
Hommage au frère Alessandro Di Pietro au Collège San Leone Magno
À l’occasion de la Journée des ‘Justes parmi les Nations’ 2025, qui s’est tenue le 6 mars, le collège Mariste de Rome, l’Institut San Leone Magno, de la Province Mediterránea, a reçu la reconnaissance de « Citoyen du monde », une place dédiée au F. Alessandro Di Pietro et à la communauté mariste de « San Leone Magno », de l’année scolaire 1943-1944, pour avoir accueilli et protégé 24 enfants et 12 adultes juifs, durant la IIe Guerre Mondiale.
Le titre de « Citoyen du monde » (nom civique « Justo ») est un projet de « Roma Bpa », avec l’appui de l’Ambassade d’Allemagne en Italie, du patronat de la Communauté juive de Rome, la Représentation de la Commission Européenne en Italie et de la Municipalité de Rome.

Dans le cadre de l’événement, tenu le 7 mars, on a également présenté un mini-document : « Le Citoyen du monde – Institut San Leone Magno » qui raconte l’histoire de quelques enfants juifs qui furent accueillis secrètement par le F. Alessandro et la communauté Mariste à « San Leone Magno » située à l’époque dans la rue Montebello 124. Le « Citoyen du monde » est une plaque de mosaïque commémorative qui orne le mur extérieur du collège Mariste, sur la Piazza Santa Costanza n 1
On retrouvait parmi les invités le F. Massimo Radicetti, qui a connu personnellement le frère Alessandro Di Pietro. En témoignant du frère Alessandro et de sa décision d’accueillir les Juifs, le F. Massimo a affirmé – dans le petit document publié par Roma Bpa – qu’au cas où ils auraient été découverts, le F. Alessandro était prêt à se déclarer comme seul coupable. « Il avait obtenu l’accord de la communauté. Et s’ils avaient été découverts, il les défendrait en affirmant : ‘C’est ma responsabilité, et non celle des autres frères’ cherchant ainsi à les sauver ». « Le F. Alessandro, un homme simple et chaleureux, était reconnu pour ses dons diplomatiques : il était capable d’écouter, d’échanger et de discuter; il était souriant, serein, accueillant, toujours prêt à comprendre l’élève, le maître, le frère qui auraient pu commettre une erreur. Sa bonté, au bon moment, savait oublier l’erreur évidente avec un léger sens de l’humour, sans jamais tomber dans l’ironie » ajoute le F. Massimo. (Lire l’article du F. Massimo sur le F. Alessandro de 2017.)

Le Frère Alessandro « ne s’est jamais vanté de ce qu’il a fait ». Il n’en parlait jamais parce que « pour lui, c’était quelque chose de normal », a rappelé un ancien élève de l’Institut San Leone Magno, Fabrizio Guerra, qui a connu le F. Allesandro.
« Encore aujourd’hui, beaucoup plus que lorsqu’il vivait, le délicat arôme de sa présence et de sa personnalité continue d’être agréable et significative dans notre monde actuel, et en même temps il nous aide à nous questionner et à nous orienter consciencieusement dans les choix quotidiens que nous sommes appelés à faire. » a souligné le F. Claudio Begni, de la communauté Mariste de San Leone Magno.
En se référant à « San Leone Magno » comme lieu à sauvegarder, le Directeur du Collège, Matteo Mennini, a rappelé que « c’est une histoire merveilleuse qui nous appartient. Nous voulons aujourd’hui, en recevant cette plaque, la partager avec le quartier et toute la ville ».
De son côté, le représentant de l’Ambassade d’Allemagne en Italie, Andreas Krüger, a dit : « J’espère que les souvenirs des justes, comme celui du frère Alessandro, puissent leur servir d’inspiration ».
En parlant du nom « Citoyen du monde » et du code QU de la vidéo qui y est rattaché, l’Association Romaine Bpa a souligné que « il s’agit là d’un projet qui raconte une histoire ». « On savait que quelques enfants avaient été cachés ici, et on a trouvé leurs noms. Et leur sort après la libération », ont déclaré Maria Grazia Lancellotti et Paolo Masini, chercheuse et coordonnateur du Projet « Citoyen du Monde ».
Por su parte, el representante de la Embajada de Alemania en Italia, Andreas Krüger, dijo: “Espero que las historias de los justos, como aquella del hermano Alessandro, puedan servirles de inspiración”.
En parlant du nom « Citoyen du monde » et du code QU de la vidéo qui y est rattaché, l’Association Romaine Bpa a souligné que « il s’agit là d’un projet qui raconte une histoire ». « On savait que quelques enfants avaient été cachés ici, et on a trouvé leurs noms. Et leur sort après la libération », ont déclaré Maria Grazia Lancellotti et Paolo Masini, chercheuse et coordonnateur du Projet « Citoyen du Monde ».”
En 2019, le collège San Leone Magno a été nommé : « Maison pour la Vie » par la fondation Internationale Raoul Wallengberg. À occasion, le F. Ernesto Sánchez, Supérieur général, a dit : « Le frère Alessandro et ses confrères furent un ‘phare d’espérance’ dans ce contexte complexe et dramatique. Ils ont posé un geste d’humanité au cœur de la guerre et des persécutions, risquant même leur propre vie. Nous devons souhaiter ces gestes d’humanité de tout être humain, et spécialement de ceux qui, comme nous, croient dans le Dieu d’Abraham ».En 2001, le F. Alessandro Di Pietro a reçu le titre et la médaille du « Juste parmi les Nations », remis par Yad Vashem, au nom de l’État d’Israël et du peuple juif, pour avoir risqué sa vie pour sauver des Juifs durant l’Holocauste.
F. Alessandro Di Pietro
Entre 1943 et 1944, le F. Alessandro, risquant sa propre vie et celle de la communauté des frères, a assumé la responsabilité d’accueillir et de garder cachés des Juifs, adolescents et adultes, dans les installations de l’Institut San Leone Magno, situé à cette époque sur la Via Montebello, près de la station Termini.
Voici comment lui-même le raconte dans une revue des Maristes italiens :
« Les lois contre le Juifs provoquèrent une affluence à notre collège, y compris d’élèves juifs; on en a reçu vingt, italiens et étrangers avec une fausse carte d’identité fournie par des fonctionnaires de l’état civil à Rome. L’unique condition pour leur acceptation fut que les Juifs se comportent comme les catholiques, simplement par mesure de sécurité, mesure que les parents jugèrent raisonnable et acceptèrent volontairement : la prière, le chapelet, la sainte messe comme tous les autres. Plus tard, une de ces familles se convertit au christianisme. C’est peut-être à cause de cela qu’après la guerre, le Directeur fut accusé devant Monseigneur Traglia d’avoir obligé des enfants juifs à se convertir au christianisme. Tout s’est conclu par un sourire de compassion. Nous avons aussi accueilli huit à dix adultes : un rabbin polonais, deux spécialistes allemandes, un général italien et d’autres, la majorité d’entre eux des enfants; ils furent une cause de préoccupation pour nous.
À un certain moment, on nous avisa secrètement que nous allions avoir une inspection des SS. On prit des précautions et des accords avec les adultes, mais grâce à Dieu, l’inspection n’a jamais eu lieu. Cependant, il arriva que l’un des réfugiés fût arrêté par la police italienne durant une promenade qu’il fit pour ne pas toujours être enfermé dans la maison. C’était un professeur allemand et il révéla à la police où il était réfugié. Par chance, le commissaire était notre ami; il nous ramena la promeneur et avertit le Directeur de faire en sorte que de semblables situations ne se répètent pas.