Frère d?une grande empathie
Julián Goñi arriva à Santa Ana comme Frère Mariste dans les années 60. Depuis, il a vécu dans la cette ville où il a récemment atteint son centième anniversaire de naissance.
À l’âge de 100 ans, c’est un homme aimable et d’un bon tempérament. À sa naissance à Navarra, Pampelune, en 1909, il reçut le nom de Julián Goñi.
Ceux qui connaissent ce Frère Mariste se souviennent de lui comme « Frère Goñi ». En 1964, il enseigna au lycée San Luis de Santa Ana (El Salvador), et quelques années plus tard, il enseigna aussi, parallèlement, dans d’autres écoles publiques de la ville, puis à l’Université Catholique de El Salvador, UNICAES, durant sept ans, occupant la chaire de philosophie, de logique et d’histoire.
Il continua l’enseignement jusqu’à il y a quelques années ; cependant, sa voix ne semblait pas usée et il pouvait tenir une conversation courante et claire. Ce n’est pas sa gorge qui déterminait l’intérêt de ses conversations, car il avait des centaines de sujets de conversation, même s’il y avait une grande différence d’âge avec son interlocuteur.
Grâce à la Congrégation des Frères Maristes, il quitta Pampelune à l’âge de 11 ans, pour Arceniega, à Álava, Espagne, et l’année suivante, il fut envoyé en Italie pour poursuivre ses études du baccalauréat en français. Effectivement, l’Institut comptait quelques 300 écoles en France, où les Frères enseignaient, jusqu’à ce que le gouvernement d’alors décide de leur mettre des bâtons dans les roues…
Julián partit pour l’Amérique après avoir passé cinq ans en Italie, et après avoir obtenu le baccalauréat mariste. Il fut ensuite envoyé à Cuba, en 1926. Il étudia à l’université et fut compagnon de Fidel Castro : « Je l’ai vu courir mais il m’a également fait courir », dit F. Goñi.
À l’âge de 21 ans, il compléta ses études en Sciences et Lettres, et devint alors Frère Mariste en faisant ses vœux perpétuels. A compter de 1961, on lui confia de l’enseignement dans l’île, où la congrégation comptait 12 collèges et plus de 160 Frères Maristes. Tous partirent, et parmi eux, 100 s’envolèrent vers Miami. « Nous avons dû être nourris grâce à l’aide de la Croix Rouge, et bien que nous ayons un collège à Miami, celui-ci ne pouvait pas nous nourrir tous. Nous avons dormi dans les locaux de la Croix Rouge quelques jours, jusqu’à ce que l’on puisse nous trouver un endroit » rappelle-t-il.
Sa destination fut le Chili, pays d’où il voyagea souvent vers l’Argentine, et vice versa, pendant un certain temps. En 1964, il arriva à Santa Ana, où il enseigna aux élèves du baccalauréat, alors que le collège fonctionnait au séminaire de la ville, et un an plus tard, l’institution éducative déménagea dans l’édifice actuel du collège. « Je ne donne plus de cours, mais je l’ai fait jusqu’à il y a cinq ans » dit-il.
Bien qu’il ne fasse pas partie du personnel enseignant, il est une institution à l’intérieur de l’institution éducative, uni à ses confrères maristes avec qui il partage sa vie et ses expériences.
« Je me sens bien, j’ai l’esprit alerte, je n’ai besoin ni de bâton ni de rien, mais je sors le matin pour aller chercher le courrier et pour la messe chaque après midi ; j’ai une autonomie totale, mais pour la classe… rien », dit ce Frère centenaire.
Il aime tout de la ville, puisqu’il assure l’avoir complètement visitée. Il rappelle ses visites à l’ancien observatoire Santa Lucia, ses promenades à la croix du promontoire Tecana et au lac de Coatepeque, où il prenait une saucette avant de revenir à pied.
Julián Goñi enseigna au Lycée San Luis de 1964 à 2004. À l’auditorium de l’institution situé au deuxième étage de l’édifice, il y a des photos de toutes les promotions, mais lui y figure de 1972 à 1998.
( Article publié par le périodique La Prense Gráfica de El Salvador, à l’occasion de ses 100 ans : www.laprensa grafica.com, 2009 )
( Article tiré du journal La PrensaGrafica de la République d'El Salvador, en Amérique Centrale, à l’occasion des 100 ans du F. Julián, en 2009 ).