque agrément par solidarité avec une assemblée, ou encore une docilité plus ou moins résignée à ses dispositions ; elles sont la présentation convaincue de ce corps de doctrine et de lois : convaincue par la valeur intrinsèque des documents, par la fidélité et l'adaptation qu'ils renferment à la fois à l'Esprit et aux hommes. Les Capitulants peuvent être fiers de vous présenter un tel résultat.

Bien sûr, tous les documents capitulaires n'ont pas la même valeur. Certains sont titrés à un nombre impressionnant de carats ; d'autres sont plus modestes ; mais l'ensemble enrichit notablement le patrimoine de l'Institut, dont il prolonge et incarne l'esprit.

Je vais en venir aux directives concrètes, mais auparavant, deux mots pour finir cette brève présentation. Mes Bien Chers Frères, ne mythifiez pas le Chapitre ; vous n'en retireriez que désillusion, car toute mythification est suivie de déception. Nous étions, nous Capitulants, des hommes et non pas des anges. Membres d'une Eglise pérégrinante greffée dans l'histoire et dans le inonde, nous portons, elle et nous tous, les ambivalences de « notre façon de vivre temporelle et eschatologique » ; la loi et les synthèses ont été faites « avec des mains humaines », et « pour des hommes » en cherchant à coordonner des éléments dont l'alliage était une opération délicate : fidélité aux origines, adaptation au temps, souci de donner une loi de vie et non de mort ».

Malgré toutes les richesses que renferme la doctrine capitulaire, elle reste le fruit d'une saison et elle porte la trace de nos doigts. Ce que vous trouverez, ce n'est pas, il est vrai, le timide filet de la source à ses débuts ; mais ce n'est pas non plus l'impressionnant estuaire de l'eschatologie dans sa perfection ; c'est plutôt l'étape où le fleuve se fraye un passage calmement et cherche avec ténacité sa voie vers l'infini de la mer profonde. C'est une des formes moyennes du devenir de notre Institut. Le travail capitulaire n'est qu'un plan, une maquette. A vous, à nous tous, l'exécution. Le Chapitre achevé, nous ne sommes que ce que vous êtes : des participants. Nous avons tous à rendre vivant un beau projet, un idéal qui s'est profilé tout au long de ce Chapitre. Que sera la réalité qui va suivre ? Sans doute bien diverse. Je ne fais pas ici seulement allusion aux attitudes que l'on peut prévoir très variées, et qui se rencontreront à la réception des documents, ni aux jugements, variés eux aussi, par lesquels on les appréciera, mais surtout à la conduite qui va découler de ces attitudes et de ces jugements.

Autre est le Chapitre et autres les applications qu'on en fait, comme autres sont la liberté et l'amour qui viennent de Dieu ou naissent en Dieu (Dieu est liberté, Dieu est amour), et autres l'usage que nous, les hommes, faisons de notre pouvoir d'aimer et de notre liberté. Pour éviter les confusions, il faut bien nous rappeler ce qu'a voulu le Chapitre : la décentralisation, la co-responsabilité sont des moyens ; des moyens en vue d'une rénovation et d'une adaptation pastorale, non pas d'un fléchissement.

Il est possible que, çà et là, on réalise peut-être seulement une caricature de ce qu'a voulu et voté l'Assemblée Capitulaire ; ailleurs au contraire non seulement il y aura de la fidélité, mais l'élan de rénovation poussera à dépasser le Chapitre. Il faut s'attendre à trouver un peu de tout.

A plus ou moins grande échelle se rencontreront même des crises. Personne ne peut nier que le Concile ait été un fruit splendide de l'Esprit-Saint ; et pourtant, après le Concile, nous le savons tous, des crises profondes et graves se sont produites dans le sein de l'Eglise. C'est une loi presque inévitable de la vie. Notre Chapitre, en dépit de sa grande valeur, ne sera pas au-dessus du Concile. Ne comptons donc pas faire l'économie de toutes le crises. S'il en arrive, qu'elles ne nous fassent pas perdre la tête. Que notre foi, notre optimisme et notre amour nous aident à les dominer sereinement.

Les documents particulièrement normatifs doivent êtres lus et commentés à la lumière de la partie doctrinale des « rapports ». C'est là que se trouvent la pensée vivante et les critères qui ont donné naissance aux normes, la vraie source d'inspiration et de ferveur.

Il faut donc éviter un double écueil : juger sévèrement un Chapitre qui a fait perdre à la loi en quantité et en précision, ou au contraire vouloir ne connaître et ne pratiquer que la nouvelle lettre de cette loi, sans référence à la synthèse doctrinale qui l'inspire et l'engendre. Ici plus que jamais, « la vérité nous rend libres » et « l'Esprit nous vivifie ». Si nous enlevons sa doctrine au travail du Chapitre, nous lui enlevons son âme et nous aboutissons à des lois sans vie.

Ma présentation de la bonne nouvelle capitulaire est terminée. Mais avant d'ajouter l'annexe sur les normes concrètes officielles pour la mise en marche des documents capitulaires, qu'il me soit permis, Mes Bien Chers Frères, de vous souhaiter à tous, de toute l'ardeur (le mon âme, un Avent plein de ferveur, suivi d'un saint et joyeux NoëL Je vous offre aussi mes vœux les plus sincères, afin que la nouvelle année qui approche soit pour tous très riche en fécondes réalisations capitulaires. 

F. BASILIO RUEDA, Sup. Gén.

 

I – Annexe : Dates de mises en application du Chapitre.

 1. – A partir du 8 décembre, les autorités provinciales pourront prescrire la mise en marche des décisions capitulaires.

2. – Cette date qui est celle du niveau général, n'est pas nécessairement celle de chaque Province. Elle est seulement le point à partir duquel les autorités provinciales compétentes détermineront, au niveau de la Province, date, modalités et, s'il le faut, progressivité de cette mise en marche.

3. –  Dans les Provinces où le Frère Provincial est parvenu au terme de son mandat, on procédera à l'élection de son successeur, comme il a été prévu au Chapitre Général, et si la chose est possible, le Chapitre Provincial sera convoqué avant le mois de mars.

4. – Si l'élection du Frère Provincial doit avoir lieu, sans qu'il soit possible de réunir le Chapitre Provincial dans les limites indiquées ci-dessus, le nouveau Frère Provincial commencera ses fonctions avec l'ancien Conseil, et l'on procédera à l'élection du nouveau Conseil lors de la réunion du Chapitre Provincial.

5. – Là où le Chapitre Provincial peut avoir lieu, la date limite à ne pas dépasser sera le mois de septembre 1969.

6. – Il est hautement convenable, pour ne pas dire indispensable, qu'une connaissance adéquate des documents capitulaires précède le Chapitre Provincial. Celui-ci doit être, en effet, la prolongation, au niveau provincial et la concrétisation, toutes proportions et limites gardées, du Chapitre Général.

7. – Toutes les décisions capitulaires, contraires au droit commun, ne peuvent pas être mises en application immédiatement, faute d'avoir obtenu l'agrément du Saint Siège. Dix étaient demandées, sur lesquelles, cinq sont encore à l'étude et ne pourront être appliquées qu'un peu plus tard. En attendant, on se conformera, à leur sujet, aux anciennes Constitutions.

Ces décisions non accordées concernent :

–  la continuité du noviciat

–  l'autorisation d'absence du noviciat de 15 à 30 jours

–  la profession temporaire de 8 ans, avec une 9ième année accordée par le Supérieur Général

–  la voix active et passive à accorder aux Frères ayant 5 ans de vœux temporaires, en vue d'être électeurs ou éligibles au Chapitre Provincial

–  l'extension au Supérieur Général et à son Conseil  de la faculté accordée au Supérieur des religions cléricales de renvoyer les profès temporaires.

Les cinq points accordés sont les suivants qui peuvent donc entrer tout de suite en application :

1) Le Conseil Général reçoit faculté de réunir les Provinces, qui par suite d'effectifs réduits en font la demande, ou de modifier la répartition de leurs maisons et de leurs sujets.

2) Le Conseil Général peut dispenser de l'obligation des « lettres testimoniales » quand une recherche diligente et insistante n'a pas permis de les obtenir.

3) Le Conseil Général peut élire maître des novices un profès perpétuel de 30 ans, qui possède les qualités religieuses et humaines nécessaires à cet emploi si délicat.

4) Le Conseil Général peut permettre l'émission des vœux temporaires hors de la maison de noviciat quand la chapelle est insuffisante pour le déroulement de la cérémonie.

5) Si les Frères demandent d'être parrains de baptême ou de confirmation, c'est au Supérieur Général qu'est laissée la faculté de régler chaque cas1

 

N.B. – La 5ième partie de la circulaire terminera le volume XXIV que vous pourrez donc faire relier quand vous l'aurez reçue.

La présente circulaire sera imprimée au début de la circulaire suivante, dans le format normal, et elle fera partie du volume XXV.

 

(1) Depuis lors ces 5 facultés ont été aussi accordées et communication en a été faite dans un « document aux Provinciaux » :

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DOCUMENT No 1 – A

V.J.M.J.

Rome, le 15 janvier 1970

Les cinq demandes qui étaient à l'étude nous ont été accordées depuis.

1 – La continuité du noviciat. (Renovationis Causam, No 24)

2 – L'autorisation d'absence du noviciat de 15 à 30 jours. (R.C., No 22)

3 – La profession temporaire de 8 ans, avec une 9ième année accordée par le Supérieur Général et son Conseil. (R.C., No. 37)

4 – La voix active et passive à accorder aux Frères ayant 5 ans de vœux temporaires, en vue d'être électeurs et éligibles au Chapitre Provincial. (Texte : Directoire, No 192 ; Indult, le 10 mars 1969)

5 – La faculté au Supérieur Général et à son Conseil d'accorder la dispense de vœux aux profès temporaires qui en font la demande. (Décret de la Sacrée Congrégation pour les Religieux, le 27 novembre 1969)

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V.J.M.J.

Rome, 19 mars 1969

Chers Confrères,

Le Chapitre Général s'est clôturé, il y a maintenant quatre mois. Déjà quelques Chapitres Provinciaux en ont pris la relève et, dans les communautés sont arrivés les premiers documents en langue française : Constitutions et Document marial, les trois autres : Directoire et deux volumes de Documents Capitulaires devant vous arriver à peu près en même temps que cette lettre.

Nous souhaitons que les traductions suivent le plus rapidement possible, afin que rien ne puisse empêcher une mise en application efficace de la rénovation capitulaire, surtout au niveau de la vie de prière, de la vie communautaire et du sens de nos vœux religieux.

La liturgie, par la succession des fêtes de Saint Joseph, de l'Annonciation et de Pâques oriente notre pensée de ces jours sur le mystère des choix qui ont eu lieu il y a vingt siècles, et qui sont encore les nôtres. Choix de la virginité de Marie et Joseph au sein de laquelle s'épanouit dans le silence la fécondité de l'Incarnation, et choix du grain qui meurt pour revivre dans la Rédemption.

Oui, cette succession liturgique nous fait bien reprendre conscience que ce n'est pas un mythe qui a lancé et maintenu de façon si continue, des hommes et des femmes vers ces formes de détachement total que sont les diverses réalisations de la vie religieuse. Les prototypes de la vie spirituelle que nous avons choisie sont bien réels, et Jésus, I'homme-vierge par excellence, est bien le fils de Dieu qui, dans l'abandon total au Père, retrouve à Pâques cette vie éternelle qu'il nous a communiquée et qu'il veut que nous fassions connaître au monde.

Jamais peut-être ce monde n'a éprouvé le désarroi qui est celui de notre siècle. L'homme au plus haut point de ses conquêtes matérielles, en arrive, après avoir proclamé la mort de Dieu, à proclamer celle de l'homme, et l'on a pu entendre récemment un Prix Nobel, dans un des grands centres de la vie intellectuelle, formuler cet étrange souhait que l'homme apprenne dès le lycée « cette incroyable ascèse d'arriver à se démontrer qu'il n'avait aucune importance ».

Non, Chers Confrères, ce n'est pas ainsi que nous parle l'Eglise, pourtant maîtresse d'humilité, et nous, ce n'est pas la tristesse et le goût du néant, mais la joie et l'enthousiasme de la résurrection que nous vous souhaitons pour vous et vos élèves. Douter de la valeur de notre forme de vie et de notre mission face à une humanité qui a tant besoin de retrouver une âme, serait une attitude de faiblesse et d'erreur qu'il faut à tout prix démasquer en l'appelant par son nom.

Sans doute l'ambiance de déception, de contestation souvent puérile, de remise en question trop peu réfléchie, exige que le religieux trouve dans la méditation et la prière un supplément de force s'il ne veut pas glisser sur cette pente, au long de laquelle l'imagination rem-place la raison et la foi, pour élaborer des prétextes remplaçant des principes qu'on voudrait oublier. Facilité, hédonisme, sont la voie large, mais nous, c'est à la voie étroite, c'est à la sainteté que nous avons été appelés, rien de moins.

Et comment, dans cet appel à passer vers la joie pascale, ne pas regarder nos modèles de Chine ou du Biafra ? Des premiers nous ne savons toujours rien, sinon une fois ou l'autre que l'un de ceux sur qui, depuis 20 ans a été tiré le rideau de bambou, a rejoint la maison du Père, fidèle jusqu'au bout à l'idéal de vie qu'il avait promis au Christ-Jésus. Des autres, nous savons qu'ils aident leur peuple dans son martyre, lui apportant la nourriture matérielle et la nourriture spirituelle.

L'incroyable devient vrai, d'après le peu que nous connaissons, grâce à des relations écrites ou à la visite du Frère Gall qui est à Rome ces jours-ci : la joie profonde semble plus réelle et plus fréquente dans ces communautés biafraises, soumises à si rude épreuve que dans certaines autres de nos communautés qui tournent en rond à la recherche d'excuses pour vivre plus confortablement ou qui même, semblent parfois ne pas trouver une vraie raison de vivre.

Cette raison de vivre, elle sera toujours dans le dois total à Dieu et à nos Frères proches ou lointains. Que dans chaque communauté, on fasse tout pour la trouver, car comme le royaume de Dieu, elle est au milieu de nous. Plus d'une fois, elle sera aussi dans la réalisation d'un idéal missionnaire dont il ne faut pas perdre de vue qu'il est un des grands besoins actuels.

Enfin, ne prenons pas pour des vérités premières, toutes les affirmations catégoriques, même et surtout de ceux qui prophétisent la régression spectaculaire de la vie religieuse. Le mystère de demain en dépit des apparences, ne passe pas exclusivement par les machines électroniques, même si celles-ci doivent servir. Comme responsables de la direction de l'Institut, nous essayons de faire le possible pour nous maintenir au contact des problèmes et de la réflexion théologiques. Mais comme jamais la pensée théologique n'a pu se développer en dehors du terreau de la vie chrétienne, ainsi maintenant encore, il faut que la vie religieuse soit intensément vécue pour faire vivre à son tour une pensée qui la réfléchit.

Vivre notre vie religieuse : voici donc notre souhait de Pâques. Que de chacun de nous on puisse dire ce qu'on a écrit du Père Champagnat : « Rien n'altérait la paix de son âme, ni la sérénité de son visage ». Notre époque est difficile, mais elle est passionnante et puis, nous n'avons pas le choix : elle est notre époque. Nous avons à l'évangéliser, c'est-à-dire à lui transmettre notre raison de joie, joie des jeunes qui se préparent, joie des éducateurs qui sèment ou qui moissonnent, joie des Frères accomplissant dans l'obscurité une tâche de bureau ou un travail manuel, joie des vieillards ou des malades qui participent en plénitude aux réussites spi-rituelles des ' autres. « Réjouissez-vous dans le Seigneur ; oui, encore une fois, réjouissez-vous ». (Philip. 4,4).

Les membres du Conseil Général

 Nous joignons à ce message pascal une lettre du R. P. Buckley,

Supérieur Général des Pères Maristes.

 SOCIETAS MARIAE

Padri Maristi

Via A. Poerio, 63 – Tel. 580.613

00152 ROMA

CURIA GENERALIS

le 11 décembre 1968.

Révérendissime et cher Frère :

Après avoir lu en entier vos nouvelles Constitutions, je sens le désir de vous exprimer mon admiration pour une œuvre si magistrale.

Il est évidemment trop tard pour le dire à la Commission et au Chapitre, mais je vous félicite, vous et votre Congrégation, d'avoir eu l'inspiration de Constitutions si bien composées. Je trouve qu'elles expriment avec cohérence et grande beauté l'idéal chrétien, religieux et mariste.

Permettez-moi de profiter de cette occasion pour vous présenter mes vœux de bénédiction divine sur vous et votre Congrégation pendant la nouvelle année.

JOSEPH BUCKLEY, s.m.

Supérieur Général

Révérendissime Frère Basilio Rueda

Piazzale Marcellino Champagnat 2

00144 Roma E.U.R.

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V.J.M.J.

Rome 8.12.1969

Cher Frère Provincial et Chers Confrères,

Le 13 décembre 1969 le Révérend Frère commencera une visite aux Provinces d'Amérique du Sud et au Canada. Elle sera divisée en deux parties : du 13-12-69 an 7-5-70, puis du 1-7-70 au 31-10-70.

La visite au Canada est une visite ordinaire du Révérend Frère ; elle comprend des conférences et des entretiens avec les Frères. Par contre la visite à l'Amérique Latine a un double but : Pour Cordoba, Luján, Uruguay, Paraguay, Bolivie et Pérou, c'est une visite ordinaire ; mais en outre, le Révérend Frère visitera les ;mires pays d'Amérique Latine, en qualité de Représentant de l'Union des Supérieurs Généraux de la Commission Pontificale pour l'Amérique Latine.

Dans ces pays le Révérend Frère se fera un plaisir de rencontrer les Frères ; mais cette rencontre ne peut être envisagée comme une visite ordinaire et les Frères devront penser que le Révérend Frère, ayant trop à l'aire en un bref laps de temps, ne peut être sollicité de consacrer du temps à des conférences ou à des entrevues, Cela doit être réservé pour une visite ultérieure régulière.

Dans toutes les Provinces, on voudra bien noter d'éviter toutes les manifestations non nécessaires à l'occasion de ces visites, principalement celles qui auraient lieu le soir et qui réduiraient le temps que le Révérend Frère peut consacrer aux Frères. Les Frères Provinciaux en particulier, veilleront à ce qu'un horaire raisonnable oit aménagé, donnant au Révérend Frère un repos suffisant.

Pendant le temps des visites, la correspondance personnelle adressée au Révérend Frère doit être réduite au minimum. Les conditions même de ces visites empêchent le Révérend Frère de consacrer un temps quelconque à la correspondance. Celle-ci sera donc adressée ou à moi-même ou aux Frères Conseillers ici à la Maison Généralice. La correspondance officielle sera traitée à la Maison Généralice de la façon habituelle. La correspondance personnelle qui serait adressée au Révérend Frère sera conservée jusqu'à son retour.

Nous invitons tous les Frères à s'unir dans la prière au travail du Révérend Frère spécialement pendant les mois qui vont venir.

Que cette lettre me permette aussi de souhaiter à tous les Frères une bénédiction toute spéciale du Seigneur pour le temps de Noël et de la Nouvelle Année.

La Paix du Christ, que nous désirons tous ardemment, semble encore lointaine en plusieurs pays, et nos Frères ça et là, en souffrent profondément. Néanmoins n'oublions pas que Dieu est avec nous-mêmes dans les temps qui sont les plus difficiles, et sa paix peut nous habiter autant lorsque nous souffrons avec patience que lorsqu'il nous envoie la joie.

Que Notre-Dame, Cause de notre Joie, et notre Bienheureux Fondateur soient toujours avec vous.

Votre tout dévoué en J.M.J.

Fr. QUENTIN DUFFY – FMS.

                                                         Vicaire Général

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