17/Jun/2013 MAISON GéNéRALE

En chemin vers la Conférence Générale ? 7

Dans la Conférence Générale de 1971, le F. Basilio Rueda a d’une certaine manière consacré l’expression « Aider l’aurore à naître », que l’on trouve également dans certains de ses écrits et conférences. Quarante ans plus tard, la Conférence Générale de 2013 propose la devise « Réveiller l’aurore », que le F. Emili Turú a déjà commentée dans l’une ou l’autre de ses causeries. Deux expressions similaires à deux moments différents de notre histoire.

BasilioJe termine en répétant ; je sens une force qui naît en moi, sans moi, pour appuyer tout ce qui dans l'Institut naît et se développe dans le sens du changement et du renouveau que l'Esprit-Saint inspire. Je tiens à vous dire en même temps ceci : mon désir d'appuyer ce qui est authentique, me portera à m'opposer à ce qui n'est pas authentique, malgré la douleur que cela pourra causer à certains Frères, même si quelqu'un, qu'il soit en charge ou non, demande de se retirer de l'Institut. Cette nuance n'est pas en moi peur du changement ou conservatisme, mais souci d'aboutir à un changement qui n'avorte pas, et donne des fruits. Comme disait Yves Congar :  «Il faut aider l'aurore à naître ».

 (Frère Basilio Rueda, Conclusion de sa« Méditation à haute voix d'un Supérieur Général
à ses Frères Provinciaux » Conférence Générale, mai 1971)

Je me rappelle que j’ai lu pour la première fois cette expression – « forcer l’aurore à naître » – dans les écrits du F. Basilio Rueda, qui a été Supérieur Général dans les années du post concile. Ce sont des paroles qui, à mon avis, conviendraient parfaitement pour synthétiser ses 18 ans à la tête de l'Institut. Mais c’est probablement Giorgio La Pira, le populaire « sindaco santo » (maire saint) de Florence qui les a utilisées souvent, en citant le poète français Edmond Rostand : « C'est la nuit qu'il est beau de croire à la lumière; il faut forcer l'aurore à naître en y croyant. »

EmiliSi nous croyons à la puissance de la nouvelle aurore, tout en étant encore plongés dans la nuit, c’est parce que la mission qui nous a été confiée prend son origine dans la mission de Dieu : Par nature, l’Église, durant son pèlerinage sur terre, est missionnaire, puisqu’elle-même tire son origine de la mission du Fils et de la mission du Saint-Esprit, selon le dessein de Dieu le Père… Ceci nous remplit d’espérance car nous reconnaissons la mystérieuse présence de Dieu, à l’œuvre dans le monde et dans l’histoire. Alors que nous croyions porter Dieu aux autres, Lui était déjà là. Nous nous sommes réveillés de notre sommeil, comme Jacob, et nous avons reconnu : « Vraiment, c'est le Seigneur qui est ici et je ne le savais pas ! » (Gn 28,16).

Nous ne sommes pas les grands acteurs de la mission, mais des pèlerins avec Dieu et avec les autres, jusqu’à ce qu’il « soit tout en tous » (1 Co 15,28). Les entrailles de la nuit renferment tout le potentiel d’une aurore splendide.

(Conférence du F. Emili Turú, le 10 de décembre 2010
à l’Institut Théologique de la Vie Religieuse, Madrid
)

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