Fr. Henri Vergès – Itinéraire d?une vie

Henri est né le 15 juillet 1930 à Matemale (Pyrénées-Orientales), petit village du Capcir, la haute vallée de l’Aude, à 1500 mètres d’altitude.

Il était le premier des six enfants du foyer de Joseph Vergès et de Mathilde Bournet, modestes paysans. Son père sera élu maire du village. Sa mère, toute à son foyer, savait être attentive aux voisins pauvres. De ses racines humaines, il a puisé le sens du travail, de la simplicité de vie, de la droiture, de l’endurance, du partage.

Enfouissement

A douze ans, il quitte les siens pour commencer l’apprentissage de la vie mariste, d’abord à Espira de l’Agly, près de Perpignan, puis à Saint Paul-Trois-Châteaux, dans la Drôme provençale. Première profession religieuse en 1946, suivie d’une année préparatoire à l’examen du Brevet élémentaire, à Notre-Dame de l’Hermitage, près de Saint-Chamond (Loire), dans la maison bâtie par Saint Marcellin Champagnat, fondateur des Frères Maristes.

Henri commence son apostolat de frère enseignant en octobre 1947, à Saint Geniez-d’Olt dans l’Aveyron. Sa santé ne résiste pas à un travail intense et à une nourriture trop frugale. Il fête ses vingt ans à Osseja, sanatorium proche de sa terre natale. C’est un temps d’approfondissement de sa vie religieuse.

Mûrissement

Le 26 août 1952, Henri prononce ses vœux perpétuels comme Petit Frère de Marie. Une nouvelle étape commence d’éducateur et d’instituteur dans diverses écoles de l’Ardèche, au Cheylard et à Aubenas. De 1958 à 1966, il est sous-maître des novices à Notre-Dame de Lacabane, en Corrèze. Avec une ténacité de paysan, il continue sa formation jusqu’à l’obtention d’une licence en philosophie. Après le Chapitre général de 1967-68, auquel il participe comme délégué de sa Province d’origine, le Supérieur lui demande d’aller en Algérie. Henri accepte de tout cœur : depuis longtemps il désirait aller en mission. Il se met résolument à étudier l’arabe pendant ses vacances d’été en famille et débarque à Alger, le 6 août 1969, fête de la Transfiguration.

Epanouissement

Sa présence en Algérie, pendant vingt-cinq ans, connaît trois étapes principales.

  • 1969-1976 : école Saint Bonaventure à Alger. Henri en assume la direction pendant six ans, jusqu’à la nationalisation.
  • 1976-1988 : Sour-El-Ghozlane, comme professeur de mathématiques principalement.
  • 1988- 1994 : Alger, rue Ben Cheneb dans le quartier de la Casbah, comme responsable de la bibliothèque que fréquentent plus de mille lycéens et lycéennes. C’est dans son bureau de travail qu’il est assassiné, le 8 mai 1994, en début d’après-midi, avec la petite sœur Paul-Hélène.

Rayonnement

«Le cher frère Henri et l’admirable sœur Paule-Hélène ont été les témoins authentiques de l’amour du Christ, du désintéressement absolu de l’Église et de la fidélité au peuple algérien »

Paroles du Cardinal Duval,
lors des funérailles à Notre Dame d’Afrique, le 12 mai 1994,
fête de l’Ascension du Seigneur