Pensées du Frère François

Au delà d’une certaine distance du langage la pensée et l’expérience spirituelle sont précieuses.
Il ne doit pas être difficile de transcrire les pensées du Fr. François dans notre langage et notre sensibilité.

1-Efforcez-vous de faire vivre toujours Jésus en vous-mêmes et dans toute votre maison, en sorte que chacun de ceux qui la composent représentent quelques traits de ce divin Maître.

2-Une chose il ne faut pas oublier, c’est que l’éducation des jeunes Frères n’est qu’ébauchée dans les noviciats et qu’elle doit se continuer dans toutes les maisons particulières où ces sujets sont envoyés.

3-Participation abondante de l’esprit filial de Jésus-Christ envers son Père, la piété nous donne cet abandon d’enfant, cette confiance absolue qui nous font porter à Dieu, comme au meilleur des pères nos moindres besoins et nos plus légère peines.

4-Rendez vos Frères pieux,
écrit-il à un directeur,
vous les rendrez heureux
et vous les sauverez infailliblement.
(Fr. François : 60 ans d’histoire mariste, p.333.)

5-Jamais il n’y eut d’âme si anéantie en soi,
si remplie de Jésus, que Marie.
Jésus habitait en sa Mère en toute plénitude ;
c’est en elle qu’il vivait,
qu’il agissait,
qu’il triomphait de tout,
la rendant une avec lui,
comme il est un avec le Père.

6-Allons à Marie en toute confiance,
car il n’y a rien qu’elle ne puisse sur l’esprit de son divin Fils
qui est tellement à elle qu’elle dispose de lui,
qu’elle peut tout sur lui, 
qu’elle use de sa puissance comme d’une chose qui est a elle
et qu’elle applique à ce qu’elle veut,
tant Jésus aime Marie
et d’un amour qui est le principe de cette puissance.

7-C’est surtout dans la communion que,
nous unissant intimement avec Jésus,
nous devenons un même corps et un même esprit avec lui,
que nous vivons de sa vie,
qu’il nous communique sa pureté,
son humilité,
sa sainteté,
toutes ses vertus.

Le démon connaît tous ces avantages de la communion,
et il en est content quand, par ses ruses et ses artifices,
il parvient à nous en faire manquer une seule.

8-Il faut dire avec Sainte Thérèse : « Ou souffrir ou mourir ». Il n’y a point de milieu à cela. Il faut nous y résoudre, nous y disposer, et accepter même cette conduite avec joie. En effet, tous les moments de la souffrance sont si précieux et ceux de notre vie si courts, que nous devons être contents qu’il ne s’en écoule aucun qui ne soit détrempé dans l’amertume de la croix.

9-Quand nous sommes gais, paisibles, joyeux, le démon est triste, découragé, déconcerté ; et quand nous sommes tristes, inquiets, mélancoliques, le démon est content, joyeux et fort contre nous. N’oubliez pas cet avis. Le bon Dieu permet que vous ayez des épreuves de tous genres parce qu’il a ses vues, des desseins sur vous et qu’il veut que vous vous accoutumiez à toutes les vicissitudes de la vie.

10-Il est bon, parfois, d’avoir des personnes qui nous contredisent, et que l’on conçoive de vous une opinion ou mauvaise ou désavantageuse, lors même que nos actions sont pures et droites. Cela sert souvent pour nous rendre humbles et pour nous défendre de la vaine gloire.

11-Admirons l’aimable conduite de la divine Providence :
ce que nous regardons comme des malheurs et des disgrâces
deviennent souvent pour nous une source abondante de grâces et de bénédictions.
Si d’une main Dieu nous afflige,
de l’autre il nous caresse :
il nous environne de sa miséricorde
et de sa protection toute paternelle
lorsque nous nous jetons avec confiance entre ses bras
et que nous nous donnons à Lui entièrement et pour toujours.

12-Celui qui visite les malades
doit avoir le cœur d’une mère
et le sang froid d’un médecin.
(Fr. François : 60 ans d’histoire mariste, p. 321.)

13-Prenons une telle habitude des oraisons jaculatoires
qu’elles tiennent notre esprit et notre cœur
continuellement tournés vers Dieu.

14-Il faut nous habituer à savourer la prière,
à la goutter,
à la digérer pour ainsi dire,
en nous en appropriant les sentiments,
comme le corps digère la nourriture et se l’approprie.
Pris avec précipitation
les aliments surchargent au lieu de soulager,
fatiguent au lieu de nourrir ;
ainsi en est-il de la prière
quand elle est précipitée, bredouillée, faite sans attention.
(Fr. François : 60 ans d’histoire mariste, p.333.)

15-Ce n’est pas assez que nous priions quelques fois
ou même assez souvent durant le jour,
mais il faut que la prière passe par notre substance,
qu’elle s’incorpore avec nous,
quelle se fixe en nous
et qu’elle se mêle, pour ainsi dire,
avec notre chair et notre sang,
en sorte qu’à l’imitation du psalmiste
notre cœur et notre chair tressaillent
d’amour à la pensée du Dieu vivant.
(Fr. François : 60 ans d’histoire mariste, p. 335.)

16-Notre plus grand bonheur,
même dès cette vie,
doit être de rendre amour pour amour
à celui qui nous a aimés d’un amour éternel.
(Fr. François : 60 ans d’histoire mariste, p. 335-336.)

17-Quand on s’est fait une heureuse habitude du recueillement, de la ferveur et de l’attention sur soi-même, alors ils deviennent aussi familiers et aussi peu gênants que le sont à une personne bien élevée la modestie, la discrétion, les manières civiles, les égards, le maintien honnête, etc. qui paraissent si gênants à celui qui a toujours vécu une vie libre et grossière. Nul n’est si prévoyant, si exact, si régulier que celui qui possède ses affaires, loin de s’en laisser posséder et qui se possède lui-même en paix.

18-Combien il est nécessaire que nous vivions de la vie de foi,
que nous soyons toujours fortifiés contre le péché par le souvenir des grandes vérités de la foi,
que nous soyons aidés dans les sentiers de la vertu par les impérissables promesses de la foi
et dirigés dans notre pèlerinage vers l’Eternité par la lumière de la foi.
(Circulaire sur l’esprit de foi.) (Summ. p.551)

19-Retirons-nous souvent dans le sanctuaire de notre âme,
par la foi nous trouverons Dieu.
Adorons-le, offrons-nous à lui
et multiplierons en sa présence nos actes de louange
et de remerciement, de contrition, d’amour et de confiance.
(Summ. pp.551-552)

20-Mon Jésus, je suis privé de la vue. Ainsi soit-il !
Mon Jésus, je souffres de maux de tête. Ainsi soit-il !
Mon Jésus, je suis sourd. Ainsi soit-il.
Mon Jésus, je ne puis pas dire la messe,
ni réciter mon bréviaire. Ainsi soit-il !
(Prière de Mgr. Foulquier, ancien évêque de Mende,
Le Fr. François cite cette prière avec admiration.

21-Divin Cœur de Jésus,
donnez-moi pour partage de vous aimer
toujours et toujours davantage.
Recevez, o Cœur Sacré
toutes mes pensées, mes désirs,
ma liberté, ma mémoire, ma volonté,
mes actions et ma vie.
Recevez mes souffrances et mes peines,
je me donne tout à vous pour toujours.
Seigneur,
tous les instants de ma vie sont à vous,
toutes mes actions sont à vous,
faites que je les finisse pas votre grâce,
uniquement dans la vue de vous plaire
et de vous servir. »
(Carnet de notes)(Summ. p.555)

22.Mes Très chers Frères,
en me déchargeant sur un autre
des pénibles et importantes fonctions que je ne pouvais plus remplir,
je sens que mon affection,
mon attachement pour vous
et sollicitude pour tout ce qui regarde l’avantage de l’Institut,
ne diminueront jamais
et qu’au contraire ils ne feront qu’augmenter
tant que le Bon Dieu me laissera sur la terre….
En effet, quand on a été pendant 20 ans à la tête d’une Société si chère et si intéressante que la Société des Petits Frères de Marie, quand on a eu des rapports si fréquents, si intimes, si agréables avec les membres qui la composent, pourrait-on les oublier ? Et ces doux sentiments, ces précieux souvenirs ne se gravent-ils pas dans l’esprit et dans le cœur en caractères ineffaçables ? N’est-ce pas un baume précieux pour tous les instants de la vie ?
Oui, mes bien chers Frères, je vous ai toujours aimés tendrement et je vous aimerai toujours de même.
Oui, toujours votre souvenir sera cher à ma mémoire
et je ne cesserai jamais de m’occuper de vous,
j’apprendrai toujours de vos nouvelles avec le plus vif intérêt
et je ferai tout ce qui dépendra de moi
pour vous procurer tous les bien spirituels
et corporels dont vous pourrez avoir besoin. »
(Circulaire pour annoncer l’élection du vicaire : Louis-Marie, 1860)
(Summ. p.556-557)

23-Je vous laisse au pieds de la croix,
avec notre tendre Mère et le Disciple bien aimé,
c’est là que nous trouverons notre force,
notre espérance, notre consolation,
notre joie et notre paix.
En union avec vos prières
et aux mérites de votre patience,
et avec les sentiments de la plus cordiale affection,
je vous embrasse
dans les Saints Cœurs de Jésus et de Marie.
(Lettre à un malade) (Summ. p. 558)

24-Les Petits Frères de Marie
parleront toujours très humblement de leur petite congrégation
et lui préféreront toutes les autres
quant à l’estime, à l’honneur, à la considération.
Mais ils la préféreront à toutes les autres,
quant à l’affection, à l’attachement et à l’amour.
(Summ. p.565).

25-Etant cuisinier à l’infirmerie, un jour je faisais une soupe de poireaux, je mis les légumes avant l ‘ébullition de l’eau. Frère François passait à ce moment, il me reprit disant :
« Il ne faut jamais mettre les légumes avant l’ébullition de l’eau, c’est ce qui donne des aigreurs à l’estomac et fatigue les Frères. »
(Summ. p.573)

26-« Si le Bon Dieu, dit-il, (en 1860, après l’élection du Fr. Louis Marie comme remplaçant le Fr. François), veut bien me rendre un peu de force, et de santé, mon plaisir le plus doux, mon plus grand bonheur sera de pouvoir encore vous recevoir tous, vous entretenir, sous soulager, vous servir et être comme le grand-père avec ses petits fils.
Si, au contraire, de prolonger ma maladie, et mes indispositions, je les lui offrirai pour suppléer à ce que je ne pourrai plus faire par moi-même. Et à l’exemple de Moise et de Samuel, je ne cesserai de prier pour vous obtenir la victoire complète sur les ennemis du salut, et les grâces dont vous avez besoin pour remplir le but de notre sainte et sublime vocation. »

27-J’ai lu qu’étant retiré à l’Ermitage et n’ayant d’autre titre que celui de grand-père qu’il affectionnait d’ailleurs, écrit ceci qui n’était pas destiné à être lu par les autres.
« Je me regarde comme un vieux pot ébréché, fendu, qui n’est propre qu’aux usages communs du ménage les plus grossiers et que l’on ne doit pas épargner, vu son peu de valeur ».

28-Quel aveuglement et quelle épouvantable folie
de passer sa vie à filer avec le plus grand sérieux du monde
et toute l’application de son esprit,
des toiles d’araignées
que la mort balaiera en une demi seconde.
(Fr. François : 60 ans d’histoire mariste, p.175.)

29-Toute la maison de Notre Dame de l’Hermitage peut être considérée
comme le grand Reliquaire du vénérable père Champagnat.
C’est lui qui l’a bâtie.
Il l’a habitée pendant 16 ans.
Tout y parle de lui,
car il mettait la main à tout,
tout en dirigeant tout.

30-« …Je vous dirai que vous n’aurez jamais un sujet capable, un sujet à caractère, qui ne s’émoustille quelquefois, qui ne fasse quelques fredaines. Ces hommes qui s’oublient rarement et qui ne s’échappent jamais sont ordinairement des sujets sans énergie, qui vont leur petit train, sans donner beaucoup d’embarras, mais qui ensuite, font bien médiocrement leur affaire et ne poussent jamais bien une classe. Un sujet capable est un homme à caractère, d’une volonté ferme, et nécessairement il lui échappe parfois de n’en être pas bien maître ».

31-Me voilà placé à la tête de mes Frères pour les aimer et les chérir avec des entrailles de père, pour en être en tout temps et en tout lieu le guide et le modèle,… » (Fr. François : 60 ans d’histoire mariste, 73)

32-Prière du Fr. François, Supérieur :
Mon Dieu,
faites, par votre grâce,
que je devienne un Frère Supérieur selon votre cœur,
appliqué à tous les devoirs,
uniquement occupé de mon emploi…
ne regardant que vous,
ne cherchant que vous,
n’espérant qu’en vous,
ne craignant que vous.

Donnez-moi de zélés coopérateurs,
envoyez de bons ouvriers à votre vigne, à votre moisson.

Accordez-moi le discernement pour les choisir, l
a piété pour les former,
la sagesse pour les employer,
la vigilance et la bonté pour les gouverner.

Bénissez-les, conservez-les, sanctifiez-les,
rendez-les des hommes selon votre cœur,
remplis de votre esprit
et toujours appliqués à leur ministère.
(Fr. François : 60 ans d’histoire mariste, p-79.)

33-Il est Supérieur Général, mais comme bon infirmier il écrit à un Frère :
« Ne faites aucune imprudence qui puisse nuire à votre santé ; évitez l’air froid et humide, tenez-vous les pieds chauds et secs, suivez un régime doux, évitez ce qui est froid, fort, acide ; prenez du lait de temps en temps, enfin, ne négligez rien pour faire disparaître votre rhume : la l aine sur la poitrine, un vésicatoire au bras sont souvent bien utiles dans ces occasion. » (Fr. François, 60 ans d’histoire mariste, p 82.)

34-Il faut demander à Dieu la sagesse, la prudence, la douceur…
Il faut lui représenter amoureusement vos besoins et les besoins de ceux dont vous êtes chargé.
Commencez par gagner les cœurs des novices et leur témoigner beaucoup d’intérêt et de dévouement ;
envisagez-les comme des enfants privilégiés de la Sainte Vierge…
Mais sans craindre le travail et la peine…
Il faut représenter la vertu sous les traits qui la rendent aimable…
(Fr. François : 60 ans d’histoire mariste, pp.83-84.)

35-« Je sais par expérience combien l’affaiblissement des facultés intellectuelles rend une administration pénible et accablante, mais d’autre part il semble que le Bon Dieu se plaît à se servir de ce qu’il y a de plus faible afin que la puissance de sa grâce éclate davantage. » (Fr. François : 60 ans d’histoire mariste, p. 86.)

36-O Saint Esprit,
union des intelligence dans l’éternelle vérité,
et des cœurs dans l’éternelle charité. »
(Fr. François : 60 d’histoire mariste, p. 89).

37-Trois font plus que dix quand Dieu y met la main et il la met toujours quand il nous ôte les moyens humains et qu’il nous engage dans la nécessité de faire quelque chose qui excède nos forces.
(Fr. François : 60 ans d’histoire mariste, p.118.)

38-« Vous avez, écrit-il à un Frère, une discipline de 7° cordes (ses élèves) et deux fois par jour vous êtes obligé de vous donner des coups pendant trois heures… Vous avez à faire jeûner votre langue quand il vous serait agréable de parler, et de parler même à en être fatigué. Eh non ! Il faut vous contraindre, vous faire violence pour prier, et cela plusieurs fois par jour. Non, vous n’avez pas besoin d’aller à la Trappe. » (Fr. François : 60 ans d’histoire mariste, p. 131.)

39-Le Frère Avit, un Frère très intelligent, est nommé Visiteur des écoles. Parmi bien de conseils de sagesse le Frère François lui écrit aussi : « Dans les visites des classes, faites attention de ne rien dire devant les enfants qui puisse faire de la peine aux Frères, s’il y a quelque chose à corriger… Vous ne pouvez pas même reprendre ou donner des avis à aucun enfant devant les autres, mais le reprendre en particulier et lui parler cœur à cœur, c’est-à-dire, avec bonté et douceur. »
(Fr. François, 60 ans d’Histoire Mariste, p. 140.)

40-Pour bien réussir avec les enfants il faut s’en faire aimer et respecter. Quand les élèves aiment le Frère qui est avec eux, ils sont content et heureux avec lui et ils ne voudraient pas lui faire e la peine ; quand ils le respectent, sa présence les retient dans l’ordre et modèle leur légèreté et leur dissipation naturelle. Pour se faire aimer il faut aimer ; il faut être au milieu des élèves comme un père avec ses enfants, Il faut qu’ils s’aperçoivent qu’on les aime, qu’on s’intéresse à tout ce qui les concerne, leur santé, leurs peines, leur joies, leur travail, leurs amusement, et… il faut témoigner être content avec eux et ne vouloir que leur bien spirituel et temporel.
(Fr. François : 60 ans d’histoire mariste, p.159.)

41-Agir par amour et non par crainte.
La crainte est comme la gelée qui durcit, rétrécit, engourdit, détruit.
L’amour est comme la chaleur qui dilate, amollit, réjouit, anime.
(Fr. François : 60 ans d’histoire mariste, p. 201.)

42-Des phrases qui caractérisent la correspondance du Frère François :
« Je vous aime, vous savez que je vous aime et que je ne veux que votre bien. »
« Vous savez que je vous aime beaucoup et que je désire ardemment votre avancement dans la perfection. »
« Vous savez, mon cher Frère, que je vous ai toujours tendrement aimé. »
(Fr. François : 60 ans d’histoire mariste, p. 215.)
43-Il faut user de prudence même pour commander de choses excellentes et ôter à ces recommandations tout air de rigidité, d’exagération, de perfection poussée trop loin, avant le temps convenable : Ce que je veux c’est de vous porter à imiter la Sagesse éternelle qui agit fortement pour atteindre le but qu’elle se propose et qui en dispose les moyens avec douceur.
(Fr. François : 60 ans d’histoire mariste, p.215.)

44-Je connais plusieurs sujets sortis de notre Société pour aller s’enfermer dans la solitude. Pas un n’y est resté. Où sont-ils aujourd’hui ? Je l’ignore. »
(Fr. François : 60 ans d’histoire mariste, p. 221.)

45-Quand on se recrée il faut bien se recréer ; je vous recommande bien cet article, il est plus important qu’on ne se le figure quelquefois et ce n’est pas sans raison qu’on l’a mis parmi les moyens de perfection. Faites donc votre possible pour que les recréations soient toujours agréables à vos Frères.
Ne vous mettez pas en prison pour vos élèves. Vous avez besoin de vos recréations. Il vaut mieux que les élèves apprennent moins et qu’ils s’attachent aux Frères et les aiment que s’ils se récriaient et trouvaient que les Frères les traitent durement pour les faire travailler. (Fr. François : 60 ans d’histoire mariste, p. 222.)

46-Jésus a commencé par faire avant d’enseigner. Qua fait Champagnat à son tour ? Il s’est levé tous les jours à 4 heures, il a fait un catéchisme simple et familier et il nous a formé à le faire ainsi ; il a aimé l’eucharistie ; il a su tracer des voies nouvelles tout en restant très ouvert aux supérieurs ; il a connu les épreuves ; il a pratiqué la pénitence à un haut degré, etc.
(Fr. François : 60 ans d’histoire mariste, p. 250.)

47-Qui nous délivrera de cette dureté de cœur si funeste ? Qui nous donnera ce cœur tendre, ce cœur dilaté qui fait goûter la loi de Dieu, qui la fait embrasser avec courage et persévérance ? C’est la piété. Naturellement dur et indocile, ingrat et rebelle, enclin au plaisir des sens et opposé à la loi de l’Esprit, notre cœur s’amollit par l’oraison, par la prière.
(Fr. François : 60 ans d’histoire mariste, p.287.)

48-Les forces de notre âme s’épuisent… Si la piété ne vient pas les réparer et les renouveler, elles ne se trouvent plus en rapport ni avec les devoir à remplir, ni avec les tentations à vaincre, ni avec les vertus à pratiquer ; nous sommes en dessous des épreuves de l’humilité, de l’obéissance et des autres vertus, en dessous des conseils évangéliques, de notre vocation, de nos vœux, en dessous même des commandements de Dieu.
(Fr. François : 60 ans d’histoire mariste, p. 287.)

49-Les ordres, dit-il, qui n’ont pas gardé la pauvreté, (et il souligne le mot), cette sainte pauvreté dont ils étaient les enfants, n’ont plus eu figure de religion dès qu’ils n’ont plus ressemblé à leur mère.
(Fr. François : 60 ans d’histoire mariste, p. 304.)

50-La vie me serait insupportable si je n’avais rien à souffrir pour le nom de Jésus-Christ. » (Fr. François : 60 ans d’histoire Mariste, p. 305.)

51- « Quand j’ai froid et que je ne puis dormir, je prie davantage pour les pauvres et les voyageurs. » (Fr. François : 60 ans d’histoire mariste., p. 305.)

52- « Pour bien gouverner il faut le faire en priant amoureusement plutôt qu’en demandant impérieusement. » (Fr. François : 60 ans d’histoire mariste, p. 306.)

53-Se faire aimer par un dévouement sans borne, c’est l’art du commandement.
(Fr. François, 60 ans d’histoire mariste, p. 310.)

54-Tournez les avis, réprimandes et pénitences dans la prière, comme on tourne la salade dans son huile et vinaigre.
(Fr. François : 60 ans d’histoire mariste, p.333.)

55-Il décrit l’oraison :
« Cette prière par excellence où Dieu parle à notre cœur et où notre cœur parle à Dieu sans l’intermédiaire de formules et par le seul attrait de l’âme qui s’élève elle-même vers la source de tout bien. » « C’est là surtout que l’on doit amasser ces cette provision de recueillement, ce trésor d’esprit intérieur qui doit animer, sanctifier nos actions et sans lequel ces mêmes actions n’auraient aucune vertu. »
(Fr. François : 60 ans d’histoire mariste, p. 335.)

56-La charité est toujours douteuse jusqu’à ce qu’elle soit marquée du sceau de la patience, comme le vase d’argile peut toujours se dissoudre en boue jusqu’à ce qu’il ait passé par le feu. (Fr. François : 60 ans d’histoire mariste, p.335.)

57-Le croyant accepte de la main de Dieu ce qui lui arrive, persuadé que rien ne peut lui arriver d’un si bon Père qui ne soit pour son plus grand bien. Sans ce don précieux, on est avec Dieu presque comme un étranger… (mais) l’esprit filial remplace bientôt l’esprit de servitude. (Fr. François : 60 ans d’histoire mariste, p. 336.)

58-Marie modèle : « Travailler à former Jésus en nous et dans nos enfants ; avoir pour nos Frères et nos enfants la même affection que Marie pour Jésus, écouter et conserver dans notre cœur la parole de Dieu comme Marie; mener, comme Marie, une vie cachée. (Fr. François : 60 ans d’histoire mariste, p. 340.)

59-C’est du cœur de Marie que par le sang qui vivifie celui de Jésus et c’est du cœur de Jésus que part la grâce qui sanctifie celui de Marie.
(Fr. François : 60 ans d’histoire mariste, p. 341.)

60-Pensez souvent à Jésus, pensez aussi à Marie, mère de Jésus et notre mère ; elle était au pied de la croix, elle souffrait avec Jésus et c’est là que nous sommes devenus ses enfants, que Jésus nous l’a donnée pour mère. C’est notre bonne et tendre mère, Notre-Dame des Douleurs, Notre-Dame de Pitié, Notre-Dame de Compassion. Nous sommes les fils de sa douleur, les membres souffrants de Jésus, son Divin Fils, qui souffre en nous et donne le prix à nos souffrances. Nous sommes donc, en cet état, bien chers au cœur maternel de Marie. Elle nous aime, elle nous assiste, comme une mère pleine de tendresse et, si elle ne nous délivre pas aussitôt de nos peines, c’est qu’elle sait combien les souffrances nous sont avantageuses. (Fr. François: 60 ans d’histoire mariste, p. 342.)

61-« Je veux que ce lieu (l’Ermitage) demeure pur et saint… Mon intention est que si les Frères viennent à s’écarter de la perfection, ce lieu soit toujours béni et subsiste comme le miroir et le modèle de tout l’ordre, comme une sorte de chandelier devant le trône de Dieu et devant l’autel de la Bienheureuse Vierge Marie. Mes enfants, gardez-vous bien de jamais abandonner ce lieu… car il est saint ; c’est la demeure de Jésus-Christ et de la Sainte Vierge Marie sa Mère. C’est ici que le Seigneur nous a multipliés lorsque nous étions un petit nombre ; c’est pourquoi ayez une grande vénération pour ce lieu. Ici, qui priera dévotement obtiendra ce qu’il demandera. » (Fr. François : 60 ans d’histoire mariste, p. 362.)

62-Ne peut-on pas dire que les vrais religieux sont, à proportion, presque aussi rares que les vrais chrétiens ?… Hélas ! on peut le dire, la race des saints est presque éteinte de nos jours, tant la foi est affaiblie »… (Essai sur les origines de la Spiritualité mariste, p. 169 ; Fr. André Lanfrey, septembre 2001… Circ, L’esprit de foi, première partie, 1er décembre 1848).

62- L’esprit des Frères de Marie, leur caractère distinctif doit être un esprit d’humilité et de simplicité, qui les porte, à l’exemple de la Sainte Vierge, leur mère et leur modèle, à avoir une prédilection particulière pour la vie cachée, pour les emplois humbles, pour les lieux et les classes les plus pauvres, qui leur fasse faire le bien partout et toujours sans bruit et sans éclat, qui les affectionne à un enseignement modeste et restreint, mais solide et religieux. Il n’y a que la lumière d’une foi vive qui puisse nous faire apprendre l’excellence de ces vertus que le monde méprise, le bonheur d’une âme qui fuit les regards des hommes, et qui met toute sa gloire à vivre inconnue et cachée. Non, il n’y a que la foi à la Parole et aux exemples de Jésus-Christ, la douceur et l’humilité de son cœur adorable, l’entrée du ciel fermée à quiconque n’aura pas l’humilité et la simplicité d’un petit enfant, la gloire promise à ceux qui s’abaissent et s’humilient, il n’y a, dis-je, que ces considérations de la foi qui puissent dissiper les illusions de notre amour-propre… et nous faire voir que la vraie gloire, la vraie sûreté… ne sont que dans l’humilité, la simplicité et la modestie. (Essai sur les origines de la Spiritualité Maristes, p.169. – Fr. André Lanfrey, septembre 2001…Circ. du Fr, François : L’esprit de foi, première partie, 1° décembre 1848.)

63-La présence de Dieu…
Mais cherchons-le surtout au-dedans de nous, au fond de notre cœur ; car c’est là qu’il habite comme dans son sanctuaire pour y recevoir nos adorations et nos hommages. Ne savez-vous pas, dit saint Paul, que vous êtes le temple de Dieu et que l’Esprit de Dieu habite en vous ? (ICor., 3,16) pour nous entretenir avec lui et lui rendre nos devoirs. Adorons-le, offrons-nous à lui, multipliions en sa présence nos actions de grâces, nous louanges, nos actes de contrition, d’amour et de confiance, nos demandes de supplications : par de courtes mais ferventes oraisons jaculatoires, par l’intention souvent renouvelée de ne plaire qu’à lui et de n’agir que pour sa gloire. C’est là le grand secret de la sainteté et de la perfection. »
(Essai sur les origines de la Spiritualité Maristes, p. 172).

64-L’amour qui se dit en des formes multiples
Mon Dieu, je vous aime de tout mon cœur. Que votre volonté soit faite. Je ne veux plaire qu’à vous. Je voudrais vous voir aimé de tout le monde. Je ne veux que ce que vous voulez. Faites de moi et de ce que je possède tout ce qu’il vous plaira. Je me confie en vous. Ne permettez pas que je me sépare jamais de vous. Je vous adore au fond de mon cœur et je me donne tout à vous. Mon Dieu, venez à mon aide ; Seigneur hâtez-vous de me secourir. Je vous remercie de toutes les grâces que vous m’avez faites. Ayez pitié de moi. Oh Jésus, je vous aime, redoublez mon amour. Ne me laissez pas périr. Délivrez-moi de cette tentation. Jésus, Marie, Joseph, assistez-moi, etc. » (Essai sur l’origine… p.172)

65-La sainteté dans l’ordinaire de la vie.
La foi nous dit encore que toute notre perfection consiste à bien faire nos actions ordinaires, car la perfection consistant dans notre union à Dieu et dans la conformité de notre volonté à la sienne, nous n’avons, pour être parfaits, qu’à faire ce que Dieu veut et à le faire comme il le veut. Or, nous savons certainement que nos exercices de chaque jour sont précisément tout ce que Dieu demande de nous, puisque c’est la Règle qui nous les impose : il ne nous reste donc, en nous y rendant fidèles, qu’à les bien faire, c’est-à-dire, à les faire de la manière et par les motifs que Dieu veut. Nous pouvons le dire, le royaume de Dieu est au-dedans de nous-mêmes (Luc, 17,21) et la dépense de notre salut est toute faite : en ne faisant que ce que nous faisons chaque jour, sans plus de temps ni de peine, nous pouvons arriver à la perfection et à la sainteté. » (Essai sur les origines… p. 172).

66-Les moyens pour acquérir et conserver l’esprit de foi ?
Ces moyens sont au nombre de quatre : la lecture et la méditation assidues de la parole de Dieu, l’esprit d’oraison, la fréquente communion et le saint exercice de la présence de Dieu » (Essai sur les origines…p.173).

67-Il y a déjà tous les accents du Fr. Basilio sur la Parole de Dieu…
La lecture attentive, l’étude approfondie de la parole divine est la nourriture de l’âme : c’est elle qui la rend plus forte et constante contre les tentations, qui lui inspire de saintes pensées et des désirs ardents pour le ciel, qui éclaire son entendement des lumières de la foi, qui échauffe et embrase sa volonté, qui la console de tous les ennuis et de toutes les afflictions de la vie, qui la remplit d’une joie toute spirituelle et selon Dieu. (Essai sur les Origines…. p173. et 4ème partie de la circ. sur l’esprit de foi, 9 avril 1853).

68-C’est l’Eucharistie qui émoussera dans nous l’aiguillon du péché, qui amortira le feu de la concupiscence, qui soumettra la chair à l’esprit et en arrêtera les dérèglements, qui éclairera notre entendement et fortifiera notre volonté, qui nous remplira des joies et des consolations dans le service de Dieu et qui, par l’action intérieure et toute céleste qu’elle répandra dans toutes les facultés de l’âme, nous portera facilement et avec suavité aux actes de vertu qui nous paraissent les plus difficiles et les plus contraires à nos mauvais penchants. » (Essai…p. 174 – 4ème partie de la circ. L’esprit de foi, 9 avril 1853.)

69-Si une fois nous étions entrés bien avant dans le cœur de Jésus, et si nous avions un peu goûté son ardent amour, nous saurions par nous-mêmes ce que c’est que d’avoir l’esprit de foi, de vivre de la foi ! Celui qui a connu Jésus Christ,…, ne peut plus faire attention à ce qui l’accommode ou lui fait de la peine : il ne pense qu’à se mépriser soi-même et tout le reste, pour s’attacher à Jésus-Christ ». (Essai…p, 174… 4ème partie de la circ. L’esprit de foi, 9 avril 1853).

70-Approchons-nous de Jésus-Christ par la connaissance et l’amour, mais surtout par l’imitation. (Essai…p. 175… 4ème partie de la circ. L’esprit de foi, 9 avril 1853).