Circulaires 410

Seán Sammon

2008-09-08

Convocation du 21ièmeChapitre général

cours nouveaux pour un monde nouveau

410

Cœurs nouveaux

pour un monde nouveau

  

Convocation du 21ièmeChapitre général

des Petits Frères de Marie de Marcellin Champagnat

Frère Seán D. Sammon, FMS

Supérieur général

Institut des Frères Maristes Volume XXXI, no. 4

410

8 septembre 2008

 

Titre de l'original en anglais :

New hearts for a new world Convoking the 21st General Chapter of Marcellin Champagnat's Little Brothers of Mary.

Traduction :

Fr. Aimé Maillet, fms

Éditeur :

Institut des Frères Maristes Maison générale Rome, ITALIE

Production et Administration :

Frères Maristes

Piazzale Marcellino Champagnat, 2

00144 Roma, ITALIE

Tél. (39) 06 545171

Téléc. (39) 06 54517217

[email protected]

www. champ agn at. org

Mise en page et photolithographie :

TIPOCROM S.R.L.

Via A. Meucci, 28

00012 Guidonia (Roma), ITALIE.

Impression :

C.S.C. GRAFICA, S.R.L.

Via A. Meucci, 28

00012 Guidonia (Roma), ITALIE.

Photographie :

Onorino Rota, fms

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SOMMAIRE  

Ezéchiel 36, 26………………………………………………………………… 5 

     IièrePartie

Histoire et Contexte des Chapitres généraux……………………….. 7 

     IIièrepartie

Nature et objectif du Chapitre …………………………………………… 41 

Conclusion……………………………………………………………………… 43 

Annexe…………………………………………………………………………… 55 

Notes …………………………………………………………………………….. 59 

——————————————– 

Je vous donnerai un cœur nouveau

et je mettrai en vous un esprit nouveau,

j'ôterai votre cœur de pierre

et je vous donnerai un cœur de chair.

                                                           Ezéchiel 36, 26

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lière PARTIE 

Histoire et Contexte des précédents Chapitres généraux

8 septembre 2008

Fête de la Nativité de Marie. 

     Chers Frères 

Le lundi 8 septembre 2009, à 9h00, les membres de notre 21ième Chapitre général seront rassemblés à la maison générale à Rome pour commencer leurs travaux. Cette date inaugurale, la Fête de la Nativité de Marie, et le lieu ont été fixés par les membres du Conseil général actuel ; les frères qui constituent la Commission Préparatoire suggéreront une date de clôture quand leurs propres travaux seront avancés. Les membres du Chapitre eux-mêmes, évidemment, auront le dernier mot quand il s'agira de déterminer la fin des travaux.

St Ignace avait une idée assez simpliste des Chapitres, les considérant comme une distraction qui retirait plusieurs Jésuites qualifiés de leur champ apostolique[1]. Il admit quand même leur nécessité pour l'élection du Supérieur général de la Société ou quand des questions difficiles touchant son corps au sens large devaient être abordées.

Par contre, d'autres considèrent un Chapitre comme une grâce précieuse dans la vie de tout Institut. Dans la tradition bénédictine, par exemple, c'est la méthode privilégiée de prendre des décisions et de rappeler à tous les concernés l'importance de la communauté.

Notre tradition Mariste concernant les Chapitres remonte aux temps de Marcellin lui-même. Le premier Chapitre eut lieu en 1839, une année avant sa mort; ses délégués ont élu le Frère François comme Directeur général. Treize ans plus tard, les 30 frères qui se rassemblèrent pour notre deuxième Chapitre ont accepté une règle de vie, approuvé une forme de gouvernement et une méthode d'enseignement.

Par la suite, les Chapitres généraux ont continué à jouer un rôle central dans la vie de notre Institut, surtout depuis Vatican II quand ils sont devenus un élément important du processus de renouveau initié par ce rassemblement historique.

STRUCTURE DE CETTE CIRCULAIRE

Cette circulaire est divisée en trois parties. La première comprend une introduction générale suivie d'une brève histoire des Chapitres généraux Maristes et des Conférences générales qui ont eu lieu dans les années qui ont suivi Vatican II. Une réflexion sur le contexte social et religieux dans lequel les travaux de ces rencontres ont eu lieu ainsi qu'une analyse des facteurs qui, dans ces deux domaines, peuvent avoir une incidence sur notre prochain Chapitre.

Vous trouverez aussi dans cette première partie : un mot sur le renouveau de la Vie et de la Mission Maristes et sur l'importance du discernement dans ce processus ; il est aussi fait mention de plusieurs défis spécifiques auxquels nous avons à faire face en tant qu'Institut aujourd'hui ; une brève description du rôle et des responsabilités d'un délégué au Chapitre ; quelques réflexions sur l'engagement d'hommes et de femmes laïcs Maristes dans la préparation du Chapitre ; quelques réflexions sur la nature du changement dans la vie de l'Église et sur les différents « mondes » dans lesquels vivent beaucoup de jeunes aujourd'hui et enfin, quelques suggestions pratiques pour vous aider à vous préparer personnellement à cette rencontre de l'année prochaine.

La deuxième partie du texte est de nature plus technique et comprend une information sur les structures et les objectifs d'un Chapitre général, sur le processus à utiliser pour l'élection des délégués et de leurs suppléants, sur les responsabilités des Provinces et des Districts. Cette section se termine par quelques mots de conclusion qui sont comme l'écho final de l'invitation à cheminer ensemble, en pèlerinage, vers le XXIième Chapitre général.

La troisième partie de la Circulaire contient deux notes. Les notes seront particulièrement importantes pour les Provinciaux car elles donnent les dates importantes du processus de préparation au Chapitre et elles résument aussi les étapes à suivre pour élire les délégués et leurs suppléants.

NOTRE TRADITION MARISTE CONCERNANT LES CHAPITRES

Les Chapitres généraux ne partent pas de rien. Les événements de l'histoire et les développements de notre Église et de notre Institut peuvent influencer l'organisation des Chapitres de même que les sujets retenus par leurs membres. Nous ne serions pas étonnés de découvrir que depuis la clôture du Concile, une évolution s'est opérée dans l'organisation de nos Chapitres généraux ; leurs thèmes aussi ont changé avec le temps. Par exemple, les délégués de notre 16ièmeChapitre général ont vécu deux sessions (1967-1968), et ont reçu la charge difficile de ré-imaginer tous les aspects de notre style de vie à la lumière de la grâce du Concile.

Le Frère Basilio, nouveau Supérieur général, a tout de suite incité ses frères à répondre aux appels de l'Eglise et du Monde, à se rapprocher des pauvres et à raviver leur zèle missionnaire. Au cours du Chapitre, les délégués ont produit sur la vie et la tradition Maristes, des textes qui restent encore actuels aujourd'hui.

Très vite cependant une série d'événements troublants commencèrent à se manifester. D'abord, de 1969 à 1971, 1.401 frères ont quitté l'Institut. Une insatisfaction croissante de la vie de communauté s'est manifestée et quelques frères personnellement fragiles qui étaient soutenus auparavant par les structures rigides d'avant Concile, se rallièrent au goût du jour. Néanmoins, beaucoup ont accueilli le processus d'expérimentation avec énergie et générosité et se sont consacrés au renouvellement de notre Institut et de sa mission.

En 1971, les Provinciaux, avec le Supérieur général, le Vicaire général et les membres du Conseil général se sont retrouvés pour la première Conférence générale de l'Institut. Ils ont fait remarquer que les changements demandés par le Chapitre général de 1967-1968, ne se limitaient pas à un simple rejet du passé. Le Frère Basilio et tous les autres ont rappelé à tous ceux qui s'étaient engagés dans l'expérimentation et les changements en cours, leur obligation de distinguer entre ce qui valait la peine d'être gardé et ce qu'il était préférable de mettre de côté. La vie religieuse, ont-ils dit avec insistance, avait à affronter la tâche de se resituer dans le monde face au changement social.

Les participants à la Conférence n'ont pas eu à chercher très loin pour se rendre compte de ce changement. A l'évidence le bouleversement politique et social se développait. La réforme des structures sociales, politiques et administratives en Tchécoslovaquie par le Secrétaire du Parti Communiste nouvellement élu, Alexandre Dubcek, avait soulevé l'espoir qu'un nouveau printemps de liberté était en cours en Europe de l'Est. Mais ses efforts préparèrent l'humiliante invasion soviétique en avril 1968. Le "Printemps de Prague" de cette année-là eut vraiment une courte existence.

Les mouvements d'étudiants balayaient également les continents d'Europe et d'Amérique du Nord. Marqués par des appels à une plus grande liberté, à une nouvelle éthique sexuelle, à une plus grande égalité des sexes, ces initiatives constituaient un défi aigu aux perspectives traditionnelles sur la moralité et sur les compréhensions dépassées de la nature de l'autorité.

Des états nouvellement constitués sur les continents d'Afrique et d'Asie n'ont pas échappé à la tourmente qui a marqué cette période de l'histoire du monde. Récemment indépendants après des années de régime colonial, plusieurs de ces états sont devenus des lieux d'assassinat politique et de luttes tribales.

En septembre 1976 un autre groupe de membres du Chapitre s'est retrouvé à Rome. Sa mission ? Evaluer les Nouvelles Constitutions ad experimentum qui avaient été mises en place depuis 1968. Ce groupe a pris la décision de vivre avec ce document pour au moins neuf ans encore. Il a pris ensuite note des rapides et profonds changements sociaux en cours aujourd'hui, il a porté son attention sur les questions de pauvreté et de justice en étudiant ces deux problèmes dans les domaines fondamentaux de la prière, de l'apostolat et de communauté.

Quel a été le résultat de leur travail ? Un document tout à fait prophétique : pour la première fois dans l'histoire de notre Institut un lien a été établi entre les problèmes de pauvreté et de justice. De plus, les délégués au Chapitre ont encouragé tous les membres de l'Institut, de nos œuvres et de nos communautés à s'approprier ce projet.

Les participants au Chapitre ont également voulu composer une lettre à tous les membres de l'Institut intitulée Frères Maristes Aujourd'hui. Venant du cœur, elle souhaitait inspirer et encourager tous ceux qui la liraient et, en même temps, les sensibiliser à quelques-uns des fruits du Chapitre. Ce texte pourrait être plutôt compris comme un plus grand et nécessaire acte de foi en nous-mêmes et en notre identité et aussi comme une reconnaissance de ceux avec qui nous avons partagé l'apostolat et de ceux que nous sommes appelés à servir.

Septembre 1985 a vu encore un autre groupe de délégués se rendre à Rome. Membres de notre 18e Chapitre général, ils ont passé dix semaines à mettre au point le texte qui est devenu nos Constitutions et Statuts révisés. Après avoir fini leur travail, ils en ont confié la rédaction au Frère Alain Delorme, de la Province de Notre Dame de l'Hermitage, qui a produit le beau document que nous avons aujourd'hui.

Le Frère Basilio, ayant accompli 18 ans comme Supérieur général, a parlé de sa joie de voir le grand nombre d'initiatives positives dans tant de domaines. Cependant, il a aussi signalé le fossé qui existe entre ce que nous avons dit et écrit sur nous-mêmes et la réalité de nos vies et il a exprimé son inquiétude à propos de ce qu'il a vu comme un manque d'intégration chez beaucoup de frères. Il a montré du doigt, en particulier, nos programmes de formation initiale et continue. Il a dit son inquiétude à propos de la qualité de notre vie communautaire qui se dégradait de plus en plus, des différences d'opinion sur la nature de l'éducation à la justice et sur ce que nous avons réalisé au service des pauvres.

En terminant leur rencontre, les membres du Chapitre ont dressé une liste des priorités. La promotion des vocations et la restructuration de nos œuvres apostoliques, vu la diminution du nombre de frères et leur vieillissement. D'autres sujets sont abordés comme le renforcement de nos programmes de formation et l'espoir de pouvoir finalement approuver un Guide dans ce domaine[2], développer notre spiritualité apostolique, promouvoir l'inculturation, revitaliser notre identité de frères et incarner nos Nouvelles Constitutions et statuts.

La Conférence générale de 1989 a été la première dans l'histoire de notre Institut à avoir lieu en dehors de Rome. Les membres concernés, avec un groupe de six jeunes frères invités par le Supérieur général, Frère Charles Howard, se sont rassemblés pour trois semaines à Veranopolis, Brésil. Leur présence a coïncidé avec le 100ième anniversaire de l'arrivée des Frères en Amérique Latine. Avant la Conférence, chaque participant avait été invité à faire un pèlerinage de solidarité dans l'une des provinces d'Amérique Latine.

Notre Chapitre de 1993 a eu lieu à Rome. Pendant les mois précédant cette rencontre, le Frère Charles Howard et son Conseil ont suggéré que trois éléments soient mis en évidence dans le travail qui suivrait : une plus grande importance à donner au besoin d'un discernement personnel et communautaire, la solidarité ad intra et ad extra, une plus grande ouverture à nos collaborateurs laïcs dans la Mission. Les délégués ont enfin mis l'accent sur quatre thèmes : La Mission, la Solidarité, la Spiritualité apostolique et la Formation. Ils ont aussi échangé sur les domaines du partenariat Mariste, du discernement et de la vie communautaire.

Malgré les nombreux thèmes choisis par notre Chapitre de 1993, la question de la solidarité l'a emporté. Comme résultat des délibérations du Chapitre, un Bureau International de la Solidarité a été créé; il a fonctionné depuis lors jusqu'à aujourd'hui. Un Fond de Solidarité a été mis en place et on y reçoit avec reconnaissance des dons volontaires.

Le mot refondation a été introduit à ce Chapitre général. Presque immédiatement, il a entraîné des controverses avec certains qui perçoivent le concept comme une adaptation du renouveau dont nous avons besoin et d'autres qui pensent que refonder suppose en fait la création d'un nouvel Institut.

De même, le processus de restructuration qui nous a occupés pendant une décennie et demie était une initiative du Chapitre de 1993. Cette décision audacieuse a introduit dans l'Institut un sens nouveau de l'internationalité ; certains frères se sont trouvés à vivre dans des provinces constituées par plusieurs pays et a utiliser plusieurs langues différentes. Avec le temps ils sont arrivés à acquérir un meilleur sens des différences qui existent entre nous et aussi à mieux apprécier tout ce que nous partageons en commun.

En réalité, cependant, nous ne sommes qu'aux premières étapes du processus de restructuration. Cela prendra du temps pour que les fruits de cette initiative deviennent tangibles. Il faudra encore de la patience et beaucoup de travail si nous voulons atteindre notre objectif : un Institut restructuré et renouvelé dans le monde.

Bien que des laïcs consultants et des observateurs aient fait partie des Chapitres précédents, celui de 1993 a été marqué pour la première fois par un groupe important de laïcs qui étaient invités pour plusieurs jours et qui ont adressé, vers la fin de leur séjour, un texte aux membres du Chapitre et à l'Institut tout entier.

Enfin, les délégués du Chapitre ont demandé que la Nouvelle Administration produise un document qui rende compte de la pensée de Marcellin sur l'éducation et qui traite aussi de son application pratique au monde d'aujourd'hui. Cette demande a enfin reçu une réponse sous la forme d'une publication intitulée : La Mission Educative Mariste – Un projet pour aujourd'hui[3].

Les années qui ont suivi notre Chapitre de 1993 ont été marquées par la guerre continue dans plusieurs parties du monde, guerre qui a touché la vie de notre Institut : onze frères et quelques membres des familles et autres associés à l'Institut ont trouvé la mort par la violence, la guerre ou de la main des extrémistes.

Il y a eu des moments remarquables aussi, dont la canonisation de notre fondateur, Marcellin Champagnat, sans doute le plus mémorable. Les Provinces et les Districts ont aussi beaucoup peiné avec le processus de restructuration, avec d'abord certains de leurs membres qui n'y voyaient que peu d'intérêt. Avec le temps, cependant, la plupart des régions de l'Institut, acceptant le fait que la vitalité et la viabilité étaient l'objectif du processus, ont accueilli ce mandat du Chapitre et sont » allés de l'avant.

Un nouveau millénaire venait à peine de commencer quand les délégués se sont réunis pour notre 20ièmeChapitre général. Travaillant avec la devise « Choisissons la Vie », ils ont produit un bref mais substantiel document portant le même titre. Le texte donnait en détail les cinq appels qui ont motivé les membres de l'Institut et tous ses associés et leur ont donné le courage et l'audace d'y répondre.

Ces appels ont repris plusieurs thèmes familiers des Chapitres précédents. – Jésus Centre et passion de nos vies, vie communautaire, la vocation des laïcs Maristes, les problèmes de justice et les jeunes les plus pauvres – et ont demandé au nouveau gouvernement général de créer des structures pour les affronter efficacement. En vérité, le gouvernement général et les gouvernements locaux étaient invités à développer de nouvelles approches pour l'animation et l'autorité, approches qui devraient renforcer la vitalité de notre Institut.

A ce Chapitre, le Fonds de Solidarité de l'Institut a été redéfini avec les Provinces auxquelles on demande de verser à ce Fonds un certain pourcentage de leur surplus à la fin de chaque année fiscale. Un objectif global a été fixé au Fonds.

Enfin, les délégués ont demandé qu'une publication soit produite, semblable au style et au format du Guide de l'éducation déjà cité, qui nous aiderait tous à apprécier plus pleinement la richesse de la Spiritualité Apostolique Mariste. L’eau du Rocher : la Spiritualité Mariste jaillie dans la tradition de Marcellin Champagnat est née comme réponse.

Dans les années qui ont suivi, trois bureaux ont été créés par l'Administration générale pour aider à la mise en œuvre des directives du Chapitre. En plus du Bureau de Solidarité déjà existant, ces nouveaux bureaux ont mis l'accent sur les laïcs Maristes, la promotion des Vocations, l'usage évangélique des biens et ont travaillé au développement de ces domaines importants de la vie de l'Institut. Un document traitant de l'identité du laïc Mariste a été mis en route et plusieurs lettres et circulaires ont été envoyées, quelques-unes adressées à toute la famille Mariste alors que d'autres étaient adressées seulement aux frères, à un groupe particulier de frères âgés ou à ceux qui travaillent dans un apostolat spécifique.

Cette année 2006 a vu les premiers des 150 frères commencer leur orientation vers une nouvelle mission ad gentes, initiative destinée à l'Asie et créée en réponse à l'appel du Pape Jean Paul II aux congrégations religieuses du monde.

En septembre 2007, une Assemblée à Mendez, Brésil, a réuni pour la première fois de notre histoire comme Institut, des frères et des laïcs engagés dans les œuvres Maristes dans le monde. Un mois plus tard, 47 de nos frères qui ont perdu leur vie pendant la guerre Civile Espagnole ont été béatifiés, ils faisaient partie d'un groupe plus large de 498 martyrs. Les travaux de rénovation de l'Hermitage en France ont commencé quelques mois plus tard. Le but est de préparer ce trésor Mariste pour un service adapté à ce nouveau siècle ; les plans prévoient une restauration complète des bâtiments historiques ainsi que la construction d'un nouveau bâtiment dans le but de mieux équiper le centre face aux nouveaux besoins.

Même une étude rapide des fruits des précédents Chapitres généraux et des événements qui les accompagnent nous fournit une carte de l'histoire Mariste. A chaque étape, nous avons un aperçu des principales inquiétudes du moment, des événements qui caractérisent une époque ou une autre, et la bonne volonté de tous ceux qui se sont engagés.

En répondant comme Institut aux événements de l'histoire et aux dramatiques changements d'attitudes dans beaucoup de parties de notre monde pendant les années qui ont suivi Vatican II, nous pourrions ne pas avoir remarqué pleinement d'autres forces au travail, puissantes mais moins évidentes et qui conditionnent notre compréhension de l'époque dans laquelle nous vivons. C'est vers quelques-uns de ces phénomènes que nous allons maintenant porter notre attention.

LE DEFI DE LA SECULARISATION: MODERNITE ET POST- MODERNITE[4]

Comme nous venons de le dire, l'histoire des 50 dernières années a eu un impact sur les structures et le déroulement des Chapitres généraux Maristes, mais des changements plus profonds se préparaient. Leur influence n'apparaîtrait qu'avec le temps.

La modernité, par exemple, a lentement préparé la pensée postmoderne et la sécularisation a fini par être comprise comme une forme de progrès. D'une part, la promotion des dernières valeurs dans le vent, comme la liberté personnelle, l'égalité, la dignité humaine et le rationalisme nous ont aidés à dépasser la superstition, la crainte et l'intolérance religieuse.

D'autre part, la sécularisation a souvent apporté plus d'obscurité que de lumière. Les tenants de ce deuxième point de vue associent la sécularisation à la perte de la foi, au déclin de l'autorité de l'Église, à l'affaiblissement de la vie de famille, à l'irresponsabilité sexuelle, à l'individualisme excessif et ce que le pape Benoît XVI a décrit comme dictature du relativisme.

Les termes de modernité et de postmodernité résument deux conceptions différentes de la vie et nous aident à mieux comprendre les changements qui sont intervenus dans notre monde et dans la manière de vivre de la deuxième moitié du siècle dernier. Par exemple, le terme de modernité a été inventé pour décrire une nouvelle compréhension qui a débuté avec le siècle des lumières, a continué au cours de la Révolution industrielle et de l'époque Victorienne jusqu'à aujourd'hui. Cette période a été marquée par de rapides progrès scientifiques et par la conviction croissante que la raison humaine, et seule la raison humaine, pouvait non seulement expliquer la nature de notre monde, mais aussi l'améliorer. Quels sont les traits caractéristiques de cette époque ? L'individualisme, la confiance en la raison scientifique, la conviction que le progrès matériel est illimité.

Puisque la modernité dépend en grande partie du développement économique, son impact dans l'un ou l'autre pays a été stupéfiant. Quoiqu'il en soit, cette vue du monde dominée par le progrès scientifique et matériel a également poussé à reléguer la religion à la sphère privée, conduisant ainsi à une plus grande sécularisation de la société.

D'abord, l'Église a réagi à ces progrès avec peur et elle a créé rapidement un monde fermé et indépendant qui a réussi à survivre globalement jusqu'au début des années 60. Vatican II, évidemment, a changé tout cela : La Constitution Pastorale du Concile sur l'Eglise dans le monde moderne fut un signe clair que l'Église voulait enfin appréhender la modernité.

Il faut voir une certaine ironie dans cette démarche, car quand l'Église a décidé de s'approprier la modernité, les principes sur lesquels la conception du monde avait été construite ont été remis en question par la pensée postmoderne.

Sur quelles bases ? La plupart des événements catastrophiques du 20ièmesiècle jettent le doute sur la notion que la raison seule pourrait résoudre les grandes questions de la vie. Alors que cette vision critique de la modernité prenait racine, la plupart des séminaires catholiques et maisons de formation religieuse en Occident allaient dans la direction opposée. L'explication était à l'ordre du jour. Le symbolisme et le mystère devenaient des hôtes gênants.

Rétrospectivement, cette situation peut être considérée comme une demi bénédiction. Les candidats à la vie religieuse ainsi que les membres profès devaient prendre leur responsabilité personnelle ; en même temps, cependant, en acceptant le monde séculier comme elle l'a fait, la vie religieuse a perdu une grande part de son identité originelle.

Aujourd'hui, comme Institut, nous vivons avec les conséquences de notre approche de ce renouveau. Bien des aspects de notre style de vie ont été largement alignés sur les principes rationalistes. Pour un temps, nous semblions être convaincus que le prochain plan ou le processus du plan pastoral, ou le prochain programme de renouveau réussirait à transformer du jour au lendemain notre style de vie et celle de ses membres. Ces dernières années, cependant, il y a eu une attente renouvelée du transcendant, surtout chez les jeunes.

Cette tendance a été tellement forte que le théologien Harvey Cox, champion de la notion d'Eglise dans un monde séculier, a été amené à faire cette observation, «Il y a presque trois décennies, j'ai écrit un livre, La Cité Séculière », dans lequel j'ai essayé de promouvoir une théologie de « l'âge post-religieux » que beaucoup de sociologues nous avaient confidentiellement annoncée. Depuis, la religion – ou au moins certaines religions – semble avoir conquis un nouveau regain de vie. Aujourd'hui, c'est la sécularisation et non la spiritualité qui est en voie d'extinction[5]». Et où étaient l'Église et la vie religieuse quand s'opéraient tous ces changements ? Une partie de ces deux formes de réalités religieuses, y compris notre propre style Mariste, a été enfermée dans une vision du monde plus appropriée au passé qu'au présent.

Et la postmodernité ? Bien que difficile à définir de façon précise, cette vision du monde ne professe aucun absolu, elle valorise les sentiments plutôt que la raison, promeut la tolérance, accueille la diversité et la pluralité, et elle est marquée par un retour à la religion et à la spiritualité. Ce changement est moins évident chez les gens qui rejoignent le grand courant des Églises que chez ceux qui se posent une fois de plus des questions d'ordre religieux. Mais nous pouvons être sûrs de ceci : le seul rationnel et le seul séculier ne nous satisfont plus.

La postmodernité a aussi ses problèmes. Elle a introduit, par exemple, un temps de relativisme moral et une fragmentation de la société et des individus. Elle démontre aussi de l'impatience à l'égard d'explications de grande portée sur la réalité et elle a peu de considération pour les engagements. En même temps la pensée postmoderne a ses vertus et nous éviterons de les considérer comme un danger.

La modernité et la postmodernité sont des concepts compliqués et je souhaite n'en simplifier aucun. Des Instituts religieux dans certaines parties du monde développé apparaissent comme figés dans une étape moderne de post Vatican. Ils ont accueilli ce style de vie et ne sont jamais revenus en arrière, ou, sur ce point, n'ont pas cherché à avancer.

Une fois de plus, ce n'est pas pour dire que la solution à ce dilemme se trouve dans un retour au passé ou dans une folle acceptation de la pensée postmoderne. Cela veut dire, que comme Institut, nous devons rester attentifs aux mouvements qui apparaissent en notre temps et à notre époque et, ce qui est plus important, nous devons examiner les valeurs que chacun d'eux véhicule. Un échec dans ce domaine pourrait nous condamner à rester fixés au passé au moment même où un renouveau se met en place.

Le jésuite théologien Karl Rahner nous a rappelé plus d'une fois que tous ceux qui vivent à la même époque ne sont pas nécessairement de la même génération. Bien qu'exacte, l'observation de Rahner n'a pas réussi à s'imposer. Aujourd'hui nous nous rendons compte que plusieurs générations existent dans la même génération.

Cette situation est certainement évidente dans les congrégations religieuses dont les membres sont concentrés en Occident et dans les pays communément considérés séculiers. En préparant notre 21ièmeChapitre général, il ne peut être que bénéfique pour nous de chercher à mieux comprendre les différences de générations qui existent entre nous et apprendre à apprécier la richesse de ces différences.

Ce long pèlerinage d'une année de préparation, que nous ouvrons ce 8 septembre prochain nous donne l'occasion unique de préparer non seulement les travaux de notre 21ième Chapitre général, mais aussi de nous projeter vers 2017, date de notre 22ième Chapitre et 200ième anniversaire de la fondation de l'Institut.

Il serait si agréable de célébrer cet événement dans l'Hermitage restaurée et que Marcellin a construite ! Encore plus agréable de le célébrer avec des cœurs renouvelés. Alors, et alors seulement, la véritable identité de notre style de vie sera pour tous évidente.

DEFIS SPECIFIQUES

Ceux qui vivent un Chapitre général commencent leurs travaux avec l'espoir que leurs efforts marqueront une différence dans la vie et la mission de leur Institut. Et, bien sûr, chaque Chapitre vit cela avec son propre style. Aujourd'hui, cependant, nous devons progresser encore pour nous assurer que notre 21ième Chapitre général fera davantage que ce qui est normalement attendu, et cela sera plutôt vu, rétrospectivement, comme un tournant décisif dans l'histoire de la Vie et de la Mission Maristes. Un échec pourrait être une occasion manquée que nous ne pourrions que très difficilement rattraper. Permettez-moi d'être très précis.

La vie religieuse n'a pas été encore pleinement renouvelée de même que notre style Mariste de la vivre. Et cet état de fait ne vient ni de la mauvaise volonté ni du fait de n'avoir pas essayé. Mais un renouveau authentique n'est pas dans une manière d'être mais plutôt dans une manière particulière de vivre l'évangile de Jésus-Christ. Comment donc saurons-nous que nous vivons notre renouveau ? Quand nous pourrons une fois de plus vivre des rêves comme Marcellin et ne pas laisser la voix de la prudence intervenir dans la manière de faire ce que nous avons à faire.

La manière franche avec laquelle Benoît XVI a abordé la question des abus sexuels au cours de sa visite aux Etats-Unis est un bon exemple de ce que je veux dire ici. Les avocats de certains diocèses et archidiocèses conseillèrent au Pape de ne pas rencontrer les victimes, de peur que cette rencontre n'entraîne finalement une plus grande responsabilité financière pour l'Église. Bien que reconnaissant pour leur conseil, Benoît XVI a pris la décision de rencontrer en privé un groupe de victimes. Par cette démarche, il agissait en prêtre et non en avocat.

Nous saurons aussi que ce renouveau est bien nôtre quand l'expérience de l'amour inconditionnel de Dieu nous poussera à l'action courageuse, nous donnera la force de prendre des risques à un âge avancé et nous aidera à dire « oui » sans hésitation, sans calcul, sans inquiétude excessive quant à nos besoins personnels. Nous saurons finalement que ce renouveau est nôtre quand nous serons enflammés, quand nous vivrons avec passion en sachant pleinement que nous sommes animés par l'amour de Dieu.

Aujourd'hui nous ressemblons au jeune homme riche de l'évangile, et nous baissons sciemment la tête comme lui, quand le Seigneur nous dit que l'observance de ses commandements nous obtiendra le salut éternel. La suite de l'histoire nous crée quelque ennui quand il s'agit de vendre tout ce que nous avons et d'aller à sa suite, sans réserve, sans arrière-pensée, mais librement, généreusement, avec joie et enthousiasme comme l'ont fait François, Laurent, Jean Baptiste, Sylvestre et tant d'autres avant nous.

La première priorité de notre prochain Chapitre général ne devrait pas être la création de nouveaux documents. Ne devrait-il pas plutôt aider chacun de nous à trouver de meilleures façons de vivre les textes que nous avons déjà écrits ? Comme corps, notre 21ième Chapitre général doit mettre de côté « le travail habituel », abandonner les manières passées de faire les choses et mettre notre Institut dans une direction qui permettrait à Marcellin de le reconnaître.

Cet objectif ne peut être atteint que par un processus de discernement. Ce mot revient souvent dans les discussions à propos des Chapitres généraux. Malheureusement, il semble avoir autant de définitions qu'il y a de délégués au Chapitre. Indépendamment du sens que vous et moi attachons à ce mot, nous pouvons être sûrs de ceci : s'il n'y a pas un rythme régulier de prière dans votre vie ou dans la mienne, si des pratiques ascétiques réelles n'existent pas, s'il n'y a pas d'échanges francs et impartiaux entre nous, l'esprit de discernement pourra être un simple souhait, mais sûrement pas une réalité.

Le vrai discernement nous discipline, nous permet finalement de voir le monde avec les yeux de Dieu, d'écouter ses appels avec les oreilles de Dieu et de prendre nos décisions avec le cœur de Dieu. Cependant, pour arriver à voir, entendre et décider comme Dieu il faut la prière et le jeûne et un processus de purification que peu d'entre nous acceptent de vivre.

Nous devons dépasser nos réticences si nous voulons que ce Chapitre nous motive et inspire nos décisions, nous surprenne et suscite en nous le goût des risques qu'il nous pousse à prendre, et nous appelle au meilleur de nous-même. Tout processus de discernement exige un prix et nous conduit finalement à l'indifférence spirituelle. Finalement j'en viens à accepter la volonté de Dieu dans un esprit d'amour et de renoncement parce que mes préjugés, mes aveuglements et mes obstinations ont été domptés pour un temps.

Il y a 50 ans la plupart d'entre nous qui formerons le corps de ce 21ième Chapitre général n'étions pas nés. En regardant ce demi-siècle, que pourrions-nous faire et décider qui ferait notre fierté ? Que pouvons-nous faire et décider qui donnerait à l'Institut et à sa mission un sursaut pour l'avenir ? Le temps semble long quand il faut attendre que tout le monde soit à bord. Nous devons plutôt avoir le courage de partir avec un sens de l'urgence et d'avancer vers l'avenir avec ceux qui acceptent de faire le voyage.

RESPONSABILITES D'UN MEMBRE DU CHAPITRE

Etre élu membre du Chapitre est un honneur, mais ne devrait jamais être considéré comme un privilège. Ceux qui ont eu l'occasion de participer aux Chapitres précédents ont rapidement compris que leur rôle de capitulant était un service à l'Institut, à leurs frères et à tous les autres engagés dans la vie et la mission Maristes. Notez que nos Règles et Statuts relatifs au Chapitre général déclarent : « un frère capitulant doit considérer que son devoir de capitulant l'emporte sur toute autre obligation[6]»

Naturellement donc, les délégués au Chapitre doivent arriver à Rome équipés pour le travail qu'ils auront à faire. Cela suppose qu'ils sont préparés intérieurement avec le Guide du Pèlerin Mariste et en collaboration avec d'autres pour atteindre les objectifs énoncés dans la publication Sur la route du 21ième Chapitre généralet autres documents distribués par la Commission Préparatoire au Chapitre. Tous ces documents devraient être lus et étudiés bien à l'avance. Si un délégué égarait un document, il demanderait une copie de remplacement au secrétaire ([email protected]) de la Commission Préparatoire au Chapitre.

Les délégués élus au Chapitre devraient aussi prendre tout le temps nécessaire pour pouvoir participer pleinement aux rencontres et aussi longtemps que le travail l'exige. Personne ne souhaite rester au Chapitre plus longtemps qu'il ne faut. Cependant, insister sur le fait que la rencontre doit se terminer à une date imposée, met un fardeau sur tout le monde et sape tout processus de discernement qui pourrait avoir été mis en place.

Tous les capitulants sont tenus d'être présents jusqu'à la fin des travaux du Chapitre. Aucun ne peut s'absenter définitivement à moins de raisons graves et avec la permission de la Commission centrale. La demande d'absence doit être faite par écrit et déposée au secrétariat du Chapitre qui la remettra au Commissaire du Chapitre[7].

Comme nous l'avons dit plus haut, chaque frère éligible est libre d'élire les délégués au Chapitre selon les règles prescrites dans les Actes du XXe Chapitre général et expliquées en partie dans cette circulaire. Une même procédure s'applique à l'élection des suppléants.

PETITS CHANGEMENTS PRATIQUES, MAIS IMPORTANTS CHANGEMENTS DANS LES ATTITUDES

Ces dernières années, des modifications dans la manière de conduire les rencontres du Chapitre et dans des détails comme l'agencement des salles ont conduit à un changement dans les attitudes et les perspectives. Avant le Chapitre de 1993, par exemple, le processus pour rassembler les informations sur les candidats potentiels à la charge de Supérieur ou de Vicaire général était conduit au hasard.

Les membres de notre 19ième Chapitre général ont essayé de remédier à cette situation. Ils ont organisé un sondage parmi les délégués juste avant l'élection et en ont fait circuler le résultat pour que les électeurs présents puissent voter sur une liste de cinq noms, les cinq premiers du sondage. Il a aussi dégagé du temps pour effectuer des enquêtes sur ceux dont les noms apparaissaient sur la liste. On a cependant dit aux membres du Chapitre qu'ils étaient libres de voter pour celui qu'ils jugeaient être appelé par Dieu pour ce service de l'Institut.

L'introduction d'une nouvelle disposition des sièges pendant le 20ième Chapitre général a modifié les dynamiques des rencontres dans la salle capitulaire.

Avant cette époque la salle était organisée comme un théâtre avec chaises et tables disposées en rangées et la table de la présidence sur une estrade face à la salle. Cette disposition donnait à tous dans la salle un vue dégagée sur le modérateur de chaque session, mais ceux du fond trouvaient devant eux la mer des têtes de leurs confrères délégués.

Les membres de la Commission Préparatoire au Chapitre de 2001 décidèrent d'organiser la salle du Chapitre en forme d'ovale. Ainsi les participants à l'assemblée se faisaient face. Avec quel résultat ? Un échange qui favorise le dialogue, un style plus fraternel dans le ton et plus spontané.

PREPARATION PLUS EFFICACE AU CHAPITRE POUR LES LAÏCS MARISTES ET CEUX QUI PARTAGENT NOTRE VIE ET NOTRE MISSION

Au cours des deux derniers Chapitre généraux un petit groupe de laïcs Maristes ont passé plusieurs semaines au Chapitre comme consultants et observateurs. Dans les deux cas le groupe s'est adressé au Chapitre avant de repartir.

Les membres des deux groupes ont généralement été choisis par les Provinciaux et leurs Conseils dans l'une ou l'autre région de l'Institut. L'objectif de leur présence au Chapitre était de :

1) permettre à la voix des laïcs d'être entendue aux moments où la discussion et le débat pouvaient être enrichis de leur point de vue ; 2) leur permettre d'observer les travaux du Chapitre, ses inquiétudes et de mieux comprendre leur rôle dans la vie de l'institut.

Ces dernières années, d'autres congrégations qui avaient invité comme observateurs à leur Chapitre général des collaborateurs laïcs, avaient cherché des moyens plus efficaces de faire entendre leurs voix au Chapitre. Par exemple, dans les deux dernières années au moins, un groupe a tenu une assemblée internationale juste avant le Chapitre et invité un nombre représentatif de frères et de laïcs à y participer.

Ce groupe a étudié plusieurs sujets relatifs à leur mission commune et préparé des propositions à présenter au Chapitre. Au cours du Chapitre même, des représentants du groupe de travail ont présenté leurs réflexions au Chapitre, mais n'ont pas pris part à la suite. A la fin du Chapitre, les représentants sont revenus pour une discussion et pour l'élaboration d'un plan qui permettrait de mieux mettre en œuvre les décisions du Chapitre. D'autres congrégations ont tenu, en préparation au Chapitre, des assemblées provinciales et régionales comprenant des membres religieux et des laïcs.

Notre Assemblée pour la Mission à Mendes est un autre bon exemple du nouvel effort pour introduire un nombre significatif de laïcs et de frères dans la phase de préparation du Chapitre. Les participants à l'assemblée de Mendes ont demandé que les résultats de leurs travaux soient envoyés à la Commission préparatoire au Chapitre dès qu'elle sera constituée.

Alors que le dernier Chapitre général a donné au Conseil général actuel la permission d'inviter des observateurs au prochain Chapitre, il n'y a pas de raison que les laïcs ne soient pas invités à des assemblées provinciales et régionales surtout quand le thème du Chapitre général sera arrêté.

La Commission préparatoire au Chapitre a également introduit des laïcs Maristes dans la première phase de préparation. Le livret de consultation initiale « En route pour le XXIième Chapitre» comprend des sections qui permettent à des laïcs Maristes et même à des enfants et à des jeunes de participer. Ainsi un grand éventail de points de vue sera représenté, et les travaux du Chapitre en seront enrichis.

CŒURS NOUVEAUX POUR UN MONDE NOUVEAU

Le prophète Ezéchiel met sur la bouche de Dieu les paroles suivantes : « Je vous donnerai un cœur nouveau, je mettrai en vous un esprit nouveau, j'ôterai votre cœur de pierre et je vous donnerai un cœur de chair ». Face à l'inévitable routine quotidienne, qui parmi nous n'aspire pas à un nouveau départ, à une seconde chance, à un cœur nouveau ?»

Beaucoup d'entre nous n'arriveront pas à ce résultat à cause d'un certain nombre de peurs : peur du changement, peur de l'inconnu, peur de tout ce qui est différent de notre environnement familier. D'autres parmi nous vous diront qu'ils n'ont simplement pas la volonté nécessaire pour trouver l'énergie de risquer un nouveau départ.

Notre 21ièmeChapitre général a comme thème, Cœurs nouveaux pour un monde nouveau. En le choisissant, les membres de la Commission Préparatoire espéraient au moins s'approprier le message d'Ezéchiel : le changement de cœur chez chacun d'entre nous et chez nous tous est essentiel si nous voulons réussir le nouveau départ auquel nous aspirons tous. En même temps, nous sommes conscients du fait que ce changement ne s'appuie pas sur le vide. Notre détermination à entreprendre ce processus peut être contrariée par nos préjugés, comme par les habitudes, les événements et les cultures des milieux dans lesquels nous vivons.

Les avancées technologiques spectaculaires au cours de la deuxième moitié du siècle dernier ont donné à la plupart d'entre nous un accès facile à l'information sur toutes sortes de sujets. De même, le progrès dans d'autres domaines de la vie a eu aussi un impact qui a souvent changé notre manière de vivre et affecté nos rapports entre nous et ceux du monde dans son ensemble. Le téléphone nous permet de maintenir des relations à distance, quelques fois au dépend de ceux avec qui nous travaillons et vivons.

Ainsi nous n'avons qu'à étudier le problème de la croissance du Catholicisme au cours du siècle dernier pour prendre conscience des changements qui sont intervenus dans notre Eglise[8]. En 1900, par exemple, à l'aube du 20ièmesiècle, il y avait quelque 459 millions de catholiques dans le monde ; 392 millions d'entre eux étaient en Europe et en Amérique du Nord. Les autres 67 millions étaient éparpillés dans le reste du monde, surtout en Amérique Latine.

Comme les temps ont changé! Vers l'an 2000, les Catholiques étaient 1,1 milliard dans le monde. Mais 380 millions seulement vivaient en Europe et en Amérique du Nord, un peu moins qu'un siècle auparavant. Les 800 millions restants étaient dans l'hémisphère Sud, dont environ la moitié dans les pays d'Amérique latine. Vu les courants démographiques et religieux, ce réalignement dans le monde catholique va continuer.

Comment expliquer cette expansion? Par l'accroissement de la population en partie, mais pas totalement. La dernière moitié du siècle dernier a été témoin d'une vague saisissante de conversions.

Par exemple, entre 1970 et 1985, 4.300 personnes par jour ont quitté l'Eglise en Europe et en Amérique du Nord. Pendant cette même période, il y a eu 16.500 conversions à la Chrétienté en Afrique, c'est-à-dire une croissance annuelle de quelque 6 millions de nouveaux chrétiens africains. Aujourd'hui, chez les catholiques, plus de la moitié des baptêmes d'adultes se trouvent dans les pays du continent africain.

Notez bien cependant que la croissance du nombre de catholiques en Afrique, en Asie et, dans une certaine mesure, en Amérique Latine ne suit pas exactement les schémas de foi et de pratiques qui existaient en Europe. Il y a plutôt une myriade de nouvelles formes de christianisme qui ont été créées, résultat d'un mélange de la foi chrétienne et de coutumes et mentalités indigènes. Les experts pensent que ce développement est la plus importante transformation culturelle dans la chrétienté depuis la période d'hellénisation lancée par St Paul[9].

Notre Institut n'existe pas dans un unique environnement, mais plutôt dans plusieurs pays et plusieurs cultures. Cela ne doit pas nous surprendre. Après tout, nous venons de 78 nations différentes, nous vivons dans une diversité de systèmes politiques et de structures de gouvernements et nous sommes engagés dans une grande variété d'œuvres au service de l'évangélisation des jeunes. La pauvreté et la richesse, la campagne et la ville, le nord et le sud, l'est et l'ouest – tout cela caractérise les divers aspects de notre vie et de notre mission Maristes.

Les divers ordres du jour qui s'imposent dans chacun de ces environnements exigent l'attention des membres du Chapitre général.

Nous devons décider ensemble ce qu'il convient de faire dans cette rencontre au niveau de tout l'Institut.

Finalement, en choisissant Cœurs nouveaux pour un monde nouveau comme devise de notre 21ième Chapitre général, les membres de la Commission préparatoire ont aussi pensé situer la responsabilité à tous les niveaux. Vous ou moi ne pouvons prétendre changer le cœur des autres si nous n'avons d'abord transformé le nôtre. Pour qu'un groupe se transforme, le changement doit dépasser l'individuel. Et, à moins de commencer par vous et moi, le changement a vraiment peu de chance de devenir réalité.

UNE ÉGLISE QUI CHANGE

Comme notre monde, l'Église se trouve aujourd'hui aux prises avec une transformation comme il n'y en a jamais eue auparavant sauf peut-être dans les décisions des premières communautés chrétiennes quand il s'agissait d'admettre les païens sans leur demander de se convertir au judaïsme. Imaginez un instant l'impact de cette décision sur les juifs dévots de cette époque. On disait, par exemple, aux pharisiens, qui avaient reçu le message de ce maître itinérant appelé Jésus et l'avait accepté comme le Messie attendu depuis longtemps, que les nombreuses prières et coutumes pratiquées depuis des siècles devaient désormais être écartées. Nous pouvons imaginer combien déchirants étaient ces changements pour les juifs concernés.

Les cardinaux, archevêques et évêques qui se rassemblèrent pour Vatican II firent de même une démarche audacieuse : ils déplaçaient l'Église au-delà d'un christianisme occidental et lui posait le défi de devenir ce qu'elle aurait dû toujours être, une Église universelle. Alors que les pleines conséquences de leurs décisions restent confuses, soyons sûrs de ceci : les directives données par les artisans du Concile ont eu un impact extraordinaire sur la vie religieuse et son identité. Un seul exemple : avant le Concile, la vie religieuse occupait une place sûre dans la structure globale et hiérarchique de l'Eglise. Au moment où Vatican II s'estompait, nous donnions déjà des signes d'égarement.

Quelles bénédictions ont été les confusions et les tourmentes des 45 dernières années ! Elles nous ont rappelé à nous qui avions choisi la vie consacrée, que la vie religieuse est une partie spécifique de la structure charismatique de notre Eglise. Le respect humain est le véritable ennemi de la vie consacrée : nous étions toujours censés être un peu farouches, sauvages et sûrement pas domestiqués.

Notre style de vie n'a jamais été considéré comme une force de travail d'église. Chaque fois qu'un laïc nous demande ce que nous pouvons faire et qu'ils ne peuvent pas faire, la réponse est la suivante : il n'y a rien de ce que nous faisons qu'ils ne puissent pas faire. Mais notre identité de frères n'a jamais été de nous enfermer seulement dans ce que nous pouvons faire ou ne pas faire. La vie religieuse est le signe de la mémoire vivante de l'Église, de ce qu'elle peut être, de ce qu'elle continue à être, de ce qu'elle doit être.

LE MONDE DES JEUNES

Il n'y a jamais eu un tel phénomène que "le monde des jeunes". Les enfants et les jeunes vivent dans divers mondes très différents. Il nous faut une fois de plus nous forger un cœur de missionnaire si nous voulons entrer dans ces différents mondes. C'est encore plus vrai dans le monde développé d'aujourd'hui, car nous connaissons davantage l'évangélisation dans les pays en voie de développement que dans ces pays largement sécularisés.

Frères, il serait souhaitable que nous regardions ce Chapitre général comme nos frères ont regardé notre 16ièmeChapitre qui se situait très près du Concile et qui a remodelé la vie et la mission Maristes comme nous le savons, et mis en place un processus de changement et de renouveau qui continue encore aujourd'hui. Le temps est-il maintenant venu de lancer une action, de discerner ce qui est de l'Esprit et ce qui n'en est pas, et de faire ces avancées audacieuses et nécessaires pour garder la vitalité de la vie et de la mission Maristes en ce début de siècle ?

Un Chapitre général ne se produit que tous les huit ans et il nous appartient d'en tirer le meilleur profit. Soyons sûrs que la grâce de Dieu est toujours présente, mais elle a besoin de notre réponse. Voulons-nous vraiment être audacieux, prendre des décisions difficiles et mêmes inattendues, et d'en payer le prix pour qu'elles deviennent réalité ? Si oui, il nous faut considérer quelques-uns des défis suivants :

1. Plutôt que de détourner notre attention de la génération à laquelle Marcellin a donné son cœur, il nous faut renverser le courant actuel en diverses parties de l'Institut et devenir plutôt des experts d'Église sur l'évangélisation des enfants pauvres et des jeunes, où qu'ils soient.

Certains d'entre nous disent tristement qu'ils ne comprennent plus le monde des jeunes et qu'ils n'ont pas les compétences nécessaires pour s'engager auprès d'eux. Je ne doute pas que d'autres en leur temps n'aient dit la même chose de nous quand nous étions jeunes. Les jeunes de la génération montante ont besoin d'adultes qui les écoutent et les comprennent, les aiment, les entourent et leur fassent le cadeau de l'espérance – leur disant combien Jésus Christ les aime. Comme Institut dont les jeunes pauvres d'aujourd'hui sont la préoccupation essentielle, il nous faut trouver des moyens plus efficaces pour porter l'évangile dans la rue et pour trouver sur la foi un vocabulaire qui parle au cœur et aux mentalités de leur génération.

2. Comme Marcellin, nous devons être avant tout des hommes de Dieu. Cela devrait être évident en tout ce que nous faisons et disons. Nous ne pouvons plus tolérer en nous ou dans les autres une situation où nous apparaissons comme travailleurs efficaces pour le Royaume, mais en même temps, nous sommes indigents quant à notre vie de prière et notre spiritualité. Les mots Jésus est le centre et la passion de ma vie doivent être beaucoup plus qu'un lointain idéal ou une belle aspiration, ils doivent être vécus dan la réalité de la vie de chacun de nous.

3. Certains aspects de notre programme de formation initiale ou continue doivent être revus et modifiés. Certains programmes de la formation initiale semblent mettre davantage l'accent sur la formation professionnelle que sur la vie religieuse. Une formation adaptée au travail qui nous est demandé est bien sûr impérative. Cependant, nous devons aussi soulever les questions suivantes : les jeunes sortant de nos noviciats ont-ils l'amour de Jésus Christ et sont-ils des portraits vivants de Marcellin Champagnat ? Les scolasticats ont presque tous disparu dans certaines parties du monde Mariste.

La formation s'adresse au cœur et à l'esprit ; pour être efficace, il faut du temps et surtout des formateurs bien préparés. Certains de nos programmes de formation continue courent le risque de devenir des agences où des orateurs exposent aux frères une série de conférences et présentent une formation remise à jour dans diverses disciplines. Est-ce cela dont les frères ont besoin à l'âge mûr ou au 3ième âge ?

4. La communauté est le cœur de notre vie de frères ; le manque de foi est de plus en plus cité par les frères parmi les trois raisons invoquées pour demander une dispense de vœux. Il nous faut acquérir les compétences nécessaires pour vivre ensemble en communauté et d'une manière vivifiante, simple et coopérative, ouverte à ceux dont nous partageons la vie et la mission et à ceux que nous sommes appelés à servir. Nos communautés devraient être des lieux où les jeunes se sentent accueillis, acceptés, chez eux.

Une authentique communauté mariste devrait être remarquable par le fait que tout visiteur s'en va avec le sentiment qu'il a rencontré des gens qui prient, qui sont en contact avec la vie, qui ont un cœur enflammé pour l'évangélisation des enfants et des jeunes pauvres. En même temps, il nous faut admettre qu'il y en a parmi nous qui déclarent avoir été effrayés par la communauté, mais leurs attentes sont si hautes qu'elles ne pourront jamais être satisfaites ou bien ils sont eux-mêmes difficiles pour ceux avec qui ils vivent.

5. La vocation d'un frère Mariste et celle d'un laïc Mariste sont deux appels différents mais sont tous les deux nécessaires à la vie de l'Église. Il nous faut clarifier certaines confusions actuelles sur l'identité de chacun en précisant trois éléments communs aux frères Maristes et aux laïcs Maristes ainsi que les caractéristiques respectives de ces deux vocations uniques. De manière plus forte, il nous faut arriver à comprendre le rôle important mais différent de ces deux états de vie dans la vie de l'Église.

Notre appel à la sainteté et à la mission a une origine commune : notre baptême. Malheureusement, sur ce point, beaucoup, y compris des religieux et religieuses, en viennent à valoriser davantage les sœurs, les prêtres et les frères pour ce qu'ils font que pour ce qu'ils sont. Une adhésion rigide à ce point de vue trouble toute compréhension sur la véritable place et le véritable objectif des religieux dans l'Eglise. Car par leur profession publique à vivre radicalement l'évangile comme raison et objectif de leur vie, ils prennent la responsabilité d'être la conscience de cette institution en l'appelant sans cesse à être au mieux d'elle-même. Si la vie religieuse échoue sur ce point, elle souffre et l'Eglise aussi.

6. La promotion des vocations doit être une priorité pour nous tous. Les prières pour les vocations sont un fait ; il y a aussi beaucoup d'autres choses à faire. Dans la liste de nos efforts, il faut prévoir une aide à nos partenaires laïcs Maristes, trouver de nouvelles recettes créatives pour repenser nos vieilles manières d'attirer des vocations et libérer le personnel nécessaire pour ce travail si nous espérons faire des progrès dans ce domaine.

Naturellement, la qualité de notre vie religieuse comme frères est le moyen le plus efficace d'attirer de nouveaux membres. Être sensible à la globalisation et à l'internationalité est également important. Dans de nombreuses parties du monde il faut nous ouvrir largement et suffisamment afin d'accueillir les candidats des nouveaux groupes d'immigrants qui sont arrivés dans nos pays ces dernières années.

7. Ce Chapitre pourrait être aussi une autre bonne occasion de montrer notre respect des différentes cultures qui existent chez nous et de nos différentes manières de faire. L'organisation des Chapitres précédents, ainsi que le processus utilisé pour les conduire, ont leur origine presque exclusivement en occident. Ce n'est pas un problème, mais cela ne représente qu'une partie des réalités de l'Institut.

Plutôt que de procéder avec les règlements traditionnels, ne devrions-nous pas prendre du temps, soit avant ou à l'ouverture du Chapitre, pour parler de la meilleure manière de conduire la rencontre afin que tout le monde se sente à l'aise avec le processus. Peu importe le processus que nous arriverions à trouver, s'il assure une plus grande participation de la part de tous, nous pouvons être ainsi sûrs que la voix d'une plus grande partie de l'Institut pourra être entendue par tous les participants.

QUELQUES ACTIVITES A SUGGERER

« Je ne suis qu'une petite chapelle, pas une grande cathédrale. » Le Fondateur aurait apprécié et pris à cœur les paroles de ce poème. Marcellin, comprenant qu'il n'avait pas la gamme précise des compétences nécessaires pour guider l'Institut qu'il avait fondé, se tourna vers Marie et lui confia son projet. Je me demande cependant, si aujourd'hui Marcellin ne nous conseillerait pas d'abord d'accepter nos limites et de venir avec, si nous voulons que notre 21ième Chapitre général réalise toutes ses possibilités.

Comme évoqué plus haut, la préparation de notre 21ième Chapitre général doit prévoir un processus de discernement qui conduise à l'indifférence religieuse. Sans quoi, nous courons le risque de gaspiller, en digressions inutiles et querelles mesquines, la grâce offerte à l'occasion de cet important rassemblement de l'histoire de notre Institut.

Donc, pour nous préparer à notre prochain Chapitre général, j'adresse cette invitation: début de la semaine du 8 septembre 2008 et jusqu'à l'ouverture du Chapitre, joignez-vous à moi pour prévoir un jour par semaine de prière et de jeûne, ou pour une action positive en faveur de la justice pour les enfants et les jeunes. Le jour de la semaine que vous choisissez n'est pas important ; ce qui nous lie en solidarité, c'est la volonté de vivre cela ensemble.

Ensuite, là ou la pratique est tombée, je demande aux communautés de restaurer la célébration de l'Eucharistie dans leur vie de tous les jours. Un simple service de communion deux ou trois fois par semaine serait un très grand progrès dans les situations où l'ancienne habitude de partager la parole de Dieu, son corps et son sang est à retrouver.

S'il y a une chapelle dans l'école où vous et votre communauté travaillez, pensez à y célébrer vos services de communion et à ouvrir vos portes aux laïcs maristes, aux élèves et à d'autres personnes qui souhaiteraient se joindre à vous pour cette année de préparation au Chapitre. Et, avec toute la sensibilité à la culture, restez simples ; un service de vingt minutes le matin ou avant le repas ou en fin de journée attireront plus de gens qu'une démarche qui leur demanderait plus de temps.

Enfin, préparez-vous personnellement au Chapitre en utilisant ces deux documents : Guide du pèlerin au Chapitre et un livre de travail intitulé En route pour notre XXIième Chapitre généralet organisez plusieurs méditations pour partager en communauté et avec plusieurs autres groupes de notre Province. Les textes dans En route pour notre XXIième Chapitre général aideront tous les participants à réfléchir à notre prochain Chapitre et à identifier les problèmes que ses membres devraient aborder. Probablement vous aurez déjà reçu ce deuxième livret et aurez pu rencontrer votre communauté pour compléter ses réflexions. Si non, assurez-vous de le faire avant que la Commission Préparatoire au Chapitre ne vous ait adressé les grandes lignes pour recueillir vos réactions et suggestions en retour. Votre contribution au Chapitre est nécessaire et importante.

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IIière PARTIE 

Nature et but du Chapitre 

Traitant du Chapitre général, nos Constitutions et Statuts Maristes[10]sont brefs sur ce point, ne donnant que cinq articles et quatre statuts sur  le sujet. Le texte définit la nature et le but du Chapitre, décrit ses quatre fonctions spécifiques et les grandes lignes de la procédure pour l'élection de ses membres.

Quelques points à garder en mémoire. Tout d'abord, un Chapitre général est une assemblée représentative de l'ensemble de l'Institut et non seulement les responsables ou les supérieurs. Pour être sûrs que ce principe est bien respecté, l'ensemble des frères élus délégués au Chapitre général comportera 15 délégués de plus que l'ensemble des membres de droit. Ce dernier groupe comprend le Supérieur général et son prédécesseur immédiat, le Vicaire général et les membres du Conseil général en fonction à l'ouverture du Chapitre, et les Frères provinciaux.

Les frères profès perpétuels, sauf ceux qui se trouvent en situation d'exclaustration ou de passage à un autre Institut, peuvent être membres du Chapitre ; les frères profès temporaires et perpétuels, sauf ceux qui se trouvent en situation d'exclaustration ou de passage à un autre Institut, sont électeurs des délégués au Chapitre général.

Les membres du Chapitre sont libres, évidemment, d'inviter ceux qu'ils veulent au Chapitre comme observateurs et consultants. Les membres de notre 20ième Chapitre général ont aussi donné au Supérieur général et à son Conseil l'autorité pour inviter diverses personnes au Chapitre pour une période déterminée, et ne dépassant pas 15% du nombre total des délégués[11].

Le droit de voter les décisions du Chapitre est cependant réservé aux membres du Chapitre. Avant de finaliser les invitations, le Supérieur général et son Conseil doit en référer aux membres de la Commission Préparatoire au Chapitre.

Ensuite, dès que le Chapitre est en session, il exerce l'autorité suprême extraordinaire de l'Institut. En respectant les principes de collégialité et de subsidiarité, ses membres assument les questions de leur compétence. Par exemple, un frère pourrait écrire à la Commission Préparatoire et demander que son supérieur de communauté soit changé. Aussi importante que cette demande puisse paraître aux yeux du frère et du supérieur concernés, elle ne relève pas d'un Chapitre général.

Enfin, les délégués ont quatre responsabilités : 1) de procéder à l'élection du Frère Supérieur général, du Frère Vicaire général et des membres du Conseil général ; 2) de traiter les affaires majeures qui touchent la nature, le but et l'esprit de l'Institut et d'en promouvoir la rénovation et l'adaptation tout en sauvegardant le patrimoine spirituel de l'Institut ; 3) d'établir les statuts concernant tout l'Institut ; 4) de proposer au Saint Siège des modifications éventuelles sur quelques points des Constitutions.

Ces quatre responsabilités constituent la « fonction » d'un délégué. Bien que claires dans leurs objectifs, elles ne limitent pas la créativité ni l'imagination des membres du Chapitre. Les rencontres précédentes ont exercé ces responsabilités de manière opportune tout en étudiant aussi un thème qu'elles jugeaient urgent.

POINTS A GARDER EN MEMOIRE POUR ELIRE LES DELEGUES AU CHAPITRE

Comme indiqué plus haut, être délégué au Chapitre est un honneur et non un privilège, même si dans les années passées certains frères ont été élus au Chapitre en récompense d'un travail bien fait. Vous êtes libres, évidemment, d'élire celui que vous considérez le plus apte à être délégué au Chapitre. Vous trouverez ci-dessous quelques points qui pourraient s'avérer utiles pour prendre votre décision quant à la personne ou les personnes pour qui vous voterez.

Le processus qui conduit au choix des délégués au Chapitre doit se dérouler dans un climat de réflexion, de dialogue et de prière. Profitez par exemple, d'un temps entre la publication de cette circulaire et l'élection des délégués, pour partager avec d'autres vos points de vue sur celui qui peut le mieux remplir cette fonction.

Prenez aussi le temps de prier pour ces choix, pour vous libérer de vos préjugés ou pour voir ce qui pourrait servir le mieux les intérêts d'une Province ou de tout l'Institut. Un Chapitre est un temps pour réfléchir au-delà des limites de votre unité administrative ou de votre région et pour prendre des décisions qui concernent les intérêts majeurs de l'ensemble de l'Institut.

Quand vous serez prêts à voter, organisez un temps de prière pour la communauté ; vous y insérerez le processus de vote. Si les circonstances le permettent, invitez une communauté voisine à se joindre à vous. Assurez-vous de prendre un temps suffisant pour permettre aux participants la possibilité de discuter avec d'autres sur les noms des frères pour qui vous envisagez de voter. Ainsi, ils pourront partager quelques-unes des raisons de leurs choix et écouter aussi celles des autres qui peuvent penser autrement.

Apportez à ce vote le même sérieux que pour un sondage ou pour la nomination d'un Provincial. Ceux qui participeront à ce Chapitre donneront à l'Institut une orientation pour les huit prochaines années. Assurez- vous de voter pour les hommes les plus capables d'assurer cette fonction. Souvenez-vous aussi qu'un Chapitre est un pèlerinage, non une rencontre d'affaires. Il exige prière et patience, connaissance de notre histoire et de notre spiritualité et capacité à comprendre que chaque culture a ses propres façons de faire et que ces différences constituent l'un des trésors de notre Institut.

Choisissez aussi des personnes capables de rêver et dont la créativité est évidente. Un Chapitre invite tous les participants à ouvrir leur imagination, à trouver des solutions qui souvent n'ont jamais été pensées auparavant. Choisissez des frères qui écoutent bien, qui sont réfléchis, ouverts et capables de changer d'avis quand c'est nécessaire.

Prévoyez des hommes qui savent communiquer et ne le faites pas uniquement pour le Chapitre. Ceux qui sont délégués au Chapitre sont vraiment ceux qui porteront chez eux le message du Chapitre. Choisissez des hommes adaptés à cette tâche.

Elisez des frères qui vous rappellent Marcellin. Des hommes ouverts à l'esprit de Dieu, pleins d'enthousiasme pour notre mission, capables de faire face aux difficiles problèmes sans se décourager, des hommes qui savent que les réponses aux questions que doit affronter l'institut doivent être trouvées pour l'avenir et non pour le passé.

Enfin, envisagez vous aussi l'avenir. En choisissant des frères pour le Chapitre, il vous faudra penser à des hommes qui ont la capacité de jouer le rôle animateurs dans l'avenir, des hommes capables à la fois de prendre et d'appliquer des décisions.

DIRECTIVES PRATIQUES

Les membres de notre 19ième Chapitre général (1993) ont approuvé une nouvelle manière d'élire les délégués au Chapitre qui corrige, autant que possible, certaines inégalités qui existaient dans le passé[12]. Avant cette décision, avec la formule en place il arrivait parfois qu'une Province de 151 frères, avait le même nombre de délégués au Chapitre qu'une Province de 299 frères. De même, une Province de 24 frères pouvait très bien avoir le même nombre de délégués qu'une autre de 149 frères.

Le Chapitre lui-même est composé de quelques membres de droit et d'autres élus par les Provinces et Districts[13]. Trente quatre sont de droit et comprennent le Supérieur général, son prédécesseur immédiat, les Conseillers généraux en fonction à l'ouverture du Chapitre et les Frères Provinciaux.

Les membres élus[14] au Chapitre sont au nombre de 49 et, comme mentionné plus haut, ce groupe comportera15 membres de plus que l'ensemble des membres de droit[15]. Ils sont élus directement par les frères au scrutin secret : la majorité absolue est nécessaire pour être élu au premier tour.

Parmi les délégués élus il y aura un frère de chaque unité administrative, i.e les 25 Provinces et les 4 Districts. Le nombre des frères profès d'un District dépendant d'une Province est soustrait de celui de la Province pour le calcul des délégués de cette Province.

Les 20 délégués élus restants seront choisis parmi les unités administratives qui ont le plus grand nombre de frères[16].

L'élection doit être conduite de la manière suivante. Un coefficient de représentativité sera calculé pour chaque unité administrative. Pour ce calcul[17]seuls les Provinciaux sont retenus comme membres de droit. On classera les unités administratives dans l'ordre croissant de leurs coefficients respectifs. On augmentera de un le nombre de délégués à élire dans l'unité qui vient en tête. On refera alors le classement et on recommencera ainsi jusqu'à ce que le nombre de délégués ait la valeur voulue.

Les frères qui, au cours du Chapitre, sont élus Supérieur général, Vicaire général ou Conseillers généraux deviennent membres du Chapitre s'ils ne sont pas déjà présents. Si le Frère Supérieur général élu n'est pas présent, le Chapitre doit attendre son arrivée avant de continuer ses travaux.

PROCEDURES DE VOTE

En élisant les délégués au Chapitre général, gardez bien à l'esprit que les postes à pourvoir sont les postes des délégués et ceux des suppléants. La procédure sera la suivante:

• Premier tour de scrutin

Sur la liste des Frères éligibles, chaque frère choisira autant de noms que le nombre de délégués qui revient à l'Unité administrative[18].

Il insère la feuille dans une petite enveloppe qu'il cachette. Les bulletins de vote sont mis dans un second pli qui est cacheté et scellé en présence de tous, chaque électeur ayant signé sur ce pli, à côté de son nom déjà écrit. Ce second pli est placé dans un troisième qui est envoyé au Frère Provincial par courrier recommandé.

•      Dépouillement des votes

Une Commission de dépouillement sera formée de quatre Frères choisis par le Frère Provincial et son Conseil. Les Frères choisis doivent être en dehors du Conseil Provincial[19]. Le Frère Provincial fixe la date du dépouillement et préside la commission.

Le jour déterminé par le Frère Provincial et son Conseil, la Commission de dépouillement compte, pour chaque Frère choisi, le total des voix obtenues. Elle constitue une liste des Frères qui ont obtenu des voix, rangés dans l'ordre décroissant du nombre des voix obtenues par chacun. Ceux qui sont en tête, en nombre égal à celui des délégués à élire, s'ils ont la majorité absolue, sont effectivement élus délégués. Si tous les délégués sont élus, les frères venant à la suite, en nombre égal au nombre des délégués élus s'ils ont au moins un tiers des voix, sont élus suppléants.

      Deuxième tour de scrutin

Si les délégués voulus et leurs suppléants ne sont pas tous élus au premier tour de scrutin, il est clair qu'un deuxième tour est nécessaire. Dans ce cas, la commission de dépouillement désigne les candidats à ce deuxième tour, en choisissant, sur la liste à la suite des élus, trois fois plus de Frères qu'il n'y a de postes restant à pourvoir.

Puisant dans la liste des éligibles établie à l'issue du premier tour, chaque électeur porte sur son bulletin autant de noms qu'il y a de postes à pourvoir[20]. La Commission de dépouillement compte, pour chaque Frère choisi, le total des voix obtenues. Elle constitue une liste des Frères qui ont obtenu des voix, rangés dans l'ordre décroissant du nombre des voix obtenues par chacun. Ceux qui sont en tête, en nombre égal à celui des délégués restant à élire sont effectivement élus délégués. Ceux qui viennent à la suite, en nombre égal à celui des suppléants restant à élire, sont élus suppléants. A chaque scrutin, en cas d'égalité de voix, le plus âgé (ou les plus âgés) est (sont) élu(s).

VOTE PAR PROCURATION

Si un Frère est absent de sa Province et s'il est peu probable qu'il pourra faire parvenir son bulletin de vote au Frère Provincial par poste recommandée avant la date limite, il pourra voter par procuration. Dans ce cas, le Frère le fera savoir au Frère Provincial par le moyen le plus sûr :

1. le fait qu'il votera par procuration ;

2. le nom du Frère qu'il désigne comme son mandataire. Le Frère fera aussi les arrangements nécessaires avec le Frère qu'il aura choisi comme mandataire. Le Frère Provincial informera le Supérieur de la communauté du Frère désigné comme mandataire.

Le Frère mandataire remplit deux bulletins de vote et signe l'enveloppe deux fois : en son propre nom et aussi comme « mandataire du Frère N. »

DESTRUCTION DES BULLETINS DE VOTE

Les bulletins de vote seront détruits après chaque élection.

PROCES-VERIUL DES ELECTIONS

Le jour du dépouillement, le compte rendu de la séance doit être rédigé ; tous les Frères présents le signent.

Le Frère Provincial envoie au Secrétariat général une copie des procès-verbaux signée par tous les membres de la commission. Il avise les délégués de leur élection et communique le résultat des élections aux Frères de la Province. Cet avis tient lieu de convocation au Chapitre général.

En cas d'irrégularité, le Frère Supérieur général et son Conseil peuvent annuler le vote et le faire refaire. Ils en informeront le Chapitre général.

LISTES DES FRERES

Il est de la responsabilité de chaque Provincial et Supérieur de District de s'assurer que la liste des Frères de son Unité est correcte et vérifiée. Le processus d'élection ne peut continuer sans cela.

Il y a trois listes à préparer :

1. Une liste des noms des frères canoniquement membres de la Province et une seconde liste séparée des frères qui appartiennent à un District dépendant de cette Province. Ces listes doivent être correctement élaborées et mises à jour pour le 7 septembre 2008, comme date de référence. Aucun nom ne doit apparaître à la fois sur la liste de la Province et sur celle du District. Il est donc impératif que le Provincial et le Supérieur de District coordonnent leurs efforts et gardent à l'esprit aussi les statuts qu'ils ont établis pour le District. Ces listes de frères doivent être remises au Frère Secrétaire Général avant le 15 septembre 2008.

2. Une liste des frères éligibles comme délégués au Chapitre général. Sont éligibles au Chapitre général tous les Frères perpétuels, sauf ceux qui se trouvent en situation d'exclaustration ou de passage à un autre Institut[21].

3. Une liste des frères qui éliront les délégués au Chapitre général. Sont électeurs des délégués au Chapitre général, tous les Frères profès temporaires et profès perpétuels, sauf ceux qui se trouvent en situation d'exclaustration ou de passage à un autre Institut[22].

4. Les frères temporairement prêtés à une autre Province, et les frères en situation de transfert, sont électeurs mais ils ne peuvent voter que dans leur Province d'origine.

SUPPLEANTS

Pour remplacer les frères qui ne peuvent pas se rendre au Chapitre général, des suppléants seront élus. Un suppléant sera choisi pour chaque délégué élu[23].

SUPPLEANT POUR UN FRERE PROVINCIAL

Si le Frère provincial ne pouvait assister au Chapitre général, un des suppléants prendrait sa place et il faudrait en avertir le Frère Supérieur général[24].

Pour toute autre question supplémentaire, vous voudrez bien consulter les Actes du 20ièmeChapitre général ou nos Constitutions et Statuts Maristes.

—————————————– 

CONCLUSION

Au moment où les frères de tout l'Institut et les autres membres de la Famille Mariste se préparent pour notre 21ième Chapitre général, les membres de l'actuelle Administration générale commencent à préparer la voie au nouveau gouvernement qui va suivre.

Je regarde les sept dernières années et je remercie Dieu pour la grâce qu'il nous a accordée à chaque instant. Je me rends compte aussi que ce qui a été accompli n'aurait pas été possible sans votre générosité et votre soutien.

Ce furent des années riches soutenues par la grâce de Dieu. En même temps elles n'ont pas manqué de défis. Luis, les membres du Conseil et moi-même avons fait de notre mieux pour faire face et là où nous n'avons pas correctement réussi, je dois en prendre la responsabilité et vous en demander pardon. Mes insuffisances m'ont apparu trop évidentes au cours de ces années ici à Rome et ailleurs. Je prie pour qu'elles n'aient pas d'impacts négatifs sur notre capacité à discerner la volonté de Dieu pour notre Institut et son avenir en ce moment important de notre histoire.

Avec le recul, y a-t-il des choses que je ferais différemment? Certainement. Mais c'est une leçon pour l'avenir et non une évaluation du passé. Je suis convaincu que si Marcellin Champagnat vivait aujourd'hui, il rencontrerait Jean-Baptiste Montagne plusieurs fois avant de se décider à fonder un Institut de frères consacrés à faire connaître et aimer Jésus-Christ aux enfants et aux jeunes.

Je suis convaincu aussi, qu'en lançant ce projet, il mettrait ses frères au défi de ré-imaginer la vie consacrée pour notre temps aujourd'hui, une vie consacrée qui mettrait les anciennes vertus de sacrifice, de dévouement et de dépassement de soi bien avant nos propres besoins et bien avant l'organisation de notre confort et de notre bien-être. Il nous mettrait aussi en garde contre les dangers du professionnalisme et nous encouragerait plutôt à devenir de vrais disciples du Seigneur, annonceurs de sa parole, frères des enfants et des jeunes pauvres que nous avons été appelés à servir. Retrouvez la passion qui a enflammé votre vocation à ses débuts, nous dirait-il.

Bien conscient que son charisme n'appartenait ni à lui, ni à nous, mais plutôt l'Église, il serait à l'aise avec le mouvement des Laïcs Maristes qui grandit en de si nombreux endroits dans notre monde et il nous encouragerait à travailler ensemble avec nos sœurs et nos frères de ce mouvement pour nous soutenir les uns les autres dans notre vocation respective et pour clarifier les nombreux domaines que nous partageons en commun de même que les aspects uniques de la vie de chaque groupe.

Nous sommes aujourd'hui au seuil d'un nouveau Chapitre pour la vie et la mission maristes. Nous risquons, cependant, de manquer une possibilité de renouveau. Prions donc et faisons un discernement, agissons avec courage, soyons fidèles au rêve et à l'héritage de notre Fondateur alors que nous sommes en route vers le Chapitre de l'année prochaine. Oui, soyons les Petits Frères de Marie qu'il avait à l'esprit et dans le cœur le 2 janvier 1817 quand le Saint Esprit nous donna naissance. C'est ce même Esprit qui nous invite à une vie renouvelée aujourd'hui.

Avec toute mon affection,

 

Frère Seân D. Sammon, FMS

      Supérieur général

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ANNEXE

DATES IMPORTANTES

Première note brève pour aider les Provinciaux et les Supérieurs de District à préparer notre 21ièmeChapitre général

Liste nominative des frères de chaque Province et District

1. Préparez une liste précise des noms des frères membres de votre Province avec date de référence de mise à jour au 7 septembre 2008. Les noms des frères appartenant à un District dépendant de l'administration de votre Province n'apparaîtront pas sur cette liste. Une liste séparée des noms de ces frères sera fournie à la même date.

2. Envoyez cette liste au Secrétaire général à Rome par courriel ([email protected]), par fax (39) 06 54 51 75 00, ou par courrier express afin qu'elle arrive au plus tard le 15 septembre 2008. En même temps, une copie originale de chaque liste, signée par le Frère Provincial, devra être envoyée par la poste.

3. Au plus tard, le 30 septembre 2008, chaque Provincial recevra une lettre par courriel ou fax pour indiquer le nombre de délégués au Chapitre général à élire dans chaque Province.

4. Chaque Province commencera le processus des élections le plus tôt possible après le 30 septembre 2008. Les résultats définitifs de ce vote doivent être en possession du Secrétaire général au plus tard le 20 novembre 2008. Vous pouvez envoyer ces résultats définitifs par courriel ou fax, mais assurez-vous d'envoyer aussi par courrier l'original signé par le Frère Provincial.

5. Pour chaque délégué et suppléant de votre Province, envoyez aussi, s'il vous plaît, son adresse complète, son téléphone et son numéro de fax, ainsi que son adresse électronique.


 

DESCRIPTION DE LA PROCEDURE DE VOTE

Deuxième note brève pour aider les Provinciaux et Supérieurs de District à préparer notre 21ièmeChapitre général. 

Procédures de vote

À partir de la liste des éligibles, chaque électeur écrit sur son bulletin autant de noms que le nombre de délégués qui revient à l'Unité administrative.

Il insère la feuille dans une petite enveloppe qu'il cachette. Les bulletins de vote sont mis dans un second pli qui est cacheté et scellé en présence de tous, chaque électeur ayant signé sur ce pli, à côté de son nom déjà écrit. Ce second pli est placé dans un troisième qui est envoyé au Frère Provincial par courrier recommandé.

Vote par procuration

Si un Frère est absent de sa Province et s'il est peu probable qu'il pourra faire parvenir son bulletin de vote au Frère Provincial par poste recommandée avant la date limite, il pourra voter par procuration. Dans ce cas, le Frère fera savoir au Frère Provincial par le moyen le plus sûr :

1. le fait qu'il votera par procuration;

2. le nom du Frère qu'il désigne comme son mandataire.

Le Frère fera aussi les arrangements nécessaires avec le Frère qu'il aura choisi comme mandataire. Le Frère Provincial informera le Supérieur de la communauté du Frère désigné comme mandataire.

Le Frère mandataire remplit deux bulletins de vote et signe l'enveloppe deux fois : en son propre nom et aussi comme « mandataire du Frère N. »

Dépouillement des votes

Une Commission de dépouillement sera formée de quatre Frères choisis par le Frère Provincial et son Conseil. Les Frères choisis doivent être en dehors du Conseil Provincial. Le Frère Provincial fixe la date du dépouillement et préside la Commission.

Destruction des bulletins de vote

Les bulletins de vote seront détruits après chaque élection.

Procès-verbal des élections

Le jour du dépouillement, le compte rendu de la séance doit être rédigé ; tous les Frères présents le signent.

Le Frère Provincial envoie au Secrétariat général une copie des procès-verbaux signée par tous les membres de la commission. Il avise les délégués de leur élection et communique le résultat des élections aux Frères de la Province. Cet avis tient lieu de convocation au Chapitre général.

En cas d'irrégularité, le Frère Supérieur général et son Conseil peuvent annuler le vote et le faire refaire. Ils en informeront le Chapitre général.


[1]  Voir Franc Card. Rodé, C.M. Homélie du XXXV Congrégation générale de la Société de Jésus, Janvier 2008 (http ://www. gc35 .info/pray/ppal/gc35_files. asp ?lg=3 )

[2]  L'approbation a été donnée à notre Institut pour le Guide de la formation en 1993 pendant le XIX Chapitre général qui a eu lieu cette année-là.

[3]  Connu en Anglais comme In the Footsteps of Marcellin Champagnat: A vision for Marist éducation today ; en Espagnol comme Misiôn educativa marista – Un proyecto para hoy ; et en Portugais comme Missâo Educativa Marista – Um projeta para o nosso tempo.

[4]  Pour une meilleure réflexion sur ce sujet, voir Ronald Rolhei- ser. La Sécularisation et l'Evangile : être missionnaires pour nos enfants, (New York, NY : The Crosroad Publishing Company)

[5]  Voir Harvey Cox, Feu du Ciel : naissance d'une spiritualité de Pentecôte et renaissance de la religion au 21e siècle, (Redwood City, CA : Addison-Weslay / Perseus Books, 1996.)

[6]  Voir Statuts et Règlements du Chapitre général, #23 dans Actes du XXe Chapitre général (Institut des Frères maristes, Rome, Italie, Mai 2002) p.90

[7]  Voir les Statuts et Règlements du Chapitre, #29 dans les Actes du XXe Chapitre général (Institut des Frères Maristes, Rome, Italie, Mai 2002) p. 92

[8]  Cité par John Allen, le Monde vu de Rome, Reporter National Catholique, 16 juin 2006

[9]  ibid

[10]  Voir les Constitutions et Statuts, arts. 138-142

[11]  Voir Statuts et Règlements du Chapitre général # 12, Actes du 20e Chapitre général (Institut des Frères maristes, Rome, Italie, Mai 2002), p. 86.

[12]  L'ensemble des frères élus délégués au Chapitre général comportera 15 délégués de plus que l'ensemble des membres de droit.

Parmi les élus délégués, il y aura : un élu de chaque unité administrative. Dans un District dépendant d'une Province, le nombre de Frères profès dans le District est soustrait de celui de la Province pour le calcul des délégués de cette dernière. D'autres frères seront élus dans les unités où l'effectif est le plus élevé. Les élections à faire seront ainsi précisées : on calculera le coefficient de représentativité de chaque unité administrative, c'est-à-dire le rapport entre le nombre de capitulants déjà déterminé et le nombre de frères de cette unité. Parmi les membres de droit comptabilisés dans ce calcul, seuls sont retenus les Frères provinciaux. On classera les unités administratives dans l'ordre croissant de leurs coefficients respectifs. On augmentera de un le nombre de délégués à élire dans l'unité qui vient en tête. On refera alors le classement et on recommencera ainsi jusqu'à ce que le nombre de délégués ait la valeur voulue. (C 140.2)

[13]  Constitutions, 140

[14]  Constitutions, 140.2

[15]  Cf. Actes du 20e Chapitre général, Statuts et règlements de procédure, n° II.

[16]  Cf. ibid., n° 11.

[17]  Le rapport entre le nombre de capitulants déjà déterminé et le nombre de frères de cette unité.

[18]  Les Actes du XXe Chapitre général contiennent une erreur au n° 17 de "Statuts et Règlements du Chapitre général". Ce détail a été communiqué aux Provinciaux lors de la VIIe Conférence générale (Sri Lanka, 2005).

[19]  Cf . Actes du 20e Chapitre général, Statuts et Règlements de procédure, n°20

[20]  Si tous les délégués ont été élus au premier tour, et que les suppléants ne l'ont pas encore été, on doit toujours procéder à un nouveau vote où les frères écriront un seul nom.

[21]  Constitutions, 141

[22]  Constitutions, 142.

[23]  Cf. n° 17, 2e et 4e paragraphes. Statuts et Règlements de procédure du Chapitre général.

[24]  Cf. n° 24, Statuts et Règlements de procédure du Chapitre général.

 

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