
Les laïcs maristes en Afrique
La participation des laïcs dans la spiritualité et la mission des Frères Maristes ne date pas d?aujourd?hui. Déjà dans le passé, de petits groupes se sont identifiés avec les Frères Maristes sous de différentes dénominations telles que Mouvement de la Famille Mariste, Mouvement Champagnat de la Famille Mariste, Jeunesse Mariste, etc. Les activités de ces groupes ont évolué et se sont transformées jusqu?à devenir ce que nous appelons aujourd?hui Laïcs Maristes Associés.
Il est évident que ces homes et femmes laïcs, par leur enthousiasme dans le travail avec les frères et dans la mission, veulent participer davantage à la spiritualité des frères maristes.
En Afrique, pour prendre l?exemple de la Province du Nigeria, l?évolution de ce groupe a été assez rapide. En 2004, la première rencontre a eu lieu au Centre F. Alban Okoye, avec la participation de quelques membres du groupe et quelques frères. Le F. Fabian Okeke, directeur des Laïcs Maristes au Nigeria, a profité de cette occasion pour faire un exposé sur la participation des laïcs à la mission des Frères Maristes.
La première assemblée du groupe, au Nigeria, a eu lieu du 15 au 17 décembre 2006. Quelque 150 membres du groupe y ont participé. Il y a des rencontres organisées pour les fraternités dans le centre régional. Chaque fraternité se réunit une fois par trimestre. Il y a des retraites annuelles qui sont organisées a niveau régional et la plupart des fraternités sont engagées dans un travail apostolique : service d?aide au moins privilégiés, enseignement des élèves les plus faibles de nos écoles, ou visites aux malades et aux abandonnés.
Une enquête réalisée a indiqué les raisons suivantes comme possibles causes du manqué d?intérêt des membres du groupe :
Des raisons économiques : quelques membres perdent leur intérêt quand on parle d?une petite contribution mensuelle. Ils pensent que les frères devraient assurer les activités du groupe.
Foi religieuse : les non-catholiques, quand ils découvrent que la Vierge Marie est au centre de notre mission, se sentent déçus et quittent.
Avantage matériel : quelques-uns, quand ils découvrent que les frères ne donnent pas de la nourriture, ou une récompense matérielle, abandonnent le groupe.
Quelque 120 membres actuellement ont réaffirmé leur recherche d?une plus grande participation à la mission des frères. Quelques-uns souhaiteraient être seulement des observateurs et n?aimeraient pas s?identifier avec les activités du groupe. Malgré les difficultés et les défauts, le groupe actuel est fort et a un but clair.
Les frères des autres provinces et districts de l?Afrique ont aussi donné une plus grande reconnaissance aux laïcs maristes :
– La Province de Southern Africa les reconnaît comme collaborateurs laïcs.
– Le groupe du Zimbabwe est assez fort parce qu?il souhaite vivre d?une manière profonde la spiritualité dans son lieu de travail.
– En Tanzanie, il y a une fraternité du Mouvement Champagnat de la Famille Mariste qui se rencontre une fois par semaine. Ils reçoivent une formation sur la doctrine sociale de l?Eglise, basée sur les documents du Concile Vatican II. Ils ont aussi comme apostolat la préparation des jeunes pour le mariage.
– Dans l?est du Congo il y a un petit groupe à l?Université qui se réunit une fois par mois. Ils ont pris un engagement dans la pastorale avec les enfants de la rue.
– Le groupe du District de l?Afrique de l?Est est encore jeune et avec peu de membres.
– Au Madagascar il y a une forte présence qui nous fait espérer que le groupe actuel augmentera en nombre.
ACCEPTATION DANS LA FAMILLE MARISTE
La Circulaire de Convocation au 21e Chapitre général nous dit (page 14, paragraphe 5):
Bien que des laïcs consultants et des observateurs aient fait partie des Chapitres précédents, celui de 1993 a été marqué pour la première fois par un groupe important de laïcs qui étaient invités.
Et à la page 28, paragraphe 4 :
Notre Assemblée pour la Mission à Mendes est un autre bon exemple du nouvel effort pour introduire un nombre significatif de laïcs et de frères dans la phase de préparation du Chapitre.
Ces affirmations nous montrent que les Frères acceptent les laïcs dans la Famille Mariste et reconnaissent le rôle important qu?ils peuvent jouer dans la prise de décisions. Ceci aidera à définir leur identité, leurs processus de formation et leur participation à la spiritualité et à la mission des Frères.
Les laïcs Maristes de l?Afrique ont participé à des rencontres avec les Frères à des niveaux différents. Deux laïcs africains, M. Achi Godwin (Nigeria) et Mme Adrienne Egbers (Southern Africa), ont participé à la rencontre du Groupe consultatif de laïcs, qui a eu lieu à Rome en 2005. Deux laïcs africains aussi ont participé à l?Assemblée International pour la Mission à Mendes, Brésil, en 2007. Leur participation à ces rencontres a fortifié le laïcat mariste de l?Afrique. Nous commençons à nous sentir reconnus et acceptés dans la Famille Mariste. Et aujourd?hui, l?Afrique est aussi représentée en ce 21eme Chapitre général par M. Rufus Chimezie Ozoh. Nous souhaitons dire encore que cet accompagnement doit continuer dans le partage de notre charisme dans la Famille Mariste.
DEFIS DES LAÏCS MARISTES DE L?AFRIQUE
Evidemment, certains défis ont découragé beaucoup de laïcs en Afrique. Parmi ces défis nous pouvons identifier :
Identité : Celle-ci est une question importante à laquelle nous devons faire face aujourd?hui. Quelques membres doivent encore comprendre leur rôle dans la Famille Mariste. Les deux questions les plus importantes que nous nous posons sont celles-ci : sommes-nous dans une situation d?égalité avec les frères ? Quel est le niveau de participation à la spiritualité mariste ? On doit encore éclaircir la question de l?identité.
Acceptation des frères : dans certaines provinces/districts de l?Afrique quelques frères n?on pas reconnu pleinement encore les laïcs maristes. Quelques-uns les voient simplement comme des collaborateurs dans les différentes ?uvres apostoliques. Ils n?ont pas fait assez pour encourager le partenariat avec les laïcs.
Formation : Les laïcs maristes sentent qu?il faut un processus de formation adéquat pour arriver à être pleinement intégrés dans la spiritualité mariste.
UN CHEMIN POUR L?AVENIR
1. Il faudrait traiter de manière adéquate la question de l?identité. On ne devrait pas le confondre ou le voir comme une menace pour l?identité des frères.
2. Dans les provinces et districts où la présence des laïcs maristes est plus faible, les frères devraient créer une plus grande conscience pour aider les gens à comprendre davantage la mission des laïcs et leur association avec les frères.
3. Une plus grande participation à la mission et à la spiritualité des frères pourrait être un chemin pour renforcer le mouvement laïc mariste en Afrique.
4. On pourrait rédiger un guide de la formation intégrale qui serait suivie par les différentes fraternités dans toutes les unités administratives.
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M. Ozoh Rufus Chimezie
Laïc mariste invité au Chapitre général
Rome, le 19 Septembre de 2009