
Fr. Emili Turú, Superieur général
L’Esprit, que dit-il à travers les jeunes maristes réunis pendant quelques jours en Espagne, en représentation de beaucoup d’autres milliers de jeunes du monde entier ?
Telle est la question qui a motivé mon écoute attentive. Voilà quelque chose que j’ai appris de nos jeunes :
- Ils se sentent jeunes au milieu de beaucoup d’autres jeunes ; ils se réjouissent de vivre leur vie chrétienne comme croyants (believers !) à partir du charisme mariste ; ils veulent s’impliquer dans la construction d’une Église au visage marial.
- D’un cœur reconnaissant, ils aiment ce qu’ils ont reçu et ce qu’ils reçoivent dans le cadre de l’Institut mariste, et précisément à cause de cela, ils souhaitent que nous encouragions plus fortement encore l’évangélisation des enfants et des jeunes, et que nous leur donnions toute la place qui leur revient.
- Ils rêvent d’un monde différent et ils s’engagent sérieusement à sa transformation, au travers de l’éducation, de l’accompagnement pastoral, de la défense des droits des enfants, des adolescents et des jeunes, de la sauvegarde de la planète.
- Ils m’ont semblé pleinement internationaux, valorisant la richesse de la diversité culturelle et communiquant entre eux au-delà des limites linguistiques. Dans le partage simple et transparent de leurs histoires personnelles, ils ont apprécié la valeur sacrée de chaque personne.
- Ils veulent donner suite à cette initiative de l’Institut mariste ; aussi rêvent-ils d’une Équipe Internationale de jeunes qui soit à même de promouvoir et d’accompagner des processus similaires à l’avenir.
- J’ai écouté le message que quelques jeunes ont lancé à partir de leur silence, me rappelant qu’il y a des continents qui doivent prendre place aux premiers rangs et être mieux écoutés dans la société, dans l’Église et parmi nous.
Bref, l’Esprit qu’est-il en train de me dire, qu’est-il en train de nous dire à travers les jeunes maristes ?
- Que le charisme de Champagnat est vivant et qu’il est source d’inspiration pour des milliers de jeunes dans les cinq continents ; que la mission mariste est aussi actuelle qu’il y a 200 ans. Pour cela, « il nous faut des frères », et il nous faut aussi des laïcs maristes – hommes et femmes – qui veuillent donner suite au rêve de Marcellin.
- Que nous devons continuer à promouvoir et à renforcer l´évangélisation des enfants et des jeunes, spécialement à travers la PMJ.
- Que nous devons accorder aux enfants et aux jeunes toute la place qui leur revient, afin qu’ils soient les acteurs de leur propre histoire, et pas seulement des récepteurs passifs de nos actions.
- Que notre horizon, comme celui de Jésus, est la construction du Royaume de Dieu, avec des signes clairs de notre préférence pour les enfants et les jeunes en situation de marginalisation.
- Que nous sommes invités à être plus présents parmi les jeunes, les accueillant et les écoutant : leur énergie, leur enthousiasme et leur joie… sont une bénédiction pour nous tous.
- Que l’Institut mariste doit être capable de se mettre à la recherche de nouveaux espaces de croissance intérieure, à côté de tant de jeunes assoiffés de spiritualité.
- Que, comme Maristes, il nous est demandé de présenter, d’une manière particulière, une manière propre d’être Église, à la manière de Marie : la communauté de Pentecôte qui, dans la diversité des langues, est capable de se comprendre ; une communauté ouverte, accueillante, qui offre sans imposer ; qui sert sans rechercher honneurs et reconnaissances.
Marie, notre bonne et tendre Mère, merci pour ta présence discrète mais efficace, au long de ces journées de grâce. Bénis les jeunes qui, rassemblés ici ou ailleurs dans le monde, portent joyeusement ton nom. Qu’ils soient semeurs de bonnes nouvelles autour deux, chrétiens engagés et citoyens actifs, comme le voulait Champagnat.
Nous mettons l’Institut mariste entre tes mains, sûrs que Tu continueras de tout faire parmi nous.
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Fr. Emili Turú, Superieur général
Rencontre Internationales de jeunes maristes
Buitrago, Espagne – 15 août 2011